Loading AI tools
association étudiante à Bruxelles, Belgique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Cercle du Libre Examen (Librex[1]) est un cercle estudiantin reconnu par l'Université libre de Bruxelles, fondé le . Il a pour mission de promouvoir les valeurs du libre examen qui prône le rejet de l'argument d'autorité en matière de savoir et la liberté de jugement. Centre d'étude et de réflexion critiques, son rôle fondamental est de susciter le débat, de favoriser une prise de conscience de ses membres. C'est dans cet esprit que sont conçues ses activités et ses publications.
Forme juridique | ASBL |
---|---|
But | Promotion du libre examen |
Surnom | Librex |
Fondation |
---|
Siège |
Université libre de Bruxelles. 22 avenue Paul Héger. 1050 Bruxelles. Belgique |
---|---|
Publications |
Les Cahiers du Libre Examen (ISSN 1376-2346) Bulletin du Cercle du Libre Examen (ISSN 1784-827X) |
Slogan | « Empêcheur de penser en rond depuis 1928 » |
Site web | https://www.librexulb.be |
Le libre examen est un principe qui prône le rejet de l'argument d'autorité en matière de savoir et la liberté de jugement[2].
Cette notion nouvelle donnée au libre examen dépassant le cadre traditionnel de la recherche scientifique se transforme ici en une conduite sociale se voulant combattante, impliquant même la destruction des idées d'autrui[n 1] :
« La tolérance n'est ni l'hésitation, ni la transaction sur les principes, ni la pusillanimité, ou l'équivoque dans leur expression, car à ce compte, elle consisterait à n'en point avoir ou à ne pas oser les dire... Elle n'impose pas à proprement parler le respect des opinions d'autrui: comment respecter ce qui est jugé faux, ce que l'on condamne, ce que l'on s'efforce de détruire ? Elle est le respect de la personne et de la liberté d'autrui. Elle consiste à affirmer ce que l'on tient pour vérité, en même temps que l'on reconnaît, à d'autres, le droit d'affirmer leurs erreurs, en même temps qu'en les combattant, on se refuse à recourir pour les vaincre à l'injure, à la violence, ou à la proscription. »
— Université libre de Bruxelles
De nos jours, le libre examen à l’ULB postule donc officiellement, en toute matière, le « rejet de l’argument d’autorité et l’indépendance de jugement ». Et comme le souligna, dès 1955, l’historien Jean Stengers (1922-2002) à propos des différentes tentatives de définir le libre examen, « nulle autorité académique n'a jamais essayé d'empêcher que le problème […] ne soit abordé en pleine lumière. Pareille attitude serait proprement impensable. L'Université a inscrit à l’article premier de ses statuts que son enseignement « a pour principe le libre examen ». Il est clair – et elle s'en est toujours parfaitement rendu compte - qu'elle se renierait elle-même en n’autorisant pas ceux qui se réclament d'elle à examiner librement en premier lieu ce qu'est ce principe même. »[3]
Le Cercle du Libre Examen est fondé au cours de l'année académique 1927-1928[4].
L'année 1937 est celle de création des Cahiers du Libre Examen. Les premiers contributeurs sont Ilya Prigogine, Jean Burgers, Léo Moulin, Arthur Haulot, Youra Livchitz [V 1].
En 1941, l'Université libre de Bruxelles ferme ses portes pour ne pas se corrompre avec l'occupant. Elle se réorganise dans la clandestinité. Des étudiants du Librex, dont Jean Burgers[5], Robert Leclercq et Richard Altenhoff[6], sont à la base de la création du Groupe G actif dans la résistance clandestine armée contre l'occupation allemande[7],[8].
En 1950, lors de la question royale, des professeurs comme Lucia de Brouckère emportent l'adhésion du Cercle qui s'oppose farouchement au retour du Roi[V 2].
Les 23 et 24 avril 1958, deux conférences de Jean-Paul Sartre : Marxisme et existentialisme et Questions de méthode[9].
Le a lieu une conférence de Jean-Paul Sartre en collaboration avec le Comité belge pour la paix en Algérie devant 6 000 personnes dans la grande salle du Centre Rogier[10].
En 1967, le Librex participe à la création d'un Comité de défense de la démocratie en Grèce alors sous la dictature des colonels[11].
En 1967, le Librex prévoit également d'organiser un cycle de conférences sur la guerre du Viêt Nam. Le 27 janvier, lors de la première de ces conférences, de violents incidents éclatent entre étudiants pro et anti-américains. Le Librex retire sa caution au cycle de conférences[12].
