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Association publique de fidèles du renouveau charismatique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La fraternité Eucharistein est une communauté religieuse catholique fondée en 1996 à Saint-Maurice, en Suisse, par Nicolas Buttet. Elle a fait l'objet d'une visite canonique en 2021 qui a révélé des dérives sectaires et a abouti à la mise à l'écart de son fondateur.
Fraternité Eucharistein | ||
Repères historiques | ||
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Fondation | 1996 | |
Fondateur(s) | Nicolas Buttet | |
Lieu de fondation | Saint-Maurice (Valais) (Suisse) | |
Fiche d'identité | ||
Église | Catholique | |
Courant religieux | Renouveau charismatique | |
Type | Association publique de fidèles.
3 mai 2008: Reconnaissance diocésaine par Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon |
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Dirigeant | Cyrille Jacquot depuis 2020 | |
Membres | 60 consacrés, 38 ayant prononcés leurs vœux définitifs | |
Localisation | France et Suisse | |
Site internet | http://www.eucharistein.org | |
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Destiné à une carrière d’homme politique et d’avocat en Suisse[1], Nicolas Buttet est élu député du PDC à 23 ans. Il part travailler quelques années au Vatican puis devient en 1992 ermite dans le canton du Valais[2]. La communauté est fondée en 1996 à Epinassey en Suisse[3]. Son nom, Eucharistein provient du grec « rendre grâce » : l'adoration eucharistique y tient une place importante[4]. En 2002, la communauté est accueillie dans le diocèse de Fréjus-Toulon au Château-Rima à La Martre dans le Var. Sans être passé par aucun séminaire, Nicolas Buttet est ordonné prêtre en 2003 par Dominique Rey, faute de pouvoir l'être dans son pays d'origine[5].
Se réclamant de l'esprit franciscain de pauvreté, la communauté vit de dons et accueille notamment des personnes marginales « blessées par la vie » : toxicomanes, anciens détenus, personnes dépressives[5],[6]. Nicolas Buttet fréquente les milieux d'affaires, notamment les familles Mulliez et Bettencourt à la recherche de soutiens financiers pour son œuvre. Près d'un million d'euros auraient été versés par la Fondation Bettencourt-Schueller. Les familles Leclerc et Michelin figurent aussi parmi les donateurs[7]. Le « train de vie fastueux » de Nicolas Buttet contraste avec l'idéal de pauvreté affiché par sa communauté et vécu par ses membres, dont le fondateur se tient à l'écart[5].
La fraternité Eucharistein est reconnue en 2008 par Dominique Rey comme association publique de fidèles en vue de devenir une « famille ecclésiale diocésaine de vie consacrée »[3]. Elle s'agrandit : deux prêtres sont ordonnés le 29 mai 2011, à Orsières[8]. Deux autres le 16 juin 2018 à Saint-Maurice : Didier Berthod, ancien athlète[N 1], et Johannes de Habsbourg-Lorraine (arrière-petit-fils du dernier empereur d'Autriche Charles Ier)[12]. Le frère et la sœur de Johannes de Habsbourg font aussi partie de la communauté[13]. Seize frères et sœurs de la fraternité prononcent leurs vœux définitifs.
En octobre 2013 est publié « l'Appel de Lourdes » dans lequel une quarantaine de victimes d'abus sexuels et spirituels dans l'Église catholique mettent en cause quatorze « communautés nouvelles »[14] parmi lesquelles figure Eucharistein[15].
Des dérives sectaires au sein de la Fraternité Eucharistein se font jour : les recours abusifs à l'exorcisme, le rapport ambigu à la médecine et le caractère manipulateur de Nicolas Buttet souligné par d'anciens membres dont plusieurs se sont confiés au père Dominique Auzenet, exorciste dans le diocèse du Mans et connaisseur des dérives sectaires dans l'Église, qui écrit une synthèse[16] à partir de leurs témoignages en 2016[7].
Malgré les dérives, il faut attendre la même année pour qu'ait lieu une première enquête canonique[5] dont le rapport pointe « le manque de regard critique sur le fonctionnement de la communauté » par ses membres[17].
Nicolas Buttet part de la communauté et est remplacé par Cyrille Jacquot élu modérateur de la fraternité en septembre 2020[3]. À cette époque certains membres d'Eucharistein sont épuisés et en grande souffrance psychologique : « sur la quarantaine de membres de la communauté, huit frères et sœurs en situation de burnout, ou en dépression, sont en convalescence à l’extérieur de la communauté. Trois ou quatre sont en questionnement sur la suite de leur engagement »[17].
Une visite canonique est menée début 2021. Son rapport dénonce en juin 2022 à propos de la Fraternité Eucharistein « un système pyramidal, abusif, infantilisant et qui a annulé les personnes dans les diverses dimensions de leur être, en particulier leur psychologie ». Les rapporteurs soulignent la responsabilité du fondateur Nicolas Buttet et déplorent l'« absence de suivi plus fréquent et plus lucide de la part de l’évêché ». Un prêtre appartenant au Tiers-ordre d’Eucharistein « aurait pratiqué des pseudo-exorcismes assortis d’actes sexuels »[17],[18]. À la suite de ce rapport, la communauté annonce de « gros travaux de restructuration »[19]. Pour cela, deux conseillers du Conseil de la fraternité sont nommés : Benoît-Dominique de La Soujeole, o.p., et Marie Carmen Avila, r.c, afin de suivre la communauté durant un an[17].
En janvier 2023, une enquête du journal 24 Heures révèle que Nicolas Buttet « n’a plus le droit de dire la messe, de pratiquer la confession ni même de se rendre dans la fraternité »[20]. Les vœux définitifs de deux sœurs et un frère, prévus le , sont reportés sine die par Dominique Rey qui se voit reprocher « une surveillance défaillante » d'Eucharistein[21],[22].
En janvier 2024, Nicolas Buttet est relevé de ses vœux religieux à sa demande par François Touvet, évêque coadjuteur du diocèse de Fréjus-Toulon dont dépend la communauté. Bien qu'il ait quitté la fraternité, il reste cependant incardiné comme prêtre dans le diocèse de Fréjus-Toulon[23]. Les responsables d'Eucharistein affirment vouloir « changer la culture communautaire » avec pour but d’obtenir le statut de famille ecclésiale de vie consacrée[24].
En 2020, la fraternité Eucharistein est composée de 3 maisons[25] :
La vie religieuse de la fraternité est toute centrée sur le Christ-Eucharistie[27].
La Fraternité s’inspire de :
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