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Catherine Kousmine, née le à Khvalynsk, en Russie, et morte le à Lutry, en Suisse[1], est un médecin suisse d'origine russe.
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Surnommée « la prêtresse de l'alimentation saine »[2],[3],[4], elle est l'une des fondatrices de ce qui a été appelé « médecine orthomoléculaire », une pratique à visée thérapeutique basée sur des croyances et dont les effets allégués n'ont pas été prouvés. Elle affirmait notamment que sa méthode, basée sur l'alimentation, était efficace pour soigner certaines affections (cancers, sclérose en plaques et polyarthrite chronique évolutive en particulier).
Originaire d'une famille aisée, Catherine Kousmine et ses parents sont obligés de s'exiler en Suisse en 1918 à cause de la révolution russe. La famille Kousmine s'installe alors sur les bords du lac Léman, à Lutry[5]. Catherine rentre à l'école supérieure de Lausanne, où elle passe un baccalauréat ès sciences. Elle entreprend ensuite des études de médecine à la faculté de médecine de Lausanne. Elle obtient son diplôme de médecin en 1928. Elle travaille quelques années en cabinet, puis souhaite suivre une spécialité en pédiatrie et se rend à Zurich où elle sollicite un poste dans la clinique pédiatrique du professeur Guido Fanconi, où elle reste jusqu'en 1946. Elle étudie ensuite à Vienne, à la clinique du professeur Epinger et après six ans de stage, elle obtient un diplôme en pédiatrie. De retour en Suisse, elle exerce en tant que généraliste car son diplôme de pédiatrie n'est pas reconnu dans ce pays.
Elle décide alors de se lancer dans la recherche et s'intéresse en premier lieu au cancer, car elle avait été touchée par le décès de deux de ses jeunes patients alors qu'elle exerçait en tant que généraliste. Elle étudia les souris pendant 17 ans dans un laboratoire installé dans sa cuisine. Elle aurait constaté une corrélation frappante entre l'alimentation saine des souris et la rémission de leur cancer. Catherine Kousmine a pu ainsi se convaincre que la guérison de maladies parfois jugées incurables passerait par un retour à une nourriture saine qui apporterait les éléments nutritifs nécessaires à l'organisme pour guérir. En 1949, elle prétend être parvenue à guérir son premier patient humain cancéreux (atteint d'un réticulosarcome généralisé, selon elle « jugé incurable par la médecine ») grâce à ses méthodes basées sur une alimentation saine. Aucun cas analogue n'a été publié depuis parmi les articles recensés par PubMed.
Son travail - et en particulier son premier ouvrage - a été très critiqué par certains professionnels de santé[6], et c'est pour y répondre qu'elle expose dans son dernier ouvrage Sauvez votre corps de nombreux arbres généalogiques de familles atteintes par des maladies dégénératives, diabète, cancer, polyarthrite, allergie, etc. sous la dénomination « Histoire sanitaire de familles contemporaines » ; elle présente des dizaines d'exemples de cas de ces patients qu'elle aurait traité avec succès.
Un film documentaire, intitulé « Soyez bien dans votre assiette » et réalisé par Alain Bettex, lui est consacré en 1986[3],[7]. Il résume ses théories et sa lutte face à la communauté scientifique. Henri Joyeux intervient en sa faveur dans ce film.
Elle a vécu une grande partie de sa vie en Suisse. En février 1989, elle reçoit la bourgeoisie d'honneur de la commune de Lutry[8].
Une fondation portant son nom est créée en 1987 pour perpétuer ses méthodes[9]. Cette fondation possède des filiales dans plusieurs pays.
Catherine Kousmine s'est très tôt intéressée aux huiles alimentaires dont la qualité avait changé au cours de la Seconde Guerre mondiale : les producteurs ont introduit les méthodes de pressage à chaud (160-200 °C) dans le but de produire moitié plus d'huile avec la même quantité de matière première[10]. L'extraction par l'hexane, un solvant organique voisin du benzène, difficile à éliminer, permet aussi de produire près du double de quantité d'huile.
L'inconvénient majeur de ces méthodes, par rapport à la méthode de pressage à froid, est que la qualité de l'huile n'est plus optimale : elles transforment une partie des molécules cis en molécules trans (la molécule trans ne s'intègre pas dans nos chaînes métaboliques)[11].
Ces acides gras trans ont depuis fait l'objet d'études qui ont montré leur nocivité à faibles doses, ce qui a conduit plusieurs pays ou municipalités à prendre des mesures de recommandations (Canada, États-Unis par exemple), de restriction (Danemark en 2003, limitant la proportion à 2 g par 100 grammes d’huile ou de graisse) ou d'interdiction (New York en 2006), ou à des campagnes de publicité (Pays-Bas, où la teneur en AGT de la margarine de table solide vendue est passée d’un sommet de 50 % dans les années 1980 à moins de 2 % à l’heure actuelle) [12].
Les travaux de Catherine Kousmine n'ont pas reçu l'assentiment de la communauté scientifique. On leur a reproché leur absence de fondements scientifiques, le simplisme des raisonnements tenus, l'absence de méthodologie fiable (notamment le fait qu'aucun groupe de contrôle n'ait été publié) et l'absence d'éléments de preuves (dont la charge lui incombe) permettant de juger de l'efficacité de ses méthodes[13].
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