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ancienne société sidérurgique et charbonnière de la région de Liège De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Société anonyme John Cockerill à Seraing est une ancienne société sidérurgique et charbonnière de la région de Liège ainsi nommée après la mort de son fondateur, John Cockerill, survenue en 1840. Résultat de fusions qui se sont faites dès le XIXe siècle, et la fusion définitive de Cockerill (1979) avec la société sidérurgique Hainaut-Sambre (1980), Cockerill-Sambre (1981) est l'un des fleurons de l'industrie belge, avant son déclin progressif.
Les sites de Cockerill-Sambre sont situés à Seraing, Flémalle, Cheratte et Herstal, sur les rives de la Meuse et dans la région de Charleroi - principalement à Charleroi, sur la Sambre.
Cockerill-Sambre a été rachetée par le groupe Usinor en 1998 (devenu groupe Arcelor en 2001, et groupe ArcelorMittal en 2006).
Victor Hugo qui a l'habitude des voyages qui le mènent à travers l'Europe, s'arrête ébahi aux portes de Liège, du côté de Seraing, aux alentours de 1842 : « Figure extraordinaire et effrayante que prend le paysage à la nuit tombée. — Ce que l’auteur voit eût semblé à Virgile le Tartare et à Dante l’Enfer. » :
« Cependant le soir vient, le vent tombe, les prés, les buissons et les arbres se taisent, on n’entend plus que le bruit de l’eau. L’intérieur des maisons s’éclaire vaguement ; les objets s’effacent comme dans une fumée ; les voyageurs bâillent à qui mieux mieux dans la voiture en disant : Nous serons à Liège dans une heure. C’est dans ce moment-là que le paysage prend tout à coup un aspect extraordinaire. Là-bas, dans les futaies, au pied des collines brunes et velues de l’occident, deux rondes prunelles de feu éclatent et resplendissent comme des yeux de tigre. Ici, au bord de la route, voici un effrayant chandelier de quatre-vingts pieds de haut qui flambe dans le paysage et qui jette sur les rochers, les forêts et les ravins, des réverbérations sinistres. Plus loin, à l’entrée de cette vallée enfouie dans l’ombre, il y a une gueule pleine de braise qui s’ouvre et se ferme brusquement et d’où sort par instants avec d’affreux hoquets une langue de flamme.
Ce sont les usines qui s’allument.
Quand on a passé le lieu appelé la Petite-Flemalle, la chose devient inexprimable et vraiment magnifique. Toute la vallée semble trouée de cratères en éruption. Quelques-uns dégorgent derrière les taillis des tourbillons de vapeur écarlate étoilée d’étincelles ; d’autres dessinent lugubrement sur un fond rouge la noire silhouette des villages ; ailleurs les flammes apparaissent à travers les crevasses d’un groupe d’édifices. On croirait qu’une armée ennemie vient de traverser le pays, et que vingt bourgs mis à sac vous offrent à la fois dans cette nuit ténébreuse tous les aspects et toutes les phases de l’incendie, ceux-là embrasés, ceux-ci fumants, les autres flamboyants.
Ce spectacle de guerre est donné par la paix ; cette copie effroyable de la dévastation est faite par l’industrie. Vous avez tout simplement là sous les yeux les hauts fourneaux de M. Cockerill. »
« Liège n’a plus l’énorme cathédrale des princes-évêques bâtie en l’an 1000, et démolie en 1795 par on ne sait qui ; mais elle a l’usine de M. Cockerill. »
Le Rhin, lettres à un ami, Lettre VII, Victor Hugo, 1842[1].
L'histoire de Cockerill peut être répartie en trois périodes[2] :
Ce qui deviendra la Wallonie fut, après l'Angleterre, une des premières région du continent à connaître la révolution industrielle. On reconnaît à la région trois qualités majeures : d'abondantes ressources minérales, houille et minerais (limonite et oligiste), une tradition proto-industrielle ancienne en quête de renouvellement, un enthousiasme manufacturier.
La première industrialisation est le temps des machines à vapeur et de la fonte au coke.
Aux origines des grandes sociétés qui finiront par se joindre au sein de Cockerill-Sambre, on trouve des entreprises familiales fondées par des Orban (Grivegnée), des Lamarche (à Ougrée-Marihaye), des Behr et Dotées (Espérance-Longdoz), des Huart (Hauchies-Marcinelle) ou Puissant (Forges de la Providence), la société de Sclessin[2].
