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grotte d'Indonésie De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Liang Bua (« Grotte Froide » en manggarai[N 2]) est un complexe cavernicole tributaire d'un réseau de chutes d'eau successives ayant creusé à flanc de paroi rocheuse une vaste cavité. Ce site naturel souterrain est situé sur l'île de Florès dans la province de Nusa Tenggara oriental en Indonésie. Par ailleurs la cavité se localise à proximité de la petite localité indonésienne éponyme Liang Bua. Son appartenance à la formation volcanique de l'île de Florès[N 3] soumet sa datation à l'Oligocène final / Miocène moyen sur l'échelle des temps géologiques et ce à l'instar du complexe géologique sub-océanique : l'arc insulaire de la Sonde[N 4]. Ce dernier observe un caractère de faille de subduction dite cisaillante, scindant et séparant les plaques tectoniques des Philippines d'une part, de la plaque australienne d'autre part et enfin de la plaque indo-océanique de tierce-part. Le site de Liang Bua se caractérise notamment par les récentes mises au jour d'une nouvelle espèce du genre Homo : l'Homme de Florès ou Homo floresiensis, mais également d'un spécimen de Stegodon trigonocephalus florensis, un type d'éléphant nain préhistorique.
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Grotte de Liang Bua Reconstitution d'un squelette fossilisé de Stegodon trigonocephalus huegoniensis, spécimen phylogéniquement proche du Stegodon trigonocephalus florensis découvert dans la grotte de Liang Bua. Conservation au Musée d'histoire naturelle de Londres, Royaume-Uni.
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Le site archéologique de Liang Bua est localisé sur l'île de Florès appartenant à l'ensemble insulaire des Petites îles de la Sonde[N 5]. Cette zone géographique s'inscrit dans l'ensemble lithosphérique correspondant à la plaque de Timor[9],[10]. En outre, celle-ci est pourvue d'un angle solide[N 6] de 0,008 70 sr (le symbole sr pour stéradian)[N 7]. En termes purement géographiques, cette donnée correspond à une superficie d'environ 110 000 km2[11]. On détermine que la petite plaque océano-lithosphérique résulterait du morcellement de l'ancien sous-continent dit de Sunda[N 8]. À cet effet, l'estimation chronologique de la scission de cette terre pan-océanique est à imputer à l'ère géologique du Pliocène supérieur à Pléistocène inférieur (ou ancien)[12],[13],[10],[14].
Cependant on peut objecter que l'orogenèse succédant à la surrection des vestiges constituant les terres de Sunda fut effective au cours de l'Oligocène supérieur et se conclut du Miocène inférieur à moyen[15],[13],[9],[10],[14]. Sous cet angle, on détermine que la plaque eurasiatique, la plaque philippine, la plaque de Sunda et enfin la plaque australienne ne formaient qu'une seule et même entité continentale[11],[12],[16],[13],[9]. Ce continent pan-australo-eurasien se développait en un vaste arc de cercle prenant appui de la partie occidentale de l'hémisphère Nord, jusqu'à la partie orientale de l'hémisphère Sud[12],[17],[13],[9],[18],[19]. Concrètement, cet élément signifie que la plaque de Timor (et donc la terre de Florès) était géographiquement reliée à la plaque continentale eurasienne, il y a 2,5 Ma ; et ce, jusqu'au morcellement tectonique du sous-continent de Sunda, il y a approximativement 900 000 à 700 000 années[13],[9],[18],[19].
La plaque de Timor s'insère au centre d'un nœud de contact lithosphérique : celle-ci est encadrée par la plaque australienne, au Sud ; la plaque de la mer de Banda, au Nord ; et la plaque océano-continentale de la Sonde, à l'Est[20],[13],[9],[18],[11],[14].
