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comté des Pyrénées orientales au Moyen Âge De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le comté de Roussillon est une ancienne principauté féodale située dans les Pyrénées orientales.
760–1172
Statut | Comté |
---|---|
Capitale | Perpignan |
Langue(s) | catalan |
Religion | Catholicisme romain |
760 | Établissement. |
---|---|
1172 | Annexion par la principauté de Catalogne. |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
Le nom du Roussillon viendrait de Château-Roussillon, site romain.
Le comté de Roussillon (en catalan comtat de Rosselló) serait apparu à l'époque wisigothique (Ve-VIIIe siècles) comme une subdivision administrative du royaume wisigoth. Ses limites correspondaient à la civitas Ruscinonensis antique (d'où il tient son nom), c’est-à-dire l'actuel département des Pyrénées-Orientales sans la Cerdagne ni le Capcir. Disparu à l'époque de l'invasion arabe en 721, le comté fut reconstitué au moment de la reconquête carolingienne, et fut intégré à la Marche d'Espagne, puis au marquisat de Gothie. Pour repeupler le Roussillon après la prise de Narbonne en 759 et la conquête de la Septimanie, les Carolingiens ont utilisé le système de l'aprision en faveur des réfugiés wisigoths espagnols. Le Roussillon est alors aux mains de comtes nommés ou reconnus par la monarchie franque, impériale (800-840) puis royale après le traité de Verdun (843) qui a attribué le Roussillon à Charles le Chauve. Mais cette tutelle se fait moins forte au cours du IXe siècle. Pour amener les comtes à participer à l'ost devant secourir le pape Jean VIII attaqué par les Sarrasins, Charles le Chauve a promulgué, entre le 14 et le , le Capitulaire de Quierzy qui permet la transmission de la charge de comte à leur fils aîné et qui a été l'un des fondements juridiques de la future féodalité[1]. Après la fin de la dynastie carolingienne, le comté est considéré comme un bien patrimonial qui passe au tout début du Xe siècle aux mains de la dynastie d'Empuries ou Ampurias. À ce moment, son territoire se réduit à la partie orientale de l'actuel département des Pyrénées-Orientales. La capitale de ce comté est d'abord Château-Roussillon, puis la ville de Perpignan. Le comté reste dans les mains de cette dynastie jusqu'en 1172, à la mort du comte Girard/Guisnard II de Roussillon, qui lègue son comté à son parent et suzerain le roi Alphonse II d'Aragon.
En 1204, le comté est donné en douaire à Marie de Montpellier par son mari le roi Pierre II d'Aragon. Toutefois, des dissensions s'élèvent vite entre les époux et, dès 1209, l'infant Sanche, oncle du roi Pierre, reçoit des droits sur le comté. En 1212, le fils de Sanche, Nuno Sanche, reçoit la seigneurie des comtés de Roussillon et de Cerdagne.
Le comté, autrefois territoire du marquisat de Gothie, n'est plus que sous la dépendance nominale du roi des Francs dont l'autorité est limitée jusqu'au XIIe siècle. Lors de la croisade des Albigeois, le roi d'Aragon Pierre II est vaincu et tué à la bataille de Muret en 1213. Cette défaite sera entérinée par le traité de Corbeil (1258) où le roi d'Aragon renonce à ses terres et son influence sur le Languedoc au profit du roi de France (mis à part Montpellier). Dans ce même traité, la France renonce au Roussillon.
À la mort de Nuno Sanche en 1241, les deux comtés passent par héritage à son petit cousin, le roi d'Aragon et comte de Barcelone Jacques Ier le Conquérant.
En 1262, le roi Jacques Ier le Conquérant organise le partage successoral de ses possessions entre ses fils : le Roussillon, comme la Cerdagne sont destinés à son second fils, Jacques II de Majorque. À la mort du Conquérant en 1276, le Roussillon entre effectivement dans le royaume de Majorque. Mais en 1349, le roi Pierre IV d'Aragon annexe les territoires de son cousin Jacques III de Majorque, réintégrant le Roussillon dans la couronne d'Aragon.
