La chronologie du blues présente sur une échelle de temps les événements marquants (naissance et décès de personnalités, création d'œuvres, etc.) de chaque année dans le domaine du blues et des différents courants qui en sont issus, comme le boogie woogie ou le rhythm and blues.
1619: à Jamestown (Virginie), des producteurs de tabac achètent des esclaves à un navire néerlandais[1].
1850: Gustave Blessner et Sarah M. Graham publient I Have Got the Blues To Day!(en), peut-être la plus ancienne chanson comportant le mot «blues» dans son titre[2].
1867: publication de Slave Songs Of The United States de William Francis Allen, Lucy McKim Garrison et Charles Pickard Ware, premier recueil de Negro Spirituals[4].
vers 1870: débuts de la danse cake-walk, qui influencera le ragtime.
à partir de 1875: James Bland (1854-1911) écrit plus de 700 chansons pour les spectacles de minstrels[8]. Sa chanson la plus populaire est Carry Me Back to Old Virginny[8].
vers 1880: Jim Turner, chef d'orchestre vedette à Memphis, officie au Savoy, au Pastime, au Daisy ou au Pee Wee[5]. Il y découvrira W. C. Handy[5], avec qui il enregistrera plus tard en tant que violoniste au sein du Handy's Memphis Blues Band. Jim Turner est l'auteur de la chanson Joe Turner, qui inspirera Memphis Blues à W. C. Handy[9].
vers 1890: débuts du ragtime, musique afro-américaine particulièrement populaire de 1897 à 1918.
1893: Mamie Smith fait ses débuts à l'âge de dix ans dans des troupes de danse et part en tournée avec la revue The Smart Set[11].
1896: George W. Johnson est le premier artiste noir enregistré avec les chansons Whistling Coon et The Laughing Song[12].
décembre 1897: publication de Harlem Rag de Tom Turpin, premier ragtime composé par un Afro-Américain[13].
1898: Jack «The Bear» Wilson et Lawrence Deas publient I Natur'ly Loves That Yaller Man, le seul exemple connu d'une progression typique du blues à 12 mesures édité avant 1900. Les paroles sont tiennent plus des coon songs que du blues[14].
1901: Chris Smith (1879-1949) et Elmer Bowman (1879-1916) composent I've Got De Blues, une coon song qui est une des premières chansons comportant le mot «Blues» dans son titre[2].
1902: W. C. Handy parcourt le Mississippi, ce qui lui permet d'écouter des styles musicaux variés joués par des gens ordinaires.
v. 1902: débuts de l'Original Louisville Jug Band d'Earl McDonald(en) (1895-1949)[19].
1903: date à laquelle W.C. Handy prétend avoir entendu du blues pour la première fois dans la gare de Tutwiler[20].
juillet-septembre 1903: l'article « Notes and Negro Music » de l'archéologue de Harvard, Charles Peabody, paru dans Journal of American Folklore, comprend l'une des premières discussions publiées sur la musique qui sera connue sous le nom de blues, dans le comté de Coahoma, au nord du Mississippi[21].
1904: publication de He Done Me Wrong par Hugh Cannon, première version connue de Frankie and Johnny[22].
v. 1905: Earl Harris donne des leçons de guitare au jeune Charley Patton[23].
v. 1907: Charley Patton accompagne Henry Sloan(en) en tournée.
v. 1907: le jug band de Gus Cannon (1883-1979), les Cannon's Jug Stompers, font leurs débuts à Memphis[5].
1909: W. C. Handy s'installe à Memphis sur Beale Street. Il compose la chanson Mr. Crump pour la campagne municipale d'Edward Crump. Ce morceau instrumental sera rebaptisé Memphis Blues[5].
1909: Robert Hoffman (1878-1964) compose The Alabama Bound, également nommée Alabama Blues[24].
Les premières publications de chansons de blues interviennent au début de la décennie. Mais les premiers enregistrements de blues sont souvent le fait d'orchestres composés de musiciens blancs.
1910: Charley Patton est déjà reconnu en tant qu'interprète et compositeur de chansons, ayant déjà à son actif Pony Blues, Down the Dirt Road Blues et Banty Rooster Blues[25].
: le premier compte rendu connu de chants de blues sur une scène publique s'étant déroulé à Jacksonville, en Floride, est publié dans le journal The Indianpolis Freeman[26].
: naissance de Chester Arthur Burnett, alias Howlin' Wolf, à White Station, près de West Point dans le Mississippi[27].
