Loading AI tools
dramaturge et poète français (1677 - 1758) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Charles François-Joseph Victor de Chancel, dit Lagrange-Chancel, né au château d'Antoniac à Razac près de Périgueux en Périgord (département actuel de la Dordogne) le [1], et mort au même endroit le [2], est un auteur dramatique et poète français.
Naissance | |
---|---|
Décès | |
Activités | |
Fratrie |
Louis de Chancel de Lagrange (d) |
Lagrange-Chancel a dit : « Je ne savais pas lire que je savais rimer[3] ». Enfant prodige, il composa très jeune des vers sur toute sorte de sujets. Dès qu'il sut lire, il dévora les pièces de Pierre Corneille et les romans de La Calprenède. À sept ans, il fut mis au collège de Périgueux[4], puis fut envoyé à Bordeaux poursuivre ses études[5]. Il y découvrit le théâtre et se mit à composer des pièces qu'il interprétait avec d'autres enfants. Il choisit de porter à la scène un fait divers récemment arrivé dans la ville ; ce sujet souleva des protestations et la mère de Lagrange-Chancel ferma le théâtre et envoya le jeune auteur, alors âgé de quatorze ans, à Paris[6].
Il arriva dans la capitale muni de sa tragédie Jugurtha et ne tarda pas à se faire une réputation dans les salons par sa facilité à versifier. La princesse de Conti, charmée par un sonnet qu'il avait composé, l'admit au nombre de ses pages[1],[7] et, enthousiasmée par Jugurtha, présenta son protégé à Louis XIV, qui demanda à Jean Racine, alors retiré du théâtre, de le guider dans ses entreprises littéraires[8]. Jugurtha, remanié, fut donné au théâtre le sous le titre d'Adherbal, roy de Numidie[1],[9] et remporta un très vif succès[10], alors que l'auteur n'avait que dix-sept ans. Lagrange-Chancel fut nommé lieutenant dans le régiment du roi, puis dans les mousquetaires, et obtint enfin la charge de maître d'hôtel ordinaire de la princesse palatine[1], épouse de Monsieur[11].
Selon Lagrange-Chancel, en 1713, le duc de La Force, familier du duc d'Orléans, avec qui l'auteur s'était lié, lui déroba sa tragédie Ino et Mélicerte, l'une de ses meilleures pièces. Ce fut le signal d'une brouille et la haine de Lagrange-Chancel s'étendit au Régent Philippe d'Orléans qui avait pris le parti du duc[11]. Selon d'autres, Lagrange-Chancel fut excité contre le duc d'Orléans par la petite cour de Sceaux, autour du duc du Maine.
En tout état de cause, le poète composa contre le Régent des odes satiriques d'une très grande violence qu'il intitula Les Philippiques. Elles circulèrent sous forme de copies manuscrites et firent un bruit énorme[11]. Il y accusait notamment le duc d'Orléans d'avoir tenté d'empoisonner le jeune Louis XV et d'être l'amant de sa propre fille, Marie-Louise-Élisabeth d'Orléans, duchesse de Berry. La rumeur publique attribuait au Régent la paternité des grossesses clandestines de cette jeune veuve dépravée dont les amours débridées ne cessaient d'alimenter la chronique scandaleuse de la Régence et que le poète compare à Julie[Qui ?] et Messaline. Impliqué dans une conjuration contre le Régent, Lagrange-Chancel fut emprisonné[1] aux îles de Lérins d'où il s'évada au bout de deux ans[11]. Il s'enfuit en Sardaigne, en Espagne, puis en Hollande où il composa une quatrième Philippique, puis une cinquième juste après la mort du Régent. En 1728, il put rentrer en France[1] grâce au duc de Bourbon, à qui il fournit certains renseignements secrets[11].
Il fit représenter quelques tragédies : Cassius et Victorinus, sur un sujet pieux, qu'il dédia à sa protectrice la princesse de Conti ; Orphée, qui échoua ; Pygmalion qui fut refusé par les Comédiens-Français. Lagrange-Chancel renonça alors au théâtre et se retira en Périgord, dans son château d'Antoniac où il se consacra à des travaux historiques.
Il est mort en 1758 dans son château d'Antoniac à Razac et est enterré dans l'église paroissiale Notre-Dame[1].
Lorsque Lagrange-Chancel parut dans Paris, on voulut voir en lui le successeur de Racine. Mais aucune de ses pièces — dont certaines eurent du succès — ne justifia cet espoir. La meilleure d'entre elles, Amasis, souffre de la comparaison avec la Mérope (1743) de Voltaire, sur le même sujet[11]. Si l'auteur a le sens du théâtre et des situations dramatiques, les caractères sont froids et faux et la versification dure et prosaïque[11].
Les Philippiques ne sont pas sans talent et sont animées par un certain souffle, mais c'est celui de la haine et de l'exagération plus que celui de la poésie[12].
Depuis une délibération municipale de Périgueux datant du , une rue de la ville porte son nom[21],[22].
Sa commune natale, Razac-sur-l'Isle, a également une voie à son nom[23]. De plus, il est enterré dans l'église paroissiale du lieu et un médaillon sculpté le représentant est accroché à l'extérieur de l'église[1].
De même, Saint-Astier, ville importante proche de Razac-sur-l'Isle, a une rue du même nom[24].
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.