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Cet article aborde différents aspects de la culture du Vanuatu.
Cet archipel de 83 îles majeures, riche de plus de 100 langues distinctes, est profondément marqué par une diversité culturelle extrême, et peu de vérités générales peuvent donc s'appliquer à l'échelle du pays entier. Cette diversité est résumée ainsi par l'anthropologue Tom Harrisson :
« Dans nos îles, il n'existe pas d'unité culturelle ou linguistique, contrairement aux autres îles situées plus à l'est dans l'océan Pacifique. [...] On trouve une demi-douzaine de manières d'enterrer les morts, des maisons rondes, hautes, longues, ou édifiées sur des pierres. Là les femmes sont nues, ailleurs elles portent de volumineuses jupes de fibre d'hibiscus, ou d'étroites nattes rouges ou encore de grandes nattes blanches. Des tribus distantes de quelques miles ne comprennent pas la langue de leurs voisins. Et pourtant, les échanges matériels et idéologiques sont continuels, les racines solides de la tradition créant sans cesse de nouvelles ramifications. Les peuples vont d'île en île, faisant circuler les idées neuves. »
— Tom Harrisson, Savage civilization, 1937.
Le Vanuatu présente 138 langues autochtones distinctes. Rapporté à sa population, ce chiffre donne à ce pays la plus grande densité linguistique au monde[1].
Ces 138 langues autochtones appartiennent toutes à la famille des langues océaniennes. Il faut y ajouter la langue nationale du pays, le bichelamar ou bislama, un pidgin-créole à base lexicale anglaise. La scolarisation emploie les deux langues de colonisation, encore officielles aujourd'hui : l'anglais, et le français.
Le mot bichelamar kastom renvoie à tout ce qui est coutumier, de tradition principalement mélanésienne.
« Loin de représenter une culture passéiste, la coutume permet d'affirmer la force de l'identité mélanésienne dans un monde en évolution ; mais la notion de coutume demeure suffisamment vague pour être consensuelle, c'est un symbole plus qu'une définition car sa signification est aussi variable que la diversité culturelle des îles de l'archipel. » (Atlas:225)
La coutume s'appuie, ou s'appuyait, sur une organisation géographique :
Cette structuration perdure sous la modernité.
Certains villages-tribus, plus respectueux des traditions, limitent l'accès aux lieux, aux personnes, aux objets. Certains villages-tribus proposent comme attraction touristique des spectacles de kastom, revendiquant les pratiques, techniques, récits, valeurs de leurs ancêtres : feu, cuisine (raper, écorcer, laver, émincer, cuire...), tressage, musique, danse, dessin sur sable, chasse...
L'alimentation traditionnelle s'effectue en cuisson à l'étouffée, mais on utilise aussi le rôti et le bouilli.
Les plats les plus réputés sont des plats complets, à base de tubercules (igname, taro, macabo, manioc) ou de fruits amylacés (banane, fruit à pain), pelés et rapés, de légumes (choux des îles, façon épinards), avec ou sans poisson ou viande (poulet, porc, roussette), avec lait de coco, cuits dans des feuilles d'héliconia en four à pierres chaudes dans le sol : four, laplap.
La consommation de fruits locaux est importante : noix de coco, orange, mandarine, grenadille (fruit de la passion, maracuja, pomme-liane), mangue, corossol, banane...
« La production artistique à finalité rituelle n'est pas libre, seuls quelques initiés disposent du droit de sculpter, tresser ou créer certains motifs. » (Atlas:226)
La plupart des pratiques et techniques traditionnelles ont été éradiquées. Certaines ont été réinventées.
Annie Walter (ORSTOM) a établi une méthodologie d'étude de la vannerie (au Vanuatu)[7].
Les nattes et autres artefacts en fibre végétale sont teints à l'aide de diverses techniques, à l'aide de pigments d'origine généralement végétale. Dans l'île de Santo, on teint en jaune les jupes de fibres en utilisant l'atabrine,[réf. nécessaire] un médicament antipaludéen utilisé par l'armée américaine durant la bataille de la mer de Corail (1942).
Depuis l'indépendance, divers organismes ont visé à regrouper, valoriser, promouvoir les nombreux artistes indépendants :
Parmi les artistes indépendants reconnus :
La musique du Vanuatu prend de nombreuses formes différentes dans l'archipel.
Chants et danses traditionnels sont bien vivants, surtout en zone rurale. Ces arts musicaux présentent une grande diversité d'instruments et de styles[11].
Les instruments emblématiques du Vanuatu sont les tambours à fente, verticaux (dressés, plantés) ou horizontaux (couchés); les flûtes de bambou; les grelots ou sonnailles en coque de Pangium edule; les conques[11].
En milieu urbain, ces arts traditionnels sont parfois repris sous forme de spectacles contemporains, mêlant théâtre, chants, danses, costumes.
Une forme de spectacle sonore, réalisé par des femmes, a été (ré)inventé, sous le nom de water music[12],[13]. Il trouve son origine dans les îles Banks, en particulier les îles de Gaua et Merelava[12].
Par ailleurs, depuis l'indépendance, se produisent de nombreux artistes contemporains de musique, de tous les styles: string band, reggae, pop, etc.
Le programme Patrimoine mondial (UNESCO, 1971) a inscrit :
Le programme Patrimoine culturel immatériel (UNESCO, 2003) a inscrit :
Le programme Mémoire du monde (UNESCO, 1992) a inscrit dans son registre international Mémoire du monde :
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