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nom d'unités d'enquête et d'intervention de la police judiciaire française De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Une brigade de recherche et d'intervention (BRI), communément appelée Brigade Antigang ou simplement l'Antigang, est une unité d'enquête et d'intervention de la Police judiciaire française.
BRI Brigades de recherche et d'intervention | ||
Emblème de la BRI-PP. | ||
BRI-PP : Démonstration de libération d'otages dans un bus avec le PVP/Dagger accompagné par le Mercedes-Benz Vario 815 D blindé en 2018. | ||
Création | 22 septembre 1964[1] | |
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Pays | France | |
Branche | Police nationale | |
Type | police judiciaire | |
Rôle | Lutte contre le grand banditisme
Contre-terrorisme Surveillance |
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Effectif | 350 (début 2018)[1] | |
Garnison | 36, quai des Orfèvres | |
Ancienne dénomination | Section de Recherche et d'intervention[1] | |
Surnom | Brigades Antigang, Antigang | |
Couleurs | noir, gris | |
Devise | Per verbum per gladium / Par le mot ou par l'épée | |
Mascotte | Gargouille | |
Fourragères | Rouge de la PP (qui n’est pas une fourragère mais la commémoration de la légion d’Honneur conférée à la PP par le général de Gaulle) | |
Décorations | attentat 2015 Paris | |
Commandant | Cre Div. Simon Riondet (BRI-PP) | |
Commandant historique | Commissaire François Le Mouël | |
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La plus ancienne des BRI est celle de la préfecture de police de Paris ou BRI-PP[2] qui a été créée en 1964 à l'initiative – et sous le commandement – du commissaire François Le Mouël. À cette époque, le nombre d'attaques à main armée atteint des niveaux records (plus de cinq cents en une seule année à Paris[3]) et cette unité innove en adoptant de nouvelles tactiques basées principalement sur l'anticipation. La connaissance préalable ou l'identification de nouveaux suspects, suivies par la recherche d'information à leur sujet et par leur surveillance prolongée permettent de les interpeller non pas en flagrant délit, à cause du risque de fusillade mais plutôt après la commission de leur crime, ou même avant, en s'appuyant sur l’article 121-4[4] du Code pénal qui précise que la tentative de crime est punissable. Le succès de cette approche conduira à la création d'unités similaires en province, puis à l'étranger.
Les BRI, à l'exception de la BRI-PP qui appartient à la direction régionale de la police judiciaire de Paris (DRPJ), dépendent de l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO, ex-OCRB) et sont mises à disposition des directions régionales ou interrégionales de police judiciaire (DRPJ et DIPJ) et de leurs composantes (SRPJ, antennes PJ), ainsi que des autres services de police qui les sollicitent : sécurité publique, groupes d'intervention régionaux (GIR), polices d'états étrangers, etc.
Par ailleurs, en 1972, à la suite de la prise d'otages des Jeux olympiques de Munich, la BRI-PP reçoit la mission de former le noyau d'une force d'intervention spécialisée dans la résolution de crises ouvertes (prises d'otages, attaques terroristes). Cette force, activée sur décision du préfet de police, est appelée officiellement la brigade anticommando (BAC), mais les appellations de BRI en formation BAC, BRI-BAC ou BRI anticommando sont également utilisées. Commandée par le chef de la BRI, elle est renforcée par d'autres unités ou spécialistes de la PP : dépiégeurs d'assaut, médecins de la brigade de sapeurs-pompiers de Paris etc. La brigade anticommando fait également partie, avec le RAID et ses antennes[5], de la force d'intervention de la Police nationale lorsque cette dernière est activée[6].
Le schéma national d'intervention des forces de sécurité, adopté en en réponse aux attentats de 2015, confirme le statut de force d'intervention spécialisée de la BRI-PP aux côtés du RAID et du GIGN ainsi que la mission d'intervention intermédiaire confiée aux autres BRI (les BRI de province et la BRI nationale).
Les photos illustrant cet article ont été prises à l'occasion de deux présentations de la BRI-PP. Elles illustrent une interpellation et une intervention. La très grande majorité des missions des BRI – à Paris comme en province – sont des missions de police judiciaire effectuées par des fonctionnaires en civil.
