Les limites communales de Hienghène et celles de ses communes adjacentes.
Cette commune est réputée pour ses falaises de calcaire noir aux formes spécifiques, dont les plus célèbres rappellent une «poule couveuse» (ou les «tours de Notre-Dame», selon l'angle d'observation) et un «sphinx».
La côte, en remontant vers le nord-ouest, est à flanc de montagne. Le paysage alterne cascades, embouchures de rivières, cocoteraies et végétation luxuriante, près d'une centaine de (petits) cours d'eau sur 60 km.
La rivière de la Ouaième ne possède pas de pont, et n'en a jamais possédé. Le seul moyen d'atteindre l'autre rive est d'embarquer sur le bac, avec d'autres véhicules, jour et nuit, gratuitement. Le bac de la Ouaième est d'autant plus célèbre et symbolique du fait qu'il est le dernier de ce genre en Nouvelle-Calédonie.
La baie est relativement protégée (avec des holothuries), deux rivières sont présentes, les forêts sont importantes (avec du santal): Hienghène est un port possible.
1843: commerce anglo-saxon: santal (avec installation plus ou moins durable de santaliers, notamment Richards, puis James Paddon et Towns, jusqu'à extinction du santal), holothuries (biches de mer, trépangs),
1844: premières tentatives des missionnaires maristes, probable responsabilité de Bouarate dans l'attitude anti-chrétienne à Balade et Pouébo, probablement pour non réciprocité d'un don (offrir une récolte d'ignames pour les missionnaires affamés, ne rien recevoir au premier arrivage de bateau) et épisode du bouledogue Rhin,
1849: tournée de l'évêque anglican George Augustus Selwyn, à qui Bouarate demande une mission, et qui rencontre Guillaume Douarre,
1853: débuts de la présence française dans cette tribu redoutée, soumise, puis délaissée,
1854-1863: oppositions entre l'administration coloniale et les populations mélanésiennes.
1855-1857: reprise des guerres tribales Hienghène-Pouébo, Bouarate demande l'envoi de pasteur protestant,
1855-1863: le grand-chef Bwharat, accusé de sympathies pour l'Angleterre, à la suite de deux séjours à Sydney (Australie) en 1843 et 1848, est exilé à Tahiti en 1857, remplacé par son frère Mouéou,
1859: Jean-Marie Saisset, suppléant du gouverneur, mène la conquête armée (le capitaine Tricot y fût tué),
1859: 3 Anglais, conseillers de Bouarate, et combattants, après un jugement sommaire, sont exécutés,
1863: Bouarate rappelé d'exil par le gouverneur en 1863: accueil convivial à Nouméa, et triomphal à Hienghène, réhabilitation,
1863: Un certain équilibre s'installe, à la suite d'un retournement d'alliance, le chef assure la prospérité de sa région. Repli de la mission mariste pour 30 ans,
1865: La zone est reconnue par les Français en 1865, Bouarate est réputé être le plus intelligent et le plus dévoué de nos chefs[3],
1887: création d'une commission municipale de Hienghène, chargée de gérer les affaires de la communauté des colons européens,
1894: le gouverneur Paul Feillet ouvre la Grande-Terre au prosélytisme protestant,
1894-1903: installation de colons libres «Feillet» (familles Grassin et Lapetite, par exemple). Ils pratiquent essentiellement la culture du café, avec l'apport d'une main d'œuvre indonésienne. La superficie des terres attribuées à des Européens atteint à terme 1 234 ha (contre 469 ha en 1897),
1897: installation de la mission mariste de la tribu d'Ouaré,
1917: révolte kanak, initiée par la chefferie Bouarate de Hienghène,
années 1930: ultime tentative de relancer la culture du café, qui avait décliné à Hienghène, notamment au sein de la population mélanésienne. Sans succès.
1942: Lors de la Seconde Guerre mondiale, l'aviso Chevreuil des Forces navales françaises libres, est envoyé en Nouvelle-Calédonie, par le commandant de la Marine dans le Pacifique, le capitaine de frégate Cabanier, pour des missions de visite et de maintien de l'ordre. Commandé par l'enseigne de vaisseau Fourlinnie, le navire est en mission à Hienghène du 27 au . La situation politique n'étant pas claire, il y débarque quelques militaires et le chef du 2e bureau qui doit faire une enquête[4].
1982-1983: construction du Centre culturel Goa Ma Bwarhat.
: des métis calédoniens tendent une embuscade près de la tribu de Tiendanite en représailles aux incendies et aux pillages répétés de maisons d'éleveurs «caldoches» par les militants indépendantistes du FLNKS. Une camionnette du FLNKS est attaquée à la dynamite et à la chevrotine. Dix Kanaks sont tués (dont deux frères de Jean-Marie Tjibaou, chef indépendantiste, qui réclame cependant la levée des barrages).
: les sept auteurs de cette embuscade sont tous acquittés par la cour d'assises de Nouméa. Le jury était exclusivement composé d'Européens et cela provoque à nouveau la colère des indépendantistes. L'enregistrement sonore du procès est déposé aux Archives audiovisuelles de la justice.
: le dirigeant indépendantiste et maire de la commune, Jean-Marie Tjibaou, est assassiné à Ouvéa par un Kanak indépendantiste radical qui lui reproche d'avoir signé avec les anti-indépendantistes et l'État les accords de Matignon-Oudinot en 1988.
1992: ouverture du «Koulnoué Village» du Club Med, qui l'abandonne.
2012: Inauguration de sa nouvelle structure de norme HQE (Haute Qualité Environnementale).
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1956. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee, mais la loi relative à la démocratie de proximité du a, dans ses articles consacrés au recensement de la population, instauré des recensements de la population tous les cinq ans en Nouvelle-Calédonie, en Polynésie française, à Mayotte et dans les îles Wallis-et-Futuna, ce qui n’était pas le cas auparavant[7]. Ce recensement se fait en liaison avec l'Institut de la statistique et des études économiques (ISEE), institut de la statistique de la Nouvelle-Calédonie. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[8], les précédents recensements ont eu lieu en 1996, 1989, 1983, 1976, 1969, 1963 et 1956.
En 2019, la commune comptait 2 454 habitants[Note 1], en diminution de 1,17% par rapport à 2014 (Nouvelle-Calédonie: +0,98%).
Ainsi, pour bénéficier de ce potentiel, Hienghène est l'une des communes du Nord les mieux équipées en infrastructures touristiques:
le «Koulnoué Village», qui est l'un des quatre «3 étoiles» de cette province (et l'un des deux plus anciens avec le Malabou Beach de Poum, construits en 1992),
La poule de Hienghène figure sur un timbre de l'OPT de 5 francs pacifiques. La légende parle du site comme des "Tours de Notre-Dame".
Un timbre de 64 francs, plus récent, et où figure une photographie signée Pierre Alain Pantz (A. Pantz), a pour légende Hienghène "La Poule couveuse".
Bibliographie
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Joël Dauphiné, La résistance de Hienghène à la christianisation (1843-1863), CTRDP-NC, Nouméa, Point d'Histoire n°11, Bernheim D95-218-989-5,
Jean Guiart, Et le masque sortit de la mer, Les pays canaques anciens, de Hienghène à Voh, Gomèn et Koumac, Le Rocher-à-la-Voile, Nouméa 2002
Dimitri Ignatieff, «Présence dans le Pacifique des navires de la France Libre: Le Chevreuil», Revue Maritime, no484, , p.96-99 (lire en ligne, consulté le ).