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La famille du Chastel était une des familles nobles importantes du diocèse de Léon, dans le nord-ouest de la Bretagne, dont la seigneurie principale avait au XIVe siècle son siège au château de Trémazan, à Landunvez dans le Finistère et qui a donné plusieurs personnalités importantes qui ont servi les ducs de Bretagne et les rois de France.
Famille du Chastel | |
Armes. | |
Blasonnement | Fascé d’or et de gueules |
---|---|
Devise | "S'il plaît à Dieu" |
Branches | aînée : Mezle, Bruillac, Kerlec'h, Coëtangars (Pont-ar-C'hastel), Coetelez |
Période | XIIIe - XIXe siècles |
Pays ou province d’origine | Bretagne |
Demeures | de Trémazan, tour Tanguy |
Charges | grand maître de France, grand écuyer de France, grand maître d'Hôtel de Bretagne, grand sénéchal de Provence, prévôt de Paris, gouverneur de Lyon, chambellan du roi de France, grand panetier du roi de France |
Fonctions militaires | lieutenant-général |
Fonctions ecclésiastiques | évêque de Tréguier, de Saint-Brieuc, de Carcassonne, d' Uzès, de Nîmes, archevêque de Vienne, protonotaire du Saint-Siège |
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Sa généalogie suivie commence avec Bernard de Castro, auteur d'un acte de 1274. Elle s'est éteinte avec la mort en 1865 de Gabriel-Victor du Chastel marié à la Martinique avec Marie d'Anglars de Bassignac.
Les du Chastel appartenaient à la haute noblesse bretonne du Moyen Âge et de la Renaissance, et comptaient parmi les quatre familles les plus importantes du Léon, qu'un ancien dicton caractérise en ces termes : « antiquité de Penhoët, vaillance du Chastel, richesse de Kermavan et chevalerie de Kergounadeac'h ».[réf. nécessaire]
Les fiefs du Chastel s'étendaient sur une grande partie du Léon. Landunvez est au cœur d'un territoire s'étendant sur 25 paroisses avec des juridictions à Brest, Lannilis et Cléder.[réf. nécessaire]
À la réformation de 1491, la famille du Chastel aurait justifié d'une ancienneté de quatorze générations; dans l'hypothèse d'une continuité des générations, ceci permettrait de situer les premiers degrés au XIe siècle ou avant dans le cas d'une discontinuité. Attester de quatorze générations devait être assez singulier et manifeste d'une certaine ancienneté du lignage car au début du XVIe siècle les familles nobles étaient en mesure de prouver leur ascendance avec des actes mais sur trois à cinq générations en général[1]. La vita de Saint-Tanguy aurait fait remonter ce lignage jusqu'à l'époque de Saint Tanguy de Locmazhé[2] qui aurait vécu au VIe siècle, et, bien que cette vita fut établie dans le cadre de l’élaboration d’une idéologie nobiliaire à l’usage d’un véritable « clan » léonard, André-Yves Bourgès, historien spécialisé dans l'hagio-historiographie médiévale, évoque la possibilité selon laquelle la réalité ait rejoint la fiction[3].
Les documents sur la montre de 1491 et la vita de Saint-Tanguy[3] ayant disparu, le Bulletin de la Société académique de Brest, tome XIX, 1894, observant la récurrence du prénom Tanguy au sein du lignage, indique que pour nouer un lien avec le passé des du Chastel dont la légende de Saint Tanguy de Locmazhé[4] qui serait mort en 592 fait partie, il a existé un ancien comte "Tanguy". Celui-ci apparait dans un acte du 27 novembre 910[5], d'après le cartulaire de Redon charte no 279, où il fit avec son filleul Derrien, fils d'Alain le Grand roi de Bretagne de 890 à 907, donation aux moines de Saint-Sauveur d'une terre à Elven. Le comte Tanguy est le gendre du roi de Bretagne Alain Ier qui s'est notamment illustré à la bataille de Questembert vers 888-890 où il défait les vikings après sa réconciliation avec Judicaël prince de Poher[6](mort vers 888-890 et laissant donc le champ libre à Alain Ier, désormais sans concurrent, pour parvenir à la tête du royaume de Bretagne avec la reconnaissance de Charles le simple) et l'aide de Bérenger II de Neustrie (à la tête de la marche de Neustrie contre les normands d'une famille de la noblesse carolingienne, tandis que la marche de Neustrie contre les bretons était tenue par les Robertiens), où Alain Ier "fit un si grand carnage des ennemis que quinze mille qu’ils étaient auparavant à peine 4 000 regagnèrent-ils la flotte"[6]. Le comte "Tanguy" est donc un comte de l'époque carolingienne, beau-frère de Mathuedoï comte de Poher, père d'Alain II de Bretagne, dit « Barbetorte » (signifiant à la barbe mal plantée ou hirsute[7]), ces derniers se sont exilés comme les principaux membres de l'aristocratie bretonne depuis 919 à la suite des invasions normandes en Bretagne insulaire notamment Alain II qui trouve refuge avec son père Mathuedoï à la cour de son parrain[8] Æthelstan roi des Anglo-Saxons et premier roi d'Angleterre à la suite de son unification, ou chez les francs; avant de revenir en Bretagne armoricaine vers 935.
