Loading AI tools
messe de Joseph Haydn De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Messe d'harmonie (en allemand : Harmoniemesse) en si bémol majeur, ou littéralement messe avec ensemble d'instruments à vent (Hob. XXII : 14)[1], de Joseph Haydn a été écrite entre juin et septembre 1802 et est la dernière grande messe de Haydn. Son nom provient du recours à un effectif d'instruments à vent complet (Harmoniemusik) rare, voire unique, pour une messe à l'époque[2].
Harmoniemesse Hob. XXII : 14 | |
| |
Genre | messe |
---|---|
Nb. de mouvements | 12 en 6 parties |
Musique | Joseph Haydn |
Effectif | Quatre voix solistes SATB, un chœur, des cordes, Harmoniemusik (une flûte, deux hautbois, deux clarinettes, deux bassons, deux cors, deux trompettes), des timbales et un orgue. |
Durée approximative | 46 minutes |
Dates de composition | entre juin et septembre 1802 |
Dédicataire | Marie-Josèphe-Hermengilde de Liechtenstein |
Commanditaire | Nicolas II, prince Esterházy |
Création | Bergkirche (en), Eisenstadt Saint-Empire |
modifier |
La messe fut créée le , jour de la Nativité de Marie et à l'occasion de la fête de Marie-Josèphe-Hermengilde de Liechtenstein, princesse Esterházy, dans l'église de montagne Bergkirche (en) d'Eisenstadt et dure environ 46 minutes.
L'Harmoniemesse a été jouée à la basilique Saint-Pierre de la Cité du Vatican pour la messe de la solennité de la Pentecôte le 31 mai 2009, qui coïncidait avec le 200e anniversaire de la mort de Haydn.
Haydn, âgé de 70 ans, dirige la première représentation de la Harmoniemesse, sa dernière œuvre majeure, à la Bergkirche d'Eisenstadt le 8 septembre 1802. C'est la seule représentation de la Messe d'Eisenstadt pour laquelle il existe une description d'un participant. Le prince Ludwig Starhemberg, diplomate au service de l'Autriche et ambassadeur à la cour de St James à Londres, décrit dans son journal comment s'est déroulé le séjour lors de la célébration de la fête du nom de la princesse Marie-Josèphe-Hermengilde de Liechtenstein, y compris l'exécution de la messe :
« Mercredi 8 Septembre. C'était le jour de fête de la Princesse, en conséquence de 10 heures nous allâmes cheze elle dans le grand uniforme d'Eisenstadt, puis en grand cortège de beaucoup de voitures à la Messe. - Messe superbe, nouvelle musique excellente du fameux Haydn et dirigée par lui (il est toujours au service du Prince) [...] Ensuite diner immense et magnifique, aussi excellent que nombreux, musique pendant le repas. Santé de la Princesse portée par le Prince, et répondue par les fanfares et les canons, - plusieurs ensuite, telle que la mienne, et celle de Haydn dinant avec nous et proposée par moi. Après le diner on se mit en frac pour le bal, qui fut réellement superbe, comme un bal de Cour, la princesse Marie l'ouvrit par un menuet à quattre avec sa fille. On de fit ensuite que valser. Jeudi 9 septembre. On partit à 9 heures pour la chasse, après avoir réveillé pas les cors. Nous eumes ensuite un concert superbe dirigé par Haydn et composé des plus beaux morceaux de la messe de la veille. Après le souper je pris congé des habitants d'Eisenstadt, et revint fort content de mon voyage, à 4 heures du matin, chez mon père en ville, et me couchai[3]! »
Haydn avait atteint la position d'un artiste célèbre qui, comme à Londres, faisait partie des cercles sociaux les plus élevés et était traité sur un pied d'égalité avec les aristocrates et les diplomates. Il fut honoré royalement lors du dîner après ses 40 ans de service chez les Esterházy. Bien que Haydn ait souffert de problèmes de santé après l'effort de composition de ses oratorios Die Schöpfung (1796-1798) et Die Jahreszeiten (1799-1801) et qu'il se soit décrit comme un (en allemand : immer kränklicheren alten Knaben)[4], sa dernière messe, sur laquelle il a travaillé (en allemand : sehr mühesam fleißig)[5], a prouvé qu'il était encore capable de s'engager dans les développements les plus récents de la musique[6].
