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Château de Lassay
château à Lassay-les-Châteaux (Mayenne) De Wikipédia, l'encyclopédie libre
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Le château de Lassay est un édifice datant du XVe siècle, situé sur la commune de Lassay-les-Châteaux en Mayenne. Sa position, au point de contact des trois provinces du Maine, de Bretagne et de Normandie, lui donnait une réelle importance. Elle a joué un certain rôle dès le XIe siècle à l'époque des guerres de Guillaume le Conquérant[1].
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Histoire
Résumé
Contexte
Le château primitif
Le castrum ou castellum, construit au plus tard dans les premières années du XIIe siècle, ne consistait probablement qu'en un donjon sur une motte, avec enceintes de baies et de palissades, et une chapelle au-dessous. C'est peut-être encore à cet état de choses, quelque peu modifié surtout pour les clôtures, que l'on fait allusion dans un texte de 1387, où l'on dit que le château n'était qu'une petite tour. Un peu avant cette époque, le seigneur de Lassay avait « fait rappareiller son chastel et y avoit bien despendu la somme de XVcc livres ». Il y eut alors « chastel, basse-court, donjon, boële et fossés », le grand étang et l'étang Barbot.
La châtellenie, qui avait appartenu au baron de Mayenne sans doute depuis la première inféodation, échut à Pierre de Vendôme, comte de Vendôme, par suite de son mariage avec Jeanne de Mayenne, troisième fille de Juhel III de Mayenne.
Le XVe siècle
Quand le principal effort des armées anglaises se porte sur le Maine, vers 1422, la duchesse d'Anjou, dame de Mayenne, exige, en vertu d'une ordonnance royale, la destruction du château, trop faible pour résister et déjà endommagé en 1417, et qui appartient d'ailleurs à un vassal, Charles de Vendôme, passé au parti anglo-bourguignon.
La paix une fois assurée, le roi Charles VII, par lettre du , permet à Jean II de Vendôme, fils du vassal en question, d'« édifier de nouvel son chastel autrefois démoli et cher en ruynes par la fortune de la guerre ». Le travail se fait dans l'espace d'une année (printemps 1458 - début 1459) et donne l'imposante forteresse visible de nos jours, en forme d'octogone irrégulier, avec huit tours dont deux au châtelet. Les deux tours des angles sud-est et sud-ouest sont circulaires, tandis que les six autres, en fer à cheval, s'arasent intérieurement avec le mur des courtines. Il s'agit d'un château-fort type du milieu du XVe siècle, tenant compte de l'usage des armes à feu[2], soit dans la défense, soit dans l'attaque. Les embrasures des canons sont encore à la hauteur des fossés.
La barbacane, dégagée par le marquis de Beauchêne à la fin du XIXe siècle, n'est construite qu'en 1497-1498.
Le XVIe siècle
Jean II de Ferrières, vidame de Chartres, fut le dernier descendant mâle de la Maison de Montoire-Vendôme, seigneur de Lassay. Très attaché au parti huguenot, les troupes royales vinrent mettre le siège devant le château le . Elles étaient commandées par Jacques II Goyon de Matignon, qui s'empara promptement de la place quoiqu'elle eut été « encore en état d'endurer mille coups de canons » comme il le disait dans son rapport[3].
Lassay fut adjugé par décret, à la Charlotte du Tillet[4], fille de Jean du Tillet (sieur de La Bussière), greffier en chef du Parlement de Paris, principale créancière du dernier propriétaire qui était chargé de dettes. Charlotte du Tillet, dame de Lassay, est mentionnée dans un titre du . Charlotte du Tillet fut la maîtresse du duc d'Épernon.
Le XVIIe siècle
Acheté, en 1639, par Isaac de Madaillan de Lesparre et érigé pour lui en marquisat huit ans après, Lassay fut possédé par ses descendants jusqu'au milieu du XVIIIe siècle[5]. Il passa, en 1750, aux Villars-Brancas alliés aux Madaillan.
Avant 1687, Armand de Madaillan fait bâtir dans le style mansart, moitié sur la barbacane, moitié contre les deux tours et la courtine est de l'enceinte, une construction qui dénature la forteresse et qui est démolie par le marquis de Beauchêne, qui rétablit le pont-levis intérieur et fait déblayer l'ancien fossé.