En 1968, le Librex n'échappe pas aux turbulences du mouvement étudiant, dont il est l'un des enjeux[13]. Le 13 mai 1968, le Librex organise un meeting contre la dictature des colonels en Grèce où sont invités à prendre la parole Mélina Mercouri, Vassilis Vassilikos (auteur du livre dont est inspiré le film de Costa-Gavras « Z »), l'association Rigas Phereos et l'Association belge pour la défense de la démocratie en Grèce[14]. À l'issue de cette réunion, plusieurs centaines d'étudiants constitués en Assemblée libre organisent l'occupation de l'auditoire Paul-Émile Janson[15]. Cette occupation durera 47 jours. Cette date marque le début du Mai 68 bruxellois et les politologues parleront d'un « Mouvement du 13 mai »[16] à l'origine des évènements[17].
Le a lieu une conférence de Jean Ladrière : Science et Société. Réflexions philosophiques[18].
En 1994 et 1995, le Cercle participe à la création de la Liaison pour l'autonomie des personnes qui aiguillonne les mouvements contre les visites du pape Jean-Paul II en Belgique en 1994[19] et 1995[20]. Il coédite à cette occasion une affiche, diffusée à des dizaines de milliers d'exemplaires, Contre le SIDA : la capote, pas la calotte[21] avec le journal Alternative Libertaire, Act Up Bruxelles et la revue GLBT Tels Quels. En 1995, le Librex organise un voyage commémoratif à Auschwitz[V 3]. En 1997, le Cercle permet une commémoration à Breendonk[V 3].
Par ailleurs, une virulente carte blanche signée par le président du cercle ayant pour titre "Qu'allaient faites les parlementaires PS en Tunisie?" fut publiée dans le journal Le Soir le 17 septembre 2005[22].
En 2007-2008 puis en 2008-2009, une Cellule de Réflexion sur l'Université (CRUn) interviendra notamment sur les questions de marchandisation de l'enseignement ou de liberté d'expression. Un cycle de conférences "L'Université face à la logique du marché[23]" est organisé pour interroger les mutations qui accompagnent la réforme de Bologne et alors que le recteur Philippe Vincke présente son nouveau plan stratégique pour l'Université contre la voix des représentants étudiants[24]. Ce plan de rationalisation managériale de l'Université s'accompagne d'une volonté de lutter contre la montée de "l'irrationnel" et de "l'obscurantisme" par "la promotion de nos valeurs"[25].
Dans le prolongement des réflexions sur le "repli majoritaire" initiées sous la présidence de Dominique Vermeiren, et alors que l'autonomie des cercles étudiants se voit restreinte par la mise en place d'un système d'autorisation bureaucratique[26], le comité se montre de plus en plus critique par rapport à ce "Chantier Valeurs"[27] que le recteur a confié à la linguiste Emmanuelle Danblon[28]. La Conseillère aux Valeurs sera finalement désavouée par Philippe Vincke au Conseil d'Administration du 18 février 2008 à la suite de maintes polémiques et en particulier de la fameuse affaire de la « lettre truquée »[29]. Un an plus tôt, en février 2007, Tariq Ramadan avait été interdit de participer à un débat organisé par le Cercle Arabo-Européen de l'ULB[30], au motif qu'il n'aurait "jamais clairement condamné la lapidation des femmes" (décision motivée par P. Vincke et E. Danblon dans la carte blanche "Le Libre Examen aujourd'hui : ni Munich, ni la Chasse aux sorcières"[31]), tandis qu'au même moment Philippe Val et Caroline Fourest se voyaient offrir des tribunes, et ce au grand dam d'une partie des "Sans Valeurs"[32], menés par Mateo Alaluf, Isabelle Stengers et Souhail Chichah.
Le Cercle participe aux mouvements et manifestations[33] pour la régularisation des sans-papiers au sein du CAS (Comité d'Action et de Soutien) et organise le 28 novembre 2008 une conférence en collaboration avec le Cercle des Etudiants Libéraux intitulée "Faut-il régulariser tous les sans-papiers ?" dans laquelle de nombreuses personnes sans-papiers présentes sur le campus interpellent directement leur ministre de tutelle[34]. Enfin, un colloque "Mai 68, la peur des bien-pensants"[35] est organisé avec notamment la projection d'un documentaire de Virginie Linhart : "68 : mes parents et moi".