John Cockerill, nait à Haslingden, dans le comté de Lancastre, le . Son père, William Cockerill, habile ouvrier mécanicien, quitte sa patrie vers 1797, dans l'espoir d'utiliser ses connaissances sur le continent. Il se rend d'abord en Suède ; mais, n'ayant pu y faire adopter ses procédés mécaniques pour la préparation et la filature de la laine, il vient à Verviers en 1799. Il propose à deux des principaux fabricants de cette ville manufacturière, MM. Simonis et Biolley, de leur construire des machines à carder et à filer la laine. À Verviers, comme sur tout le continent, ces opérations ne se font alors que par les anciens procédés à la main. Cockerill a amené avec lui sa nombreuse famille, et il se trouve alors tellement dénué de ressources pécuniaires, qu'il stipule qu'on lui fournira les matières premières dont il a besoin pour la confection des machines. Ses premières mécaniques à carder et à filer la laine ne tardent pas à fonctionner, et à amener la prospérité chez leurs commanditaires[3].
En 1807, William Cockerill va se fixer à Liège avec ses fils. II y monte d'abord, au pied du Pont-des-Arches, un atelier de construction de machines à filer et à carder la laine et d'autres mécaniques pour la fabrication des draps. Il transfère ensuite ses établissements au pied de l'ancien Pont-des-Jésuites. John Cockerill n'est alors âgé que de 18 ans, et cependant il dirige seul l'établissement[3].
William Cockerill reçoit de Napoléon la grande naturalisation française en 1810. Deux ans après, il se retire des affaires, et ses deux fils, Charles-James et John, lui succèdent. En 1814, après la chute de l'empire français, ils font tous leurs efforts pour affranchir le continent du monopole qu'exerce l'Angleterre dans beaucoup de domaines et notamment, la construction des machines à vapeur. C'est à leurs succès que l'industrie belge doit la prospérité qu'elle conservera pendant longtemps[3].
Le , le château de Seraing et ses dépendances, ancienne résidence d’été des princes-évêques de Liège, propriété de l’État depuis la Révolution française, est acquis du gouvernement des Pays-Bas par Charles James et John Cockerill, par acte sous seing privé passé à La Haye[3].
Ils y établissent d'abord des ateliers de construction pour les machines à vapeur, les mécaniques à filer le lin et les laines peignées, et une filature de lin.
En 1821, les Cockerill construisent à Seraing le premier haut-fourneau à coke connu dans la province de Liège; et c'est vers 1823 que l'établissement commence à grandir, lorsque John Cockerill en devient seul propriétaire par la cession de son frère Charles-James.
L'établissement de Seraing ne cesse de croître, devient un modèle d'entreprise, et il devient si important que le roi Guillaume Ier des Pays-Bas associe l'État à l'entreprise, dans le but d'obtenir que les travaux du gouvernement y soient exécutés de préférence à une autre entreprise. La révolution belge de 1830 brise violemment le royaume des Pays-Bas. En raison de l'intimité des relations qu'avait eu Cockerill avec l'ancien gouvernement, l'activité de l'entreprise est freinée, le temps que le Royaume de Belgique acquière en Europe une consistance qui ramène la confiance en son avenir. La législature et le cabinet de 1834, en décrétant l'établissement du chemin de fer d'Ostende et d'Anvers aux frontières de la Prusse, prouvèrent que la Belgique avait foi dans ses ressources et dans son avenir. La première section du chemin de fer de Bruxelles à Anvers est inaugurée et l'exemple donné par la Belgique trouve des imitateurs: la plupart des États de l'Allemagne sentent la nécessité de construire aussi des chemins de fer et s'adressent naturellement aux entreprises Cockerill[3].
La crise financière et industrielle de 1839 force Cockerill à mettre en liquidation, et porte un coup funeste à Seraing et à ses autres établissements. Quelques mois après, John Cockerill meurt de la fièvre typhoïde à Varsovie, emporté par une maladie de quelques jours seulement. Il ne laisse pas d'enfants, et ses héritiers n'acceptent sa succession que sous bénéfice d'inventaire.
Passant outre aux réclamations d'une faible minorité de créanciers, les héritiers bénéficiaires provoquent la création d'une société anonyme pour l'exploitation des établissements John Cockerill, à Seraing et à Liège. Elle a pour but l'exploitation des établissements de Seraing et de Liège, comprenant houillères, hauts-fourneaux, laminoirs, forges, fonderie, fabrication de toutes espèces de machines à vapeur, de chaudières, de ponts, de navires en fer et de tout ce qui s'y rattache, de métiers mécaniques pour filature et tissage, de cardes, de tondeuses, de broches, d'outils, etc[3]. La « Société anonyme John Cockerill » est fondée.