En 1231, Tanguy, fils Alterius, pourrait être le père de Bernard du Chastel (de Castro). Frédéric Morvan fait remarquer que "cette succession Tanguy-Bernard n’est pas sans rappeler celle de la maison vicomtale de Poher, région où les Chastel disposaient d’importants biens[9]"[10]. André-Yves Bourgés note que "...Quant à Bernard, il s’agit d’un nom qui se retrouve en alternance avec celui de Tanguy chez les vicomtes de Poher aux XIe – XIIe siècles"[3].
Francis Favereau, professeur des universités, CRBC Université Européenne de Bretagne, indique à l'article "vouloir" de son dictionnaire français-breton, que "mar car Doe" est la devise du comte du Poher qui signifie "Dieuleveult"; or Mar Car Doe, est la devise des "du chastel" telle qu'elle apparaît à de multiples reprises au sein du lignage[11].
En 1248, Bernard du Chastel (nobili viro domino Bernardo de Castro) se serait croisé aux côtés du duc Pierre de Dreux et du roi Saint Louis[12], ses armoiries ont été placées vers 1671 au pignon oriental de la chapelle du Crann à Spézet après une querelle de prééminence, afin de rappeler le rôle qu’il joua comme fondateur de la première chapelle après avoir échappé à la peste[13]. Différents ouvrages font référence à Bernard du Chastel comme batisseur du château de Trémazan à son retour de la septième croisade[14], l'analyse récente du bois dans la structure (datation dendrochronologique) du château indique une mise en œuvre vers 1330-1350, il s'agirait alors sinon d'une construction plutôt d'une reconstruction au XIVe s; cette datation scientifique est certainement à mettre en correspondance avec le fait que Raoul Caours, mercenaire au service du roi de France, s’empara de Trémazan en (ou vers) 1351 et saccagea les châteaux et les biens des Sires du Châtel[15], ce qui accréditerait la thèse d'une reconstruction.
En 1274, le 6 juin, Bernard du Chastel apparaît dans un acte comme témoin garantissant la cession au duc Jean Ier de Bretagne d'un emplacement à Penfeld[16],[17] près de Brest ; sous la forme « nobili viro domino Bernardo de Castro » (noble homme le seigneur Bernard du Chastel), acte auquel était appendu le sceau équestre reproduit par Dom Morice. En 1276, le 26 octobre, est cité « Monsour Bernart dou Chastel, chevaler »[18] dans un acte où Hervé, vicomte de Léon vend au duc de Bretagne Jean Ier de la maison de Dreux, tout ce qu'il lui reste de son patrimoine[19].
En l'absence des documents anciens précités, l'origine du nom "du Chastel" fait l'objet de plusieurs hypothèses. Il pourrait être lié à la seigneurie du Chastel en Plouarzel, non loin de Saint-Renan. L’armorial et nobiliaire de l’évêché de Léon, par le marquis de Refuge[20], les mentionnent comme "Sr dudit lieu, Par. De Ploëarzmel" (Plouarzel). Il ajoute : "La seigneurie du Chastel est une ancienne bachelerie relevant de la vicomté de Léon". Frédéric Morvan, historien spécialiste de la Bretagne, dans son étude sur le Livre des Ostz indique, parmi les noms cités en 1294, celui d’Hervé du Chastel, et précise : "Les Du Chastel tirent, semble-t-il, leur nom de la seigneurie du Chastel, en Plouarzel, qui contenait le château de Pont-ar-C'hastel, relevant du duc depuis 1274."[21]. Toutefois, le château de Pont-ar-C'hastel a été acquis le 4 février 1343 par Tanguy du Chastel et Bernard du Chastel est déjà cité en 1274 sans titre de "seigneur du chastel". André-Yves Bourgés note que « Bernard du Chastel » ne peut-être considéré comme un « homo novus », qu’il ne porte pas le titre de « seigneur du Chastel »[22] et que son nom « doit donc être considéré comme un surnom d’origine toponymique, un véritable patronyme. Il reste à déterminer à quel « château » ce surnom avait été emprunté : monument assez remarquable pour mériter d’être ainsi appelé ; mais la forteresse dont il s’agit n’avait pas pris le nom de son détenteur ».[3],[23].