En septembre 2010, une conférence organisée sur le thème de la liberté d’expression, introduite par la projection du film d’Olivier Mukuna, Est-il permis de débattre avec Dieudonné ? et modérée par le vice-recteur Marc Van Damme, provoque l’affrontement entre militants pro- et anti-israéliens[36].
Le Cercle du Libre Examen intervient, dans la vie universitaire et dans la vie de la cité, par la diffusion de communiqués de presse, de textes distribués aux étudiants, par l'organisation de réunions publiques, par l'édition[37] des Cahiers du Libre Examen[38], des Bulletins du Cercle du Libre Examen, de brochures thématiques et de livres.
Liste détaillée des personnalités qui ont marqué l'histoire du Librex :
La liste des présidents du Librex de 1927 à 1999 est issue de l'ouvrage : Approches du Libre examen, publié pour les 70 ans du Cercle [V 4]
no | Période | Nom |
---|---|---|
1 | 1927-1928 | André L. Juliard |
2 | 1928-1929 | Paul Wahl |
3 | 1929-1930 | Jules Ledrut ou Max Rubens |
4 | 1930-1931 | Léo Moulin |
5 | 1931-1932 | Albert Vilain |
6 | 1932-1934 | Fernand Hirsch |
7 | 1935-1936 | Frans Derijke |
8 | 1936-1937 | Carmen Boute |
9 | 1937-1938 | Robert Vanderlinden |
10 | 1938-1939 | Christian Lepoivre |
11 | 1939-1940 | Pierre Deligne |
12 | 1940-1941 | Louis Bertaut |
13 | 1941-1944 | Aucun président officiel |
14 | 1944-1945 | Georges Papy |
15 | 1945-1946 | Jean-Louis Van Nypelseer |
16 | 1946-1947 | Jacques Defay |
17 | 1947-1948 | Louis Vanden Driessche |
18 | 1949-1950 | Georges Jamin |
19 | 1950-1951 | Arthur Weerens |
20 | 1951-1952 | Pierre Deleu |
21 | 1952-1956 | Roger Lallemand |
22 | 1956-1957 | Raymond Demousselle |
no | Période | Nom |
---|---|---|
23 | 1957-1958 | Pierre Verstraeten |
24 | 1958-1959 | Jean Lucke |
25 | 1959-1960 | Lucien Paris |
26 | 1960-1961 | Claude Thilly |
27 | 1961-1962 | Claude Henry |
28 | 1962-1963 | Willy Debuysscher |
29 | 1963-1964 | André Denolin |
30 | 1964-1966 | Gaston Ladriere |
31 | 1966-1967 | Bernard Fabry |
32 | 1967-1968 | Marc-Henri Janne |
33 | 1968-1969 | Jean Pierre Rasquin |
34 | 1969-1970 | Jean-Louis Franeau |
35 | 1970-1971 | Josy Dubié |
36 | 1971-1973 | Ralph Coeckelenberghs |
37 | 1973-1974 | Marianne De Muylder |
38 | 1974-1975 | Philippe Grollet |
39 | 1975-1976 | Pierre Vandernoot |
40 | 1976-1977 | Jean-Louis Mazy |
41 | 1977-1979 | Denis Stokkink |
42 | 1979-1980 | Pierre Schoemann |
43 | 1980-1981 | Marc Uyttendaele |
45 | 1981-1982 | Olivier Bivort |
no | Période | Nom |
---|---|---|
46 | 1982-1983 | Christine Rygaert |
47 | 1983-1985 | Stefan Verschuere |
48 | 1985-1986 | Marc Deneve |
49 | 1987-1989 | Régine Beauthier |
50 | 1989-1990 | Karim Ibourki |
51 | 1990-1991 | Laurence De Bauche |
52 | 1991-1992 | Jean Tytgat |
53 | 1992-1993 | Renaud Witmeur |
54 | 1993-1994 | Eric Mercenier |
55 | 1994-1995 | Eliot Huisman |
56 | 1995-1996 | Florence De Lentdecker |
57 | 1996-1997 | Jean Spinette |
58 | 1997-1998 | Antoine Dayez |
59 | 1998-1999 | Régis Panisi |
Seamless Wikipedia browsing. On steroids.
Every time you click a link to Wikipedia, Wiktionary or Wikiquote in your browser's search results, it will show the modern Wikiwand interface.
Wikiwand extension is a five stars, simple, with minimum permission required to keep your browsing private, safe and transparent.