La Société anonyme John Cockerill voit le jour en 1842, deux ans après la mort de son fondateur.
Aux alentours de 1850, Cockerill est l'usine la plus importante du monde, et la société concourt de manière à faire de la Belgique la deuxième puissance économique du monde, derrière le Royaume-Uni. 4 200 ouvriers y sont employés.
L'entreprise présente une superficie totale de 57 hectares. Sa superficie bâtie est de 46 000 mètres carrés. Le fer y entre à l'état de minerai et en sort en machines à vapeur. Chaque année, cet établissement consomme 118 millions de kilogrammes de charbon, et il livre, tant au commerce qu'à la construction, 12 à 13 millions de kilogrammes de fer, 50 locomotives, 50 tenders, 12 machines de terre, d'une force moyenne de 25 chevaux, 4 paires de machines pour bateaux, d'une force moyenne de 20 chevaux ; une machine destinée à la navigation transatlantique de 300 chevaux[3].
L'entreprise se répartit en cinq divisions[3]:
On peut y exécuter chaque année des machines représentant une force totale de 3 000 chevaux. Le matériel de cet établissement consiste en :
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L'établissement de Seraing possède une bibliothèque d'ouvrages scientifiques, en anglais, en français, etc., et qui s'enrichit de tous les bons livres et recueils nouveaux propres à tenir au courant des progrès de la mécanique appliquée, de la sidérurgie, etc[3].
Dans les ateliers de construction, les ouvriers au nombre de 4 200 (315 garçons et 45 filles âgés de 12 à 16 ans, 3 555 hommes et 285 femmes de plus de 16 ans), se tiennent à la besogne depuis cinq heures et demie du matin jusqu'à sept heures du soir, et ils ne s'interrompent qu'une demi-heure pour le déjeuner, une heure pour le dîner et dix minutes pour le goûter[3].
La deuxième industrialisation est l'époque de l'acier, de la chimie, de l'électricité et des moteurs à combustion interne. L'acier Bessemer, Thomas, Martin Siemens se diffuse inégalement chez les sidérurgistes. Les gisements de la Lorraine donnent une seconde chance à la sidérurgie wallonne. L'industrie chimique s’empare des sous-produits de la fabrication du coke et de l'aciérie, les moteurs brûlent le gaz pauvre des hauts-fourneaux. L'ingénieur, nouvelle espèce d'intellectuel issu des universités (de l'Institut Montefiore notamment), apparu avec la révolution industrielle, force les portes des conseils d'administration[3].
Le mouvement ouvrier engrange ses premières victoires.
La concession charbonnière se trouvait sous le territoire de la commune de Seraing, en rive droite de la vallée de la Meuse en amont de Liège[6],[7].
La concession charbonnière voisinait la concession de la Société anonyme d'Ougrée-Marihaye, qui se trouvait à l'ouest et à l'est, et la concession du Charbonnage des Six-Bonniers à l'est dépendant également de cette société. Au nord se trouvaient les concessions de la Société anonyme des Charbonnages de Gosson-Kessales et de la Société anonyme des Charbonnages du Bois d'Avroy.
John Cockerill, en accord avec la famille Colard-Trouillet, reprit le la concession du Charbonnage Henri-Guillaume, dont le siège se situait à proximité de ses usines au centre de Seraing. Ce qui lui permettait ainsi de disposer sur place de l'une de ses matières premières pour la fabrication de fer, en évitant des difficultés logistiques et permettant une baisse des coûts de fourniture de charbon.
La concession totalisait 195 ha 25a 41a sous les communes de Seraing, Jemeppe et Ougrée, essentiellement en rive droite de la Meuse. La concession est alors exploitée par trois puits d'extraction : Henri-Guillaume, Grand Colard et Petit Colard. Ce dernier sera abandonné lors de création de la fosse Caroline en 1848 à l'est de la concession.
En 1878, le charbonnage se partagea avec les Charbonnage de Marihaye à l'ouest de sa concession la concession de l'ancien Charbonnage de l'Espérance, dont il acquit 40 % de la superficie, et reprit le siège d'exploitation de Morchamps au sud. La superficie totale de sa concession était désormais de 307 ha 25 a 41 ca. Le charbonnage acquit au nord en 1884 une partie de la concession du Horloz.
Les fosses du siège Henri-Guillaume furent fermées en 1883 après d'importants dégâts d'inondations survenu en 1880. Morchamps fut fermé en 1885. Le puits Marie fut creusé un peu plus tard pour assurer l'exploitation du nord de la concession.
