Gouvernement Laval VI

gouvernement français (1942-août 1944) reconnu par l'Axe De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Le sixième gouvernement Pierre Laval est le quatrième et dernier gouvernement du régime de Vichy en France, constitué par Philippe Pétain. Il succède au gouvernement François Darlan le [1], lors du rappel de Pierre Laval et se termine le , par décision de Pétain à la veille d'être emmené par les Allemands de Vichy à Belfort, ce qui met fin au régime de Vichy. Subsistera encore quelques mois en Allemagne la commission gouvernementale de Sigmaringen.

Faits en bref Statut, Régime ...
Gouvernement Pierre Laval VI

  

Informations générales
Statut Gouvernement
Régime Régime de Vichy
Début
Fin
Durée 2 ans, 4 mois et 1 jour
Chef du gouvernement Pierre Laval
Histoire et événements
Fin du gouvernement François Darlan, début du 6e gouvernement de Laval
16 et 17 juillet 1942 Rafle du Vel' d'Hiv
L'armée de Vichy combat le débarquement alliés en Algérie et au Maroc, Vichy livre la Tunisie aux Allemands
11 novembre 1942 La Wehrmacht envahit la zone sud, Tunis et Bizerte
6 juin 1944 Opération Overlord, les Alliés débarquent en Normandie
Débarquement de Provence et progression des Alliés hors de Normandie
Insurrection à Paris, Pétain accepte de quitter Vichy pour Belfort
Pétain part de Vichy pour Belfort, fin effective du régime de Vichy
Proclamation de la Commission gouvernementale de Sigmaringen
Représentation
Législature Aucune, la XVIe ayant voté les pleins pouvoirs constituants à Pétain
Autre gouvernement :
Gouvernement de la France Libre
1941 - 1943 Comité national français
puis
1943 - 1944 Comité français de Libération nationale

Entités précédentes :

Fermer

Contexte

Après deux ans passés à la tête du régime de Vichy, le gouvernement de l'amiral Darlan est impopulaire, victime du marché de dupes des Allemands. Darlan a engagé davantage les forces de Vichy dans une collaboration élargie avec l'Allemagne étant pour lui la moins mauvaise solution, leur cédant beaucoup : livraison de bases navales à Bizerte et Dakar, d'une base aérienne à Alep en Syrie, des véhicules, de l'artillerie et des munitions en Afrique du Nord, de la Tunisie, sans compter la livraison d'armes aux Irakiens.

En échange, Darlan demande une contrepartie aux Allemands (réduction des contraintes de l'armistice : libération des prisonniers français, disparition de la ligne de démarcation et du mazout pour la flotte française), ce qui les irrite.

Le , Hitler a signé le décret dotant la France d'un « chef supérieur de la SS et de la Police » (HSSPf) chargé d'organiser la « Solution finale » après la conférence de Wannsee avec la Police française. Les Allemands exigent alors le retour de Pierre Laval au pouvoir, et en attendant, ils rompent tout contact.

Évènements

Résumé
Contexte

Pétain remplace François Darlan par Pierre Laval le . Darlan reste le successeur désigné du chef de l’État et devient commandant en chef de l'armée de Vichy.

René Bousquet devient secrétaire général à la Police, membre du gouvernement[2].

Le retour au pouvoir de Laval coïncide avec la mise en place par les Allemands du plan de déportation des Juifs[3]. Une ordonnance allemande rend obligatoire le port de l'étoile jaune en zone occupée à partir du . Le prédécesseur de Laval, Darlan, s'était opposé à cette mesure en zone libre en mettant en avant l'opinion publique[3].

La période couverte par ce gouvernement correspond, à quelques mois près, au début des défaites allemandes  débarquement allié en Afrique du Nord qui conduit à l'occupation de la zone libre par la Werhmarcht et au sabordage de la flotte française à Toulon (novembre 1942), le ralliement de l'Empire à la France libre, la défaite de Stalingrad (février 1943) et début du recul permanent sur le front de l'Est, la campagne d'Italie, et le début de la reconquête allié du continent européen  jusqu'à la Libération de la France (août 1944).

Il est marqué par une collaboration accrue, la création de la Milice et à partir de fin 1943-début 1944, l'entrée au gouvernement des ultra-collaborationnistes.

