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poterie émaillée ou vernissée De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La faïence, du nom de la ville italienne de Faenza où elle fut rendue célèbre, est une poterie, par métonymie un objet, de terre (terre cuite à base d'argile) émaillée ou vernissée, ordinairement à fond blanc[1].
Il en existe deux types : la faïence stannifère, recouverte d'une glaçure stannifère (à base d'étain) opaque appelée engobe, qui masque totalement la pâte avec laquelle elle a été façonnée et lui donne son aspect caractéristique blanc et brillant, comme le faisait le faïencier français Michel Bouquet à partir de 1864 et ce jusqu'en 1886, et la faïence fine, dont la pâte blanche ou légèrement ivoire, précuite puis décorée, est recouverte d'une glaçure plombifère (à base de plomb) transparente.
La faïence est l'une des plus communes et des plus anciennes techniques utilisées en céramique. La découverte de la faïence au IXe siècle et sa diffusion en Occident à la Renaissance représentèrent une avancée technique majeure : pour la première fois, le potier s'affranchissait des décors cloisonnés ou incisés pour délimiter les couleurs. Surtout, il pouvait utiliser le fond blanc pour exécuter une véritable peinture[2] et reproduire des décors élaborés, susceptibles d'être inspirés par de grands artistes. Sur la glaçure blanche et poreuse, les couleurs pouvaient être posées au pinceau, sans risque de s'épancher sur le vernis. Elles ressortaient vivement, ce qui n'était pas possible avec le seul fond foncé de l'argile.
La plupart des terres cuites de faïence utilisent une terre argileuse de teinte ocre[3], mélange de potasse, de sable, de feldspath et d'argile. C'est l'un des plus anciens mélanges employés en céramique.
Recouvertes de leur émail à base d'étain, blanc ou coloré, les pièces de terre cuite deviennent des faïences. Elles restent cependant, du fait de leur composition, des céramiques poreuses, moins sonores, moins dures, moins denses que les grès ou les porcelaines. La fragilité de l'objet de faïence tient à la double structure de la terre et de l'émail qui la couvre[2], cuits tous deux séparément.
Bien que la faïence soit plus tendre et plus poreuse que le grès, son moindre coût et sa facilité de fabrication compensent ces insuffisances.
La poterie de faïence peut être techniquement aussi fine que les porcelaines, bien qu'elle ne soit pas translucide et puisse plus facilement être rayée. À partir du début du XVIIe siècle et le développement des échanges maritimes avec l'Extrême-Orient, la faïence fut largement utilisée pour imiter la porcelaine chinoise, dont la composition demeurait ignorée. Ce fut le cas, entre autres, pour la Faïence de Delft, qui fut aussitôt exportée et imitée partout en Europe.
La faïence est dite « stannifère » lorsque la pâte ocre de la terre cuite est recouverte d'un émail blanc à base d'étain appelé engobe (mais ce terme est erroné, parce qu'un engobe est une argile délayée posée en manière de décor sur une terre dite "verte")[réf. nécessaire]. On distingue la faïence stannifère de grand feu et de petit feu.
La « faïence fine » est une faïence à pâte blanche ou légèrement ivoire, obtenue par une technique d'origine anglaise . Le décor est posé sur la pièce précuite puis recouvert d'un vernis cristallin plombifère. Ce vernis transparent, à l'inverse de la faïence stannifère, ne masque pas la pâte déjà blanche de la faïence fine.
Cette faïence fine apparaît en France à la fin du XVIIIe siècle (Manufacture de Pont-aux-Choux) et connait un très fort développement au XIXe siècle (Faïence de Creil-Montereau, Faïence de Choisy-le-Roi, Faïences Vieillard à Bordeaux).
Il existe différentes compositions de pâte connues sous les appellations de « cailloutage » ou de « terre de pipe ». L'adjonction de phosphate de chaux d'abord, de kaolin ensuite, explique le nom impropre de « porcelaine opaque » ou « demi-porcelaine » que lui ont donné les fabricants à l'époque des expositions d'Art industriel.
Le procédé d'impression demeure l'innovation décorative la plus appropriée à ce type de céramique. Ce procédé, dans lequel le décor encré sur un papier de soie est absorbé par la surface poreuse du biscuit, favorisa l'émergence de la céramique industrielle[2].
Les pièces de poterie obtenues par moulage, estampage ou tournage sont disposées dans un four à une température de 1 050 °C pendant environ huit heures.
