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amiral français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Gabriel Adrien Joseph Paul Auphan, né le à Alès et mort le à Versailles, est un officier de marine français parvenu au grade de contre-amiral, qui fut secrétaire d'État à la Marine du gouvernement de Vichy, d'avril à novembre 1942.
Président Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain | |
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Henri Lacaille (d) | |
Secrétaire d'État de la Marine | |
Naissance | |
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Décès |
(à 87 ans) Versailles |
Nom de naissance |
Gabriel Adrien Joseph Paul Auphan |
Nationalité | |
Formation | |
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Père |
Jules Auphan (d) |
Membre de | |
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Conflit | |
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Condamnation | |
Distinction |
Gabriel Auphan entre à l'École navale en . Enseigne de vaisseau en , il embarque sur le croiseur-cuirassé Jeanne d'Arc en escadre du Nord, puis en , en Méditerranée où il participa aux opérations des Dardanelles.
En , affecté au service de renseignements établi dans l'île de Rouad, sur la côte de Syrie, il organise un réseau d'informateurs couvrant tout le Proche-Orient. Il continue de mener cette mission à partir d'août 1916 comme second de l'aviso Laborieux, puis à Kastellórizo sur la côte de l'Asie Mineure[1].
Second du sous-marin Le Verrier en , il fait campagne en Adriatique jusqu'à la fin de la guerre. En janvier 1919, il est envoyé à Fiume pour y servir au renseignement, puis en Égypte et au Liban. Il est promu lieutenant de vaisseau en juin 1919 et commande le sous-marin Le Verrier en Méditerranée.
Esprit éclairé, en 1921, il rédige des études sur le rôle des torpilleurs lors de la bataille du Jutland. Mais surtout il se montre visionnaire sur l'emploi tactique des sous-marins (qui n'en étaient pourtant qu'à leur début), en les faisant opérer en meutes et dans lesquelles il préconise des idées qui seront concrétisées par l'amiral Dönitz, lors de la Seconde Guerre mondiale.
En , affecté à l'État-Major général de la marine, il est à l'origine de la construction des sous-marins de 1.200 tonnes de la classe Requin. Il est élève à l'École de guerre navale en 1923-1924. Il commande en 1925-1926 le sous-marin Fulton en Méditerranée. Il est affecté en novembre 1926 au cabinet de Georges Leygues, ministre de la Marine, où il travaille en particulier à la mise au point du décret organique du réorganisant la Marine. Il est promu capitaine de corvette en .
En 1929, il commande le torpilleur d'escadre Palme, un 1 500 tonnes, en Méditerranée. Promu capitaine de frégate en , il est chargé de diriger l'École d'application des enseignes de vaisseau embarquée à bord de la 1re division légère qui remplaçait provisoirement la Jeanne-d'Arc. Il participe à une longue campagne sur les côtes d'Afrique, aux Antilles et en Méditerranée. En 1931, il commande le contre-torpilleurs Guépard et, en 1932, le navire-frère du Guépard, le Jaguar, dans l'escadre de Méditerranée.
En 1933, il est directeur des études puis commandant en second de l'École navale à Brest. En 1934-1935, il est affecté au cabinet de François Piétri, ministre de la Marine puis commande le croiseur Émile-Bertin en escadre dans l'Atlantique. Capitaine de vaisseau en , il commande en la Jeanne-d'Arc et l'École d'application des enseignes de vaisseau avec laquelle il effectue un tour du monde une campagne dans l'Atlantique et le Pacifique en 1937-1938. Il est Gouverneur militaire de la Polynésie de 1938 à 1939. Pour préparer la guerre qui s'annonce, il est désigné pour la section d'études de l'État-Major général. Il est envoyé à Londres pour coordonner les futures opérations avec l'état-major de la Royal Navy. Déjà, il se plaint du double jeu britannique, qui selon lui se concrétisera plus tard par l'évacuation de Dunkerque et par l'opération Catapult, la saisie des unités françaises réfugiées en Grande Bretagne, l'internement des bâtiments français à Alexandrie, l'agression par surprise de l'escadre française mouillée Mers El-Kébir, qui tua 1 300 marins français, puis la tentative de ralliement de Dakar à la France Libre en , repoussée par l'armée vichyste.
Sous-chef d'état-major des forces maritimes en octobre 1939, il a la charge de l'organisation des convois naviguant entre la métropole et l'outre-mer.
À Vichy, le contre-amiral Auphan fait partie des proches de l'Amiral Darlan, et des tenants d'une politique d'attentisme. Nommé chef d'état-major des forces maritimes, en août 1941, il maintient le contact avec la représentation diplomatique américaine à Vichy en lui transmettant des informations. Secrétaire d'État à la Marine à partir d'avril 1942, il s'oppose aux exigences allemandes en matière de tonnage marchand, se montrant, avec le général Weygand, l'un des plus farouches opposants à la politique de collaboration au sein du gouvernement de Vichy. Partisan d'une suspension des combats entre Français et Américains lors du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, le , il s'oppose à ceux qui veulent continuer le combat aux côtés de l'Allemagne, tel le vice-amiral Platon.
Le , c'est l'opération Torch. L'amiral Darlan négocie avec les alliés la reprise de la lutte contre les puissances de l'Axe. En réaction les Allemands envahissent la zone libre et menacent de s'emparer de la flotte de Toulon. Le , Auphan donne alors l'ordre aux amiraux Jean de Laborde, commandant les forces de haute mer, et André Marquis, préfet maritime de Toulon, de :
Depuis , les consignes de sabordage existent. Elles émanent de l'amiral Darlan et sont destinées à rassurer les Britanniques sur l'attitude de la Marine nationale française dans l'hypothèse ou elle ne pourrait se soustraire à une agression ennemie. Les marins français refusent de diriger la flotte de Toulon vers l'Afrique du Nord, qui eût alors permis de renforcer les forces alliées anglo-americaines, et sabordent l'intégralité de la flotte dans la nuit du 26 au , alors que les Allemands étaient sur le point de s'emparer de leurs bâtiments.
Après avoir vainement incité Philippe Pétain à quitter la métropole, le contre-amiral Auphan donne sa démission le .
Il est chargé, le , par Pétain, d'une démarche auprès du général de Gaulle afin qu'une passation de pouvoir soit officiellement menée[2]. Il remet sa lettre de « plénipotentiaire » au général Juin le 27 août[3], mais de Gaulle refuse de le recevoir[2] et ordonne son arrestation.
Il a été décoré de l'ordre de la Francisque[4].
Le , il est jugé par contumace par la Haute Cour de justice qui le condamne aux travaux forcés, à l'indignité nationale à vie ainsi qu'à la confiscation de ses biens. Les 19 et , un second procès le condamne seulement à 5 ans de prison avec sursis et 5 ans d'indignité nationale[5]. En 1956, le Conseil d'État le réhabilita dans son grade et ses droits à la pension.
Le contre-amiral Auphan consacre par la suite sa vie à l'écriture : proche du général Weygand et du colonel Rémy, il publie ses souvenirs et défend la thèse du double-jeu de Vichy, restant loyal à la mémoire de Pétain. De 1973 à 1976, il préside l'Association pour défendre la mémoire du maréchal Pétain.
L'amiral Auphan signe généralement ses ouvrages de son dernier prénom, Paul, tout en gardant l'usage du premier, Gabriel, dans la vie courante[6].
Le contre-amiral Auphan est membre de l'Association des écrivains catholiques jusqu'à sa mort, survenue en 1982, à 87 ans. Son corps repose au petit cimetière de Saint-Jean-d'Aigremont, au-dessus de Villefranche-de-Rouergue[7].
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