Le XVIIIe siècle
Dans l'aveu fait à Louis XV par Louis-Léon-Félicité de Brancas, comte de Lauraguais et marquis de Lassay, en 1769, on lit :
« Au haut de la ville de Lassay et à un bout d'icelle est un ancien château bâti sur un roc environné d'étangs, hors du côté de la ville à laquelle il est joint, un fossé seulement entre deux, et au-devant de l'entrée est une place nommée vulgairement le Boële, et le dit château consiste en huit grosses tours rondes, hautes et machicoulisées, éloignées les unes des autres de quelque distance et jointes ensemble par des courtines aussi machicoulisées, de forme et figure d'un octogone, ayant à une des faces un corps de logis moins ancien et fait construire depuis environs cent ans, l'entrée avec un pont de pierre construit depuis vingt ans en la place du pont-levis qui y était, et avec un droit de pont-levis à l'entrée de la grande cour d'icelui entourée de tours. »
Époque contemporaine
En 1836, passant à Lassay, Victor Hugo dessine le château. Il frappe à la porte pour le visiter mais un domestique le prend pour un vagabond[6].
Le château est dans la même famille depuis 1823. En 1941, Charles Trenet tente de l'acquérir[6].
Des travaux de rénovation sont engagés à partir du milieu des années 2010[6].
En 2019, le château est ouvert le week-end de Pâques, les week-ends et ponts de mai et tous les jours du 1er juin au 30 septembre. Des spectacles historiques y sont présentés en juin, juillet et août[réf. nécessaire].
Seigneurs et propriétaires
Liste des seigneurs et propriétaires du château de Lassay
- vers 1292 : Geoffroy de Vendôme, fils puîné, (et frère de Bouchard V de Vendôme, seigneur de La Chartre-sur-le-Loir, confirme en 1272 l'abbaye de Savigny dans la possession des droits concédés par Juhel III de Mayenne, son aïeul, fonde lui-même son anniversaire sur la prévôté de Lassay, et obtient un arrêt qui renvoie devant sa cour de Lassay, les hommes de Couterne, Antoigny et Méhoudin ; il vivait en 1292.
- vers 1329 : Jean Ier de Vendôme, mari de Jeanne de Mésalent, doit au comte du Maine sur ses péages de Lassay une rente que Philippe VI attribue au chapitre du Gué-de-Mauny le .
- vers 1350 : Amaury de Vendôme, époux de Marie de Dreux, meurt dans l'armée du roi en 1350.
- Robert de Vendôme rend aveu au Comte du Maine Louis II d'Anjou en 1384, épouse Jeanne de Chartres (des vidames de Chartres), est seigneur de La Chartre-sur-le-Loir ; veuf en 1404.
- Son fils aîné Charles de Vendôme, marié à Jeanne d'Angennes (sœur de Regnault d'Angennes), passe aux Anglais, ce qui autorise le dauphin à conférer le titre de châtelain de Lassay à Jean des Vaux, beau-frère de Charles, par lettre du . De son côté, Henri V, roi d'Angleterre, place Lassay sous l'autorité de Thomas de Scalles. Charles de Vendôme, par ailleurs, sous la protection des Anglais, continue à exercer ses droits seigneuriaux.
- Son fils Jean II de Vendôme, mari de Catherine de Thouars-Pouzauges, a servi la cause française et a été prisonnier des Anglais. Il rentre, la guerre terminée, en possession de la châtellenie de Lassay. C'est lui qui reconstruit le château en 1458 et qui le laisse à son fils dans les années 1460.
- - 1485 : Jean III de Vendôme, vidame de Chartres, prince de Chabanais, mari de Jeanne de Brézé (fille de Pierre de Brézé), meurt en 1485.
- 1485 - 1508 : Jacques de Vendôme, mari de Louise de Graville, 1485, laisse en 1508 ses trois enfants, Louis, Charles et Louise, sous la tutelle de l'amiral Louis de Graville, leur aïeul.
- 1508 - 1526 : Louis de Vendôme (1501-1526), prisonnier à la bataille de Pavie (), époux d'Hélène Gouffier (fille du Grand-maître et duc Artus), meurt à l'âge de 25 ans au château de Tiffauges le .
- 1526 - 1560 : en 1518, il marie sa sœur Louise de Vendôme avec François de Ferrières, seigneur de Maligny, et lui assigne en dot les châtellenies de La Chartre-sur-le-Loir et de Lassay.
- 1560 - 1562 : leur fils Jean de Ferrières, par arrangement du , cède Lassay à sa sœur Béraude de Ferrières. Séquestre du cardinal de Bourbon de 1562 à 1566.
- 1566 - 1572 : Béraude de Ferrières, épouse de Jean II de la Fin-La Nocle, seigneur de Beauvoir, huguenot militant, donne quittance, le , pour le rachat des terres du Boisfroust, à Jean de Madaillan de Lesparre, et meurt n'étant plus dame de Lassay, le . (Jean de Madaillan : séquestre[7] de 1572 à 1600).
