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militaire et résistant français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
André Dewavrin, dit le colonel Passy, né le à Paris et mort le dans la même ville, est un officier français, chef du Bureau central de renseignements et d’action, les services secrets de la France libre, auprès du général de Gaulle, durant la Seconde guerre mondiale.
Directeur Service de documentation extérieure et de contre-espionnage | |
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Directeur Direction générale des Études et Recherches | |
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Directeur Bureau central de renseignements et d'action | |
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Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom de naissance |
André Lucien Charles Daniel Dewavrin |
Surnom |
Arquebuse |
Pseudonyme |
Passy |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Fratrie |
Hubert Dewavrin (d) |
Enfant |
Arme | |
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Grade militaire | |
Conflit | |
Distinctions |
Il est compagnon de la Libération.
André Dewavrin naît dans une famille d'industriels originaires du Nord, dont il est le dernier des six enfants. Son grand-père maternel, Omer Dewavrin, avait été deux fois élu maire de Calais. Il étudie à Paris, à l'école des Frères de la doctrine chrétienne, puis à l'école Bossuet, rue Guynemer, en classe de mathématiques supérieures au collège Stanislas et en classe de mathématiques spéciales au lycée Louis-le-Grand.
Reçu en 1932 à l'École normale supérieure et à l'École polytechnique[1],[2], il choisit Polytechnique, où il est classé 49e au concours d’entrée[2]. Puis, à sa sortie en 1934, il choisit de rester au service de l'État en intégrant le corps des officiers du génie[2],[1] : il passe alors deux ans dans l'École d'application du génie de Versailles.
Sorti 2e de l'École du génie en 1936 avec le grade de lieutenant, il est affecté au 4e régiment du génie à Grenoble comme officier en second de la compagnie d'électromécaniciens.
Capitaine en , il est nommé professeur adjoint de fortification à Saint-Cyr.
Après la déclaration de guerre en , il commande la 12e compagnie d'électromécaniciens à l'état-major général, à Meaux, puis entre à l'état-major du génie de la 9e armée, à Vervins.
En il participe à la campagne de Norvège. Sous les ordres du général Béthouart, il commande le génie du corps expéditionnaire français. Puis, avec le déclenchement de la bataille de France, il débarque à Brest le , avant de rembarquer aussitôt avec l'ensemble de la division pour l'Angleterre.
Le il rejoint le général de Gaulle à Saint Stephen's House, à Londres. De Gaulle le charge de la direction des 2e et 3e bureaux. Il sera pendant trois ans l'organisateur et le chef des services secrets de la France libre, rattaché à l'état-major des Forces françaises libres (FFL). Au fil du temps la désignation et les compétences de son service connaissent diverses évolutions. Une accusation par André Labarthe d'avoir fait partie de la Cagoule tourne rapidement court, mais le poursuit jusqu'à la fin de la guerre [3].
Son service change plusieurs fois de désignation : 2e bureau lors de la création le , Service de renseignements (SR) à partir du , Bureau central de renseignements et d’action militaire (BCRAM) à partir du , enfin Bureau central de renseignements et d'action (BCRA) à partir de l'été 1942.
Ses compétences, limitées initialement au renseignement, s'étendent progressivement à l’action militaire, au contre-espionnage, à l’évasion et aux affaires politiques.
En 1941 il commence à tisser des liens avec la Résistance intérieure française, grâce notamment à Pierre Brossolette et Jean Moulin.
Le un tribunal militaire de la France vichyste le condamne par contumace à la dégradation et à la confiscation de ses biens pour avoir, entre autres, conservé du service dans une armée étrangère. Le décret no 199 du le déchoira de sa nationalité française[4].
En 1943 il est envoyé en France dans le cadre de la mission Arquebuse-Brumaire. Parachuté en France avec Forest Yeo-Thomas « Shelley » (opération « Seahorse » du Special Operations Executive section RF) le , Passy (mission « Arquebuse ») retrouve son adjoint, Pierre Brossolette (mission « Brumaire »), qui est déjà en France depuis un mois. La réunion a lieu chez Claire Davinroy. Sa mission est d’enquêter sur la Résistance, ses capacités paramilitaires, ses projets politiques et sa position vis-à-vis du général de Gaulle, ainsi que sur l’état d’esprit des Français. Pour ce faire il doit prendre contact avec les principaux responsables des réseaux et mouvements de la zone nord et avec des responsables politiques.
