Remove ads
De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La Cité d'Arras, antérieurement nommée Cité-lez-Arras, est un quartier central d'Arras. C'est également le nom d'une ancienne entité administrative sous l'Ancien Régime, séparée de la ville d'Arras jusqu'en 1749.
Cité d'Arras | |
L'église Saint-Nicolas-en-Cité. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Hauts-de-France |
Département | Pas-de-Calais |
Commune | Arras |
Intercommunalité | Communauté urbaine d'Arras |
Géographie | |
Coordonnées | 50° 17′ 35″ nord, 2° 45′ 52″ est |
Historique | |
Fusion | 1749 |
Localisation | |
La Cité est visible à gauche de cette image, séparée de la ville par un mur longé par le Crinchon. | |
modifier |
Composée essentiellement des anciens territoires de la ville romaine de Nemetacum, cette ville était centrée sur la cathédrale Notre-Dame-en-Cité et peuplée essentiellement par des ecclésiastiques.
Quartier historique d'Arras, la Cité est notamment connu pour son église, qui est l'une des plus grande de la ville, ainsi que pour sa préfecture.
Situé au centre de l'Artois, la Cité d'Arras s'est développée sur l'une des deux collines d'Arras : la colline Baudimont. Elle s'articulait autour de la grande cathédrale et de sa place fermée appelée le Cloître des Chanoines ou l'Âtre, sur laquelle se tenait les marchés[1]. La cité était également parcourue par deux grandes rues : la rue d'Amiens et la rue Baudimont, conduisant des portes du même nom jusqu'à la place Terrée en Cité (Pont-de-Cité actuel). Un pont enjambant le Crinchon permettait d'entrer dans la Ville d'Arras depuis cette même place.
Le sol de la Cité est composé de craie, roche vieille de 90 millions d'années, on y retrouve de nombreux bâtiments construits en cette matière. L'argile est également présente. Elle a été utilisée pour la fabrication des briques, utilisées pour des bâtiments moins nobles ou en décoration des façades au XXe siècle. On la retrouve dans le nom du lieu-dit « la Terre Potier » à l'ouest au-delà du territoire communal.
Le territoire de la Cité est limitrophe de ceux de quatre communes :
Anciennes mentions : civitas Attrebatensis en 897, Cité-lez-Arras en 1469[2].
Le mot civitas renvoie aux villes possédant une église cathédrale et capitales d'un pagus. La Cité d'Arras est donc ainsi opposée à la Ville d'Arras, cette dernière s'étant développée autour de l'abbaye Saint-Vaast.
Les armes de la Cité se blasonnent ainsi : d'azur, à la fasce d'argent, chargée de trois rats de sable et accompagnée en chef d'une mitre d'or et en pointe de deux crosses passées en sautoir du même. |
Ce blason est une représentation du symbole d'Arras : le rat. Si le blason de la ville préfère arborer le fier lion du margraviat de Valenciennes, celui de la Cité a choisi de représenter cet animal peu fréquent en héraldique, que les Arrageois connaissent principalement grâce à l'anecdote du siège d'Arras de 1640, où les habitants écrivirent : « Quand les français prendront Arras, les souris mangeront les chats », comme marque de défiance aux Français.
La mitre et les crosses rappellent quant à elles la prééminence ecclésiastique dans la Cité d'Arras, dont l'évêque était la figure principale.
Si ce blason est tombé dans l'oubli après l'union de la ville et de la cité, le symbole du rat a été affectueusement conservé par la population dans des noms d'enseigne, de spécialités culinaires ou sur des bâtiments publics.
L'histoire de la Cité remonte à l'époque romaine. En effet, les vestiges de la ville de Nemetacum se trouvent en grande partie sous la Cité[3], bien que l'on en trouve également en dehors de ses anciens murs au Nord-Ouest[4]. La grande voie menant à Thérouanne, qui deviendra plus tard la chaussée Brunehaut et que les habitants d'Arras nommaient l'Estrée, correspond à la rue Baudimont, près de laquelle la cathédrale fut construite.