Chronologie

1942
  • 3 novembre 1942 : le maréchal Rommel est vaincu à la bataille d'El-Alamein, ce qui arrête l'avance italo-allemande vers le canal de Suez et sonne la retraite de l'Afrikakorps vers la Tunisie.
  •  : la Wehrmacht envahit la zone sud, non occupée, et occupe Tunis et Bizerte, sans combats.
  •  : l'Armée d'Afrique reprend le combat contre les Allemands en Tunisie, à Medjez el-Bab.
1943
  • mars 1943 : la Guyane française se rallie aux Alliés.
  • 31 mai 1943 : l'escadre française immobilisée à Alexandrie se rallie aux Forces navales françaises d'Afrique.
  • 15 juillet 1943 : les Antilles françaises se rallient à la France libre.
1944

Fin du dernier gouvernement de Vichy

Résumé
Contexte

Le jeudi 17 août 1944, Pierre Laval, chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères, tient à Paris son dernier conseil de gouvernement avec cinq ministres[4]. Les Allemands ont accepté de réunir l'ancienne Assemblée nationale [5]. Mais les ultra-collaborationnistes, Marcel Déat et Fernand de Brinon protestent auprès des Allemands qui changent d'avis[6] : ils emmènent Laval à Belfort[7] ainsi que des restes de son gouvernement « pour assurer sa sécurité légitime » et arrêtent Édouard Herriot[8]. Les Allemands veulent maintenir un « Gouvernement français » avec l'espoir de stabiliser le front dans l'Est de la France et dans le cas d'une éventuelle reconquête[9]. Le même jeudi, à Vichy, Cecil von Renthe-Fink, ministre délégué allemand, demande à Pétain d'aller en zone Nord, mais celui-ci refuse [10] et demande une formulation écrite de cette exigence[10]. Le vendredi 18, Cecil von Renthe-Fink renouvelle sa requête par deux fois.

Le samedi 19, à 11 h 30, il revient à l'hôtel du Parc, résidence du Maréchal à Vichy, accompagné du général von Neubroon qui indique qu'il a des « ordres formels de Berlin »[10]. Le texte écrit est soumis à Pétain : « Le gouvernement du Reich donne instruction d’opérer le transfert du chef de l’État, même contre sa volonté[10]. » Devant le refus renouvelé du maréchal, les Allemands menacent de faire intervenir la Wehrmacht pour bombarder Vichy[10]. Après avoir pris à témoin l'ambassadeur de Suisse, Walter Stucki, du chantage dont il est l’objet, Pétain se soumet et met fin au gouvernement de Laval.

Le dimanche , les Allemands emmènent le maréchal Pétain, contre son gré[11], de Vichy au château de Morvillars[12] à côté de Belfort[13],[14], mettant fin au régime de Vichy qui subsistera encore quelques mois en Allemagne dans la commission gouvernementale de Sigmaringen.

Composition du gouvernement

Remaniements

  •  :
    • Secrétaire général au ministère de l'Agriculture : Luce Prault jusqu'au et du au
  •  :
  •  :
    • Secrétaire général à la Consommation : Jacques Billiet jusqu'au
    • Secrétaire général à la Production agricole : Armand Gay jusqu'en
    • Secrétaire général aux Questions paysannes et à l'Équipement rural : Luce Prault jusqu'au
  •  :
    • Secrétaire général auprès du chef de l'État : Jean Jardel jusqu'en
  •  :
    • Secrétaire général à l'Industrie et au Commerce intérieur : René Norguet jusqu'au
  •  :
  •  :
  •  :
    • Secrétaire général à la Production industrielle : René Norguet jusqu'en
  • :
    • Secrétaire général à la Jeunesse : Félix Olivier-Martin succède à Georges Lamirand.
  •  :
  •  :
    • Secrétaire général pour les Affaires économiques : Henri Zaffreya
  •  :
  • Ministre du Travail : Jean Bichelonne succède à Hubert Lagardelle et reste par ailleurs ministre de la Production industrielle et de la Communication.
  •  :
    • Le ministre d'État Jean Romier démissionne du gouvernement.
    • Secrétaire général à la Jeunesse transformé en commissaire général à la Jeunesse : Maurice Gaït succède à Félix Olivier-Martin.
  •  :
    • Secrétaire-général au Maintien de l’ordre : Joseph Darnand[16] jusqu'au .
  •  :
    • Ministre de l'Agriculture et du Ravitaillement : Pierre Cathala succède à Max Bonnafous et reste par ailleurs ministre des Finances et de l'Économie nationale.
    • Secrétaire d'État auprès du chef du gouvernement : Paul Marion
    • Secrétaire d'État à l'Intérieur : Antoine Lemoine jusqu'au
    • Secrétaire d'État à l'Information et à la Propagande : Philippe Henriot[16] jusqu'au
  •  :
  •  :
    • Le ministère du Ravitaillement est aboli. Pierre Cathala reste ministre des Finances, de l'Économie nationale et de l'Agriculture.
    • Secrétaire d'État au Ravitaillement : François Chasseigne jusqu'au
  •  :
    • Ministre du Travail et de la Solidarité Nationale : Marcel Déat succède à Jean Bichelonne qui reste ministre de la Production industrielle et des Communications.
    • Secrétaire général aux Beaux-Arts : Georges Hilaire
  •  :

Notes et références

Article connexe

Wikiwand - on

Seamless Wikipedia browsing. On steroids.