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composé chimique De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les bufotoxines sont une famille de toxines présentes dans les glandes parotoïdes, la peau et le « venin »[2] de certains crapauds du genre Bufo, ainsi que d'autres amphibiens et certaines espèces de champignons.
Les symptômes varient selon l'animal, son âge, le patient et le contexte. Outre de premiers signes bénins (picotement ou brûlure (sur yeux, muqueuses, blessures), les symptômes les plus cités par la littérature sont :
Un syndrome épileptique a été observé chez un enfant de 5 ans, cinq minutes après qu'il eut porté à la bouche un spécimen de Bufo alvarius. L'enfant a été soigné avec succès au diazepam et phénobarbital[3].
Dans les cas graves faisant suite à ingestion de mucus ou extrait de peau, la mort survient généralement dans les 6 à 24 h. Les patients ayant survécu plus de 24 h sont généralement sauvés.
Bien que connues depuis longtemps pour leur toxicité, certaines de ces toxines semblent depuis longtemps (non sans certains risques, avec parfois même des morts) utilisées par des médecines traditionnelles. En Chine, une poudre obtenue en broyant de la peau de crapaud séchée, connue sous le nom de chansu, 蟾酥, "Bufonis Venenum", est utilisée en médecine chinoise traditionnelle.
En France, un hémostatique à base de Bufotoxine était commercialisé sous le nom de Bufox jusque dans les années 1960[4].
Dans le cadre de la recherche contre le cancer du foie, du poumon et du pancréas, les équipes américaines du Texas (Anderson Cancer Center) et chinoises (Université de Fudan) ont repris ce remède issu de la bufotoxine reconnue par la pharmacopée traditionnelle chinoise afin d'évaluer les capacités thérapeutique du puissant venin huachansu provenant des glandes cutanées de deux espèces de crapaud, le Bufo gargarizans et le Bufo melanostictus [5]; en 2013, l'Assemblée Nationale a déclaré avoir créé en 2009 un groupe d'étude scientifique afin d'évaluer les bienfaits de la Médecine Traditionnelle Chinoise (MTC)[6].
On les a notamment utilisées pour leurs effets sur le cœur (tonicardiaque à doses infimes, facteur d'arythmie cardiaque éventuellement mortelle (par perturbation de la gestion des ions potassium, dite hyperkaliémie) à faible dose. D'autres pathologies ont été soignées par du venin de crapauds[7]. Des venins de crapaud ont été expérimentés comme psychotrope aux États-Unis et en Australie[8] Leurs effets psychoactifs sont pour partie discutés[9].
Le mucus de Bufo marinus est encore utilisé pour fabriquer une drogue utilisée par le culte vaudou[10].
Une des molécules communes du « venin » des crapauds est la bufoténine (N,N-dimethyl-5-hydroxytryptamine), aussi présente chez certaines grenouilles amazoniennes (Osteocephalus sp.), chez l'étoile de mer anciennement appelée Asterina pectinifera mais aujourd'hui Patiria pectinifera, dans le venin d'abeilles et dans certains champignons (Amanita).
(liste non exhaustive)
On les divise en deux catégories de substances, regroupées selon leur structure moléculaire :
On connait actuellement 5 bufotoxines composantes principales du venin (leur nom provient de l'espèce chez laquelle ces molécules ont été pour la première fois identifiées) :
et il en existe probablement d'autres.
Chez les crapauds du genre Bufo, ces toxines dérivent toutes de la tryptamine.
Tous les bufos étudiés produisaient au moins la 5-HT et la bufoténine qui est hallucinogène[24] ;
Bufo alvarius est le seul crapaud connu contenant de la 5-Me0-DMT[25] ;
Bufo gargarizans contient de la bufothionine.
Le Bufo excrète aussi par les parotoïdes des bufodiénolides, dont des bufogénines ou bufagines en plus des bufotoxines.
Remarque : quelques bufagines ont aussi un effet d'anesthésique local[31] (peut-être utile pour le crapaud quand il est blessé ?, mais ne diminuant a priori pas la toxicité du venin pour un éventuel prédateur).
Le "venin" du crapaud Bufo alvarius contient à lui seul une véritable panoplie de toxiques[10] :
D'autres Bufo ou les mêmes produisent aussi d'autres molécules, dont
Le nombre de cas de bufotoxine ne cessent d'augmenter depuis 1940 (surtout en Australie, à cause de l'introduction des Crapauds buffles). Le nombre de cas est tellement élevé, que même aujourd'hui, il n'y a pas de compteur exact, le chiffre s'élèverait à des centaines de milliers de cas et quelques milliers de morts depuis 1940 (les chiffres apportés ici ne sont que des spéculations de sources plus ou moins fiables et donc n'est pas forcément la réalité).
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