Sa mission accomplie, il s'envole pour l'Angleterre dans la nuit du au à bord d'un Lysander avec Brossolette et Yeo-Thomas. Son très long rapport est déposé sur le bureau du général de Gaulle le jour même. En sept semaines la mission « Arquebuse-Brumaire » a mis en place les éléments essentiels de l'unification de la Résistance en France, en obtenant un accord sur la mise en place d'une organisation militaire qui réunisse tous les mouvements (préparant ainsi la future Armée secrète), en obtenant également la création du Comité de coordination des mouvements de Résistance de la zone nord, ainsi qu'un accord sur la création et la composition du Conseil national de la Résistance (CNR). Côté britannique, les rapports de Yeo-Thomas sur les forces résistantes et sur les sentiments gaullistes nourris par nombre de résistants et de Français confortent ceux qui s’opposent à ce que Churchill cède aux Américains en ne soutenant plus de Gaulle.
Les résultats obtenus par la collaboration avec les services anglais (Special Operations Executive - SOE section RF et le Secret Intelligence Service section R) confèrent au BCRA un rôle important lors du débarquement et sont un des plus grands atouts pour le général de Gaulle dans ses relations avec les Alliés[5].
Le il se rend à Alger pour prendre la direction technique de la Direction générale des services spéciaux (DGSS), résultat de la fusion du BCRA avec les services spéciaux du général Giraud, sous la direction de Jacques Soustelle.
En il devient chef d'état-major du général Kœnig, commandant des Forces françaises en Angleterre et des Forces françaises de l'intérieur. Le il est parachuté dans la région de Guingamp (à Kerien, entre Bourbriac et Saint-Nicolas-du-Pélem) pour apporter son aide à la résistance bretonne, à la tête de 2 500 membres des FFI et de soldats américains. Cette troupe participe à la libération de Paimpol, où elle fait 2 000 prisonniers.
En il retourne aux services secrets. Le général de Gaulle le charge de plusieurs missions en Amérique, en Inde, en Chine et en Indochine.
En il rentre en France et succède quelques mois plus tard à Jacques Soustelle à la tête des services secrets : la direction générale des études et recherches (DGER ex-DGSS), qui devient ensuite le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (SDECE).
Entouré de quelques vétérans du BCRA comme André Manuel et François Thierry-Mieg[6], Passy réorganise le service et démobilise 8 323 des 10 123 agents, dont un certain nombre de communistes.
Après la démission du général de Gaulle en janvier 1946, il devient suspect aux nouveaux dirigeants. Les communistes mènent une violente campagne de presse contre lui, l'accusant d'avoir détourné des fonds durant la guerre pour financer le mouvement gaulliste[7]. Il est arrêté dans la nuit du 6 au et fait quatre mois de prison préventive[8]. Il entame alors une grève de la faim avant d’être transporté au Val de Grâce en août 1946[8].
La presse se déchaîne contre le général de Gaulle et contre Dewavrin faisant de « l’affaire Passy » une affaire d’État. La presse communiste évoque le chiffre fabuleux d'« un milliard de francs ».
Sa demande pour que l'affaire soit portée devant la justice lui est refusée[7].
Pour le Time du 26 septembre 1946 « l’affaire Passy » prend des relents d’« affaire Dreyfus »[9]
Les poursuites judiciaires seront finalement abandonnées. Le général de Gaulle dira que Dewavrin « a été traité de façon infâme ».[réf. souhaitée]
Après le départ du pouvoir de Charles de Gaulle en 1946, il donne sa démission.
Il a épousé en premières noces Jeanne Gascheau, dont il divorce en . Il se remarie en mars de la même année avec Paquerette Guinoiseau, veuve de Jean Féline.
Ingénieur conseil à la Banque Worms en 1953, il est le dirigeant du groupe textile américain DHJ en Europe de 1963 à 1973, puis président-directeur général des Établissements Japy de 1967 à 1976.
En 1969 il joue son propre rôle dans le film L'Armée des ombres de Jean-Pierre Melville, donnant la réplique aux acteurs Lino Ventura et Paul Meurisse[10].
Lors de l'élection présidentielle de 1981 il appelle à voter pour François Mitterrand et défend les titres de Résistance du candidat du Parti socialiste pendant la Seconde Guerre mondiale.
Il est le père de Daniel Dewavrin, ancien président de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM).
Il est inhumé en 1998 dans l'ancien cimetière (division 3) de Neuilly-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine. Sa seconde épouse, née Guinoiseau, meurt en 1995.
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