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militaire français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Georges de Bazelaire ( – ) est un général de division français dont le nom est associé à la Première Guerre mondiale.
Georges de Bazelaire | ||
Le général de Bazelaire (de profil) expliquant une manœuvre au général américain Charles T. Menoher (en) (au centre derrière Bazelaire), le . | ||
Naissance | Briey |
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Décès | (à 96 ans) |
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Origine | France | |
Arme | Infanterie | |
Grade | Général de division | |
Années de service | 1878 – 1920 | |
Commandement | 135e régiment d'infanterie 38e division d'infanterie 27e division d'infanterie 7e corps d'armée |
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Conflits | Première Guerre mondiale | |
Distinctions | Légion d'honneur Croix de Guerre 1914-1918 Médaille interalliée 1914-1918 Médaille commémorative de la Grande Guerre |
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Né à Briey (Meurthe-et-Moselle) de Pierre Joseph Charles de Bazelaire de Saulcy (1821-1914), Conseiller à la cour de Toulouse[1], et de Pauline Adèle Marie Jolly (1830-1905), il appartient à une ancienne famille lorraine de laquelle sont issus, au vingtième siècle, quatre généraux[2] et deux amiraux[3] ainsi que huit officiers saint-cyriens morts pour la France[4], dont son fils, Pierre-André de Bazelaire, sous-lieutenant au 135e régiment d'infanterie, tué le au combat de Vert-la-Gravelle (Bataille de la Marne)[5].
Son grand-père, Joseph Anne Maximilien de Bazelaire (1775-1850), sous-lieutenant au Régiment de Beauce (1788), servit dans l' Armée des Princes. Brigadier des Gardes du corps du Roi en 1815 (Compagnie d' Havré), il accompagna Louis XVIII à Gand pendant les Cent-Jours. Chevalier de Saint Louis [6].
À l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, promotion de Plewna (1876-1878)[7], il est le condisciple de Charles de Foucauld et de Philippe Pétain. Sous-lieutenant le , il sert dans l'infanterie. Breveté de l’École de guerre, il est Chef de bataillon le .
Trois de ses frères sont également militaires : Maximilien Adrien de Bazelaire de Saulcy (1852-1901), ancien élève de l'École polytechnique, officier du génie [8]; Maurice de Bazelaire de Saulcy (1854-1885), Saint-Cyr, promotion de la Grande Promotion (1874-1876), officier d'infanterie; et Paul de Bazelaire de Saulcy (1866-1941), Saint-Cyr, promotion de Chalons (1886-1888), officier de cavalerie [9].
Marié en 1886 à Madeleine de Sevin (née en 1866)[10], il eut quatre enfants[11] : Suzanne (née en 1891); Pierre-André (1894-1914), officier d'infanterie, mort pour la France; Bernard (né en 1898), officier d'infanterie; Yvonne (née en 1899) [12].
Georges de Bazelaire participe à la première guerre mondiale, et en particulier à la bataille de Verdun[13].
En 1914, le colonel de Bazelaire commande le 135e régiment d'infanterie qui quitte Angers pour la Lorraine le . Lors du premier contact avec l'ennemi, le , le régiment subit de lourdes pertes (17 officiers, près de 1 500 hommes tués, blessés ou disparus). Bazelaire est blessé le par un éclat d'obus, mais reste à son commandement jusqu’à son remplacement par le Colonel Graux, le [14].
En , engagée avec la 42e division d'infanterie lors de la Bataille des Flandres pour maintenir ou rétablir « à tout prix » la ligne de l'Yser, « la brigade de Bazelaire (83e) [15], se portant avec une rapidité extrême derrière l'Yser et au Sud, tombait sur les Allemands à Stuyvekenskerke, leur arrachait le village et semblait rétablir la situation » [16].
En 1915, le général de Bazelaire commande la 27e division d'infanterie[17], qui occupera « une place d'honneur parmi les unités qui se sont distinguées le , premier jour de la deuxième bataille de Champagne » et à qui « sera confiée l'action décisive lors de l'attaque » [18].
À Verdun, en 1916, le général de Bazelaire commande le 7e corps d'armée, renommé Groupement Bazelaire[19], qui défend la rive gauche de la Meuse[20], sous les ordres du général Pétain qui vient de prendre le commandement de la 2e Armée[21]. Le , Bazelaire avait adressé aux troupes placées sous son commandement l'ordre du jour suivant: « En cas d'attaque de l'ennemi, la conduite à tenir est simple : l'Allemand ne passera pas, et perdra du monde et en fin de compte il sera contre-attaqué. Donc, que chacun tienne ferme : il n'y a qu'une consigne : vaincre ou mourir »[22].
Le général Pétain [23] « confie, au général de Bazelaire la mission d'organiser une position de repli entre Avocourt et Charny »[24]. Dans son récit sur La Bataille de Verdun (1929), il rappelle l'heure grave: l'attaque sur la rive gauche, et s'interroge: « Tiendrait-il, le rempart de la position de résistance entre Meuse et Argonne, devant l'attaque que nous attendions avec une réelle anxiété ? Chaque jour qui passait permettait de l'espérer davantage, tant le général de Bazelaire déployait d'activité pour articuler logiquement ses unités et asseoir leurs gros sur la ligne générale de Cumières à Avocourt par le Mort-Homme et la cote 304, ligne sur laquelle nous voulions tenir avec tous nos moyens » [25].