En 1342 (ou 1343 cf acte avec Guillaume de Bohun), le 4 février, Tanguy Ier du Chastel reçut par lettres patentes les fiefs, seigneuries, domaines et justices situés dans la paroisse de Saint-Pierre Quilbignon, et fut nommé la même année capitaine de Brest[24].
En 1342, le 1er mars: Lors de la guerre de Succession de Bretagne ou guerre des deux Jeanne, qui dura de 1341 à 1364, déclenchée en 1341 à la mort du duc Jean III de Bretagne ; Jeanne de Penthièvre et son oncle Jean de Montfort-l'Amaury (hérite de sa mère le titre de comte de Montfort-l'Amaury et descendant de Jean Ier de Bretagne de la maison de Dreux cf actes avec Bernard du Chastel), deux prétendants au duché se disputent l'héritage et impliquent leurs conjoints respectifs Charles de Châtillon-Blois et Jeanne de Flandre (Flandre-Rethel) dite Jeanne la Flamme dans le différend. Lorsque Jean de Montfort est fait prisonnier, Jeanne de Flandre prend la direction de ses armées et continue la lutte. Une trêve est conclue depuis Brest entre Jeanne et Charles de Blois selon un acte daté du 1er mars 1342 où est cité Tanguy Ier du Chastel :
« Nous Jehane de Flandres, duchesse de Bretaingne, comtesse de Richemond, de Monffort et vicomtesse de Limoges, faisons savoir à touz que, oie la requête que nous a faite maestre Henri de Malestret de par nostre sire le roi de France...Donné tesmoen nostre grant sael et ensamble o le sael nostre très cher et très aemé et féal bachelier monseigneur Tengui dou Chatel nostre cappitaine de Brest, tant pour li que pour ceulx de la ville de Brest, et le sael nostre aemé et féal bachelier monseigneur Henri de Kaer, le vendredi amprès Reminiscere l'an mil trois cens quarante et un »
— 1er mars 1342
[25].
Edouard III, allié de Jeanne de Flandres et son mari Jean de Montfort de la maison capétienne de Dreux, lui donne alors une armée de mille hommes d’armes et de deux milles archers sous les ordres de Robert III d’Artois[26].
En 1343, Edouard III institue John de Gastedene (John de Castidele selon les Calendars of the close Rolls) comme capitaine de Brest et gardien de la vicomté de Léon. Quelques années plus tard, Guillaume de Bohun, lieutenant général du roi d'Angleterre en Bretagne, récompense le chef de guerre anglais Thomas Dagworth (mari d'Eléonore de Bohun sœur de de Guillaume) avec des terres confisquées à Hervé VII de Léon. Il en fait de même au profit d'Henri de Kaer en 1350[27].
En 1343, le 4 février, Tanguy du Chastel (Tanguino de Castello de Britannia) reçoit le château de Coëtgarz (château de Pont-ar-C'hastel paroisse de Plouarzel, cité en 1275 comme maison de Quoitgarz vendu par Hervé IV de Léon au duc Jean Ier de Bretagne, il s'agissait donc probablement d'une résidence peu ou guère fortifiée[28]) de Guillaume de Bohun comte de Northampton (petit-fils de Humphrey de Bohun[29]- Maud de Fiennes[29] et Édouard Ier d'Angleterre - Éléonore de Castille), lieutenant-général en Bretagne du roi Édouard III et par la suite gouverneur de Bretagne ; don confirmé par le roi Édouard III « roi de Englelerre et de France » en 1351, le 9 mars[30]. Ultérieurement sera cité Guillaume sire du Chastel et de Coëtangars (sire du Chastel et de Pont-ar-C'hastel)[31].
L'acquisition du château de Coëtangars/Coëtgarz ou Pont-ar-C'hastel à Plouarzel faisant partie de la seigneurie du Chastel est daté du 4 février 1343. D'après une datation dendrochronologique des éléments de bois conservés dans la structure, la construction, ou reconstruction du château de Trémazan, est estimée vers 1330-1350. Raoul Caours, mercenaire au service du roi de France, s’empara de Trémazan en 1351 et saccagea les châteaux et les biens des Sires du Châtel[15]. La tour Tanguy, fondée selon la tradition par Tanguy Ier du Chastel date également du XIVe siècle.
Des membres de la famille du Chastel ont joué un rôle de premier plan en Bretagne et en France.
Tanguy (ou Tanneguy) Ier du Chastel, lieutenant général des armées anglo-bretonne de Jean de Montfort (cité dans l'acte de 1274 avec Bernard du Chastel) lors de la guerre de Succession de Bretagne, à ce sujet, il écrivit au roi: "Sire, je n'ai certes jamais eu dessein de porter les armes contre votre Majesté. Je me suis seulement mis en défense contre Charles de Blois qui veut ma ruine parce que je soutiens le parti de mon seigneur lige et issu du vrai sang de Bretagne et je continuerai, Sire, de me défendre si votre Majesté ne m'ordonne le contraire, la suppliant de m'accorder l'honneur de sa protection"[24].