Géographiquement, les zones de contact lithosphérique de la plaque de Timor entre la plaque de la mer de Banda, d'une part, et la plaque de la Sonde, d'autre part, sont à l'origine géologique de la dorsale sub-océanique dit arc insulaire de la Sonde[14],[13],[9]. Ce dernier observe un vaste réseau de subductions longitudinales à caractère cisaillant et tangent à l'île de Florès[16],[19],[9],[13]. Par conséquent, la dorsale océanique de la Sonde impacte de façon directe l'îlot indonésien, celui-ci créant en son sein un volcanisme actif patent[16],[9],[19].
Sous l'optique régionale, on peut observer que la grotte de id est sise dans la partie orientale de l'Indonésie : la province des Petites îles de la Sonde orientales[N 9], sur l'île de Florès. La petite terre volcanique de 302 kilomètres de long sur 10 à 12 kilomètres[3], évolue entre 8° et 9° de latitude sud et 120° et 123° de longitude est[21].
L'île à caractère volcanique est en outre baignée dans l'océan Indien et bordée dans sa partie méridionale par la mer de Timor[22],[23],[1],[21],[3].
D'un point de vue strictement local, la grotte de Liang Bua se situe au cœur Kabupaten de Manggarai[N 10], dans la partie occidentale de l'île de Florès. D'autre part, une structure rocheuse souterraine se déploie dans l'ouest du village éponyme Liang Bua, lequel est situé à environ 30 kilomètres au nord-ouest de Ruteng, chef-lieu du Kabupaten de Manggarai[24],[1].
Par ailleurs, la cavité de Liang Bua est assujettie à un petit ruisseau, lequel conflue à la rivière occidento-septentrionale de l'île de Florès, Wai Pesi[1],[22],[3].
Enfin, le site naturel est tributaire de deux volcans de type actif et d'un volcan dit éteint[N 11],[25]. se situant à son voisinage proche[N 12] et dont il est le barycentre : le Ranakah ; le Inierie ; et le Gunung Poco Leok, un stratovolcan à manifestations éruptives structurant sa composition rocheuse en andésites de type pyroxène[26],[27],[3],[25].
Le panorama global taxonomique de la grotte de Liang Bua bénéficie d'un assemblage faunique et végétal remarquable : la nature insulaire[N 17], volcanique et climatique de son environnement géographique proche de la ligne dite de Wallace[28], lui confère un caractère endémique significatif : on évalue que la terre insulaire de Florès possède une proportion effective de taxons spéciacisés d'environ 5,1 % (soit un nombre de 46 occurrences toutes espèces animales et végétales confondues)[29],[30],[31],[32]. Par ailleurs, la proximité équatoriale de l'île de Florès[N 18],[33],[34] et un régime climatique de moussons, induisent une biodiversité des espèces patente[35],[29],[30]. Dans les faits, on attribue la petite terre indonésienne de Florès, et par conséquent la grotte de Liang Bua, comme appartenant à l'ensemble biogéographique Wallacea. Cette dernière regroupe les trois aires géographiques de l'île de Sulawesi, des Moluques et des Petites îles de la Sonde[32],[35],[29].
La cavité naturelle de Liang Bua affecte l'ensemble des critères propres à ceux d'une niche écologique[36],[34]. Toutefois, en raison de ses caractéristiques cavernicoles et donc pauvres en ressources alimentaires, le site souterrain oppose un contraste indéniable au sein de la petite insularité de Florès[37].
Pour autant, le site spéléologique de Liang Bua observe un cheptel de spécimens animaliers pourvu d'une remarquable biodiversité phylogénétique. De nombreuses araignées aranéomorphes sont connues de ce site, et notamment Tetrablemma manggarai[38],[39]. En outre, la grotte est également dotée d'un environnement écologique composé de plusieurs espèces de Murinae (de petits rongeurs proches des souris), ou de Psittacidae tels que le Loriquet de Weber (Trichoglossus weberi), proche parent du Loriquet à tête bleue (T. haematodus)[37]. La caverne observe également une notable occupation écologique de Petit-duc de Florès (Otus alfredi), hibou endémique de l'île de Florès[40],[41],[42],[43].
