26 janvier: reddition de Hangzhou. Le général mongol Bayan entre dans la capitale Song. Une partie de la cour s'enfuit à Guangdong. Le jeune empereur et sa mère cependant y restent, abdiquent, remettent le grand sceau d'empire, et sont conduits à Pékin où Kubilai les fait honorer[1].
La chute de Hangzhou marque une étape capitale de l'histoire de la Chine, parce qu'elle entraîne la réunification de l'espace chinois, mais réunification sous domination étrangère et dans un ensemble beaucoup plus important: l'Empire mongol dont les limites allaient de la Corée à la Méditerranée (Petite Arménie), et de Canton au centre de l'actuelle Turquie en incluant l'Iran et l'Irak[2].
Au Japon, Ippen (1239-1289) prêche l’enseignement de l’école de l’ «Instant» (Ji shū). Il suffit d’appeler un instant Amida, au moment du grand passage, pour bénéficier de sa miséricorde[5].
Quatre papes ont régné cette année-là. On peut même en envisager un cinquième: le cardinal Guglielmo Visconti, mort le 6 septembre aurait selon certaines sources été élu pape la veille sous le nom de Grégoire XI, mais il n'est pas retenu par les listes de papes.
17 octobre: bulle du pape Jean XXI sanctionnant la fondation du collège de Miramar par Raymond Lulle (Ramon Llull) pour l'étude de l'arabe et la formation de missionnaires en pays musulmans[15].
Grousset, L'empire des Steppes: «L’impératrice régente, découragée, rendit la place (janvier-février 1276). [Le général] Bayan envoya le petit empereur à Khoubilaï qui devait le traiter avec humanité (25 février 1276).»
La société chinoise est tout entière bouleversée. La population est divisée officiellement en quatre ensembles. Les Mongols occupent la première place et sont privilégiés en toutes choses. Puis viennent les peuples non-Han d'Asie centrale, dont les Ouïgours, ayant certains avantages. Ensuite on trouve les Chinois du Nord qui dépendaient auparavant des Jin, enfin les Chinois du Sud qui dépendaient des Song. Ce classement vexatoire est omniprésent, que ce soit notamment dans l'administration, l'armée, dans le droit. De principe les Chinois n'ont désormais plus qu'une position subalterne, se voyant de plus interdire de porter des armes, d'étudier, se voyant appliquer un couvre-feu.
Joseph Epiphane Darras, Histoire générale de l'église depuis le commencement de l'ère chrétienne, vol.3, Librairie de Louis Vivès, (présentation en ligne)