La parodie peut être une forme d'humour qui utilise le cadre, les personnages, le style et le fonctionnement d'une œuvre ou d'une institution pour s'en moquer[1]. Mais le mot n'a pas toujours eu ce sens. En musique par exemple, il s'agit simplement de réemploi: on adapte alors un nouveau texte sur une musique existante ou bien on adapte une musique préexistante pour la replacer dans un nouveau contexte. Généralement, la caricature en est complètement absente.
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Cet article est une ébauche concernant la littérature.
Dans les parodies établies sur l'idée de caricature, elle se fonde entre autres sur l'inversion et l'exagération des caractéristiques appartenant au sujet parodié.
Selon Dominique Maingueneau[2], la parodie constitue une «stratégie de réinvestissement d'un texte ou d'un genre de discours dans d'autres»: il s'agit d'une stratégie de «subversion», visant à disqualifier l'auteur du texte ou du genre source, tandis que la stratégie opposée (la «captation», imitation positive) permet de «transférer sur le discours réinvestisseur l'autorité attachée au genre source».
Une parodie peut viser un genre en général, ou une œuvre en particulier. Dans le second cas, le nom est souvent une référence explicite à l'œuvre parodiée, par exemple Barry Trotter.
Une autre distinction est celle du message envers l'œuvre parodiée. Une parodie peut être destinée à ceux qui aiment l'œuvre d'origine, ou au contraire la critiquer, et viser le public qui ne l'aime pas.
On parle d'auto-parodie quand les auteurs de la parodie sont ceux de l'œuvre parodiée. Les producteurs de Heroes avaient diffusé sur internet la parodie Zeroes pour faire la promotion de la série[3].
En France, toute exploitation d’œuvres sans l’autorisation de son auteur constitue un acte de contrefaçon. Toutefois l’article L 122-5 du Code de la Propriété intellectuelle aménage certaines exceptions au droit d'auteur: il en est ainsi notamment de la parodie, le pastiche et la caricature, compte tenu des lois du genre[4].
C'est une exception par rapport au droit général[5], qui donne une telle propriété sur les œuvres qu'il est interdit d'écrire une suite à l'œuvre de quelqu'un d'autre.
En principe, une parodie doit se démarquer par son aspect comique ou sa raillerie. La parodie peut même constituer une critique de certains aspects de l'œuvre d'origine. Au contraire une parodie impossible à distinguer de l'œuvre d'origine constituerait une atteinte aux droits d'auteur.
L'existence d'une auto-parodie n'interdit pas la production de parodies par des tiers.
Toutefois certaines limites existent: une parodie peut porter un message politique, mais dans le cas de certains messages particulièrement controversés, les auteurs d'origine peuvent protester contre l'association de leur œuvre avec ces idées (par exemple si le message est considéré comme xénophobe par l'auteur ou ses ayants droit)[6].
De même la justice française a condamné une parodie de L'Aigle noir car la critique ne portait pas sur la chanson elle-même, mais sur les origines de la chanteuse[7].
À la télévision
Les Guignols de l'info, parodie de l'information et parodies en général sur des carricatures.
Groland parodie tant un journal télévisé avec des reportages «sur le terrain» que la France avec la «Présipauté de Groland». Il existe une parodie de vignette automobile sur laquelle figurent les lettres GRD et une amphore romaine, en référence à cette émission. Cette vignette non officielle est tolérée en France[réf.nécessaire].
Les Inconnus, parodies diverses, surtout d'émissions de télévision (dessins animés, clips, documentaires, émissions sportives, séries, publicités, etc.).
Les Nuls ont notamment parodié des publicités, les feuilletons et film de science-fiction comme Star Trek avec la série Objectif Nul, et à l'instar des Inconnus, des émissions, clips, etc.
Téléchat, émission pour enfants qui parodiait journal télévisé et pubs.
Léguman, série diffusée dans cette même émission, qui parodiait les sentai.
Flesh Gordon Parodie "pornographique" et très potache de la série cinématographique Flash Gordon des années 30, également déclinée en film et en bandes dessinées.
Au départ, pendant comique de la tragédie, ensuite, ouvrage qui ridiculise un modèle sérieux connu, un courant littéraire déterminé ou une certaine manière d’écrire, en accentuant leurs caractéristiques thématiques ou formelles. Il peut avoir des visées comiques, mais la plupart du temps, il se charge d’une dimension polémique parce qu’il marque une rupture avec des ouvrages et des courants qui sont ressentis comme dépassés.
Exemple: Le Don Quichotte parodie les romans de la chevalerie, et les Gargantua et Pantagruel de Rabelais, le scolastique.
La Cena Cypriani (vers 250) ou Cène de Cyprien, (IVeouVesiècle) est une parodie de la Bible; elle a été étudiée par Mikhaïl Bakhtine dans L'Œuvre de Rabelais (1982), et par Georges Minois dans Histoire du rire et de la dérision (2000)[8].
Le Roland Barthes sans peine de Burnier-Rambaud, parodiait sous forme de manuel paru chez Balland (1978), le style de Roland Barthes; voir aussi Virginie Q de Patrick Rambaud, paru en 1986 (Balland) sur Marguerite Duras.
Ultra Vomit est un groupe de métal parodiant certains tubes, chansons et artistes dans une version souvent très brutale contrastant avec l'humour des paroles.
Le festival Roblès, duo composé de Pascal Gigot et Bruno Roblès, a parodié de nombreuses chansons et publicités dans son émission matinale sur NRJ, au début des années 1990.
L'animateur de radio Sébastien Cauet a réalisé quelques parodies de chansons (dont Zidane il va marquer et Zidane il a frappé, après la finale de la Coupe du Monde 2006)
Le groupe de grindcoreAnal Cunt a parodié certaines chansons à plusieurs reprises, dans un but tout à fait dérisoire, comme Down de 311, renommée 311 Sucks, ou encore We Just Disagree de Dave Mason.
Le phénomène internet du lip dub désigne une vidéo réalisée en plan-séquence et en playback par des particuliers et vise à parodier une chanson souvent très connue.
Dominique Maingueneau, L'Analyse du discours. Introduction aux lectures de l'archive, Paris, Hachette, 1991. Mentionné dans le Dictionnaire d'analyse du discours, dir. P. Charaudeau & D. Maingueneau, Seuil, 2002.