La grotte abrite une petite population de primates, essentiellement des orang-outans. Ces derniers occupent le site spéléologique à l'équivalence d'un habitat écologique et à la faveur d'une tierce faune relativement peu nombreuse et dont la dominance territoriale est significativement restreinte[44],[37].
La formation des roches structurantes du site est étalonnée à deux phases. D'une part, une première phase se développant à l'ère géologique de l'Oligocène supérieur (autrement dit, la subdivision stratigraphique du Chattien) et correspondant à la genèse géologique de l'île de Florès, entre −28,10 et −23,04 Ma[N 19],[47],[48],[49],[15],[50],[51]. Du point de vue paléogéographique, cette première étape de formation rocheuse est contemporaine de la dérive d'axe Sud/Sud-Est de la plaque australienne[50],[47],[51].
D'autre part, un second cycle de formation orogénique attribué au Miocène moyen à Miocène supérieur et correspondant aux subdivisions stratigraphiques du Serravallien et du Tortonien, soit en termes chronostratigraphiques : entre −13,82 Ma et −7,246 Ma[51],[47],[15],[48],[52],[53]. Par ailleurs, cette période géologique se corrèle avec l'entrée en collision de la plaque indienne et de la plaque eurasienne, simultanément à l'interaction tectonique de la plaque australienne et de la plaque sud-pacifique. Ces deux dernières évolutions tectoniques engendrent ainsi l'arc insulaire des Petites îles de la Sonde orientales[47],[51],[53].
L'orogenèse des structures géologiques porteuses du site s'échelonne donc au sein d'une fourchette chronostratigrahique allant de −28,10 Ma à −7,246 Ma[51],[15],[47],[53].
Dans un second temps, on atteste également de dépôts latéraux à caractère volcanique et/ou sédimentaires. Ces derniers possèdent un déterminant hétérochrone lié aux formes d'adaptations biologiques de la microfaune océanique indonésienne du Miocène moyen[16],[19],[54],[55]. Toutefois, les parois de la grotte, ainsi que ses couches sédimentaires pédologiques secondaires, observent également des formations de type turbidique ; mais aussi des microgranules de calcaire coquillier tel que la lumachelle, l'ensemble se prévalant de la périodechronostratigraphique du Miocène moyen à supérieur[19],[54],[56].
Enfin, on peut appréhender la présence de particules de granodiorite[N 20] essentiellement constituées de feldspaths et de quartz. Ces dépôts stratigraphiques affectent notamment les couches sédimentaires primaires du site spéléologique. Ces derniers sont contemporains d'un cycle géologique assigné au Pliocène moyen à supérieur[N 21] et correspondant aux reflux océanique sur la mosaïque de l'ancien sous-continent pan-océanique dit de Sunda, d'une part, et la résurgence tecto-volcanique des terres composant les Petites îles de la Sonde orientales, d'autre part[16],[19],[56],[57].
La caverne de Liang Bua prédispose d'une infrastructure latérale et sub-pédologique composée de roches engendrées à l'Oligocène supérieur/Miocène moyen affichant des substrats essentiellement de type granodioritiques, tels que le quartz et le pyroxène ; et magmatique, tel que le basalte tholéiitique[58],[59],[60],[61],[62],[5].
Les premières couches sédimentaires du sol présentent une nature essentiellement basaltique et dans une moindre mesure de type grès micro-granuliforme induit par l'érosion des roches structurantes de la cavité souterraine, mais également par l'incidence du facteur éolien sur ces dernières. La surface pédologique du complexe spéléologique se ponctue également par de nombreuses accrétions à caractère magmatique et dont la teneur géologique est comparable à celle des roches encadrant l'espace cavernicole[58],[59],[60],[61],[63].