En 1341, Hervé VII de Léon[39] embrasse d’abord le parti du comte de Montfort, et défendit en 1341 la ville de Nantes, assiégée par les Français et les Génois; mais, piqué de quelques observations qui lui avaient été adressées par ce prince, il alla trouver Charles de Blois qui lui donna le commandement du premier corps de son armée ainsi qu’à Louis d’Espagne et au vicomte de Rohan. Ils assiégèrent Hennebont et Carhaix dont ils s’emparèrent. Après la prise de cette ville, Hervé de Léon se retira au château de Porléach en Trégarantec pour y prendre du repos, mais il y fut surpris par Gautier de Mauny (1) chevalier du comté de Flandres[40]. Auberchicourt et Mauny sont deux anciens villages voisins où se trouvait en 1337 la Tour de Masny, reste du château de Wauthier de Masny ayant brûlé Mortagne. Il est cité dans le petit poème du « Vœu du Héron » et dans les chroniques de Froissart.↵↵Source: Trouvères, jongleurs et ménestrels du nord de la France et du midi de la Belgique - Tome IV - Arthur Dinaux, Paris - Bruxelles 1863, p. 530.
« La terre de Masny est située près de Douay. Dans les chartes, on lit toujours Mauny. Telle est l'orthographe du nom de Mauny dans une charte conservée à Paris aux Archives impériales, où Olivier de Mauny se porte plėge pour le sire de Lascours, chevalier breton, et dans un document de 1353 relatif à Isabeau de Mauny, veuve de Jean de Barbançon. Enfin, c'est ainsi que l'écrit Gauthier de Mauny dans une quittance du 12 mai 1362, par laquelle il renonce, moyennant 19,000 florins d'or, à toutes ses prétentions contre Marguerite de Hainaut et Aubert de Bavière. »
— Le Premier livre des chroniques de Jehan Froissart : texte inédit publié d'après un manuscrit de la bibliothèque du Vatican. Par Kervyn de Lettenhove, Tome Ier, Bruxelles, 1863, p. 25.
« Courageux de Mauny cousin d'Eustache d'Auberchicourt »
— Œuvres de Froissart: publiées avec les variantes des divers manuscrits. Kervyn de Lettenhove - Chroniques - Tome Vingt-deuxième, Imprimerie et Librairie Mathieu Closson et cie, Bruxelles, 1875, p. 184.
« Gauthier de Mauny gentilhomme du Hainaut. »
— Revue des questions historiques, vingt-septième année, Tome IX (LIIIe de la collection), Paris, Bureaux de la Revue, 1893, p. 388.
Bernard du Chastel, fils de Tanguy (Ier). En 1355 le roi d’Angleterre Edouard III ordonna à Bernard du Chastel, fils de Tanguy, de remettre tous ses châteaux au duc de Lancastre Henri de Grosmont (fils d'Henri de Lancastre et de Maud Chaworth)[28].
Garsis[41] (alias Garsiot[42], Gracien[43], Garsin[44],[41])[45] du Chastel, aurait été seigneur de la terre « du Bois » qui fut appelée à cause de lui en français « le bois de Garsis » soit « Coëtengars » en Breton[44],[46], frère de Tanguy II du Chastel seigneur de la Roche-Droniou[47] compagnon de Bertrand du Guesclin; Garsis servit le roi d’Angleterre Edouard III en 1366, contribua à la victoire de la bataille de Nájera (Navarette) en 1367 aux côtés d'Hugues de Calveley. Il fut commandant d’une compagnie libre qui servit le prince de Galles Edouard Woodstock connu sous le nom de «Prince Noir »; il servit également Louis Ier d’Anjou qui le fit son maréchal (« maréchal de l’ost »[48]) et général d’armée[41], deuxième fils du roi de France Jean le Bon (Valois) (1) et de Bonne de Luxembourg, Louis fut marié à Marie de Blois (fille de Charles de Blois et Jeanne de Penthièvre : protagonistes de la guerre des deux Jeanne avec Jean de Montfort et Jeanne de Flandres). Dans le cadre d’une vaste reconquête de la Bretagne sous le roi Charles V, il participa au siège de Derval en 1373 avec Bertrand du Guesclin et Louis Ier d’Anjou, le château appartenait alors à Robert Knolles (faits d'armes Combat des Trente, Bataille d'Auray, Bataille de Nájera) (2). [(1) Jean le Bon fut battu et fait prisonnier à la bataille de Poitiers en 1356, libéré en 1360 après la signature du traité de Brétigny. (2) Après le traité de Brétigny, ce capitaine avait notamment été envoyé par Edouard III avec 25 000 hommes pour saisir le château du connétable Robert de Fiennes qui avait refusé l’hommage au roi étranger, où après quelques jours de siège, les Anglais se retirèrent, découragés].