L'instrumentation comprend quatre voix solistes, un chœur, des cordes, une flûte, deux hautbois, deux clarinettes, deux bassons, deux cors, deux trompettes, des timbales et un orgue.
La messe est structurée en six parties :
Kyrie
Benedictus
Le Kyrie présente « le choc "introductif" le plus frappant de la musique vocale tardive de Haydn... une introduction orchestrale assez longue... [avec] des contrastes incessants entre le doux et le fort et une entrée inattendue du sol bémol, le sous-médiat, à la cinquième mesure[7] ». L' Agnus Dei fait référence à la fois à l' Adagio de sa Symphonie n° 98 ainsi qu'à la Messe du Couronnement de Mozart[8].
Le surnom Harmoniemesse n'est pas de Haydn, mais date du XIXe siècle. Le surnom fait référence à la notation instrumentale, avec une section complète de vents en plus des cordes : en Autriche, la musique pour instruments à vent était appelée Harmoniemusik. Le nom peut également faire référence aux structures progressives harmoniques[6].
Ces structures sont évidentes dans le - très long - Kyrie dans lequel le chœur commence par un fortissimo sur un accord dissonant d'une septième diminuée et au début de la reprise où, après une longue "fausse" préparation sur la dominante du ton de sol mineur, le chœur affirme brusquement la tonique de si bémol. Dans le Cruxifixus, le Sanctus et l'Agnus Dei, le mode d'écriture harmonique de Haydn est également sa principale forme d'expression[6].
Haydn avait grandi à l'époque de la musique baroque avec en musique l'emploi du contrepoint rigoureux et l'utilisation de figures rhétoriques dans la ligne mélodique, mais à la fin de sa vie, il utilisait un langage musical qui présentait déjà les caractéristiques de la musique romantique[6]. L'Harmoniemesse nécessite le plus grand orchestre de toutes les messes de Haydn. Au début du XIXe siècle, il était inhabituel qu'une messe soit accompagnée d'une section de vents complète et le surnom fait également référence à ce phénomène, plus qu'aux passages occasionnels pour les instruments à vent[9].
Solistes | Chœur et orchestre | Chhef d'orchestre | Label | Année |
---|---|---|---|---|
Wilma Lipp, Margarita Kenney, Waldemar Kmentt, Keith Engen | Chor und Orchester der Wiener Staatsoper | Jonathan Sternberg | Nixa | 1956 |
Erna Spoorenberg, Helen Watts, Alexander Young, Joseph Rouleau | Choir Of St. John's College, Cambridge, Academy of St. Martin in the Fields | George Guest | Decca | 1966 |
Judith Blegen, Frederica von Stade, Kenneth Riegel, Simon Estes | Westminster Choir, New York Philharmonic | Leonard Bernstein | Sony | 1973 |
Gundula Janowitz, Christa Ludwig, Jess Thomas, Walter Berry | Konzertvereinigung Wiener Staatsopernchor, Vienna Philharmonic | Karl Böhm | Deutsche Grammophon | 1974 |
Barbara Martig-Tüller, Ria Bollen, Adalbert Kraus, Kurt Widmer | Bachchor Mainz, Sinfonieorchester des Südwestfunks | Diethard Hellmann | Calig | 1981 |
Joanne Lunn, Sara Mingardo, Topi Lehtipuu, Brindley Sherratt | Monteverdi Choir, English Baroque Soloists | John Eliot Gardiner | Philips | 2001 |
Mireille Asselin, Catherine Wyn-Rogers, Jermy Budd, Sumner Thompson, | Handel and Haydn Society | Harry Christophers | CORO | 2019 |
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.