château fort français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le château de Rambures est un ancien château fort du XVesiècle, démantelé au XVIIesiècle et restauré au XVIIIesiècle, qui se dresse sur la commune de Rambures dans le département de la Somme en région Hauts-de-France. C'est, avec le château de Bouillancourt, un des rares châteaux du Moyen Âge à subsister dans le département. De plan original, c'est aussi un chef-d'œuvre de l'architecture militaire médiévale tardive.
Au titre des monuments historiques; le château fait l’objet d’un classement par arrêté du 23 février 1927; les façades et les toitures des communs, le parc, avec ses allées, le saut-de-loup de l'entrée, avec les grilles et les alignements d'arbres de la route de Oisemont à Rambures, les façades et les toitures de la chapelle dans le parc; les façades et les toitures du bûcher font l'objet d'une inscription par arrêté du 17 juin 2003[1].
Le château de Rambures est situé dans le département français de la Somme sur la commune de Rambures, au sud d'Abbeville et à quelques kilomètres au nord de la vallée de la Bresle. Il appartient ainsi à une série de forteresse (Senarpont, château de Bouillancourt-en-Séry) construites le long de la vallée de la Bresle du temps où elle constituait une zone transfrontalière stratégique avec le duché de Normandie.
On y accède par la départementale 928, l'autoroute A 28 ou A29, ou, en train, par la gare d'Abbeville ou celle de Blangy-sur-Bresle.
Jean (XIIesiècle), fils du précédent; il épousa Hawise de Bournonville.
Robinet, fils des précédents; il épousa Yolande de Melun.
Jean, fils des précédents; il épousa Adeline.
Hugues ( - après 1356), fils des précédents; il épousa Jeanne de Drucat
Jean de Rambures ( - 1405), fils des précédents, chevalier et seigneur de Rambures; il épousa en secondes noces Jeanne de Berny. Gouverneur de Guise, gouverneur d'Arras, le roi Charles V l'envoya en Prusse en ambassade auprès des Chevaliers teutoniques.
André de Rambures ( - 1405), fils des précédents, chevalier, seigneur de Rambures, capitaine de Boulogne et de Gravelines, gouverneur de la Province de Flandre-Occidentale ouest, chambellan du roi Charles VI; il épousa Jeanne de Bregny; il mourut à l’assaut du château de Mercq. Il eut au moins trois fils: David qui suit, Philippe et Florent dont est issu la branche cadette protestante.
André de Rambures, (vers 1395 - ), fils de David de Rambures; il épousa Péronne de Créquy et participa à la bataille d'Azincourt. En 1429, il commanda une compagnie à Orléans où se trouvait Jeanne d'Arc. Il fut tué au siège de Pont-Audemer.
Jacques de Rambures, (vers 1428 - après 1488), fils d'André de Rambures; il épousa Marie Antoinette de Berghes Saint-Winoch; il acheva la construction du château en 1470.
André de Rambures ( - après 1512), fils des précédents, conseiller et chambellan du Roi, sénéchal et gouverneur de Ponthieu en 1492, grand-maître des eaux et forêts de Picardie; il épousa Jeanne de Halluin.
Jean de Rambures (1500 - après 1558), fils des précédents; en 1538, il épousa Claude de Bourbon-Vendôme, dame de Ligny.
Jean de Rambures (1543 - 1591), fils des précédents; en 1538, il épousa en secondes noces Françoise d’Anjou, comtesse de Dammartin.
Charles de Rambures (1572 - 1633), fils de Jean de Rambures et de Françoise d'Anjou. En 1589, il remporta la victoire d’Arques; en 1590, il sauva la vie d’Henri IV qui le combla d’honneurs et le surnomma «le brave Rambures».
Charles René de Rambures (vers 1622 - 1671), comte de Courtenay, fils des précédents; en 1656, il épousa Marie de Bautru.
Louis Alexandre de Rambures (1658 - 1676), fils des précédents; colonel d'infanterie, il meurt à dix-huit ans sans postérité.
Charlotte de Rambures, tante du précédent et sœur de Charles René, hérite du domaine; elle avait épousé en 1645 François de La Roche, marquis de Fontenilles. À ce moment, le château quitte la famille de Rambures.
François de La Roche ( - 1728), fils des précédents; en 1683, il épousa Marie Thérèse de Mesmes.
