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titre militaire français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La dignité d’amiral de France (ou de grand amiral de France) récompense en France des services militaires exceptionnels pour des amiraux de la Marine. Elle est l'équivalent pour les marins de celle de maréchal de France pour l'Armée de terre. Même si personne ne porte le titre actuellement, cette dignité reste pleinement valable de nos jours.
Amiral de France | ||||||||
Création | 1270 | |||||||
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Armée | Marine nationale | |||||||
Statut | Officier général Dignité dans l'État |
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Désignation | Amiral de France | |||||||
Appellation | « Monsieur l'Amiral » | |||||||
Code OTAN | OF-10 | |||||||
Équivalence | Maréchal de France | |||||||
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La dignité d'amiral de France a été créée en 1270 par Louis IX, au cours de la huitième croisade[1],[2]. Sous l'Ancien Régime, l’amiral de France est titulaire d'un grand office de la couronne de France équivalent à celui du connétable de France. Chef en titre de la flotte royale, il n'a en réalité qu'un pouvoir limité.
L'amiral de France a la charge des côtes de Picardie, de Normandie, d'Aunis et de Saintonge. Sa charge va s'étendre au début du XVIIe siècle, à la Guyenne puis à la Provence. En temps de guerre, il est chargé de rassembler les navires marchands français pour constituer la flotte. Il doit armer, équiper et ravitailler les navires pour la course, donner les lettres de marque aux corsaires (la course est alors la forme principale de guerre maritime). En temps de paix, il s'occupe de l'entretien de la flotte royale, quand elle existe, mais surtout du commerce maritime et de la flotte marchande.
Durant l'ère moderne, peu d'amiraux ont été des marins — d'ailleurs, à l'exception de Claude d'Annebault, aucun d'entre eux n'a commandé effectivement la flotte. Il faut dire que les pouvoirs réels de l'amiral sont plutôt restreints, en partie à cause de la concurrence des autres amirautés (l'amiral des mers du Levant pour la Provence, l'amiral de Bretagne et l'amiral des mers du Ponant pour la Guyenne), du généralat des galères puis du secrétariat d'État à la Marine. La charge a surtout beaucoup d'importance politique, tout comme la connétablie (d'où d'ailleurs la suppression de ces deux charges).
Elle est en outre lucrative : à l'amiral reviennent une partie des amendes et confiscations prononcées par les sièges d'amirauté, droit d'épave, droits d'ancrage et de congé, droit de naufrage, un dixième des prises de guerre, etc. Il a en effet des pouvoirs d'ordre juridique, comparables à ceux exercés par le connétable et les maréchaux : c'est la juridiction de la Table de marbre (siège de l'amirauté) à Paris. Il existe également un autre siège général, établi à Rouen, et des sièges particuliers sur les côtes (une cinquantaine environ). Ces tribunaux exerçaient sur la pêche, la course, les délits et les crimes commis dans les ports, etc. La juridiction de l'amiral de France en elle-même s'exerçait en première instance au civil et au criminel, et en appel des sentences rendues en matière civile par les amirautés locales. Elle jugeait aussi de la validité des prises faites par les corsaires.
L'amirauté de France est supprimée en 1627 par le cardinal de Richelieu, qui est grand-maître de la navigation (charge nouvellement créée) et qui veut avoir l'ensemble du pouvoir naval à sa disposition.
Louis XIV rétablit l'office par l'édit du , mais plutôt comme une charge honorifique et lucrative. Le premier titulaire en est le fils légitimé du roi et de sa maîtresse Madame de La Vallière : Louis de Bourbon, comte de Vermandois, âgé de 2 ans[3] ; mais il meurt de maladie alors qu'il n'a que 16 ans au siège de Courtrai de 1683. Son demi-frère, fils légitimé du roi et de Madame de Montespan, Louis Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse, lui succède à l’âge de 5 ans[4] : il va s'intéresser à sa charge, par exemple diriger le conseil polysynodique de la Marine ; en 1693, il a 15 ans et, probablement sous le conseil du roi, réunit l’amirauté de Bretagne, encore indépendante, à celle de France[5]. Après la mort du comte de Toulouse en 1737 et une présence dans la fonction longue de cinquante-quatre ans, son fils de 12 ans, Louis de Bourbon, duc de Penthièvre, reprend la charge d’amiral de France[6] jusqu’à la suppression de celle-ci, le [5], soit sur une autre période de cinquante-quatre ans.
Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, les amirautés passent complètement sous le contrôle des secrétaires d'État à la Marine.
Après sa dissolution par le décret de l'Assemblée constituante du , la dignité fut rétablie — décret impérial du 13 pluviôse an XIII () ; ordonnance du — puis supprimée et rétablie plusieurs fois. Le dernier amiral de France nommé fut François Thomas Tréhouart (1798-1873), le .
Sous le Premier Empire, la dignité de « grand amiral de France » fut ainsi rétablie le , en tant que l'une des six grandes dignités de l'Empire, et confiée au maréchal Joachim Murat : cette fonction fut purement honorifique car Murat n'eut aucun rôle sur la direction de la flotte française.
Un titre à consonance similaire fut donné à l'amiral Darlan, sous le nom d'amiral de la flotte. Si l'appellation est peu orthodoxe, elle n'a apparemment jamais connu de sanction officielle et correspond par contre à un rôle naval de premier rang : chef d'état-major général de la Marine nationale en temps de paix, l'amiral Darlan devenait commandant en chef des forces maritimes françaises en temps de guerre (par le décret « fondateur » sur l'organisation de la marine militaire du ).
Actuellement, comme cela a été précisé dans l'article 19 de la loi de 2005[7] puis dans l'ordonnance n° 2007-465[8], codifiée à Article L4131-1 du Code de la défense : "Le titre de maréchal de France et le titre d'amiral de France constituent une dignité dans l'Etat." . Amiral de France est donc, à notre époque, un titre et une dignité pleinement valables, nonobstant le fait qu'il n'existe pas de personne vivante à en être dotée.
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