Le charbonnage procéda cependant à une concentration de ses extractions, et les puits Marie et Caroline furent fermés respectivement en 1939 et 1940. L'exploitation se poursuivit au siège Colard par les puits Marie et Cecile.
La Société anonyme John Cockerill fusionna avec la Société anonyme d'Ougrée-Marihaye en 1954 alors que fermaient ses derniers sièges d'extraction, et prit l'appellation Cockerill-Ougrée. Le Charbonnage Colard exploita dès lors seul l'ensemble de la concession, et cessa ses activités en 1976.
Il ne reste pratiquement rien des charbonnages de la société, si ce n'est dans la toponymie locale. Les différents sites ont été depuis longtemps ré-urbanisés ou ré-industrialisés.
Quelques vestiges du charbonnage Collard peuvent cependant être toujours observés le long de la rue du Charbonnage : les bâtiments de l'entreprise Doyen sur le site du parc industriel, et une salle de banquet dénommée « Pavillon du Puits Marie »[9], ainsi qu'un pan de mur à proximité du passage du chemin de fer[10].
On retrouve aussi plus haut dans le bois de la Vecquée une ancienne tour d'aération, traditionnellement nommée "chapeau chinois" par les habitants.
Le moteur à gaz concurrence la vapeur pour des puissances de plus en plus élevées et il finit par supplanter celle-ci. Il investit les usines où on peut l'alimenter en gaz issu des cokeries (gaz riche) ou en gaz de haut fourneau où il peut actionner les soufflantes et dynamos. Toutefois le gaz de haut fourneau est pauvre, difficile à allumer et chargé de poussières.
Le , L'inventeur italien, Eugenio Barsanti décrit le principe d'un moteur à combustion interne et associé à Felice Matteucci construit un premier prototype opérationnel de moteur à gaz le moteur Barsanti-Matteucci (en) fonctionnant au gaz d'éclairage. Pour la production en série, ils portent leur choix sur la S.A. John Cockerill. Barsanti se rend au siège de l'entreprise à Seraing, mais y meurt soudainement de la fièvre typhoïde le . Matteucci abandonne le projet. En 1895, Cockerill acquerra les droits sur un autre moteur à gaz, le moteur Delamare-Deboutteville-Malandrin.
Le , le Français Édouard Delamare-Deboutteville dépose le premier brevet concernant une automobile. Il s'agit d'un véhicule de transport mis au point en 1883 avec l'aide de Léon Malandin : pourvu d'une banquette avant et d'une plate-forme arrière, il est équipé de quatre roues, d'un moteur bicylindre horizontal fonctionnant au gaz de pétrole, d'une transmission aux roues arrière par chaîne, d'un arbre de transmission et d'un différentiel[11]. Le , la société John Cockerill, qui préfère perfectionner des modèles existants (un moyen de se dispenser de la recherche fondamentale), acquiert le monopole de fabrication de leur moteur, le « Simplex », dont on a beaucoup discuté à l'époque des applications tant au gaz pauvre de gazogène qu'aux gaz les plus divers, tels que le gaz de bois, gaz de naphte, etc. Des expériences menées à Cockerill sur les gaz de haut fourneau montrent qu'à puissance égale un moteur à gaz consomme dix fois moins que la chaudière alimentant la machine à vapeur la plus perfectionnée. En 1895, un moteur de 4 ch Delamare-Deboutteville et Malendrin est acheminé à Cockerill, ensuite modifié pour qu'il puisse produire 8 ch. En 1898, Cockerill produit un moteur de 200 chevaux mono-cylindre et en 1899, c'est une machine soufflante de 158 tonnes avec un seul cylindre développant une puissance de 600 chevaux, qui obtient le grand prix à l'Exposition universelle de 1900 à Paris. En 1920, l'usine possède trois centrales électriques d'une puissance 35 000 kW, distribuant 162 millions de kWh, produit par des groupes électrogènes fonctionnant au gaz, de 5 200 kW chacune[2]. À l'Exposition universelle de 1905, à Liège, une machine de 1 500 ch est exposée. Elle côtoie des machines à vapeur, des turbines à vapeur et des moteurs Diesels[12].
De 1835 à 1953 Cokerill construisit 3 300 locomotives à vapeur[13].
Le Belge est une locomotive à vapeur de type brevetée 111 avec tender, construite en 1835 par la S.A. John Cockerill. C'est la première locomotive à vapeur de chemin de fer construite en Belgique. Elle est construite sous licence de la Robert Stephenson and Company fondée par Robert Stephenson.