Les premiers disques de blues sont enregistrés par des chanteuses, ce qu'on appelle généralement Classic (female) blues singers[38]. Issues des spectacles de vaudeville, elles sont souvent accompagnées d'un pianiste ou d'un orchestre de jazz. Le premier enregistrement de blues rural a lieu en 1923, mais c'est surtout à partir de 1927 que ce genre devient populaire, lorsque les maisons de disques, principalement implantées à New York et Chicago, envoient des équipes dans le Sud enregistrer les artistes locaux[25].
10 août: Mamie Smith enregistre Crazy Blues. Ceci est le premier disque de blues enregistré par une artiste noire[40]. Le disque se vend à 75000 exemplaires le mois de sa sortie[41]. Le succès de Crazy Blues incite les autres maisons de disque à produire des chanteuses de blues[41].
novembre: Lucille Hegamin enregistre Jazz Me Blues et Everybody's Blues. Elle est la seconde artiste noire à enregistrer du blues[42].
mars: création de Black Swan Records à New York par Harry Pace[43]. C'est le premier label à grande diffusion destiné au public Afro-Américain et dirigé par des membres de cette communauté[44].
14 et 15 juin: Lucille Bogan et Fannie May Goosby enregistrent à Atlanta pour Okeh[50]. C'est la première fois qu'un disque de blues est enregistré en dehors de New York ou Chicago[51].
31 décembre: Clara Smith enregistre My Doggone Lazy Man avec l'harmoniciste Herbert Leonard. C'est le premier enregistrement de blues connu comprenant un harmonica[56].
14 juin: Charley Patton enregistre seize morceaux pour Paramount à Richmond, Indiana, dont Pony Blues, A Spoonful Blues, Mississippi Bo Weavil Blues et High Water Everywhere (parts 1 & 2)[75].
août: Richard A. Nelson fonde le label Gilt-Edge dans le but d'enregistrer I Wonder de Cecil Gant[110]. Il s'agit du premier disque à succès publié par un label indépendant[111].
novembre: parution de Mean Old World de T-Bone Walker, un titre enregistré en 1942. C'est «le premier enregistrement de blues important avec une guitare électrique»[114].
octobre: la radio WDIA de Memphis diffuse un programme consacré à la musique noire. Rapidement, la station dédie 100% de ses programmes au public noir[125].
Anthony Rotante et Paul Sheatsley publient Blues Research, une émanation de Record Research[174].
Des musiciens anglais découvrent le blues et de nombreux groupes mélangeant blues et rock se créent au Royaume-Uni. Le British blues boom permettra au public américain de redécouvrir cette musique par l'intermédiaire de la British Invasion. Apparition du Blues rock. À l'opposé, la mode de la musique folk apporte un regain d'intérêt aux musiciens de blues traditionnel.
12 juillet: première performance scénique des Rolling Stones (alors composé de Jagger, Richards, Jones, Stewart, Taylor et Chapman) au Marquee Club de Londres[192].
formation par Roger Daltrey et John Entwistle rejoint ensuite par Pete Townshend, du groupe The Who alors nommé «The Detours» qui comprend aussi Gabby Connolly, Colin Dawson, et Doug Sandom à la batterie, remplacé en 1964 par Keith Moon.
formation du groupe The Animals quand Eric Burdon rejoint le Alan Price Combo, le groupe prend son nouveau nom en 1963.
18 mai: enregistrement au Royaume-Uni de la reprise de The House of the Rising Sun par The Animals, no1 au Royaume-Uni le 10 juillet, et no1 aux États-Unis le 5 septembre pendant trois semaines[199].
création du magazine Linving Blues à Chicago par Jim O'Neal et Amy van Singel[246].
Paul Oliver initie une série de livres, écrits par plusieurs auteurs, sur le blues, ses différents styles (Blues from the Delta, Memphis Blues and Jug Bands, The Blues Revival) et quelques biographies (Charley Patton, Tommy Johnson, Ma Rainey and the Classic Blues Singers)[247].
La BBC diffuse The Devil's Music: A History of the Blues, une série de cinq films comprenant des performances et des interviews de vieux bluesmen tels que Bukka White, Leadbelly, Sam Chatmon ou Big Joe Williams[270]. Elle est accompagnée d'un livre de Giles Oakley[25] et deux disques[271].
10 octobre: sortie de l'album Rattle and Hum de U2, sur lequel figure la chanson When Love Comes to Town en duo avec B. B. King. Ce morceau est édité en single en avril 1989.
sortie de Masters of the Delta Blues: The Friends of Charlie Patton chez Yazoo Records, une compilation de titres de Son House, Tommy Johnson, Bukka White, etc[190].
23 mai: Chris Isaac publie l'album Forever Blue, sur lequel figue la chanson Baby Did a Bad Bad Thing, avec un riff inspiré de La Grange de ZZ Top ou encore Boogie Chillen' de John Lee Hooker.
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