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surintendant des finances De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Claude de Bullion[1],[2], baptisé le , en l’église Saint-André-des-Arts, à Paris et mort le à Paris, est un avocat du Parlement de Paris des XVIe et XVIIe siècles, ministre du roi Louis XIII, rattaché entre autres aux Finances. Surintendant des Finances (1623).
Surintendant des Finances avec Claude Bouthillier | |
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Fils de Jean de Bullion, seigneur d'Argny, conseiller au Parlement de Paris, puis maître des requêtes, et de Charlotte de Lamoignon, Claude de Bullion est reçu comme avocat au parlement de Paris en 1594. En 1595, il achète une charge de conseiller au même parlement. En 1605, il devint maître des requêtes et, en 1606, conseiller d’État ainsi que président au parlement de Grenoble.
En 1612, il est commissaire de Sa Majesté près de l'assemblée réformée de Saumur, puis ambassadeur extraordinaire auprès de la cour de Turin. Il est surintendant des finances sous Louis XIII (1632) puis « garde des sceaux des ordres du roi », de l'Ordre du Saint-Esprit, du 28 février 1633 à 1636. Il est un soutien actif de Richelieu.
Claude de Bullion a été le « créateur » du louis d’or[3].
En 1602, son cousin Henri de La Villeneuve décède sans descendance. Il hérite alors de la seigneurie de Bonnelles que sa tante, Henriette de Lamoignon, lui transmet[5]. Puis Claude de Bullion achète en 1611 la seigneurie de Boulon, commune voisine de Bonnelles, aujourd'hui Bullion dans le département des Yvelines. Il achète la seigneurie de Maule (Château d'Agnou). En 1620, il acquiert le château de Wideville qu'il réaménage et embellit ainsi que les jardins et crée le célèbre Nymphée[6]. En décembre 1621, des lettres patentes du roi Louis XIII lui sont accordées « portant commutation dudit lieu, terre et seigneurie de Boulon en celui de Bullion ». Il sera possesseur également des seigneuries de Bonnelles, de Gallardon, de Montlouet, d'Attilly, de Longchesne (à Bullion), de Saint-Germain-de-Morainville et la Grange-du-Bois à Saint-Germain-de-la-Grange, Plaisir et Thiverval en 1639, de Brie-Comte-Robert avec Grisy et La Grange-le-Roy à Grisy-Suisnes en 1633.
À partir de 1631, il fait remanier son Hôtel Bullion, de la rue Plâtrière (actuelle rue Jean-Jaques Rousseau, que Salomon de Brosse avait agrandi en 1614[7]. La décoration est faites sur les dessins des Le Vau, père et fils Le Vau[8],[9],[10]. Dans cet hôtel particulier parisien, aujourd'hui disparu, l'on remarquait autrefois deux galeries peintes par Vouet et Jacques Blanchard.
En 1639, il acquit le château d'Esclimont, mis en vente. Son fils Noël de Bullion aura, par son mariage avec Charlotte de Prie, des droits sur Fervaques.
Claude de Bullion « décéda en sa maison de Paris, le 29e jour de décembre, l'an 1640 et fut enterré en l'église des Cordeliers de Paris en la chapelle de la maison Besançon, laquelle il avoit fait orner de riches peintures comme y ayant destiné sa sépulture avec ses ancestres maternels[11] » et nuitamment en raison de son impopularité comme surintendant des finances. Son mausolée est détruit à la Révolution.
Son fils Noël de Bullion lui succède comme garde des sceaux de l'Ordre du Saint-Esprit.
Tallemant des Réaux, contemporain de Bullion, a mentionné une de ses habitudes alimentaires : « Il avoit des cerneaux tout aux long de l’année, et toujours de la poudre de champignons dans sa poche »[12], et de préciser : « Quant à la poudre de champignons, Bullion l’employoit pour les ragoûts qu’on lui servoit chez les autres »[13]. Saint-Simon qui écrit un demi-siècle plus tard, l'histoire à force d'être racontée, s'est transformée et est devenue, comme souvent sous la plume de ce mémorialiste, plus malveillante : « Étant au conseil avec la Reine régente, il vint une odeur de charbon et d'ordures qui infecta le lieu et dont la Reine se plaignit fort. Bullion tira une petite boîte d'ivoire de sa poche et la présenta à la Reine pour la sentir ; la Reine l'ouvrit avec impatience mais en la portant à son nez : « Ah ! Bullion, s'écria-t-elle en la lui rejetant, vous m'empoisonnez. Comment ! c'est de la merde !. C'en étoit en effet : la boîte se renouveloit tous les matins de la plus fraîche, et le Surintendant, qui n'aimoit rien tant que cette odeur, avoit oublié que ce goût lui étoit tout à fait particulier ».
Toujours selon Tallemant, à propos de la création du louis d'or : « Cependant, on m'a assuré que quand les premiers louis d'or furent faits, il dit à ses bons amis : « Prenez-en tant que vous en pourrez porter dans vos poches ». Bautru fut celui qui en porta le plus. Il en mit trois mille six cents. Le bon homme Senecterre en était. Je doute de cela. On m’a dit depuis que cela était vrai, et qu’il le fit pour gagner Senecterre »[14]. Selon Saint-Simon : « C'étoit au reste un habile ministre, estimé, considéré, et qui avait beaucoup d'amis. Lorsqu'il fit faire les premiers louis d'or, il pria cinq ou six hommes de ses amis à dîner, le maréchal de Gramont, le maréchal de Villeroy, les commandeurs de Jars et de Souvré, le marquis d'Hauterive, parent et ami intime des trois derniers, et quelqu'autre encore qui s'y trouva. Au fruit, il fit servir cinq ou six bassins remplis de cette nouvelle monnoie, et leur dit d'en remplir leurs poches et leurs chausses, leurs chapeaux même s'ils vouloient, et que tout ce qu'ils pourroient en emporter eux-mêmes étoit à eux. Pas un de la compagnie ne se fit prier, et tous s'en fourrèrent tant qu'ils purent, s'en allèrent à grand'peine gagner leurs carrosses, et trouvèrent n'avoir jamais fait si bonne chère. Cette magnificence n'a pas été répétée, mais on peut croire que, quoiqu'elle vînt du surintendant, la reine en avoit pourtant eu la confidence »[15].
Claude de Bullion épouse le 22 janvier 1612 Angélique Faure, fille de Guichard Faure, secrétaire du Roi, et de Madeleine Brulart, elle-même sœur de Nicolas Brulart de Sillery, chancelier de France, et de Noël Brulart. La dot est de 75 000 livres.
Elle s'occupe activement d'œuvres charitables en Nouvelle-France.
Cinq enfants sont issus de ce mariage[16]:
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