La BRI-PP (dite brigade Antigang) du « 36, quai des Orfèvres » est une brigade centrale de la direction régionale de la police judiciaire de la préfecture de police. À ce titre, elle est compétente à Paris et dans les départements limitrophes de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne). Elle est créée en 1964[7] par le commissaire François Le Mouël sous le nom de Section de recherche et d'intervention et prend son nom actuel en 1967[8]. Son principe était - et est encore - de surveiller les bandes organisées de la grande criminalité afin de les interpeller soit lorsque suffisamment d'éléments à charges sont obtenus (sous le chef de tentative punissable aux termes de l'article 121-4 du Code pénal[4]) soit quelque temps après le passage à l'acte et ce afin de pouvoir fournir un maximum de preuves et pas seulement le délit d'association de malfaiteurs. Ce travail demande un grand sang-froid et un esprit d'équipe très poussé. L'interpellation idéale se faisant soit avant la commission du crime soit après en profitant d'un relâchement des individus et à un endroit où tout risque de fusillade est écarté pour ne pas risquer d'occasionner des victimes innocentes.
En cas de crise, cette unité comptant cent-trente membres peut regrouper jusqu'à trois-cent-cinquante policiers en formation BRI-BAC (brigade anticommando), constituée avec l'appui d'autres unités de la préfecture de police et notamment de la Compagnie de sécurisation et d'intervention (CSI 75), de la brigade anti-criminalité de nuit (BAC 75N), ainsi que d'une équipe cynophile de la direction de sécurité de proximité de l'agglomération parisienne (DSPAP)[9]. La brigade anticommando formée autour de la BRI-PP devient une des composantes de la force d'intervention de la Police nationale (FIPN) avec le RAID et ses antennes si cette dernière formation est activée[6].
Le chef de la BRI-PP assume la direction de la brigade anticommando lorsque cette dernière est activée. À noter que l'intervention n'est que l'une des missions de la BRI-PP, qui est une unité permanente de police judiciaire, alors qu'elle est la mission principale de la brigade anticommando (dont elle est la composante principale).
Le 19 avril 2016, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve annonce, lors de la présentation du schéma national d'intervention des forces de sécurité en réponse aux attentats de 2015, un renforcement conséquent de la BRI-PP par doublement de son effectif[10].
Elles dépendent de la direction centrale de la Police judiciaire et ont toutes la même structure et organisation (environ deux douzaines de personnels à Strasbourg, par exemple).
Par opposition à la BRI-PP, il y a une tendance à les appeler les BRI de la DCPJ (ou BRI-PJ), bien que la BRI-PP soit aussi formellement une unité de police judiciaire.
Les premières BRI furent créées à Lyon en 1977 puis à Nice en 1978 et à Marseille en 1986. Ce sont les trois BRI dites traditionnelles.
Les BREC (brigades régionales d'enquêtes et de coordination) s'apparentaient aux BRI mais ont disparu au pour devenir des BRI (avec l'avantage d'une compétence nationale, et non plus régionale ou interrégionale).
À l'exception de la BRI-PP, les BRI, en tant qu'émanation de l'OCLCO, disposent, pour exercer leurs missions, d'une compétence géographique nationale.
Les BRI interviennent pour interpeller les groupes de malfaiteurs se livrant à des actes de banditisme graves comme les vols à main armée, les séquestrations, les prises d'otages. Disposant de matériels sophistiqués d'observation et d'écoute, elles sont aussi chargées de rechercher et d'archiver tous les renseignements relatifs au banditisme. Pour ce faire, elles mettent en place des surveillances et filatures discrètes qui durent parfois plusieurs jours, voire plusieurs mois.
Elles assistent aussi les autres services de police (y compris ceux de la sécurité publique, comme les brigades de sûreté urbaine ou sûretés départementales) dans les surveillances, les interpellations et les interventions à risques.
Depuis la vague d'attentats de 2015 en France, et conformément au schéma national d'intervention, toutes les BRI ont acquis une compétence en matière d'intervention intermédiaire contre-terroriste. Ainsi, la BRI de Rouen est intervenue lors de l'attentat de l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray en juillet 2016 et a abattu les terroristes. La BRI de Rouen est encore intervenue aux côtés de la BRI de Lille en août 2017 lors de la traque du terroriste de l'attentat contre des militaires à Levallois-Perret, qui a vu son interpellation musclée sur l'autoroute A11.
Conformément à une répartition nationale des zones de compétence des unités d'interventions de la police nationale régissant l'action des groupes d'intervention de la police nationale (GIPN), de l'unité de recherche, assistance, intervention et dissuasion (RAID) et de la BRI de Paris, cette dernière peut intervenir en formation BRI-BAC (brigade anticommando) sur les vingt arrondissements de Paris intra-muros. Le RAID intervient quant à lui dans les vingt-et-un départements les plus rapprochés de Paris, tout en étant compétent sur l'ensemble du territoire dans les situations les plus graves. Cependant, la procédure d’urgence absolue (PUA) adoptée en autorise — en cas de crise majeure ou de crises multiples — l'intervention de toute unité en mesure de le faire en tout point du territoire (donc en s'affranchissant du critère de compétence géographique qui s'impose habituellement)[10].
