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géologue français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Fernand Kerforne ( à Quimperlé - à Rennes) est un géologue français.
Il effectue ses études secondaires au Collège de Pont-Croix.
Il est ensuite élève au Lycée Louis-le-Grand de 1882 à 1884, en vue d'entrer à l'École polytechnique, en Mathématiques Spéciales. Surmené et affaibli, il tombe malade lors de sa deuxième année de préparation et il ne peut, pour des raisons de santé, se présenter au concours.
Il quitte Paris où sa santé ne peut se rétablir. Bachelier ès lettres et ès sciences, il devient en répétiteur au Lycée de Laval, où il continue à travailler les mathématiques, préparant l'examen des Bourses de Licence. D' à il suit à la Sorbonne les cours de Mathématiques, et retourne à la rentrée, en , au Lycée de Laval où il poursuit les mêmes études.
La carrière scientifique de Fernand Kerforne allait prendre bientôt une tout autre orientation. Il se rend à Pâques 1887, à l'Abbaye de Solesmes voir Dom Pothier et écouter les chanteurs de l'Abbaye. Il trouve dans une carrière de calcaire carbonifère, non loin de Solesmes, quelques fossiles qu'il rapporte à Laval. À la bibliothèque de Laval où il se rend pour rechercher des ouvrages de détermination et étudier ses échantillons, il fait la connaissance du bibliothécaire, Daniel Œhlert qui s'intéresse à ses trouvailles, l'interroge sur ses études et ses goûts. Sous la direction de ce dernier, le jeune amateur fut initié à la Géologie. Il ne tarde pas à parcourir les environs de Laval, le marteau à la main, à la recherche des gisements indiqués par Œhlert.
Guidé et encouragé par Œhlert, qu'il accompagne bientôt, il abandonne les mathématiques pour se consacrer uniquement à l'étude des sciences naturelles, et tout spécialement de la Géologie. Il travaille avec Œhlert qu'il suit dans ses excursions pour le Service de la Carte géologique de France, et apprend auprès de lui l'art de relever avec précision les contours des formations en Mayenne.
Ne pouvant préparer facilement à Laval la Licence ès-Sciences naturelles, il demande et obtient d'être nommé maître auxiliaire au Lycée Saint-Louis. D'octobre 1889 à 1890, il suit les cours de la Sorbonne et travaille au Laboratoire de Géologie. Il commence ses études géologiques à l'époque où les recherches d'Edmond Hébert avaient fait entrer cette science dans une phase nouvelle.
Sous la direction d'Hébert, la géologie régionale et la dissection stratigraphique étaient à l'honneur[1]. Tout en poursuivant ses études de prédilection[2], Kerforne, nommé Répétiteur, passe en quelques mois dans divers établissements : au Lycée de Coulommiers (janvier à ), au Lycée de Bourges (mars à ), où il fait la connaissance de M. de Grossouvre.
En , il est nommé répétiteur au Lycée de Caen, où il reste jusqu'en . Il fréquente le laboratoire d'Alexandre Bigot et étudie la géologie des environs de Caen; son premier travail original est une note sur l'Ordovicien de May-sur-Orne[3].
En , il est nommé Préparateur-délégué à la Faculté des sciences de Rennes, passe sa Licence ès-Sciences naturelles en novembre 1893, et est titularisé dans les fonctions de Préparateur en .
Désormais, il ne quittera plus la Faculté des Sciences de Rennes. Il travaille sans relâche au laboratoire et sur le terrain. Malgré une mésentente avec Jean Seunes[4], il s'acharne au travail et accumule les observations nouvelles. Il trouve du reste, pendant de longues années, en Daniel Œhlert, un ami et un conseiller.
Encouragé par Edmond Hébert et Ernest Munier-Chalmas, il passe sa thèse sur « la région silurique occidentale du Finistère » à la Sorbonne, le . Il s'agit d'une étude liée à la presqu'île de Crozon. Poursuivant ses recherches, il parcourt une grande partie de la Bretagne, du Maine et de la Normandie, et se voue particulièrement à l'étude des terrains paléozoïques du Massif Armoricain.
À partir de 1902, il est chargé, par l'Université, de conférences de Géologie et de Minéralogie. Pendant la Première Guerre mondiale, il assume la direction du Laboratoire de Géologie, remplaçant Jean Seunes, en congé de maladie. Il est désigné comme son successeur dans la chaire de Géologie de l'Université de Rennes en .
Il est le fondateur en 1920 de la Société géologique et minéralogique de Bretagne. En , il est nommé Conservateur du Musée des sciences naturelles de Rennes. À ce nouveau poste, il s'adonne avec intérêt à l'œuvre de reclassement et de réorganisation de ces précieuses collections.
Il décède brutalement en 1927.
L'œuvre scientifique de Fernand Kerforne est considérable. Il s'est attaché surtout à l'étude de l'Ordovicien et du Gothlandien, précisant et caractérisant les divers niveaux que présentent les coupes de la presqu'île de Crozon, devenues classiques. Au Sud de Rennes, il indique la place exacte des schistes intermédiaires, et l'âge des schistes et arkoses de Bains. Il associe la paléontologie à ses études stratigraphiques, recueille et étudie lui-même de nombreux fossiles. Il revise la faune coblencienne de Bois-Roux, s'attache à l'étude des graptolites et de certains trilobites du Massif Armoricain. Les travaux de Fernand Kerforne ont exercé une influence décisive sur le développement des études géologiques dans le Massif Armoricain.
Ayant concentré ses recherches sur les terrains anciens, et mettant en relief certaines complications de structure dans les terrains plissés du Sud de Rennes, il a tenté une synthèse tectonique d'une partie de la Bretagne.
Kerforne, professeur à partir de 1919, complète les collections géologiques de l'Université de Rennes avec des échantillons régionaux, et contribue à mettre en valeur les fonds. Il permet aussi la constitution d'une bibliothèque géologique[5], notamment via la création d'une Société géologique et minéralogique de Bretagne qui acquiert entre 300 et 400 revues[6].
Le Laboratoire de Géologie de Rennes devint, grâce à lui, le centre d'un mouvement scientifique régional, par ses travaux, ses voyages, son enseignement, ses excursions, ses nombreuses relations avec les géologues armoricains, il était devenu chef d'école.
Les applications de la Géologie à l'Industrie et spécialement à l'art des Mines ont vivement intéressé Kerforne[7]. Il est l'un des artisans les plus actifs des prospections minières en Bretagne, et a pu fréquemment utiliser dans la pratique ses connaissances géologiques très étendues. Ce rôle d'ingénieur-conseil fut particulièrement important en ce qui concerne l'étude des minerais de fer de l'Ouest[8] de la France.
Les gisements métalliques variés ont aussi attiré l'attention de Fernand Kerforne, qui a découvert de nombreux gîtes nouveaux[9].
Il est appelé à s'occuper de l'étude hydro-géologique de nombreux projets d'adduction d'eau potable en Ille-et-Vilaine, dans la Sarthe et la Mayenne. Au début du XXe siècle, il étudie les conditions géologiques de l'établissement de nombreux barrages hydro-électriques en Bretagne et s'intéresse aux problèmes nouveaux posés par ces études[10].
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