Dès les années 1840-1850, les locomotives construites par Cockerill, puis par d'autres constructeurs belges, permettent aux compagnies de chemin de fer belges de se passer de l'Angleterre pour la construction de locomotives.
Cockerill livra aussi beaucoup de locomotives aux chemins de fer naissants d'Allemagne, d'Italie, d'Espagne et, plus tard, de Pologne.
À partir de 1871, Cockerill mit au point de petites locomotives de disposition 020 à chaudière verticale pour les manœuvres dans les usines. Jusqu'en 1951, 927 locomotives de cette famille furent vendues à des établissements industriels de toute l'Europe et au-delà[13].
Conçue par l'ingénieur M. Raoul Notesse à partir d'une 222 de la compagnie de Chemin de fer Canadien Pacifique, la locomotive Type 12 modèle « Atlantic » Cockerill, la locomotive la plus rapide de son temps est construite en 1939 à Cockerill. Elle est faite pour tracter des trains courts (seulement trois voitures) sur le trajet de 124 km entre Bruxelles et Ostende à 121 km/h de vitesse commerciale, soit des pointes à 140 km/h. Cette locomotive est quasi intégralement carénée, avec une ouverture pour accéder aux cylindres et aux bielles. Les cylindres n'étaient pas extérieurs, mais au contraire disposés entre les longerons du châssis. Cela supprimait des mouvements parasites à certaines vitesses au prix d'une accessibilité moindre.
À partir des années 1950, Cockerill s'intéressera à la construction de locomotives diesel et réalisa à la fois des locomotives de ligne et de nombreux locotracteurs industriels.
Sur le pont de chemin de fer de Kanchanaburi, en Thaïlande (qui a inspiré le pont de la rivière Kwaï), se trouvent des rails estampillés « Made by John Cockerill, 1911 ». Le pont et la voie ferrée ont été construits en 1942-1943. Il en fut de même des premiers rails du Transsibérien posés par des équipes de cheminots belges sur plus de 9 000 km.
En 1914, Cockerill est démantelée par les Allemands. Elle compte alors 10 600 ouvriers, ingénieurs et employés qui se répartissent comme suit :
Ce personnel est recruté principalement dans les communes environnantes.
La troisième industrialisation démarre loin de la Wallonie : le nucléaire, l'informatique, les plastiques et les nouveaux matériaux. L'industrie requiert des produits à haute valeur ajoutée[3].
En 1962, le groupe luxembourgeois ARBED, le groupe belge des Forges de la Providence, et le français Schneider s'unissent à Cockerill-Ougrée pour constituer le SIDMAR (le Syndicat International d’Études Sidérurgiques MARitimes). L'objectif est de construire une usine côtière en Belgique près de Gand, l'usine de SIDMAR (en), d'une capacité de 3 Mt en première tranche. Elle est mise en service en 1967, juste au moment de la reprise de la demande. Les sociétés belges et luxembourgeoises n’avaient réalisé aucune grande opération depuis la guerre. Il leur fallait impérativement se doter d’une grande usine à produits plats, alimentée en minerai d’Outre Mer. À la différence des sociétés lorraines, elles ne craignent pas de s’associer, alors qu’elles sont aussi importantes (ARBED produit alors 2,5 Mt/an, Cockerill-Ougrée 2,3 Mt/an et La Providence 1,5 Mt/an)[17].
Vers 1981, une affiche promotionnelle de Roger Potier titre : « Pour 197 944 belges, l'acier Cockerill Sambre a le gout du pain »: « Cette population d'environ 200 000 personnes qui équivaut à celle d'Anvers-Ville tire ses moyens d'existence de l'activité du groupe Cockerill Sambre : Aux 33 953 travailleurs du groupe, s'ajoutent 41 000 emplois indirects et les familles de tous. Plus d'un quart de cette population vit en Flandre. Cockerill Sambre transporte belge, et beaucoup : premier client de la voie d'eau avec 4,5 millions de tonnes par an -premier client du port d'Anvers avec 10 millions de tonnes par an... »
Aujourd'hui, le groupe Arcelor fait partie de ArcelorMittal, premier groupe sidérurgique mondial.
Symbole de la métallurgie liégeoise, le site de Cockerill-Sambre est en cours de démolition. Le permis pour la démolition a été accordé en 2018 et celle ci est en cours depuis septembre 2022 et devrait se poursuivre jusqu'en 2026. Plusieurs phases de chantier successives devraient prendre place[19]. :
Néanmoins, des projets pour la conservation du patrimoine historique visent à conserver le Haut-fourneau B, symbole d'une gloire passée[20].
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