La Cité n'était que peu peuplée car l'essentiel de la vie marchande se trouvait dans la Ville d'Arras avec ses deux grandes places de marché. Le recensement de 1831 ne reporte en effet que 3463 habitants dans le quartier de la Cité, sur les 23 419 habitants de la commune d'Arras[5]. Cela s'explique également par la présence de très grandes zones non bâties, notamment le cimetière Saint-Nicaise et les jardins de l'évêché.
La cathédrale fut construite entre 1030 et 1370[1] sur un ancien édifice paléochrétien bâti après 390, servant déjà de cathédrale à l'époque romaine au moment de la création de la civitas[6].
La Cité possédait même son propre Hôtel de ville, surmonté d'un beffroi en bois ; elle avait son propre magistrat composé d'un prévôt maire lieutenant, 7 échevins (contre 12 dans la Ville d'Arras), un conseiller pensionnaire, un greffier et un argentier[1]. Il fut vendu en 1759 après la fusion de la Cité et de la Ville pour 14 350 livres.
L'édit du roi portant sur l'union de la Cité à la Ville d'Arras en 1749 comporte 31 articles[7].
La Cité était composée de plusieurs faubourgs.
Ancien faubourg d'une très grande importance, le faubourg Baudimont fut bâti sur une partie de l'emplacement de l'antique Nemetacum. Bien qu'il fût détruit en 1414, on dut toutefois le reconstruire en partie[8]. Entre les quelques maisons qui restent de ce faubourg et la Cité, s'élève à droite de la route de Saint-Pol, un remblai considérable effectué sur l'ancienne tour l'Avisée ou des tard avisées[8].
De ce point culminant qui domine toute la vallée de la Scarpe, on découvre une vaste étendue de campagne, couronnée par les tours de l'abbaye de Mont-Saint-Éloi.
Le lieu dit Baudimont se divisait anciennement entre Baudimont vieux et Baudimont neuf. Baudimont vieux, inclinait paraît-il vers Sainte-Catherine.
Encore existant de nos jours, le faubourg d'Amiens fut construit au bord de la chaussée Brunehaut qui mène à Amiens depuis la porte du même nom. À droite de ce faubourg en sortant de la Cité, se voit encore l'éminence sur laquelle se dressaient les antiques fourches patibulaires de la juridiction épiscopale[9]. Cette éminence porte le nom de Hochettes.
Le faubourg était composé de plusieurs chemins, qui sont aujourd'hui des rues, comme le chemin de Dainville (avenue Jean-Mermoz), le chemin de Baudimont (rue George-Auphelle), le chemin des Hochettes et le chemin de Wailly.
Le faubourg d'Amiens menait à Dainville vers l'ouest, Baudimont vers le nord et Achicourt et la Citadelle au sud.
Le faubourg qui se trouve au chemin qui mène à Sainte-Catherine depuis la rue et la porte Maître-Adam, doit son nom, non au célèbre Adam de la Halle, trouvère picard arrageois, mais à Maître-Adam de Vimy, conseiller du comte d'Artois et seigneur de Baudimont[10]. Le faubourg semble s'être confondu par la suite avec Sainte-Catherine, ancien faubourg d'Arras, en raison de leur proximité[10].
Le faubourg a aussi porté le nom de Faubourg Méaulens, en raison de sa proximité avec la porte homonyme[11],[12]. La société littéraire d'Arras a prétendu qu'ayant été construite par Mahaut d'Artois et conduisant à Lens, la porte du faubourg se nommait porte Mahaut conduisant à Lens ; par abréviation Mahaut Lens, puis par corruption Méhaut Lens, d'où Méaulens[13].
Nommé ainsi à cause du vignoble qui s'y trouvait, il existait encore en 1668[14]. On y accédait de la Ville par la porte Pugniel et de la Cité par la porte de la Vigne ou de Brones. Le faubourg comportait deux chapelles, celle de Saint-Fiacre et celle de Saint-Éloy, ainsi que deux ponts ; l'un sur le Crinchon et l'autre sur les Hautes-Fontaines.
Le faubourg fut remplacé par une esplanade[14] et comporte aujourd'hui le jardin du Gouverneur et le lycée Robespierre.
