La famille de La Fléchère est une famille noble de Savoie, installée dans le comté de Savoie au XIIIesiècle. La branche aînée de la famille, La Fléchère de Beauregard, est subsistante.
La famille a possédé le château de Beauregard de 1236 à 2004. Toutefois la filiation prouvée ne débute qu'en 1370 écrit le comte Amédée de Foras. Cette famille a donné quelques personnalités notables au cours du XIXesiècle.
«Cette maison n’a fourni aucun personnage ayant occupé les premières charges de l’État, mais elle présente une suite non interrompue d’hommes distingués dans l’armée et dans l’Église… Cette constante distinction, jointe à la haute ancienneté, à la possession de nombreuses seigneuries, aux belles alliances avec Vuagnard, Menthon, Lucinge, Saint-Jeoire, Lornay, Châtillon, Rovorée, Chevron-Villette, La Forest, Blonay, Mareschal-Duyn, Arenthon, Gerbais, Seyssel, Genève-Boringe,etc., justifie la place que feu le Marquis Costa de Beauregard a assignée aux La Fléchère parmi les familles historiques du duché de Savoie.»
—Comte Amédée de Foras,Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie[1]
Origine
Selon Amédée de Foras, auteur de l'Armorial de Savoie, les La Fléchère seraient originaires d'Écosse, et pourrait être une branche de la famille des Flescher[2],[3]. Une autre version leur prête une origine irlandaise[3],[4], ce que reprend Jean-Louis Grillet[5]. Certains historiens indiquent que ce seigneur aurait accompagné PierreII de Savoie à son retour d'Angleterre dans son comté[4]. Cependant, l'apparition de la famille Flescher ne daterait que du XIIIesiècle en même temps que la citation de cette branche savoyarde[3]. La version de l'historien suisse Louis Vulliemin, dans son Chillon: étude historique, propose une autre possibilité avec des membres de familles savoisiennes accompagnant le comte en Angleterre et ayant fait souche[6].
Au-delà de ces origines supposées, la première mention d'un membre de cette famille, répertoriée dans le Régeste genevois, se trouve dans un acte passé entre le sieur AymonII de Faucigny (v.1180-†ap. octobre 1253) et le prieuré de Chamonix, indique Pierre de La Fléchère, en 1236, comme témoin[7],[3].
La notabilité de cette famille peut s'établir par la présence de sépultures de membres de la famille dans l'église Saint-Georges[9].
En 1366, Hugues de La Fléchère (v. 1320-1370), et le seigneur voisin Pierre de Saint-Jeoire, accompagnent le comte Amédée VI de Savoie lors de la Croisade d'Orient, afin secourir son cousin Jean V Paléologue. Ce seigneur aurait épousé vers 1340 Elisabeth de Lucinge[9].
Plus tard, le mariage, en 1654, d'un des descendants - François-Marie - avec la nièce du prince évêque de Genève —Jean d'Arenthon d'Alex— scelle définitivement l'union de cette famille avec les plus hautes instances de la noblesse savoyarde[10].
François-Marie de La Fléchère (1727-....), colonel commandant le Régiment de Chablais.
Jean-Pierre de La Fléchère (1727-1804), officier, général en chef et gouverneur de Cagliari qu'il défend victorieusement contre la flotte française en 1793[10]. Vice-roi de Sardaigne[10], puis président du Congrès militaire piémontais (1799), et du Conseil suprême de l'administration du Piémont (1800).
Pierre Jean Isidore de La Fléchère (1769-1830), colonel commandant la Brigade de Piémont, chevalier de l'Ordre des Saints Maurice-et-Lazare.
Georges-François de La Fléchère (1775-1843), colonel de chasseurs dans l'armée des États de Savoie, gouverneur de la ville et de la province de Sassari (1825)[10], puis commandant de la province de Savoie (1829). Général (1830). Grand-croix de l'Ordre des Saints-Maurice-et-Lazare[20].
Sœur Madeleine de la Forest, dame de La Fléchère (vers 1580- † 1632). À la mort de son époux, elle entre dans les ordres et fonde le monastère de la Visitation de Rumilly[9].
Sœur Françoise-Innocente de la Fléchère (1608-1655), fille de la précédente, est supérieure de la Visitation d’Annecy, puis supérieure de la Visitation de Rumilly où elle succède à sa mère en 1632[9]. Saint François de Sales est son parrain et son tuteur[15].
Château de Vanzy, dit la Fléchère, à Vanzy (Haute-Savoie)[28];
La tour La Fléchère, dans les faubourgs de Concise (aujourd'hui un hameau de Thonon)[19], joua un rôle durant l'occupation bernoise;
Vers la fin du XVIIIesiècle, Henri-Louis de La Fléchère possède l'imposante maison vigneronne de La Viborne (8, route de Germagny) à Mont-sur-Rolle[29].
Jean-Louis Grillet, Dictionnaire historique, littéraire et statistique des départements du Mont-Blanc et du Léman, contenant l'histoire ancienne et moderne de la Savoie, vol.3, t.2, Chambéry, J.F. Puthod, .
«D'autres encore de ces gentilshommes s'allièrent à de grandes familles d'Angleterre et se fixèrent dans ce royaume. Les La Porte y sont devenus des Porter, les Boutillier des Butiller, les La Fléchère des Fletscher» cité dans Louis Vulliemin, Chillon: étude historique, G. Bridel, , 339p., p.94.
Roger Devos, La Pratique des documents anciens. Actes publics et notariés, documents administratifs et comptables, Archives départementales de la Haute-Savoie, 335 pages, 1978, p.86, «Testament solennel d'Antoinette de la Fléchère, 1630».
Danielle Pister, L'image du prêtre dans la littérature classique: XVIIe-XVIIIe siècles: Actes du colloque organisé par le Centre "Michel Baude - Littérature et spiritualité" de l'Université de Metz, 20-21 novembre 1998, Peter Lang, , 278p., p.42.
[PDF] Nicolas Payraud, «Châteaux, espace et société en Dauphiné et en Savoie du milieu du XIIIesiècle à la fin du XVesiècle», HAL - Archives ouvertes, notel-00998263, , p.671-682, Annexe 11 (lire en ligne) extrait de sa Thèse de doctorat d'Histoire dirigée par Etienne Hubert, Université Lumière-Lyon-II (lire en ligne).
Paul Bissegger, Les Monuments d'art et d'histoire du canton de Vaud VII: Rolle et son district, vol.120, Berne, Société d’histoire de l’art en Suisse, coll.«Les monuments d’art et d’histoire de la Suisse», , 485p. (ISBN978-3-03797-029-4), p.207.
Bibliographie
Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXesiècle (T. XVIII. Fel-For.), t.10, Évreux, impr. de C. Hérissey, (lire en ligne), p.187-189.
Didier Dutailly, «La mort du dernier comte de La Fléchère», Le Bénon, no73, , p.8-11 (lire en ligne[PDF])..
Amédée de Foras, continué par le comte F.-C. de Mareschal, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie (vol.2), vol.5, Grenoble, Allier Frères, 1863-1910 (lire en ligne), p.388-398, «Fléchère (Comtes de la)».