La voûte du complexe souterrain, en prise directe des formations minérales porteuses, est quant à elle constituée de volumineux stalactites basaltiques, et de par leur abondance, dessinent un panorama chaotique. Ces derniers sont déterminés par deux facteurs concomitant. Premièrement on observe un processus de cristallisation des particules magmatiques contenues dans le ruissellement de l'humidité ambiante[N 22]. Deuxièmement, on atteste d'un phénomène d'épanchement des laves multimillénaires : sous cet angle, la grotte de Liang Bua peut être appréhendée comme un tunnel de lave[63],[61],[55],[64].
Le site cavernicole se présente sous la forme d'une creusée à flanc de roche tributaire de l'abondante pluviosité propre à l'île de Florès[6], mais également d'un glissement de terrain de nature sismique datant du Miocène moyen[65]. La cavité souterraine affiche de nombreuses concrétions[N 23] dont essentiellement des stalactites majoritairement pourvues d'une taille conséquente. Dans une moindre mesure, l'aspect de la grotte est affecté par un réseau hydrographique de chutes d'eau d'un petit ruisseau[N 24],[3],[65].
L'architecture du complexe cavernicole s'organise autour d'un vaste espace d'une longueur d'environ 50 mètres et d'une largeur comprise entre 6 et 11 mètres, couvrant ainsi une surface au sol d'approximativement 400 m2[63]. La structure spéléologique évolue selon une hauteur au plafond allant de 10 à 15 mètres[63]. Par ailleurs, la cavité souterraine offre un seul et unique moyen de pénétration piétonnier, mais qui néanmoins affecte de généreuses dimensions. Cet élément d'entrée confère à la grotte de Liang Bua une remarquable facilité d'accès[60],[66],[N 25].
L'inauguration de la caverne et son indexation au statut de site archéologique national du patrimoine indonésien prirent effet au cours des années 1950[67],[68]. Dans un premier temps, les archéologues de l'époque réalisèrent des extractions taphonomiques relativement mineures en regard des découvertes effectuées dans les années 1990[69],[67],[68].
Au tournant des années 1990 / années 2000, dans le cadre d'un programme de recherches archéo-paléontologiques au sein des Petites îles de la Sonde orientales à l'ère du Pléistocène, deux équipes d'archéologues[N 26],[70],[1],[68] mettent au jour des vestiges fossilisés de type osseux appartenant à la famille des Stegodontidae, Stegodon florensis insularis[N 27],[71],[72],[68],[N 28]. L'individu paléontologique était incorporé aux premières couches stratigraphiques de la grotte de Liang Bua[1],[73],[74],[68]. Par l'obtention d'une analyse au (14C), les deux équipes de chercheurs indexent les restes osseux[N 29] du pachyderme nain[N 30],[75],[76] dans une fourchette chronologique comprise entre −75 000 et −30 000[1],[70],[77],[72],[68],[71]. Par conséquent, on détermine que ce dernier aurait vécu à la subdivision chrono-géologique du Pléistocène supérieur[71],[78],[1],[70],[77],[74],[79],[72],[68].
En 2003, une équipe d'archéologues dirigée par Mike Morwood[N 31] et Radien P. Soejono[N 32] entreprend des recherches systématiques au sein des couches stratigraphiques primaires[N 33] sur le site naturel souterrain du village de Liang Bua. Ces dernières mettent au jour un crâne fossilisé. Une analyse, effectuée par technique de datation au (14C), permet d'attribuer son origine chronologique comprise entre -90 000 et -50 000 années : en terminologie paléontologique, il s'agit donc de la subdivision chrono-géologique du Pléistocène supérieur[15],[80],[24]. Le crâne extrait des premières couches sédimentaires affiche un volume variant entre 380 cm3 et 426 cm3[N 34],[66],[70],[80]. Pour comparaison, celui d'un homme moderne affiche un volume de structure crânienne d'environ 1 350 cm3, soit un rapport de 3 à 3,5 fois plus imposant[70],[80].
