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artiste belge De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Edmond Dubrunfaut, né le à Denain (France) et mort le à Furnes (Belgique)[1], est un peintre et un créateur de tapisserie belge. De beaux exemples de ses œuvres se trouvent au musée de la tapisserie de Tournai, aux musées royaux d'art et d'histoire à Bruxelles, à la station de métro "Louise" à Bruxelles, dans la salle du Conseil de l'Université de Louvain-la-Neuve, à la maison communale d'Etterbeek et d'Overijse (salle des mariages), dans les collections du Crecit à Tournai, mais également dans les collections du Ministère des affaires étrangères pour les ambassades de Belgique à l'étranger.
Edmond Jules Victor Dubrunfaut naît le 21 avril 1920 ; ses parents sont Jules Dubrunfaut (né à Calonne le – mort à Tournai le ) et Céline Gille (également née à Calonne, le – morte à Calonne ), mariés à Paris. Son père exerce la profession de piqueur de cimenteries et est, avec son oncle, très engagé dans le syndicalisme.
Alors qu'Edmond Dubrunfaut a deux ans, sa famille, à la recherche de travail, s’installe en Belgique, à Calonne, un village de carriers et de cimentiers du Tournaisis. Sa mère décède alors qu’il n’a que quatre ans. Sa tante Louisa (1878 – 12/01/1963) qu’il appelle Manza, l’une des sœurs de sa mère, prendra soin de son éducation et de celle de sa sœur.
En 1932, il fait son premier séjour à Paris chez sa tante Marie, autre sœur de sa mère, cuisinière de la famille Soffard, apparentée aux Rotschild.
À l’âge de 15 ans, Dubrunfaut, qui a bénéficié de l’appui de sa tante auprès de son père, entre à l'Académie des beaux-arts de Tournai où il suit le cours de peinture en bâtiment. Dubrunfaut abandonne rapidement cette section pour les cours de dessin de Jean Leroy (peintre) et de peinture de Léonce Pion.
En 1937, Dubrunfaut se rend à Paris où il visite l’Exposition universelle avec son professeur Jean Ler. La part de l’art monumental était extrêmement importante dans cette exposition, notamment par les interventions d’Albert Gleizes, Fernand Léger, Raoul Dufy et Robert Delaunay. Il y découvre le travail de nombreux artistes (Raoul Dufy, Fernand Léger, Le Corbusier, Guernica de Pablo Picasso, les tapisseries de Strebelle, de Wynants, de Jespers et les céramiques de Charles Counhaye) qui le persuade que l’art monumental et la tapisserie ont un avenir. Il rencontre Ravel et Kees Van Dongen grâce à Madame Soffard.
En 1938, il obtient son diplôme du 4e degré à l’Ecole communale de Tournai. L’année suivante, le 22 avril 1939, il commence son service militaire comme simple soldat sous le matricule 127.89282 au 3e Régiment des chasseurs à pied. Il accepte d’emblée un service prolongé de dix-huit mois dont le terme est prévu le 30 mai 1940. Il est ensuite arrêté par les Allemands et acheminé sur Roulers, puis sur la gare de Courtrai d’où il s’enfuit avant d’être repris et emmené en camion à Renaix. Enfermé dans une usine textile, il s’échappe pour rejoindre Calonne, à pied, où il arrive au début du mois de juin 1940 et trouve la maison familiale en partie détruite et tous les papiers brûlés.
Entre 1940 et 1943, il suit le cours de peinture monumentale de Charles Counaye à l'École nationale supérieure d'architecture et des arts décoratifs de la Cambre. En octobre 1943, il présente Le pain et le vin à l’Exposition nationale de Tapisseries au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. De 1941 à 1947, son premier atelier bruxellois est situé rue des Liégeois à Ixelles.
De 1943 à 1945, il participe à des campagnes photographiques du Service de la Documentation belge, sous la direction de Paul Coremans (1908-1965). Pendant cette période, il dessine les 50 Témoignages puis Les résistants, Les carriers et Les cimentiers. Sensibilisé à la tapisserie depuis l’enfance, il fonde à Tournai un atelier de tissage, à la fin de l’année 1942, l’atelier Leroy. À la Libération, en 1945, il crée un deuxième atelier, l’atelier Taquet. Trois ans plus tard, il publie Le manifeste pour l’art mural et devient membre de la Jeune peinture belge.
Le 23 juillet 1945, il épouse Irène Van Elslande (1922-2007), rencontrée à La Cambre où elle était étudiante dans l’atelier de reliure et dont il aura deux enfants Paul (1959) et Carine (1963). Il rédige le Manifeste pour l’art mural, suivi de Pour la rénovation de la tapisserie de haute et basse lisse en Belgique.
Jean Lurçat (1892-1966) visite son atelier en 1946, venu à Bruxelles à l’occasion de l’exposition La tapisserie française du Moyen Âge à nos jours. Admis à la Jeune Peinture belge le 28 février, il présentera des cartons de tapisserie dans les expositions du groupe.
Peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il fonde avec Louis Deltour et Somville le Centre de la rénovation de la tapisserie de Tournai. En 1947 est publié Le manifeste de forces murales qui marque la naissance du groupe. Il installe son atelier au 16 avenue des Mésanges à Auderghem, rencontre Paul-Henri Spaak (1899-1972) et remplit une commande de 300 m² de tapisseries destinées aux ambassades belges. Au mois de novembre, création du groupe Forces murales et rédaction du Manifeste de Forces murales avec la collaboration de Léon-Louis Sosset, secrétaire du Centre de Rénovation de la Tapisserie de Tournai. De 1947 à 1978, il enseigne l’art monumental à l'Académie des beaux-arts de Mons.
En 1949, il réalise des fresques pour le Palais de Justice de Bruxelles sur le thème de la Vie des Pêcheurs, il s’installe à Tervuren au 11 Kasteelstraat (à l’époque, rue du Château).
De 1953 à 1959, Forces murales se réduit à Dubrunfaut et Somville. Dubrunfaut dessine des cartons de tapisserie pour le Gouvernement provincial du Brabant à Bruxelles et réalise Hommage aux constructeurs et Hommage aux visiteurs, peintures murales au polyester sur aluminium pour l’Exposition Universelle de Bruxelles en 1958 (160 m²).
Il entame en 1955 la série Les temps de l’homme avec Le retour, premier carton d’une série de 60 tapisseries.
Il participe à la création des groupes Art et Réalité (1954, avec Raymond Coumans, Serge Creuz, Robert Delnest, Rik Slabbinck, Roger Somville, Louis Tournay et Paul Van Thienen) et Cuesmes 68 (1968, avec Agnès Arnould, Jean-Claude Faidherbe, Paule Herla, André Houfflin, Jacqueline Moulin, Alain Rousseau, Charly Vienne, Dany Vienne).
En 1978, il est initié au grade d’Apprenti dans la Loge Action et Solidarité n° 3 à Bruxelles le 8 février. Il passe ensuite au grade de Compagnon le 2 mai 1979, puis au grade de Maître le 19 novembre 1980.
En 1979, il participe à la création de la Fondation de la tapisserie, des arts du tissu et des arts muraux de Tournai. À partir des années 80, il travaille quasiment exclusivement en solitaire. En 1981, il fait partie des membres fondateurs du Domaine de la Lice.
En 2003, Dubrunfaut et Somville décident de confier une partie des créations de Forces Murales à l’Institut d’Histoire Ouvrière, Économique et Sociale de Seraing (IHOES)[2].
Irène Dubrunfaut décède le 21 mars 2007 ; Edmond lui survit de quelques mois et meurt à son tour le 13 juillet, à Furnes.
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