Composée d'oxyde de plomb, de silice et d'oxyde d'étain, la glaçure nappe la pièce à l'état de biscuit à la manière d'un lait de chaux. Elle est immédiatement absorbée[2]. Le décor posé sur cette surface n'admet aucun repentir.
La décoration des faïences se fait par décor au pinceau ou par impression.
La fabrication de la faïence expose les opérateurs à un certain nombre de risques[5] :
Les premières poteries stannifères semblent avoir été produites en Irak vers le IXe siècle[8], les plus anciens fragments ayant été mis au jour au cours de la Première Guerre mondiale, dans le palais de Samarra, au nord de Bagdad. La faïence s'est propagée ensuite à l'Égypte, la Perse et l'Espagne avant d'atteindre l'Italie à la Renaissance, les Pays-Bas espagnols puis les Provinces-Unies néerlandaises au XVIe siècle et l'Angleterre, la France ainsi que d'autres pays européens peu après.
Le long périple lié à sa diffusion a donné à la faïence des dénominations particulières à chaque pays.
La faïence italienne de la Renaissance fut stimulée par la présence des rois d'Aragon à Naples au XVe siècle mais surtout par l'importation de céramiques hispano-mauresques venant de Valence en Espagne en transitant par l'île de Majorque. Elle en tira le nom générique de majolique.
Les potiers italiens mirent à profit l'émail blanc de la faïence pour peindre de véritables tableaux en miniature qui bénéficièrent de l'extraordinaire vitalité artistique de la Renaissance italienne. On vit apparaître dans les décors, dès le début du XVIe siècle, les figures humaines (décors dits « historiés ») inspirés par les gravures reproduisant les peintures célèbres. Ils supplantèrent peu à peu les motifs stylisés de la majolique archaïque de la fin du Moyen Âge bien que l'on observât la poursuite de décors ornementaux, en particulier les grotesques à l'époque maniériste. Ces scènes allégoriques rencontrèrent rapidement le goût du moment et les décors gagnèrent en finesse et en richesse jusqu'à recouvrir totalement le support blanc de la pâte à faïence. Ainsi les sols des chapelles des familles napolitaines se couvrent de carreaux polychrome de production locale, ornés de motifs végétaux, d'animaux et de portraits.
Le premier centre et le plus inventif fut situé à Faenza. L'exportation de ses modèles fera apparaître en France le terme « faïence ».
Dans la seconde moitié du XVe siècle, la faïence italienne se développe en Toscane, en Ombrie et en Émilie en bénéficiant des ressources géologiques des Apennins. la majolique sert alors d'apparat pour les élites urbaines, comme en témoigne la Camera Bella au palais Petrucci de Sienne.
Au XVIe siècle, Guido Andries se forme à Venise avant de s'établir à Anvers en 1508. Il produit des vases de pharmacie au décor bleu et blanc ainsi que des pavements pour des couvents.
Lyon devient un centre majeur de production de faïence au cours du XVIe siècle, attirant des potiers florentins puis ligures. certains d'entre eux migrent ensuite vers Nevers au XVIIe siècle.
Le XVIIIe siècle sera marqué par une multiplication du nombre de manufactures de faïence en France. Trois raisons historiques expliquent cet exceptionnel développement:
La technique de la faïence, avec son engobe blanc et son décor peint, sera introduite dans le reste de l'Europe par les potiers italiens passés maîtres dans l'art de la majolique. Les Hollandais deviennent de fins connaisseurs des porcelaines chinoises grâce à leur Compagnie des Indes ; ils remettront au goût du jour l'émail blanc délaissé par la majolique italienne.
Chassés par les persécutions religieuses, de nombreux potiers de Delft quitteront la Hollande pour l'Angleterre pour y introduire une faïence qui prendra alors le nom de Delftware.
Depuis l'apparition de la technique faïencière en France au XVIIe siècle, plus de 1300 faïenceries régionales produisirent des pièces[13] et connaîtront leur apogée au XVIIIe siècle[14].
Au XVIe siècle, G. Andriesz arrive de Castel Durante pour faire de la majolique à Anvers. À cette époque Anvers est un centre commercial très important. On y fabrique des carreaux et des pots à pharmacie ainsi que des assiettes à décor grotesque.
Les noces de faïence symbolisent les 9 ans de mariage dans le folklore français.
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