Une querelle opposait le roi Jean II d'Aragon à son fils, Charles, prince de Viane, concernant la succession du royaume de Navarre après la mort de Blanche Ire de Navarre, en 1441. Charles de Viane aurait dû devenir roi de Navarre, mais son père qui était roi consort de Navarre, l'a évincé. Charles de Viane est soutenu par les Catalans. Jean II d'Aragon avait signé un pacte d'assistance avec Charles VII en 1457. Le dauphin, futur Louis XI soutient Charles de Viane, mais après la mort de Charles VII, le , Charles de Viane meurt le avant que Louis XI ait signé avec lui un traité d'alliance[2]. Louis XI a alors envoyé deux hommes de confiance en Catalogne pour discuter d'une offre de soutien avec la Généralité de Catalogne[3]. Cette dernière déclina l'offre. Louis XI s'est alors retourné vers Jean II d'Aragon qui a accepté son soutien pour réduire le Principat bien qu'il ne se fasse aucune illusion sur la politique de son allié, mais il avait besoin de son appui pour faire face à une guerre civile menée par les Catalans. Par l'entremise de Gaston IV, comte de Foix, Louis XI et Jean II d'Aragon signent le traité de confédération d'Olite le [4],[5] par lequel Louis XI reconnaissait les droits de Jean II d'Aragon, de Gaston V de Foix, fils d'Éléonore de Navarre, marié à Madeleine de France, sœur de Louis XI dans la succession de Navarre. Ils se rencontrent le à Sauveterre et concluent un accord d'assistance mutuelle. Louis XI promet des troupes dont 700 lances pour un coût estimé à 200 000 écus payable par Jean II d'Aragon en deux annuités après la prise de Barcelonne. Le roi d'Aragon pouvait ensuite garder 400 lances dans ses royaumes d'Aragon et de Valence mais devrait payer 300 000 écus en trois annuités égales. Les revenus des comtés de Roussillon et de Cerdagne devaient servir d'hypothèque. Le traité de Bayonne signé le sanctionne l'accord de Sauveterre en aggravant les termes. Les écus sont devenus les vieux écus de France en or pur, le premier paiement doit être fait trois mois plus tard, les châtelains de Perpignan et Collioure sont déliés de leur serment d'hommage au roi d'Aragon mais doivent garder les places pour le roi de France, puis, après la prise de Barcelone, le roi Jean II doit remettre à Louis XI les comtés de Roussillon et de Cerdagne avec tous ses droits, revenus, relever ses officiers, vassaux, sujets de leurs engagements jusqu'au remboursement complet des sommes dues. Cette clause restait valable même si Barcelone faisait sa soumission au roi d'Aragon avant l'intervention française. Ce traité est ratifié par le roi Jean II le sous réserve de ramener le premier terme à six mois. Louis XI signe le traité amendé le à Chinon. Gaston IV, comte de Foix, leva sa propre armée et rejoignit l'armée du roi à Narbonne. Louis XI avait envoyé 700 lances, soit 40% de son ordonnance, et 4 000 francs-archers et de l'artillerie. L'armée du comte de Foix franchit les Pyrénées le . Le soulèvement du Roussillon qui menaçait les arrières de l'armée royale a amené le roi à conquérir le pays. Pour ce faire, le roi a décidé la constitution d'une seconde armée de 600 lances commandée par Jacques d'Armagnac. Perpignan capitule le . Le , Louis XI informe une ambassade de Perpignan qu'il a l'intention de réunir au royaume de France les comtés de Roussillon et de Cerdagne par son droit de conquête contre des sujets révoltés[6]. Le reste du Roussillon et de la Cerdagne sont conquis les mois suivants. Le , un député de Puigcerda prête serment à Louis XI. Cette conquête des comtés de Roussillon et de Cerdagne a dû être en partie financée par des prêts[7]. Jean de Foix, captal de Buch et comte de Candale, est nommé « lieutenant pour le roi » pour les deux comtés[8]. En 1469, Louis XI change d'alliance et soutient René d'Anjou appelé par les Catalans qui l'ont désigné roi d'Aragon et son fils, Jean II de Lorraine, duc de Calabre, qui fait son entrée dans Gérone le avec Dunois, lieutenant du roi de France, Louis XI, mais le duc de Calabre meurt subitement en 1470. La position du roi Jean II s'est renforcée après le mariage d'Isabelle Ire de Castille et Ferdinand II d'Aragon qui prépare l'unité espagnole[9]. Mais la réunion de forces hostiles à Louis XI, comprenant le royaume d'Aragon, le royaume d'Angleterre, l'État bourguignon et la république de Venise, va l'amener à rappeler des troupes en France. Il doit s'opposer à la révolte de Jean V d'Armagnac allié aux Anglais.
Charles VIII ayant l'intention d'occuper le royaume de Naples veut entamer la conquête de Naples en rendant ces comtés par le traité de Narbonne ou Barcelone signé le par Charles VIII, avec Ferdinand II d'Aragon et Isabelle la Catholique contre leur promesse qu'ils ne forment pas d'alliance contre la France[10],[11]. Le roi de France n'a pas exigé le remboursement des sommes prêtées par Louis XI et le roi d'Aragon n'a pas tenu ses engagements de ne pas entrer en guerre contre le roi de France.
En 1641, la Catalogne, grande perdante de l'union des couronnes d'Aragon et de Castille, se soulève contre le gouvernement central. La generalitat de Catalogne fait appel à Louis XIII, qu'elle proclame « comte de Barcelone, de Roussillon et de Cerdagne ». L'habile Richelieu saisit alors cette occasion pour annexer le Roussillon et une partie de la Cerdagne. Le traité des Pyrénées de 1659 entérine cette conquête.
Pour la suite voir la liste des monarques d'Espagne
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