Théâtres et salles de spectacle De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Le Centre dramatique national des Alpes de Grenoble (CDNA) anciennement Comédie des Alpes (1960-1975), fut initié par Bernard Floriet et René Lesage, et a fusionné en 2014 avec la MC2.
Le CDNA était hébergé à la Maison de la Culture de Grenoble dès sa création en 1968. La Maison de la Culture a été renommée Le Cargo en 1985, sous la direction de Jean-Claude Gallotta, puis MC2: en 2004. Elle a été conçue par André Wogenscky et inaugurée par André Malraux le . De 1998 à 2004, elle a été fermée pour travaux. L’extension et la rénovation ont été réalisées par Antoine Stinco, architecte spécialisé dans les équipements culturels et salles de spectacles.
Jean Dasté avait déjà envisagé de créer un premier centre dramatique national à Grenoble en 1945, mais à la suite du refus de ses demandes de subventions par la municipalité, le projet n’aboutit pas et Jean Dasté part à Saint-Étienne[1].
En 1960, est créée la Comédie des Alpes par Bernard Floriet et René Lesage, tous les deux issus de l’association ACTA (Association Culturelle par le Théâtre et les Arts). La Comédie des Alpes fait ses premières créations dans l’amphithéâtre du lycée Stendhal (centre-ville de Grenoble). La troupe est ensuite hébergée à la Maison de la Culture dès sa création en 1968.
En 1975, le contrat de la Comédie des Alpes avec le Secrétariat d’État à la culture n’ayant pas été renouvelé, la Comédie des Alpes devient le Centre Dramatique National des Alpes (Société coopérative ouvrière de production anonyme à capital et personnel variables[2]). La direction en est confiée à Gabriel Monnet et au Théâtre Partisan, dirigé par Georges Lavaudant.
Des années 1980 à 1990, le CDNA connait une période trouble, notamment liés à la cohabitation avec la Maison de la Culture[3]. En 1981, lorsque Georges Lavaudant devient directeur de la Maison de la Culture à la suite de la démission de Bernard Gilman, sa nomination est controversée, à cause de sa qualité de directeur du CDNA. À son départ en 1985, les directions du CDNA et de la Maison de la Culture sont à nouveau séparées. Bruno Boëglin prend la tête du CDNA, assisté l’année suivante par Joël Chosson, envoyé par le ministère. En 1988, Chantal Morel et Ariel Garcia-Valdes leur succèdent[4].
En 1990, avec l’arrivée de Roger Caracache à la direction du CDNA et de la Maison de Culture, la situation du CDNA se stabilise[5]. Roger Caracache est le seul directeur à ne pas avoir été un artiste, la compagnie fonctionnait alors avec des metteurs en scène associés.
En 1990, le CDNA prend le statut de SARL, dont le directeur est nommé par l’État pour trois ans, avec trois mandats successifs maximum.
Le CDNA disparaît le , lors de sa fusion avec la MC2:, à la suite d'une décision du ministère de la Culture, alors dirigé par Aurélie Filippetti. Le projet de fusion est principalement porté par Michel Orier, directeur général de la Création artistique au ministère de la Culture et ancien directeur de la MC2 de 2002 à 2012. Les deux structures fusionnées deviennent un EPCC (établissement public de coopération culturelle)[6].
Voir par exemple «Sueurs froides à la maison blanche: la Maison de la Culture de Grenoble: éléments pour un débat», dans Les Cahiers de la Pensée sauvage, n° spécial no1, février 1981
A son départ, en 1989, Chantal Morel publie un document à charge à l’encontre du CDNA, intitulé «retour de mission», et dans lequel elle dénonce le «maintien de gens incompétents, une organisation administrative relevant plus d’une usine de boutons-culottes que du théâtre, le manque de réflexion, disons-le carrément, le manque d’intérêt entraînant les solutions les plus coûteuses par incompétence intellectuelle, (…) une ignorance complète de la situation actuelle du théâtre et de l’existence de réseaux de diffusion moins prestigieux» en précisant que c’est là «le symbole de la crise traversée par les CDN». Voir https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-thibaudat/blog/090317/chantal-morel-du-centre-dramatique-au-petit-38-itineraire-dune-irreductible-2