François-Louis Schmied
peintre, illustrateur, graveur, relieur et imprimeur suisse (1873-1941) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
François-Louis Schmied, né à Genève le et mort à Tahanaout, au Maroc, en janvier 1941, est un peintre, graveur sur bois, imprimeur, éditeur, illustrateur, et relieur français d'origine suisse.
François-Louis Schmied
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François Louis Schmied |
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Théo Schmied Dolly Schmied (d) |
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Il est considéré comme un artiste majeur du style « Art déco », notamment dans le domaine de l'édition pour bibliophiles[2].
Biographie
Résumé
Contexte

D'origine suisse, François-Louis Schmied s'établit en France, puis est naturalisé français, et enfin s'exile au Maroc vers 1931-1932. Il est le père du graveur Théo Schmied, qui a dirigé l'atelier de son père à partir de 1924.
François-Louis Schmied, qui maîtrisait tous les métiers du livre[3], a conçu et réalisé des ouvrages de luxe, à tirages limités (20 à 150 exemplaires), dont la préciosité exigeait plusieurs années de travail (de 2 à 6 ans pour chaque titre). Graveur sur bois expérimenté, il a notamment pratiqué la technique longue et délicate du camaïeu afin d'obtenir des illustrations en couleur[4].
« D'un raffinement extrême, ses livres et ses reliures firent le bonheur des bibliophiles les plus exigeants de l'entre-deux-guerres et sont aujourd'hui très recherchés. »[5],[6].
François-Louis Schmied apprend la gravure sur bois pendant ses études à l'École des arts industriels de Genève[7], où il entre à l'âge de 17 ans[8], et la peinture, son autre passion, à l'École des beaux-arts de Genève[9],[10]. En 1895, à 22 ans, il quitte la Suisse pour s'installer à Paris[7], où il complète sa formation dans les arts du livre aux cours du soir de l'École Estienne[9]. En 1899, Schmied et ses amis d'origine suisse fondent l’Association des artistes suisses[8].
En 1910, la Société du livre contemporain le remarque et lui demande de graver sur bois 90 illustrations en couleur du peintre animalier Paul Jouve pour Le Livre de la Jungle[10],[8]. À cette occasion, Schmied fait installer deux presses à bras dans l'atelier du XIVe arrondissement de Paris[8]. En raison de la guerre, le livre ne sera achevé qu'en 1918[8]. Cet ouvrage est considéré comme l'un des chefs-d'œuvre de la bibliophilie du XXe siècle[11].
Au cours de la Première Guerre mondiale, François-Louis Schmied perd l'usage d'un œil[7].
En 1922, Schmied devient éditeur, un autre métier du livre qui vient compléter ses talents de peintre, graveur, typographe, maquettiste, relieur, et imprimeur[10],[11]. Désormais, il peut concevoir et réaliser ses livres dans leur intégralité, et les éditer[8], entrant au service d'Albert Morancé et participant à la revue d'art Byblis. Il imprime à cette époque L'Imagier de la Société de la gravure sur bois originale[12].
Son atelier bénéficie alors d'une excellente réputation, à laquelle n'est pas étranger le côté humain de Schmied : « Sa prédilection pour les récits romanesques entourés de décors fantastiques et les bons rapports sociaux qu'il entretenait avec ses amis artistes, ses apprentis et ses employés contribuèrent également à la gloire de l'Atelier Schmied. »[7]
À partir de 1922, le sculpteur et illustrateur Gustave Miklos collabore avec Schmied[13]. Il lui soumet des projets d'illustrations et d'ornements, dessinés selon sa propre imagination[14] ou d'après les indications données par Schmied sous forme de maquettes, croquis, gouaches, , etc. Schmied gravera sur bois la plupart de ces dessins pour enrichir la décoration d'une partie de ses livres. Conformément au souhait de Miklos, cette collaboration resta longtemps anonyme[15].
En 1924 paraît un recueil de poèmes d'Anna de Noailles, Les Climats, dont la Société du livre contemporain avait confié l'illustration à Schmied[16]. Schmied avait exposé les aquarelles originales en 1921, à la galerie Georges Petit, et, dès l'année suivante, il en présentait les gravures sur bois[17].
Schmied a fait partie du groupe composé des artistes Jean Dunand, Jean Goulden, Paul Jouve et lui-même. Avec eux, il participe à plusieurs expositions, notamment à la Galerie Georges Petit[18], à partir de 1921, et à la galerie Charpentier[19].
Principales œuvres
Résumé
Contexte