Quelques mois en aval de la seconde découverte, les mêmes intervenants effectuent des fouilles plus approfondies des couches stratigraphiques sédimentaires superficielles du sol spéléologique : ils mettent au jour la quasi-totalité d'un squelette fossile, à l'exception de la boîte crânienne[81],[82]. L'obtention de deux études, la première par le biais d'une datation par le carbone 14, et la seconde par analyse au microscope électronique, confirment la corrélation entre le crâne et l'ensemble osseux : de facto, il s'agit d'un seul et même individu[1],[80],[83].
Par ailleurs, l'identification du bassin révèle de manière indubitable deux éléments essentiels :
Cette dernière donnée impose aux chercheurs paléontologues que les vestiges osseux appartenaient à un Hominina[1],[73],[80].
En marge de ces découvertes majeures, l'équipe de paléontologues parvient à identifier des traces de combustible végétal[N 35] et daté entre −90 000 et −45 000 années[1],[73],[80],[84],[85]. En outre, des objets lithiques tels que des silex de type biface ou encore des nucléus, sont également identifiés et répertoriés. Il s'agit d'industries lithiques taillées dans une roche basaltique, laquelle a été induite par la formation géologique dite de Ola Bula[71]. Une estimation chronologique fournit un indice approximatif de leur réalisation : les éclats correspondraient à la période du Pléistocène moyen à supérieur[71].
Sous l'angle de ces derniers éléments, les spécialistes corroborent leur prime postulat : le spécimen extrait possédait très probablement toutes les caractéristiques évolutives propres aux espèces appartenant à l'embranchement phylogénétique des hominina[70],[73],[74],[86],[87].
L'ensemble des éléments identifiés sont baptisés Flora, en écho au nom de l'île sur lesquels ils ont été retrouvés : Florès. En outre, la dénomination binomiale dont ces derniers sont octroyés, se concrétise par Homo floresensis. Enfin, la terminologie du spécimen (ou holotype se matérialise par LB1[73],[88] ,[87],[80].
En 2005, une troisième session de fouilles s'organise à Liang Bua. Toujours sous la direction de Mike Morwood et Peter Brown, les archéologues réalisent des examens systématiques plus approfondis des couches stratigraphiques secondaires[N 36]. Les chercheurs mettent au jour un second individu fossile[89],[70].
Ultérieurement, huit autres individus sont découverts, portant le total à dix individus attribués à l'Homme de Florès[24],[70],[74],[89].
Dans une optique d'appréhender l'ensemble des répercussions paléontologiques induites par ces nouvelles données, Mike Morwood et Peter Brown, pérennisent leurs fouilles archéologiques au sein de la caverne de Liang Bua au cours de l'année 2007[90]. Incidemment, ils mettent au jour une nouvelle occurrence de fossiles, un marabout fossile qui sera décrit sous le nom de Leptoptilos robustus[8],[90]. Cette espèce a un bec long et massif, de longues pattes et présente une corpulence morphologique et anatomique remarquable : 1,80 mètre de long et un poids estimé à environ 16 kilogrammes[8],[69]. Cet échassier aurait très probablement existé au Pléistocène moyen et supérieur, soit une période se déployant entre −258 000 et 50 000 années[8],[91],[15]. Néanmoins, une estimation effectuée par le biais d'une analyse au (14C), fournit une indication de datation plus précise : les fossiles de L. robustus découverts dans la grotte de Liang Bua s'échelonneraient entre −110 000 et −50 000[92].
Concrètement, cette période chevauche celle affichée par les fossiles d'Homo floresensis[N 37].
Par conséquent, ces dernières données obtenues témoigneraient d'une probable cohabitation entre les deux taxons préhistoriques au sein de la niche écologique souterraine incarnée par la caverne de Liang Bua[92],[93],[94],[73],[N 38],[95].