Gassion[49] ou Gacien du Chastel (Cf liste des sceaux par Martine Fabre), chevalier attesté en 1369, probable sénéchal d’Agenais, gouverneur de Marmande[50], Caumont, Montpouillan, Samazan, Bouglon en 1372 et 1374, Le Puech, Villefranche, Gontaut, Damazan et Faolhec.
Guillaume II du Chastel, né à Trémazan vers 1364, élevé avec son frère Tanguy III dans la maison de Louis d’Orléans[51],[52](Louis d'Orléans est l'arrière-grand-père du roi François Ier), chambellan du Roi Charles VI et du duc d’Orléans, il est capitaine des châteaux de Guérande et de Saint-Nazaire. En juin 1380 le duc dépêche Guillaume du Chastel face à une flotte espagnole composée de 21 navires dont 19 galères qui tentent de débarquer sur le littoral, les espagnols n’osent pas débarquer et sont repoussés avant de regagner l’Espagne. Le 17 ou 19 mai 1402 à Montendre, il fait partie des 7 chevaliers français vainqueurs contre 7 anglais lors du combat des sept; ...(le) "bon seigneur du Chastel qui amez este de ceulx qui ont tout bien empris" est cité par Christine de Pizan dans sa composition de trois ballades relatant l'évènement[53]. En juin 1403, Jean de Penhoët, amiral de Bretagne et capitaine de Morlaix, en compagnie de Guillaume II du Chastel, battit les Anglais en juin « à la hauteur de Saint-Mahé (Pointe Saint-Mathieu) dans une grande bataille navale où l'ennemi perdit mille prisonniers, quarante navires et une caraque lourdement chargée. En 1404 selon la chronique du Religieux de Saint-Denis, Guillaume du Chastel mène deux expéditions punitives contre les anglais qui se livrent au pillage sur les côtes de France. Fin 1404 les anglais s’emparent d’une dizaine de bâtiments ; Guillaume du Chastel, le sire de Penhoët et son fils Jean amiral de Bretagne arment 30 vaisseaux à Roscoff sur lesquels embarquent 1200 hommes d’armes ; arbalétriers et troupes légères envoyées par Olivier de Clisson ; les anglais tentent de s’enfuir, puis se rendent au bout de 6 heures de combat avec la perte de 1000 hommes et 1000 prisonniers. Il attaque et ravage ensuite Jersey, Guernesey et Plymouth. Il arme ensuite une flotte de 300 voiles à Saint-Malo chargée de 2000 écuyers et chevaliers, le commandement partagé entre les sires de Chateaubriant, de la Jaille et du Chastel provoque l'échec de l'expédition, il tombe alors à Darthmouth en 1404 défendue par 6000 soldats[54]. La Chronique du religieux de Saint-Denis le décrit comme représentant la fleur de la chevalerie, d'un caractère bouillant, impétueux et fier. Lors de l'expédition contre Darthmouth, il se fit remarquer dans cette sanglante mêlée où "il brandissait vigoureusement une lourde hache d'armes, et comme il était d'une haute stature et d'une force prodigieuse, tous ceux qu'il atteignait étaient frappés à mort ou dangereusement blessés. A la fin épuisé de fatigue et ne pouvant plus combattre, mais ne voulant pas se rendre, il tomba lui-même percé de coups"[55]; Michel Pintoin, considéré comme l'auteur principal de ladite chronique fait un éloge appuyé du connétable Louis de Sancerre et de Bertrand du Guesclin, ainsi rares sont les hommes qualifiés de "Milicie gallicane splendor inextinguibilis probatis...", l'expression est en partie reprise à propos de l’amiral Jean de Vienne, en 1396, et de Guillaume du Châtel, tous deux morts au combat[56]. Guillaume II du Chastel avait épousé Marie du Pont-l'Abbé vers 1400[57], dame de Gournoise en Guiscriff († 1421); veuve depuis 1404 du sire du Chastel, elle épousa en secondes noces Olivier de Mauny[24](cousin de Du Guesclin), lui-même marié au préalable à Ade de Roye.