Les illustrations de ces ouvrages ont été gravées sur bois par F.-L. Schmied (sauf exceptions indiquées), soit d'après ses propres dessins, soit d'après des dessins conçus par d'autres artistes, notamment Gustave Miklos.
- Pierre Louÿs, Aphrodite. Mœurs antiques., exemplaire unique contenant 255 illustrations de F.-L. Schmied (non gravées sur bois), Paris, 1910. Édition publiée à 5 exemplaires sur vélin d'Arches, chacun devant être illustré par un artiste différent[20].
- Abel Bonnard, La France et ses morts, poème orné de bois gravés par François-Louis Schmied, Paris : Société littéraire de France, 1919
- Rudyard Kipling, Le Livre de la Jungle, illustrations de P. Jouve, F.-L. Schmied, , etc., gravures sur bois de F.-L. Schmied. Paris, Société du Livre Contemporain, 1919.
- Personnages de comédie, Texte d'Albert Flament, illustrations de George Barbier, gravures sur bois de F.-L. Schmied. Paris : Meynal, 1922. Tirage à 150 exemplaires sur vélin de cuve.
- Pierre Louÿs, Les Chansons de Bilitis, illustrations de George Barbier, gravures sur bois de F.-L. Schmied, Paris : Pierre Conrad, 1922[21]. Tirage à 133 exemplaires.
- Gustave Flaubert, Salammbô, avec 6 hors-texte en couleurs et des ornements gravés sur bois par F.-L. Schmied, Paris : Le Livre, 1923. Tirage à 850 exemplaires sur vélin de Voiron.
- Comtesse Anna de Noailles, Les Climats, recueil de 45 poèmes, illustrations et gravures sur bois de F.-L. Schmied, Paris, Société du Livre Contemporain, 1924[22]. Tirage à 125 exemplaires sur papier Japon.
- Alfred de Vigny Daphné, gravures sur bois en couleurs et mise en page de François-Louis Schmied, Paris : F.-L. Schmied, 1924[23].
- Jérôme et Jean Tharaud, Marrakech ou les seigneurs de l’Atlas, 53 illustrations d'André Suréda, gravées par F.-L. Schmied, Lyon, Cercle lyonnais du livre, 1924. Tirage à 152 ex. sur japon.
- Le Cantique des Cantiques, traduction de Ernest Renan, gravures sur bois en couleurs et mise en page de François Louis Schmied, Paris : F.-L. Schmied, 1925. Tirage à 110 exemplaires sur vélin d'Arches.
- L'Offrande lyrique, trad. André Gide, illustrations en couleurs de Jean Berque, gravées sur bois par F.-L. Schmied. Paris : F.-L. Schmied, 1925. Tirage à 120 exemplaires, signés par F.-L. Schmied.
- Paul Fort, Ballades françaises, typographie et illustrations de F.-L. Schmied, s.l. : Cercle lyonnais du livre, 1927, tirage à 120 exemplaires nominatifs de sociétaires, et 45 exemplaires de collaborateurs.
- La Création (les trois premiers livres de la Genèse suivis de la Généalogie adamique), traduit par Joseph-Charles Mardrus, illustrations de F.-L. Schmied, Paris : s. n., 1928. Tirage à 195 exemplaires.
- Le Livre de la vérité de la parole, transcription des textes égyptiens antiques par J.-C. Mardrus, Paris : F.-L. Schmied, 1929. Tirage à 150 exemplaires sur vélin d'arches.
- Ruth et Booz, traduction littérale des textes sémitiques par Joseph-Charles Mardrus, Paris, F. L. Schmied, 1930. Tirage à 172 exemplaires, 28 compositions de F.-L. Schmied, gravées sur bois en couleurs.
- Le Livre des rois, traduit par Joseph-Charles Mardrus, Lausanne, Gonin & Cie, 1930. 30 illustrations en couleurs de Schmied gravées sur bois et imprimées par Philippe Gonin. Tirage à 195 exemplaires.
- Les Mille et Une Nuits : Histoire de la princesse Boudour conte des Mille et une nuit traduit par Joseph-Charles Mardrus, illustrations de François-Louis Schmied, Paris, s. n., 1926. Tirage à 20 exemplaires numérotés sur japon[24].

- Oscar Wilde : Deux contes, éd. illustrée de compositions en couleurs de F.-L. Schmied, Paris : F.-L. Schmied, 1926[25]. Tirage à 150 exemplaires sur vélin.
- Suétone : Les Douze Césars, traduction de Joseph Estève, préface de Louis Barthou, illustrations de François-Louis Schmied, Paris : F.-L. Schmied, 1928[26].
- Homère : L'Odyssée, traduction de Victor Bérard, illustrations et décors de François-Louis Schmied, gravés sur bois par Théo Schmied, coloriés au pochoir par Jean Saudé, Paris : Compagnie des bibliophiles de l'automobile-club de France, 1930-1933[27].
- Joseph-Charles Mardrus Histoire charmante de l'adolescente Sucre d'amour, Paris, F.-L. Schmied, 1927. Tirage unique à 25 exemplaires sur japon, signés par Schmied.
- Le Paradis musulman, traduit par Joseph-Charles Mardrus, F.-L. Schmied, Paris : 1930. Tirage à 177 exemplaires sur japon.
- Peau-Brune : de St-Nazaire à La Ciotat, journal de bord de François-Louis Schmied, compositions de François-Louis Schmied, Lyon : Société des Trente de Lyon, 1931
- Chemin de croix, [vers 1931]. Suite de 14 gouache inédites de F.-L. Schmied, exécutées pour Gaston Gradis, illustrant la Passion du Christ.
- Chateaubriand, Les Aventures du dernier Abencerage, typographie et illustrations de F.-L. Schmied (la gravure sur bois et l'impression ont été exécutées avec la collaboration de Thomas Schmied, son fils, dit « Théo »), Paris : Les Bibliophiles de l'Amérique latine, 1930. Tirage à 140 exemplaires sur arches.
- Rudyard Kipling, Kim, Lausanne, Gonin & Cie, 1930[28].
- Paul Morand, Paysages méditerranéens, 68 compositions en couleurs de F.-L. Schmied, gravées sur bois avec l'assistance de son fils Théo, Paris : chez l'artiste, 1933. Tirage à 110 exemplaires sur vélin d'Arches.
Notes et références
Annexes
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