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ancienne unité d'intervention des forces spéciales algériennes De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Groupement d'intervention spécial (GIS), plus connu sous le surnom des « Ninjas », était une unité d'intervention des forces spéciales algériennes appartenant au Département du renseignement et de la sécurité (DRS)[1]. Il était spécialisé dans la lutte antiterroriste (en particulier dans les actions de contre-guérilla ainsi que la chasse aux terroristes dans les zones hostiles et complexes), la libération d'otages, la protection rapprochée et à tout autres types de missions à caractère spécial[2]. Possédant son propre budget et recevant une formation locale ainsi qu'à l'étranger, le groupe employait des tactiques et des moyens d’actions particuliers, mis en œuvre par un personnel entrainé et hautement qualifié.
Groupement d'intervention spécial (GIS) | |
Écusson du GIS | |
Création | 1987 |
---|---|
Dissolution | 2016 |
Pays | Algérie |
Allégeance | Département du renseignement et de la sécurité |
Type | Forces spéciales |
Rôle | Contre-terrorisme libération d'otages protection rapprochée |
Effectif | Environ 400 |
Garnison | Alger |
Surnom | Ninjas |
Devise | Sacrifice |
Mascotte | Panthère noire |
Guerres | Guerre civile algérienne |
Batailles | Prise d'otages du Vol 8969 Air France Prise d'otages de Tiguentourine |
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Unité caractérisée par sa grande discrétion, elle constituait la force de frappe des services de renseignements algériens. Il n'en demeure pas moins qu'elle était considérée comme l'élite des forces spéciales algériennes et l'une des meilleures d'Afrique et du bassin méditerranéen[3].
En 2013, le groupement s'était fait remarquer pour avoir participé à la libération de plusieurs personnes pendant la prise d'otages d'In Amenas[4].
Créé en 1987, sur ordre du général Lakehal Ayat, alors Délégué général à la documentation et à la sécurité (ancêtre du DRS moins la sécurité de l'armée). Le groupement affichait à son actif initialement 300 membres recrutés auprès des différents corps de sécurité. La plupart d'entre eux furent sélectionnés parmi les commandos parachutistes qui constituaient à l'époque l'élite des troupes de choc de l'armée algérienne[5].
À ses débuts, le GIS était déjà préparé à contrer d'éventuelles actions terroristes mais n'avait pour mission que la protection et la sécurité présidentielle ainsi que la protection rapprochée de certaines personnes haut placées.
Après l'annulation des élections législatives de 1991 remportées par les islamistes du Front islamique du salut (FIS), la situation sécuritaire se dégrada graduellement et l'Algérie fut face aux premières insurrections et attentats terroristes. Des milliers d'islamistes prirent les armes pour les maquis prenant ainsi les militaires et les policiers pour cible, les victimes civiles ne tardèrent pas à suivre peu de temps après[6].
Les éléments de l'ANP étant formés avant tout pour les guerres conventionnelles furent dépassés et impuissants devant ce nouveau type de conflit. Les embuscades et les prises d'otages se multiplièrent causant de lourdes pertes du côté des soldats inexpérimentés.
Face à cette situation totalement nouvelle, il était plus qu'évident qu'il fallait créer des unités aptes à conduire des opérations spéciales antiguérillas et antiterroristes. La police algérienne et la gendarmerie nationale créèrent leurs propres unités d'intervention et l'armée établit une vaste campagne de formation et de perfectionnement des régiments de commandos parachutistes.
Le GIS étant l'unité la mieux formée de toutes bien avant le commencement des événements, eut son premier baptême du feu dès le début de l'insurrection, elle réalisa de bons résultats sur le terrain et prouva son efficacité contre les groupes armés de l'AIS, du GIA et du GSPC.
Le , le président Mohamed Boudiaf fut assassiné par Lambarek Boumaarafi qui était membre de la garde présidentielle[7]. À la suite de cet événement, le GIS cessa toutes ses activités de protection rapprochée du président, il se concentra totalement à la lutte antiterroriste.
Néanmoins, le GIS souffrait d'un manque de matériel adéquat pour mener ce type d'opération. Un embargo militaire contre l'Algérie fut imposé au début des années 1990 par les pays occidentaux[8], scandant que la situation ressemblait beaucoup plus à une guerre civile qu'à du terrorisme. Toutefois, après les attentats du 11 septembre 2001, le monde prit conscience de l’ampleur de la situation et les fournisseurs occidentaux ont été autorisés à vendre des équipements à l'Algérie au nom de la guerre contre le terrorisme international[9].
L'organisation du GIS reste à ce jour classifiée, l'organigramme exact de sa composition et de son fonctionnement sont quasiment inconnus du grand public. Selon les rares informations disponibles à ce sujet, il se subdivise en plusieurs unités, chacune ayant sa propre fonction. Selon la nature de la mission, elles peuvent travailler communément dans une opération aussi bien séparément.