Louis Antoine de La Roche (1696 - 1755), fils des précédents, maréchal des Camps et Armées du Roi; en 1735, il épousa Élisabeth Marguerite de Saint-Georges de Vérac.
Antoine César de La Roche (1746 - 1764), fils des précédents, officier d'infanterie.
Pierre Paul Louis de La Roche (1755 - 1833), cousin du précédent et arrière-petit-fils de François et de Charlotte, dernier seigneur de Rambures, maréchal de camp en 1791; il épousa Marie Claude Alexandrine Morard d’Arces; il émigra en 1791.
Adélaïde Honoré César de La Roche (1786 - 1868), fils des précédents; en 1833, il épousa Charlotte Antoinette Thérèse Le Clerc de Juigné.
Léon Alexandre de La Roche (1835 - 1920), fils des précédents; en 1859, il épousa Marie-Thérèse de Chevigné.
Charles Antoine de La Roche (1839 - 1930), frère du précédent; en 1864, il épousa Louise Amour Marie de Bouillé .
Guy Le Tellier, comte de Blanchard (1895 - 1969), petit-neveu des précédents; il hérita du domaine en 1930.
Charles Henri Le Tellier de Blanchard de La Roche-Fontenilles, comte de Blanchard, marquis de La Roche-Fontenilles, fils du précédent; il a épousé Hélène Brosset. Ils ont deux enfants, Guillaume (1973) et Aurélia-Henriane (1976)
Le château de Rambures est un témoin de l'architecture militaire de l'époque; il nous est parvenu pratiquement intact, car épargné par LouisXIII lors des ordonnances de Richelieu en reconnaissance à Charles de Rambures qui avait sauvé la vie d'HenriIV, en 1590, à la bataille d'Ivry.
Le château féodal de plan carré, est entièrement construit en brique et pierre, matériaux alors utilisés pour mieux résister à l'artillerie de l'époque. Il peut être comparé à la forteresse originale du Louvre, Paris. Chaque angle possède une tour ronde et reliée par une demi-tour à deux autres des tours. Chacune des tours d'angle possède un escalier à vis dans son angle interne. Les huit tours et demi-tours sont à tous les niveaux, de la cave au second étage, aménagées en une seule pièce[1].
Les communs de plan en U figurent déjà sur les plans du XVIIIesiècle. La chapelle néogothique qui abrite les tombes de la famille La Roche-Fontenilles date elle de 1826.
Le bûcher à décor de claustra et de lambrequins datant de la fin du XIXesiècle est l'un des rares de France inscrit à l'inventaire des monuments historiques.
Labellisé jardin remarquable[3], l'ensemble est aménagé à la fin du XVIIIesiècle puis réaménagé au XXesiècle et constitué d'un parc romantique avec arboretum, d'un jardin botanique et d'une roseraie à l'emplacement de l'ancien potager[1].
René de Belleval, «Lettre XVIII-Les sires de Rambures», dans Lettres sur le Ponthieu, Paris, chez Auguste Aubry, , 2eéd. (lire en ligne), p.357-385
Jean-Charles Capronnier, Christian Corvisier, Bertrand Fournier, Anne-Françoise Le Guilliez et Dany Sandron, Picardie gothique, Tournai, Casterman, 1995 (ISBN2-203-62004-8)
Christine Debrie, Nicolas Blasset, architecte et sculpteur ordinaire du roi, 1600-1659, Paris, Les Nouvelles Éditions latines, 1985, (p.275 et suivantes).
Philippe Des Forts, «Le château de Rambures», Bulletin Monumental, t.67, , p.240-266 (lire en ligne)
R. de Guyancourt, «Rambures», dans La Picardie historique et monumentale. Arrondissement d'Abbeville. Seconde partie, t.4, Amiens/Paris, Imprimerie Yvert et Tellier/Librairie A. Picard et fils, 1907-1911 (lire en ligne), p.39-42
Borel d'Hauterive, Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, 1869.
M. le Chevalier de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des généraux française, vol.9, Paris, 1823.
R. de Guyencourt, «Rambures» in La Picardie historique et monumentale, tome IV, arrondissement d'Abbeville, Amiens, Yvert et Tellier, Paris, A. Picard et fils, 1907-1911, p.39 à 42.- Lire en ligne sur Gallica
Philippe Seydoux, Le Château de Rambures, en Picardie, Éditions de La Morande, 1974.
Philippe Seydoux, Forteresses médiévales du nord de la France, Éditions de la Morande, 1979 (ISBN2-902091-05-2)