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physicien français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Francis Perrin, né le à Paris 5e et mort le à Paris 14e[1], est un physicien français. Il est le fils de Jean Perrin, prix Nobel de physique 1926[2].
Président d'honneur (d) Union des athées | |
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à partir des années 1970 | |
Haut-commissaire à l'énergie atomique | |
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Professeur d'université (d) Collège de France | |
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Professeur invité Université Columbia | |
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Professeur Faculté des sciences de Paris | |
à partir de | |
Maître de conférences Faculté des sciences de Paris | |
à partir du | |
Assistant (d) Faculté des sciences de Paris | |
à partir de |
Naissance | |
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Décès | |
Nom de naissance |
Francis Henri Jean Siegfried Perrin |
Nationalité | |
Formation |
École normale supérieure (- Faculté des sciences de Paris (doctorat) (jusqu'en ) Faculté des sciences de Paris (doctorat) (jusqu'en ) École alsacienne Lycée Henri-IV |
Activités | |
Père | |
Mère | |
Fratrie | |
Conjoint |
Colette Auger |
Enfant |
Nils, David et Françoise |
Parentèle |
Charles Lapicque (beau-frère) Pierre Auger (beau-frère) |
A travaillé pour | |
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Partis politiques | |
Membre de | |
Conflit | |
Maître | |
Directeur de thèse |
Émile Borel () |
Distinctions | Liste détaillée |
Francis Perrin profita d'abord d'une éducation familiale, notamment au sein de la coopérative d’enseignement scientifique de "Sorbonne-Plage", relatée notamment par Isabelle Chavannes dans les "Leçons de Marie Curie : Physique élémentaire pour les enfants de nos amis”. Durant 2 ans, ces cours ont été dispensés par Paul Langevin (mathématique) ou Jean Perrin (chimie). Les parents se répartirent les principales matières à enseigner à l’aide de leçons peu nombreuses, avec un effort particulier pour les matières scientifiques.
Il entre à onze ans à l'École alsacienne, termine ses études secondaires au lycée Henri-IV puis entre à l'École normale supérieure (1918-1922)[3]. Reçu premier du concours d'agrégation de physique en 1922[4], il entre en 1929 comme assistant au laboratoire de chimie physique-matière et rayonnement (LCPMR) de la Sorbonne où il étudie expérimentalement la polarisation de la lumière émise par fluorescence, sujet de sa thèse sur l'étude du mouvement brownien soutenue en 1929[5].
Il obtient un doctorat ès Sciences mathématiques devant la faculté des sciences de l'Université de Paris en 1928, avec une thèse portant sur "Le calcul des matrices et la théorie des formes bilinéaires à une infinité de variables". Il réalise en même temps une étude théorique du mouvement brownien sous la direction d'Émile Borel et soutient une thèse de mathématiques sur ce sujet.
Après sa thèse il travaille au Collège de France avec l'équipe de Frédéric Joliot-Curie sur la fission de l'uranium. Assistant à la faculté des sciences de Paris, il devient maître de conférences de théories physiques à l'Institut Henri-Poincaré le , à la suite de la nomination de Louis de Broglie comme professeur titulaire.
Il oriente alors ses recherches théoriques sur la fluorescence, les propriétés diélectriques des solutions de grosses molécules, puis les interactions entre électrons et photons en liaison avec les travaux effectués au début des années 1930 par les Joliot-Curie à l'Institut du radium. Ses résultats sur la possibilité de formation de paires électrons-positons dans les chocs de particules et son estimation de la masse du neutrino dont l'existence venait d'être postulée par Wolfgang Pauli le font participer à la naissance de la physique nucléaire.
En 1933, à propos du neutrino, Francis Perrin estime que « la masse doit être nulle - ou tout au moins petite par rapport à la masse de l'électron ».
Nommé professeur à la Faculté des Sciences de Paris en 1935, il participe aux travaux sur la fission nucléaire et introduit en 1939 la notion de masse critique, indispensable à la caractérisation de la réaction nucléaire en chaîne. En mai 1939, en accord avec ses convictions et ses travaux scientifiques, il dépose les premiers brevets d’invention sur les applications de l'énergie nucléaire avec Frédéric Joliot-Curie, Hans Halban et Lew Kowarski, au nom de la Caisse Nationale de la Recherche scientifique (ancêtre du CNRS) : “Dispositif de production d’énergie”, “Procédé de stabilisation d’un dispositif producteur d’énergie” et “Perfectionnement aux charges explosives”.