Faisant face à « trois divisions allemandes (VIe Corps et IIe Division de Landwehr) » [26], Bazelaire prépare « une défense échelonnée, comme s'il avait prévu l'attaque allemande. Il a pris soin d'établir ses liaisons avec l'armée d'Argonne sur sa gauche, commandée par le général Humbert »[27]. Ainsi, « le matin du , alors qu'un étourdissant bombardement allemand commençait de s'abattre sur les positions françaises, le général de Bazelaire alignait quatre divisions sur la rive gauche et gardait une division en réserve. C'était le système de défense le plus cohérent que l'on ait vu jusqu'alors à Verdun »[28]. Puis « dans la nuit du 7 au , Bazelaire bénéficiait de la montée au front de troupes fraîches et était en mesure de lancer directement dans la bataille les renforts du 92e commandés par Macker »[29],[30]. « À 7 heures 20 du matin, pratiquement la totalité du Bois des Corbeaux [31] était revenue aux mains des français »[32].
Un ordre du général de Bazelaire, daté du , illustre le caractère vital de la défense de Verdun: « Le Français doit se montrer encore plus acharné que l'Allemand. Si tout un chacun a bien compris ce principe on ne laissera plus sur les champs de bataille que des mitrailleuses dont tous les hommes sont morts. C'est à ce moment-là seulement que l'on aura rempli son devoir» [33].
En , le général Pétain porte l’appréciation suivante sur son subordonné: « A commandé le secteur de la R.G (Rive Gauche) au début de la bataille de Verdun, du au , y a déployé ses qualités d'activité et d’énergie habituelles, disputant le terrain pied à pied. Est rentré sur le front le comme commandant du secteur d'Avocourt à l'organisation duquel il a mis la dernière main » [34].
Dans l'allocution qu'il prononce à Douaumont le , à l'occasion du 50e anniversaire de la bataille de Verdun, le général de Gaulle rappelle : « Mis, le , à la tête de la 2e Armée par Joffre (...), [Pétain] commandera la défense de telle sorte que notre dispositif, articulé en quatre groupements : Guillaumat, Balfourier, Duchêne, sur la rive droite, Bazelaire, sur la rive gauche, ne cessera pas, dans son ensemble, d’être bien agencé, bien pourvu et bien résolu, et que l'offensive allemande échouera décidément malgré la supériorité de feu que lui assurent mille pièces d'artillerie lourde »[35].
De juillet à , Bazelaire participe à la bataille de la Somme à la tête du 7e Corps d’Armée engagé avec le 1er Corps d’Armée de Guillaumat [36]. Après les combats meurtriers du mois d’août et grâce à une meilleure maîtrise de l'artillerie sur laquelle « le général de Bazelaire, commandant du 7e corps et Guillaumat, responsable du 1er corps, doivent veiller personnellement », le est une journée de victoire : « Le 1er corps s'empare du Forest, (à l'est de Maurepas), au 7e corps, ils prennent Cléry. Au total, 2000 prisonniers, 12 canons de 77 mm et de 105 mm, de nombreuses mitrailleuses » [37]. Les combats très durs se poursuivent avec la prise de Bouchavesnes « qui ranimait les courages », le et de la ferme de Bois Labé, le , où « le 7e corps a fait 2300 prisonniers, pris 40 mitrailleuses et 10 canons » [38]. Mais, en première ligne, le 7e Corps d’Armée est « exposé à toutes les contre-attaques » et ses unités « décimées et épuisées » devront être relevées avant la nouvelle attaque prévue pour le [39].
Selon le témoignage du général Fayolle, commandant la 6e Armée dans la Somme, Bazelaire est « un très beau soldat, d'un moral très élevé ». Il sert ensuite sous les ordres de Foch, de Gouraud et de Guillaumat qui le décrit comme un « parfait commandant de CA, de beaucoup de cœur sous un aspect un peu rude » [40].
Lors de l'offensive du Chemin des Dames, en , le 7e corps d'armée du général de Bazelaire, qui comprend trois divisions d'infanterie [41], sera renforcé par les 1re et 3e Brigades russes[42]. Celles-ci, commandées par le général Nikolaï Lokhvitski, participèrent aux combats de Courcy[43] et s'y révèlèrent « une troupe de qualité » [44], subissant des pertes sévères. Elles seront citées à l'ordre de la Ve Armée respectivement le et le [45].
Dans ses Mémoires, Douglas MacArthur, alors chef d’état-major de la 42e division d'infanterie américaine (42nd Infantry Division Rainbow), commandée par le général Charles T. Menoher (en), dont quatre régiments avaient été mis sous le commandement de Bazelaire au 7e Corps d’Armée, raconte son premier contact avec l'ennemi, en , à l'occasion d'un raid dans les tranchées allemandes aux côtés des troupes françaises : « Quand nous revînmes avec nos prisonniers, les vétérans français s’attroupèrent autour de moi, me serrèrent la main et tout en me tapant dans le dos, m'offrirent du cognac et de l'absinthe. J’étais sans doute le premier soldat américain qu'ils aient vu. Le général de Bazelaire agrafa la Croix de Guerre sur ma tunique, et m'embrassa sur les deux joues. J’étais maintenant un des leurs » [46].
Le général de Bazelaire est mis en congé en . « Ce chef, écrit Pierre Montagnon, homme d'honneur et de courage, était estimé par ses supérieurs et ses subordonnés »[47]. Pour le romancier Henry Bordeaux, qui a suivi l'ensemble de la bataille de Verdun, « son devoir seul l'intéresse : il n'a aucun souci d'ambition. Ses tirailleurs et ses zouaves l'adoraient »[48].
Il publie en 1930 un ouvrage sur Un chef, Ferdinand Foch [49].
Il meurt en 1954, à l'âge de 97 ans, doyen des généraux français [50]. Ses Souvenirs de guerre sont édités en 1988 [51].
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