Le cadre taphonomique des strates sub-pédologiques du site affecte d'abondantes ressources archéologiques. En parallèle des découvertes de fossiles de Stegodon florensis insularis, Homo floresiensis, et de Leptoptilos robustus, les paléontologues ont également mis au jour des ossements appartenant à quatre autres types d'espèces.
Les archéo-paléontologues en ont actuellement attesté et répertorié trois à quatre substrats purement fauniques.
On atteste ainsi de spécimens de bovidés, lesquels sont pourvus de liens phylogénétiques avec l'actuel Anoa de Malaisie de manière patente. La physionomie globale des vestiges fossilisés de ces ruminants suggère que l'élément pathologique d'insularisme aurait affecté ces derniers. Leur extraction a été réalisée au cours de l'année 2002.
Par ailleurs, on a extrait des restes fossilisés de mammifères à phénotype carnivore, dont notamment des tigres à dents de sabre[N 39],[74],[68],[73],[82],[70]. En outre, des restes de deux occurrences taxonomiques de murinés furent découverts au sein de la caverne en 2004. Leur identification taxonomique les subrogea au Papagomys armandvillei, d'une part, et au Papagomys theodorverhoeveni, d'autre part[N 40]. À contrario de l'Homme de Florès et des occurrences de bovidés, ceux-ci présentent une pathologie morphologique de gigantisme. Cette particularité anatomique procède du même déterminant hétérochrone, lequel est dû à un schéma géographique d'endémisme insulaire. En d'autres termes, ils auraient subi une forme d'adaptation évolutive en phase finale de leur développement : il s'agit de cas d'hypermorphose[96],[97],[98],[73],[1],[80],[99].
D'autre part, le sous-sol cavernicole recelait également des traces d'espèces de type lophozoaires, dont notamment des eumollusca. Ces extractions de dépôts fauniques d'origine océanique viennent corréler la scission orogénique du sous-continent pan-océano-eurasiatique dit Sunda aux alentours de −800 000 ans[12],[17],[16],[13],[9]. Cet élément témoignerait ainsi de l'émergence volcano-géologique de l'île de Florès. Dans ce même cadre, celui-ci pourrait également suggérer un impact significatif d'ordre orogénique en prise directe avec les couches sédimentaires de la caverne[55],[13],[18],[16],[19]. Les spécimens sous-marins lophozoaires ont été mis au jour en 1978 par l'archéologue indonésien Rokus Awe Due[100].
L'équipe de paléontologues menée par Mike Morwood et Peter Brown a extrait en 2014 des fossiles humains datés de 700 000 ans qui présentent certaines similitudes avec l'Homme de Florès, sur le site de Mata Menge, dans le kabupaten de Sikka, partie orientale de l'Florès, à 50 km de Liang Bua. Ces fossiles pourraient représenter les ancêtres de l'Homme de Florès[101].
Au plus fort des périodes glaciaires successives, Florès n'était séparée du Sunda que par un modeste détroit[24],[73],[102],[103],[104],[105],[83].
Globalement, l'ensemble de la documentation archéologique de la grotte de Liang Bua est assignée à l'époque géologique dite du Pléistocène supérieur[74],[68],[73],[82],[70],[8]. Concrètement, ces indices confirmeraient un probable processus d'enveloppement écologique au sein la caverne de Florès : différentes espèces taxonomiques préhistoriques auraient préempté le site naturel souterrain comme lieu d'habitat. De facto, celui-ci s’inscrit au cœur d'un milieu hostile induit par un vecteur de volcanisme notable, et ce depuis l'orogenèse de l'île de Florès à l'Oligocène supérieur[51],[47],[21],[7],[106]. Sous cet angle, la caverne de Liang Bua semblerait constituer un site à caractère écologique, dont l'indexation chronologique s’échelonnerait sur la période du Pléistocène final[74],[68],[73],[82],[70],[8].
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