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L’Académie des beaux-arts de Tournai, créée en 1756, marquera de son empreinte les arts et l’architecture de la ville de Tournai et de ses environs. Ses élèves développeront leur art dans toute l’Europe, plus particulièrement en Belgique et en France.
Au XVIIIe siècle, la création d’académies se développe en Europe. Ainsi sur le territoire de l’actuelle Belgique, la création de l'académie de Tournai suit celle d'Anvers (1663), de Bruxelles (1711) et de Gand (1751).
À l’origine, la création de cette académie correspond avant tout à un besoin économique, celui de faciliter et d’améliorer la qualité du travail des manufactures de porcelaine de la ville, notamment celle de la plus célèbre d’entre elles, la manufacture Péterinck créée en 1751 (François Joseph Peterinck). Les textes fondateurs de « l’académie de dessin » datent en effet des 14 et . Antoine Gilis (1702-1781), sculpteur de Valenciennes, qui en sera l’initiateur et le premier directeur rappelle dans son courrier du aux « Magistrats Tournay » que ceux-ci cherchent « un homme capable de former une académie et donner la leçon de dessein pour y perfectionner les arts, les métiers et manufactures, donner une émulation aux jeunes gens de cette ville et former des élèves pour la manufacture de porcelaines... »
Les premiers locaux seront sis à la Grand Garde, sur la Grand Place de l’antique cité, juste à côté de la Halle aux draps. L’ouverture officielle a lieu le .
Elle occupera ensuite divers locaux dont des musées (1864), puis celui de la rue du Château près de l’ancien couvent des Célestines (1867), avant de s’installer définitivement dans les locaux désaffectés de l’Hôpital Notre-Dame dans la rue éponyme (1895). Elle ne quittera plus ce bâtiment, érigé en 1758, sauf pendant la Grande Guerre après son expulsion en par les troupes allemandes.
Son évolution suit les mœurs et l’histoire de la Belgique.
À la création par les Gillis[1]. « Les dits Gillis …formeront à leurs frais une académie où tous les jours de la semaine, les dimanches et fêtes exceptées, ils donneront gratis la leçon de dessiner du modelage. » L'académie est composée de deux classes, une pour les commerçants (les professionnels) et l'autre pour ceux en état de dessiner d'après la bosse (= la ronde bosse : ouvrage de sculpture en plein relief). Il est prévu ultérieurement une troisième classe pour dessiner et modeler d'après nature.
Sous l'Empire français, à l'initiative du maire De Rasse et du directeur Piat Sauvage, l'académie rouvre le . On y enseigne aussi la sculpture et l'architecture. En outre, est prévu également l'enseignement des cartes géographiques et de l’arpentage.
Sous Corneille Ceil, s’ajoutent les cours d'anatomie artistique et de dessin linéaire.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, Léonce Legendre étant le directeur, on enseigne désormais les matières suivantes :
Les cours ont lieu le soir, sauf pour la peinture.
Au début du siècle sous Louis Pion. les programmes sont réorganisés et l'enseignement prend un caractère plus professionnel avec :
En 1923, suivant en cela l'évolution des mœurs, les cours deviennent accessibles aux jeunes filles.
En 1929, le nouveau directeur Léonce Pion crée un cours d'initiation à la technique de la tapisserie. On note aussi un cours de peinture en bâtiment, l'imitation des bois et marbres, des cours de lettres, un cours de peinture sur céramique, un cours de publicité, de gravure, de taille de la pierre et du bois. Un cours d'histoire des arts régionaux est même mis en place. S'y ajoutent les cours d'architecture de jour, et d'initiation esthétique.
À la fin du siècle, l'académie fait partie du second degré d'enseignements artistique supérieur. Désormais l'enseignement supérieur porte :
Aujourd’hui, l’Académie des beaux-arts de Tournai (AC’T) est une école supérieure des arts (ESA) de type long qui s’inscrit dans le cadre de l’harmonisation européenne de l’enseignement supérieur. Elle adopte ainsi le système des ECTS (système européen de transfert de crédits) qui permet à tout étudiant de poursuivre une partie de ses études dans un autre pays de la Communauté européenne.
Établissement communal, subventionné par la Communauté française de Belgique, elle offre 9 options :
L’histoire de l’Académie des beaux-arts sera avant tout marquée par la personnalité de ses nombreux directeurs et élèves.
Les cours sont délaissés compte tenu des troubles révolutionnaires.
Réouverture le 1er janvier.
L’indépendance de la Belgique en 1830 influence fortement l’enseignement.
L’Académie part rue du Château.
Transfert de l’Académie rue de l’Hôpital Notre Dame (1895).
Éléments d’information sur quelques élèves connus de l’Académie ainsi que quelques-unes de leurs réalisations. Certains d’entre eux sont également professeurs ou directeurs de la dite académie.
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