Tanneguy III du Chastel, né à Trémazan vers 1368-1369 et mort à Beaucaire en 1458, élevé avec son frère Guillaume II dans la maison de Louis d’Orléans[51](Louis d'Orléans est l'arrière-grand-père du roi François Ier), il fait ses premières armes en 1399 en Guyenne contre les anglais. Il aurait été envoyé dans le Milanais par le duc d’Orléans. En 1404 pour venger son frère Guillaume, il passe en Angleterre avec 400 hommes, ravage Saint-Hélier à Jersey, débarque à l’embouchure de la Tamise et sème la terreur sur les côtes anglaises pendant 8 semaines et saccage Darthmouth. En 1405 à Penmac’h, il s’oppose à une descente des anglais qui veulent brûler la flotte du comte de la Marche (Jacques II de Bourbon.
Tanneguy IV du Chastel, est vicomte de la Bellière, gouverneur du Lyonnais, du Roussillon et de Cerdagne, sénéchal de Provence. Réfugié en Bretagne, il devient grand maître d'hôtel du duc François II, puis chambellan du roi de France Charles VII. Il est un fidèle du duc de Bretagne François II qui le nomme grand maître d'hôtel et capitaine de Nantes. Grand sénéchal de Provence, il fut un proche du roi René d'Anjou, comte de Provence, qu'il soutient financièrement dans les moments difficiles. Il passe ensuite au service du roi Louis XI en 1468, et en devient le principal conseiller. Tanguy IV était un fin lettré, dont on a conservé plusieurs manuscrits et rondeaux[58], avec son épouse Jeanne Raguenel de Malestroit, ils forment l’un des premiers grands couples de bibliophiles connus. Catherine de Coëtivy parente de Tanguy (petite fille de Catherine du Chastel) apprend à lire avec sa mère Marie de Valois (fille de Charles VII et d’Agnes Sorel, élevée au château de Taillebourg par Catherine du Chastel[59]) dans des livres d’heures, elle est confiée par Louis XI à Jeanne Raguenel de Malestroit pour parfaire son éducation[60]; Catherine de Coëtivy se maria à Antoine de Chourses (la famille Chourses compte notamment Maud Chaworth épouse d'Henri de Lancastre, le beau-fils Thomas Wake a pour mère Jeanne de Fiennes (famille du connétable), le beau-fils Jean de Beaumont appartient à la branche anglaise de la maison de Brienne, le beau-fils Henry de Percy père de Thomas Percy est cité à côté du gouverneur de Brest après Tanguy Ier du Chastel) chambellan de Louis XI, gouverneur de Béthune, bibliophile, il commanda le manuscrit "Somme abregiet de theologie" réalisé à Hesdin. Tanguy IV du Chastel perd la vie au siège de Bouchain (Nord) en Picardie, où Il fut tué d'un coup de fauconneau le au cours d'une guerre contre la Bourgogne, après la mort de Charles le Téméraire. Louis XI le fit inhumer à Notre-Dame de Cléry, où lui-même se fera enterrer en 1483.
Tanguy (IV ?) du Chastel est désigné en 1462 avec Jean de Lorraine, comte d'Harcourt[61] comme tuteur des mineurs de Rohan par le duc de Bretagne François II (testament d'Alain vicomte de Rohan en 1462)[62].
Guillaume III du Chastel, frère de Tanguy IV, Grand panetier de Charles VII, écuyer du dauphin, le futur Louis XI. Il fut tué le 20 juillet 1441, en défendant le passage de l'Oise contre les Anglais, pendant le siège de-Pontoise. En récompense de ses services, le roi ordonna qu'il fût « ensépulturé à Saint-Denis ».
Roseline Claerr, archiviste paléographe, ingénieur de recherche CNRS en analyse de sources anciennes, a réalisé une étude sur l’un des premiers grands couples de bibliophiles connus que furent Tanguy (IV) du Chastel et Jeanne Raguenel-Malestroit en relevant la composition de leur « librairie » :
L'exemplaire de "L’histoire ancienne jusqu'à César" de la bibliothèque de Rennes appartenait à Tanguy IV du Chastel et sa femme Jeanne Raguenel de Malestroit. Il a été racheté début 2011 pour 280 000 euros. Jean Fouquet en a enluminé une version aujourd'hui démembrée et réduite à cinq miniatures.
Jean-Luc Deuffic historien médiéviste, complète cette liste :
Autres références:
Bibliothèque de Jean du Chastel, évêque de Carcassonne :
La « librairie » de l’évêque Jean du Chastel fut certainement dispersée à sa mort. La mention explicite du notaire sur ses ouvrages montre qu’elle avait été soigneusement inventoriée après son décès[59].
Copenhague, Bibliothèque royale
Glasgow, Bibliothèque universitaire
Paris, Bibliothèque nationale de France
Coimbra, Biblioteca Geral da Universidade
Manuscrits "annexes" en lien avec des personnages précités:
Martine Fabre, Docteur en histoire (Sorbonne, Paris IV), chercheur associé au Centre de Recherche Bretonne et Celtique (CRBC), inventorie dix-sept témoignages, cités par ordre chronologique, avec les titres et qualités pris aux documents scellés et aux armoriaux.