Contrairement au RAID, qui a connu une évolution pour se concentrer sur les missions d'intervention, la BRI-PP a conservé sa double mission de police judiciaire et de force d'intervention et il a été décidé de la renforcer afin qu'elle puisse continuer à assurer ces deux missions simultanément. Par ailleurs, afin de conserver une capacité optimale d'intervention dans Paris, la BRI-PP, contrairement aux autres unités de la Police judiciaire parisienne, est restée basée au 36, quai des Orfèvres lors du déménagement des autres services vers le nouveau siège situé au 36, rue du Bastion, à partir de la mi-2017[11].
Cependant, en 2019, une réflexion est engagée au niveau de la préfecture de police de Paris pour envisager la fusion de toutes les forces d'intervention d'Île-de-France, celle de la BRI (donc hors son unité de police judiciaire) avec le RAID et le GIGN (désormais également sous l'autorité du ministre de l'Intérieur), ceci, sous prétexte d'efficacité et pour neutraliser l'hypothèse d'une guerre des polices[12].
Les BRI disposent de moyens matériels et humains en rapport avec les missions délicates qui leur sont dévolues : véhicules rapides, véhicules blindés, matériels de surveillance électronique, moyens d'enregistrement vidéo discret, tenues d'intervention et armements spécifiques. À la différence du RAID, les policiers des BRI travaillent principalement en civil et n'interviennent que rarement cagoulés ou en uniforme. Ils interviennent cagoulés principalement lors d'interpellations au domicile des malfaiteurs, afin de protéger leur anonymat.
À la suite du braquage de la bijouterie Cartier sur les Champs-Élysées en 2014, la BRI-PP a mis en place le concept de force d’intervention rapide ou FIR : en journée, un groupe reste équipé en permanence et peut être projeté immédiatement, en moto, en voiture ou en bateau avec la brigade fluviale ; la nuit et le week-end, une équipe emporte chez elle l’équipement lourd pour pouvoir partir de son domicile déjà équipée[13].
Les attentats terroristes de 2015, et notamment ceux de janvier et du 13 novembre mettent en lumière la nécessité de renforcer les unités d'intervention et d'adapter leur action à l'évolution de l'action terroriste vers les tueries de masse. Ces changements, entérinés par l'adoption du schéma national d'intervention des forces de sécurité, se traduisent notamment par[14] :
Les fonctionnaires de la BRI ont à leur disposition une large gamme d'armement parmi lesquelles :
Ce qui ferait un total de 18 BRI ( Dont les BRI-PP, BRI-N, BRIF-N et BRI-SDAT ) et de 4 Antennes BRI[15].
Les tests de sélection pour les BRI ont lieu généralement une fois par an et sont ouverts aux fonctionnaires de la police nationale, appartenant soit au corps des gradés et gardiens de la paix, soit au corps des officiers de police.
Après une sélection sur dossier et une consultation médicale d'aptitude, les fonctionnaires font d'abord l'objet d'une présélection au cours de laquelle ils sont évalués sur leurs capacités physiques et leur aptitude au tir opérationnel. Les candidats reçus à l'issue des présélections sont ensuite évalués au cours d'une batterie de tests professionnels articulés autour de plusieurs ateliers (exercice de filature et surveillance, tir de discernement, progression en milieu hostile,interpellation d'individus dangereux, etc.).
Au cours de cette période de sélection, les candidats sont également soumis à des tests psychologiques et des entretiens avec les psychologues de l'administration. À l'issue de ces différentes évaluations, le candidat est déclaré apte ou inapte à l'emploi au sein des brigades de recherche et d'intervention. S'il est déclaré apte, le candidat habilité intègre alors un vivier national pour une période de deux ans renouvelable 1 fois en validant une visite médicale intermédiaire.
La BRI-PP, de par sa double compétence en intervention et en Police Judiciaire, recrute ses personnels avec un processus de sélection différent, alliant épreuves physiques et de discernement (sur une semaine), complété par un stage d'immersion de trois semaines au sein des groupes opérationnels.
Depuis leur création, les BRI se sont illustrées dans la lutte contre le grand banditisme, dans la libération d'otages ou dans l'intervention à l'occasion d'attentats.
Trois policiers de la BRI-PP ont perdu la vie en service commandé depuis la création de l'unité[26].
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