Néanmoins, il est possible de classer ces unités de la sorte :
Les missions principales du GIS sont :
Très peu d'informations à ce sujet, classé secret défense par le Département du renseignement et de la sécurité.
Le Groupement d'intervention spéciale (GIS) a une formation très poussée composée de plusieurs cycles dans différents domaines (assaut, sniping, aéronef, squadbomb) à l'École d'application des troupes spéciales (EATS) en Algérie, sans oublier les formations aux côtés des Spetsnaz Russes. Les hommes du GIS sont initiés au Ju-Jitsu art de combat japonais et au Kuk Sool Won art de combat coréen, mais dans un aspect purement militaire. Avec sa panoplie de formation et son expérience sur le terrain le GIS est devenue l'une des unités les plus expérimentées du monde[réf. nécessaire] et reconnue par les différents groupes tactiques dans le domaine de la lutte antiterroristes au point où le GIS a été recommandé par l'USSOCOM pour former plusieurs groupes africains.
Le groupement a accès à tout un arsenal d'armes qui sont choisies selon les besoins et la nature de la mission. Chaque opérateur est équipé d'une arme principale (généralement un fusil d'assaut ou un pistolet mitrailleur), d'une arme de poing et s'ajoute à cela les différents types de grenades (fragmentation, fumigène, aveuglante, etc.).
Les fusils d'assauts ainsi que les pistolets mitrailleurs sont favorisés lors d'un assaut, ce type d'armes confient une précision et une certaine puissance de feu pendant le combat.
Les équipes tactiques d'appuis ont recours aux armes munies de systèmes de visées optiques moyennes distance. Lorsque la situation l'impose, les membres du GIS arrivent à utiliser des mitrailleuses légères chargées de munitions perforantes qui ont un impact redoutable à faire taire les feux ennemis et qui peuvent carrément percer les murs de briques. On retrouve ce mode opératoire fréquemment lors de missions qui ont pour objectif d'éliminer les insurgés et où la négociation est impossible, cela se passe généralement en milieux forestiers ou dans une zone dépourvue de civils pour éviter ainsi les dommages collatéraux.
Les tireurs de précision et les snipers ne manquent pas dans le groupement, une multitude de choix leur est proposé, allant du petit et moyen calibre jusqu'aux gros calibres employés pour le tir antimatériel qui permet de détruire des équipements légers.
Le GIS a mené plusieurs opérations depuis sa création, libération d'otages que l'interpellation de forcenés (« neutralisation » dans le jargon de l'unité), de nombreuses interpellations de terroristes dangereux, ainsi probablement que de nombreuses missions encore classifiées. Les plus connues sont:
Méconnu du grand public, le GIS est une unité très discrète de par ses apparitions ainsi que ses interventions. De ce fait, la population ainsi que la presse attribuèrent la plupart de ses opérations à d'autres corps de sécurité algériens.
Pendant la décennie noire, les commandos du GIS étaient surtout confondus par leurs homologues de l'Office national de répression du banditisme (ONRB) qui est lui aussi une unité d'intervention d'élite de la police algérienne. La confusion était surtout due aux tenues sombres que portaient ces deux unités (noir pour le GIS et bleu marine pour l'ONRB) ainsi qu'au port de la cagoule. Cette même cagoule a donné naissance au célèbre surnom populaire « les ninjas ». Avec leurs tenues rangers et cagoules noires, leurs accoutrements donnaient beaucoup de ressemblance à la tenue des ninjas et autres personnages télévisés connus de l'époque.
En 2013, lors d'une interview de la part de l’hebdomadaire français " Le Nouvel Observateur ", Frédéric Gallois (ancien membre du GIGN et ex-commandant de 2002 à 2007) répondit au sujet de l'intervention du GIS à l'attaque terroriste de Tiguentourine[2] :
« Nous collaborons très peu, mais nous savons à peu près comment ils fonctionnent. Ce sont des unités d'un très bon niveau sur un plan de l'anti-terrorisme militaire : contre-guérilla, chasse au terrorisme dans des zones complexes et hostiles... Ce sont des unités très aguerries, de vrais professionnels dans les forces de sécurité, déterminés, qu'il ne faut pas sous-estimer. Mais, encore une fois, dans une optique extrêmement offensive qui ne correspond pas à l'état d'esprit européen de la manière de gérer des crises -même si on n'a pas été confrontés à la même situation. Leurs options, tactiques et stratégiques, sont essentiellement liées à une volonté de force. Il faut neutraliser les preneurs d'otages et envoyer un signal très fort. Si tous les otages sont tués lors de l'opération, ce n'est à la rigueur pas une préoccupation majeure, c'est le risque de la guerre. Ils sont en guerre. »
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