Deux seigneurs du Chastel ont été inhumés à la Basilique Saint-Denis, par la volonté des rois de France:
À la nef de l'église des Cordeliers du XIVe siècle fut ajouté en 1450 un chœur étayé de petits arcs boutants d'où émerge la flèche à crochets typique des clochers méridionaux du XVe siècle. C'est Tanneguy du Chastel, viguier de Beaucaire, qui en fut le maître d'ouvrage et un écu portant ses armes orne la clef de voûte sise face à la porte latérale donnant sur la rue Eugène-Vigne.
Tanguy III du Chastel mourut à Beaucaire en 1458 (il aurait eu 88 ans, étant né en 1370) selon les anciennes archives des Cordeliers, dans les sacs des Bulles no 85, on y voyait une note du marquis de Maillanne :
«Anno Domini 1457, die 12 junii quae erat Dominica Trinitalis, fuit consecrata ecclesia Fratrum minorum conventus Bellicadri, ad requisitionem domini praepositi Tanequini de Castro, per dominum Ervensem ad requestam domini legati Avenionensis, nepotis domini praepositi, coemiterium et claustrum, cujus expensoe per dominum praepositum solutœ sunt.»
Au bas de cet acte, on lit :
« Anno Domini 1458, et penultima martii, die jovis sancta migravit ad Dominum, serenissimus miles dominus Tanequinus de Castro, Bellicadri vicarius, et praepositus Parisiensis, et die mercurii sequenti, fuit tumulatus in choro ecclesiae istius conventus, à quo habemus singulis annis à civibus Arelatensibus 8’ junii pensionem sexaginta florenorum. Requiescat in Pace.»[71]
Pierre tombale de l'église Sainte-Praxède, dans le pavement de la nef gauche, entre la troisième et la quatrième colonne. Elle est aujourd'hui complètement effacée :
« I) — GABRIELI DE CASTRO EPO
II) — VTICEN ORIGINE BRITONI CONSOBRINO CARISSIMO ALANVS SACRE EDIS
III) — CARDINALIS AVINIONEN IN MERENTI
IV) — FECIT OBIIT ANO XPI MCCCCLXIII MENSE SEPTEMBRI ETATIS SVE XXXIIII[72] »
Le gisant d'Auffray du Chastel est identique aux autres réalisés par le sculpteur Roland Doré : allongé, mains jointes, et vêtu de la même armure au col à plis empesés, il porte à son bras gauche l'écusson des Du Chastel, "fascé d'or et de gueules de six pièces", qui cache la garde d'une longue épée dont la lame descend jusqu'aux solerets. Ses pieds reposent sur un lion. Une banderole en breton se déploie sur le dos de la bête et donne la devise des Du Chastel e, breton : MAR : CAR : DOE, "S'il plait à Dieu".
Armoiries Du Chastel de Châteaugal. De gueules à trois châteaux d’or, deux et un. Collier de l'Ordre de Saint-Michel. Couronne de marquis. Devise : DIEV : POVRVOIRA. Cette devise n'est attestée ou relevée nulle part sous sa forme française, mais celle des de Goësbriand est "Dieu y pourvoira". Chateaugal (de) sr dudit lieu et du Granec, par. de Landeleau, év. de Cornouaille. De gueules à trois châteaux d'or. Jeanne, abbesse de la Joie en 1370, † 1390. La branche aînée fondue en 1312 dans les Kermellec qui adoptèrent les armes de Châteaugal, en retenant le nom de Kermellec, d’où la seigneurie de Châteaugal a passé par alliance en 1433 aux du Chastel-Mezle. Au pied du gisant, le lion portant sur une banderole la devise MAR : CAR : DOE, "Sil plait à Dieu", forme bretonne équivalente de DIEV POVRVOIRA. Selon Kerbiriou, "Depuis 1438, la seigneurie de Châteaugal était passée par alliance à cette branche de Mezle, dont la devise était : Da vad e teui et Mar car Doue. " Dans le culturezine d'Hervé Torchet la devise est celle de Tanneguy II du Chastel en 1449 : "Devise “ marc car doué ” ( s’il plait à Dieu ) sur son écu , “ da vad è tevy ” ( tu n’as qu’a venir) sur sa bannière, cri de guerre de sa maison, Tanneguy II du Chastel 1449". Mais avec une erreur de transcription sur "marc" au lieu de "mar".