La place de la Préfecture est un lieu central du quartier. Historiquement, celle-ci accueille en son centre la cathédrale Notre-Dame-en-Cité, détruite pendant la Révolution française et dont les ruines sont rasées au début des années 1800. Un jardin est aménagé puis, entre 1839 et 1846, est construite l'église Saint-Nicolas-en-Cité, de taille plus modeste que la cathédrale disparue. Un jardin public sépare l'église de l'hôtel de préfecture. Construit en 1770 par monseigneur de Conzié, alors évêque d'Arras, peu après son sacre, en 1769, le bâtiment de la préfecture est à l'origine le palais épiscopal de la cathédrale adjacente.
Aménagé en 2011 sur l'ancienne clinique Bon Secours, l'Îlot Bon Secours est une résidence située dans le centre de la Cité d’Arras, rassemblent une centaine d’habitants autour d’un idéal de « convivialité partagée ». Les personnes trisomiques qui y vivent sont assez largement autonomes et la plupart exercent une activité professionnelle[15].
L'église Saint-Nicolas-en-Cité se trouve sur la place de la préfecture. L'église se trouve sur la colline Baudimont, sur les ruines de l'ancienne cathédrale gothique.
La plupart de ces photographies proviennent du plan-relief de la ville d'Arras, conservé au musée des Beaux-Arts d'Arras.
Illustration | Nom | Date de représentation | Destruction | Coordonnées | Notes |
---|---|---|---|---|---|
Cathédrale Notre-Dame-en-Cité | 1717 | 1792 | 50° 17′ 34″ N, 2° 45′ 56″ E | La tour Sud ne fut jamais terminée faute de financement. Vendue comme bien national en 1792 puis utilisée comme carrière de pierre.
Il ne reste aujourd'hui que quelques colonnes et chapiteaux au musée des beaux-arts d'Arras. | |
Église paroissiale Saint-Nicolas-en-l'Âtre | 1717 | 1792 | 50° 17′ 35″ N, 2° 46′ 00″ E | Vendue le 4 avril 1792 pour 15 000 livres. | |
Église paroissiale Saint-Nicaise | 1667 | 1792 | 50° 17′ 28″ N, 2° 45′ 47″ E | Église paroissiale servant d'entrée au grand cimetière Saint-Nicaise.
Après le décret du 23 prairial an XII (1804), aucune inhumation n'est autorisée dans l'enceinte des villes[16]. Le cimetière est ainsi déplacé à son emplacement actuel. L'une des seules représentations connues de l'église depuis la destruction partielle du plan-relief pendant la Première Guerre mondiale. Vendue le 21 mars 1792 pour 7800 livres | |
Hôtel de ville de la Cité d'Arras | 1717 | 1759 | 50° 17′ 35″ N, 2° 46′ 04″ E | Ancien Hôtel de ville, surmonté d'un beffroi en bois.
La Cité étant autrefois séparée de la ville d'Arras, elle avait son propre magistrat composé d'un prévôt maire lieutenant, 7 échevins (contre 12 dans la Ville d'Arras), un conseiller pensionnaire, un greffier et un argentier[1]. Vendu en 1759 après la fusion de la Cité et de la Ville pour 14 350 livres. | |
Porte Baudimont | ~1890 | 1929 | 50° 17′ 46″ N, 2° 45′ 48″ E | Originellement constituée de quatre tours sur les murailles médiévales, elle fut remplacée au moment de l'érection des remparts par une simple porte. Elle fut reconstruite en 1863 pour doubler son entrée[1]. | |
Porte d'Amiens | ~1890 | 1893 | 50° 17′ 23″ N, 2° 45′ 40″ E | Détruite lors du démantèlement des remparts de la ville. | |
Remparts de la Cité d'Arras | 2011 | Partiellement en 1893 | 50° 17′ 39″ N, 2° 45′ 32″ E | Derniers vestiges du démantèlement des remparts d'Arras en 1893. Seuls subsistent le bastion de Roeux et sa courtine sud le long du boulevard Allende.
Ne pas confondre ces remparts avec la citadelle d'Arras. |
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.