- 1600 - 1636 : par décret du , la terre de Lassay est adjugée à Charlotte du Tillet, dame d’atours de Marie de Médicis, fille de Jean du Tillet, greffier en chef du Parlement de Paris, et déjà créancière de la dame de Lassay Béraude de Ferrières. Elle en rend aveu à Louis XIII en 1630, et meurt le , laissant pour héritiers Louis et Louise-Marie Séguier, enfants de sa sœur. Mais son testament est contesté, la terre de Lassay est saisie et adjugée en 1639 à Isaac de Madaillan. La famille de Madaillan de Lesparre[8], seigneurs de Montataire, originaire de Guyenne, garde la propriété de Lassay jusqu'à la Révolution française.
- 1639 - ? : Isaac de Madaillan de Lesparre, seigneur du Boisfroust, adjudicataire par décret du , épouse Jeanne de Warignies, de laquelle il a notamment : René (1632), Marie (1633), baptisés à Niort. Isaac de Madaillan fait ériger la terre de Lassay en marquisat.
- ? - 1676 : Louis II de Madaillan-Lespare, marquis de Lassay, épouse en premières noces Suzanne de Vipart-Silly († 1676)[9], 1651 (inhumée aux Bénédictines de Lassay en 1676) ; et, en 1682, alors âgé de 59 ans, en secondes noces avec la fille du comte de Bussy, Louise-Marie-Thérèse de Rabutin[10], sa cousine germaine, filleule de Madame de Sévigné. Louis de Madaillan construit sur l'emplacement du pont-levis et sur une partie de la barbacane une aile comportant des salons et des chambres ; c'est ce bâtiment qui est démoli par le marquis de Beauchêne.
- 1676 - 1738 : Armand de Madaillan
- 1738 - 1750 : Léon de Madaillan de Lesparre (1678-), fils d'Armand de Madaillan et de Marianne Pajot, marié le à Reine de Madaillan, sa demi-tante. Parfaitement bien fait de sa personne et doué de beaucoup d'esprit, introduit par son père dans la maison de Condé, il devient l'amant de Madame la duchesse Louise-Françoise de Bourbon, fille de Louis XIV et de Madame de Montespan. Il se fait construire un magnifique hôtel à Paris, à côté de celui de sa maîtresse. Connu sous le nom d'hôtel de Lassay, cet hôtel est contigu au palais Bourbon et sert actuellement de résidence du président de l'Assemblée nationale. Mort sans enfant, Léon de Madaillan est inhumé aux Bénédictines de Lassay.
- 1750 - 1797 : Adélaïde-Félicité-Geneviève d'O, petite-nièce de Léon de Madaillan[11], épouse le Louis de Brancas, duc de Lauraguais (° ).
- Louis-Léon de Brancas (° ), propriétaire indivis avec son frère Antoine-Jean-Baptiste de Brancas depuis 1736, épouse le Élisabeth-Pauline de Gand de Mérode-Montmorency. Celle-ci meurt sur l'échafaud lors de la Révolution française, tandis que lui-même est emprisonné. Il nomme le Jean-Jacques Grilleaut régisseur de la terre de Lassay, et la vend le 27 brumaire an VI () à Louis Pierlot, receveur général de l'Aube.
- 1797 - 1823 : Louis Pierlot, propriétaire du domaine de Lassay, pair de France en 1814, meurt à 91 ans le . L'année précédente, M. Pierlot, fils de l'acquéreur de 1797, revend le château et la terre de Lassay à M. Narcisse Guesdon de Beauchesne.
- 1823 - 1870 : Narcisse Guesdon de Beauchesne, directeur des domaines de la Sarthe.
- 1870 - 1895 : N… Guesdon de Beauchesne, historien.
- 1895 - 1939 : Adelstan Guesdon de Beauchesne, meurt sans enfants et transmet le château à son filleul.
- 1939 - 1948 : Marc-René de Montalembert.
- 1948 - 2014 : Pierre de Montalembert.
- Depuis 2014 : Aymeri et Cécilia de Montalembert[6].
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Architecture
Le château bénéficie de multiples protections au titre des monuments historiques[12] : un classement pour la totalité du château par la liste de 1862[6], un classement pour les peintures murales de l'ancienne chapelle le , et une inscription pour le reste de la chapelle le . Il est composé de huit tours flanquant un cercle irrégulier. Deux d’entre elles forment le châtelet d’entrée. Cette entrée était composée du logis principal au-dessus.
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Tourisme
Le château reçoit en moyenne, annuellement, 10 000 visiteurs[6],[13].
Récompenses
- Coup de cœur prix Ouest-France et Fondation du Patrimoine 2022[13]
- Grand trophée Dassault histoire et patrimoine[6],[13]
Notes et références
Voir aussi
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