Il rejoint son père aux États-Unis en 1941 et enseigne deux ans à l'université Columbia. Il participe à la recherche militaire alliée dans le laboratoire Schlumberger qui étudie le guidage des bombes et est désigné représentant des Français libres des États-Unis à l'assemblée consultative provisoire créée à Alger par Charles de Gaulle en 1943.
En 1946, il est nommé professeur au Collège de France à la chaire de physique atomique et moléculaire jusqu'à sa retraite en 1972 et membre de l'Académie des sciences dès 1953.
Avec Pierre Auger (son beau-frère) et Irène Joliot-Curie, il seconde Frédéric Joliot dans la direction du nouveau Commissariat à l'énergie atomique (CEA) créé en 1945. Il lui succède en 1950 et occupe pendant vingt ans le poste de Haut-Commissaire.
D'abord opposé au programme d'armement nucléaire, il s'y rallie en 1954, puis défend le recours massif à l'énergie nucléaire civile comme source d'énergie, tout en soulignant constamment « l'importance de la recherche fondamentale […] indispensables au développement des programmes industriels futurs ».
Fin et début , Francis Perrin figure parmi les signataires (avec Maurice Janets, Lucien Mérat, Pierre Galoni, Gilbert Walusinski…) de l’appel lancé auprès des enseignants par des responsables et militants de la Fédération générale de l’enseignement en faveur de l’adhésion de cette fédération et de ses syndicats à Force ouvrière, nouvellement créée. En , lors du congrès constitutif de la Fédération de l’éducation nationale Force ouvrière, il est élu à la tête de la direction tricéphale de cette fédération chargée de l’enseignement supérieur. En , il préside l’assemblée générale des enseignants FO de la région parisienne, en compagnie de Robert Bothereau[6].
Nommé haut-commissaire du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) en 1951 — en remplacement de Joliot-Curie destitué parce qu'il s'était opposé à la recherche militaire —, Francis Perrin constitue un lobby d'une douzaine de personnes, composé d'hommes politiques comme Chaban-Delmas, Bourguès-Maunoury et Félix Gaillard, d'officiers, comme les généraux Ailleret, Gallois et Crépin, de technocrates comme Pierre Guillaumat et Raoul Dautry ou de scientifiques comme Yves Rocard et Bertrand Goldschmidt, qui se révélera extrêmement efficace[réf. nécessaire]. Ce lobby imposera aux gouvernements successifs de la IVe République une recherche intensive pour permettre à la France de disposer de l'arme nucléaire en dehors de tout contrôle politique[réf. nécessaire]. Des départements secrets seront constitués au sein du CEA pour mener à bien cette politique dès 1954[réf. nécessaire]. Le général de Gaulle sera tout de même tenu informé des travaux pendant sa Traversée du Désert (1953/1958), notamment par Francis Perrin lui même et Chaban-Delmas[réf. nécessaire]. Quand il prit le pouvoir en 1958, l'avancement des travaux était tel que la date du premier essai nucléaire était déjà prévue à 1960[réf. nécessaire].
Perrin représentait également une figure influente lors de la création du CERN, avec d'autres scientifiques passionnés par cette aventure européenne : Lew Kowarski, Pierre Auger et Raoul Dautry[7].
Francis Perrin quitte la fonction de haut-commissaire du CEA en 1970 et se consacre à l'enseignement au Collège de France, tout en continuant ses travaux scientifiques en physique nucléaire[8].
Francis Perrin a été le président de l'Union des athées après son départ du CEA.
Il est le fils du prix Nobel de physique 1926[2] Jean Perrin, le frère d'Aline Lapicque-Perrin et le beau-frère du peintre Charles Lapicque ainsi que du physicien Pierre Auger.
Il a eu trois enfants avec la sœur de ce dernier, Colette Auger : Nils, David et Françoise.
Son nom a été donné à une Unité de Recherche associant le CEA et le CNRS, le Laboratoire Francis Perrin[9].
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