Armoiries Du Chastel en alliance avec Ploeuc d'hermines à trois chevrons de gueules et Kermellec vairé d'argent et de gueules à la bordure engreslée d'azur. Mariage de Henri du Chastel, seigneur de Mezle et de Isabeau de Kermellec, dame de Châteaugal et fille de Jehan, vers 1420[76].
L'église Notre-Dame de Confort est construite sous François Ier, entre 1528 et 1544. Elle a été fondée par Alain III de Rosmadec, marquis de Pont-Croix et comte de Molac, et son épouse, Jeanne du Chastel. Elle présente toutes les caractéristiques de la première période du style ogival.
La maîtresse vitre de l'église est consacrée à l'arbre de Jessé[77],[78], au bas on distingue le prophète Jérémie qui présente le donateur Alain de Rosmadec et en vis-à-vis, Jeanne du Chastel (fille Olivier du Chastel + 1476 et Marie de Poulmic, alliance Rosmadec) présentée par le prophète Isaïe. Sa robe damassée, sa chemise blanche à col montant, ses bijoux (collier, broche, bagues à tous les doigts), ses manches réalisées avec ce verre rouge gravé de la robe de Jessé et la présence de crevés (ou taillades) propres aux règnes de François Ier et de Henri II dans l'histoire du vétêment, confirment une datation vers 1530[78],[79].
La chapelle Sainte-Barbe est située sur la commune de Le Faouët dans le Morbihan, étape sur un des chemins bretons du pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle et sanctuaire attirant de nombreux fidèles lors du pardon de sainte Barbe. La chapelle est éclairée par six baies, dont quatre (baies 1 ; 2 ; 3; et 6) ont conservé leur verrières d'origine, installées entre 1512 et 1515 lors de sa construction commanditée par le seigneur du lieu, Jean de Bouteville. La baie 2, dite de la Transfiguration, se situe à l'est de l'autel principal, sur un mur oblique délimitant le chœur de cette curieuse chapelle dépourvue de nef.
La donatrice Jeanne du Chastel (fille Tanguy du Chastel +1521 et Marie du Juch, alliance Bouteville) est présentée par sainte Marie-Madeleine au registre inférieur de la baie 2. Elle est à genoux face au prie-dieu où est ouvert son livre d'Heures. Elle porte la coiffe noire type "Anne de Bretagne" déjà décrite sur la donatrice de la baie 1. De même, elle porte le bustier à décor médian de médaillons dorés, et à encolure carrée, également décrit en baie 1. Par contre, la lourde chaîne en or à anneaux ovales, signe de richesse et donc de haute noblesse, ne se trouvait pas en baie 1. C'est un argument possible pour identifier ici Jeanne de Chastel, la dame de Faouët "en exercice". Les armoiries parti Bouteville et de Chastel de sa robe nous y incitent, mais comme elles sont dues à une restauration, elles ne sont pas un indice fiable d'identification. De même, la manche bleue et son revers en verre vert gravé est l'œuvre d'un restaurateur. L'altération des mains et du livre témoigne de leur ancienneté. Au-dessus de la niche violette à cul-de-four, les deux anges joueurs de cornemuse sont présents comme en lancette A (et en lancette C)[78],[80].
À la réformation de 1491, la famille du Chastel avait justifié de quatorze générations[2], la famille était donc toujours en possession, à la fin, dès la fin du XVe siècle, de documents prouvant son ascendance probablement jusqu'au XIe s. Selon Olivier Rouchon, docteur en histoire et maître de conférences à l'université d'Avignon; disposer d’une généalogie sur titres devait être peu commun dans le royaume de France au début du XVIe siècle car il n’y avait pas encore de pression étatique contraignant les familles nobles à prouver leur ancienneté. Des recherches de noblesses avaient lieu dans quelques régions qui constituaient des cas particuliers, notamment en Normandie de 1463 à 1523; à cette dernière date, la plupart des nobles de Normandie furent capables de « déclarer leur généalogie » et de la prouver avec des actes mais sur trois à cinq générations en général[1].
Le Bulletin de la Société académique de Brest, tome XIX, 1894, cite au sujet de la réformation de 1491: "1491, date mémorable, où les ombres des vieux Tierns bretons gémirent et pleurèrent dans leurs sarcophages de granit, sur l'indépendance ravie à leur ancienne Bretagne, soudée indissolublement à la France, par le mariage de la duchesse Anne avec le roi de France, Charles VIII."[81].
Cette généalogie[82] est simplifiée et reste lacunaire[83] :
Les documents présentés à la réformation de 1491 devaient probablement couvrir les XIe et XIIe siècles, les mentions de personnages pour cette période ci-dessous peuvent constituer des cas d'homonymies ou non mais peuvent également être issus de documents douteux indépendant de la famille du chastel en particulier (cf listes de Delvincourt "où sont mentionnés tous les nobles du duché").
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