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militaire français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Henri Tourtet (Montélimar, - Mort pour la France[1] à Saint-Georges-de-Didonne le ), est un militaire français, Compagnon de la Libération. Vétéran de la Première Guerre mondiale, il poursuit ensuite sa carrière militaire en Afrique et participe notamment à la guerre du Rif. Lors de la Seconde Guerre mondiale, après avoir participé à la bataille de France, sa sympathie pour le gaullisme lui vaut d'être surveillé par l'État français et envoyé en Martinique pour y être cantonné à des tâches subalternes. Il prend cependant la tête d'une révolte qui contribue au ralliement de l'île à la France libre. De retour en métropole à la tête d'un bataillon qu'il a créé, il est tué lors des combats pour la réduction de la poche de Royan.
Henri Tourtet | |
Naissance | Montélimar (Drôme) |
---|---|
Décès | (à 45 ans) Saint-Georges-de-Didonne (Charente-Maritime) |
Origine | France |
Allégeance | République française État français (1940-1943) Armée française de la Libération (1943-1945 |
Arme | Infanterie |
Grade | Lieutenant-colonel |
Années de service | 1917 – 1945 |
Conflits | Première Guerre mondiale Guerre du Rif Seconde Guerre mondiale |
Distinctions | Officier de la Légion d'honneur Compagnon de la Libération Croix de guerre 1914-1918 Croix de guerre 1939-1945 Croix de guerre des Théâtres d'opérations extérieurs |
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Henri Tourtet naît le 21 juillet 1899 à Montélimar, dans la Drôme[2]. Fils d'officier, il passe sa scolarité à l'école des enfants de troupe de Montreuil dans le Pas-de-Calais[3].
Son père et son frère aîné sont tués sur le front en 1916[2]. Il décide alors de s'engager et est affecté en mars 1917 au 23e régiment d'Infanterie[4]. Participant aux batailles du Bataille du Chemin des Dames et de l'Aisne, il est promu caporal en janvier 1918 et sergent le mois suivant[4]. Le 18 juillet de la même année, il est blessé par balle à Ancienville[3].
En 1920, il devient sous-lieutenant après avoir suivi les cours de l'école de l'infanterie de Saint-Maixent[2]. Affecté au 6e régiment d'infanterie coloniale, il part en Afrique-Équatoriale française et est muté en 1922 au 14e régiment de tirailleurs sénégalais puis au régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad[4]. Il est promu lieutenant en octobre 1923 et part pour le Maroc où il est affecté au régiment d'infanterie coloniale du Maroc avant de passer au 8e régiment de tirailleurs coloniaux[4].
En 1925, affecté au 13e régiment de tirailleurs sénégalais (13e RTS), il participe à la guerre du Rif où il se distingue à la tête de sa section[3]. Par la suite, au sein du 7e régiment de tirailleurs sénégalais puis à nouveau du 13e RTS, il parcourt l'Algérie, le Sénégal et la Guinée[3]. Il est promu capitaine en juin 1931 et retrouve la métropole en 1938 lorsqu'il est muté au 1er régiment d'infanterie coloniale[2].
L'année suivante, il sert au 57e régiment d'infanterie coloniale au moment du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale[4]. Il participe à la bataille de France et est blessé par des éclats d'obus le 11 juin 1940 à Versigny[3]. Il refuse cependant d'être évacué et remplace même son chef de bataillon tué au combat[4]. Après l'armistice du 22 juin 1940, il est affecté à Fréjus mais supporte mal l'installation du régime de Vichy. Refusant de prêter serment au maréchal Pétain, son insubordination lui vaut d'être muté en Martinique où il exerce la fonction de substitut du juge d'instruction du tribunal militaire de Fort-de-France[4]. Promu chef de bataillon en septembre 1941, il est envoyé en Guyane en décembre mais rappelé dès le mois suivant à Fort-de-France sur ordre de l'amiral Robert, gouverneur des Antilles et vichyste convaincu qui compte bien surveiller le gaulliste Tourtet[4].
Il reste alors près de deux ans sans commandement et occupé à des tâches subalternes[4]. Cependant la population martiniquaise favorable au gaullisme supporte de moins en moins le joug des autorités vichystes et crée un comité de libération le 18 juin 1943[3]. Le 27 juin suivant, à Balata (camp militaire), une compagnie de soldats se mutine et réclame pour chef le commandant Tourtet[2]. Celui-ci accepte alors de prendre la tête des mutins avec lesquels il s'empare du fort Desaix dans lequel il se barricade et annonce par radio le ralliement de l'île à la France combattante[4]. Devant ce coup d'éclat, les troupes de l'amiral Robert se rendent sans combattre et quelques jours plus tard, Henri Hoppenot, représentant du comité français de libération nationale, devient gouverneur de l'île[4].
Promu lieutenant-colonel en décembre 1943, Henri Tourtet forme et commande le 5e bataillon de marche antillais (BMA5)[2]. À la tête de cette unité, il part pour l'Afrique du Nord puis gagne la métropole où il prend part aux combats de Libération de la France[3]. En avril 1945, le BMA5 est présent sur la côte Atlantique où il est engagé dans les opérations de réduction de la poche de Royan[2]. Ayant reçu, le 15 avril, l'ordre de s'emparer en 48 heures du village de Saint-Georges-de-Didonne, il s'acquitte de sa tâche en seulement quelques heures[4]. Alors qu'il inspecte les lieux et s'avance à la sortie du bourg pour observer les lignes allemandes, il est tué par une rafale de mitrailleuse[3]. Il est inhumé à la nécropole nationale de Rétaud[2].
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