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BIOLAVE (BIOlogie des coulées de LAVE sous-marines) est le nom d'une campagne scientifique menée à l'île de la Réunion à partir de 2011, visant à étudier les retombées écologiques des grands écoulements de lave volcanique du Piton de la Fournaise dans l'océan Indien, sur la côte sud-est de l'île.
Le projet a été piloté par l’Agence pour la Recherche et la Valorisation Marine[1].
Au total, depuis 1650, date des premières observations dont il subsiste des traces écrites, près de 300 éruptions ont été enregistrées ; elles ne le sont systématiquement que depuis le milieu du XXe siècle. Seule une petite partie de ces éruptions a rejoint la mer :
L’expédition scientifique s’est tenue entre les mois de novembre 2011 et février 2012 à partir du port de Sainte-Rose[2].
L'exploration des coulées s'est fait selon trois méthodologies, en fonction de la profondeur :
Les données récoltées ont mobilisé une équipe de scientifiques internationaux, qui ont pu identifier plus de 1 200 espèces issues de cette campagne[5].
Les données de l’inventaire de biodiversité marine du programme BIOLAVE ont été bancarisées dans le cadre du TIT Biodiversité de l’IFRECOR[1].
Au contact de l'eau, la lave se solidifie rapidement en roche basaltique, au départ parfaitement stérile. Cependant, la colonisation par la biodiversité est rapide, et suit une succession assez rigoureuse qui constitue un objet d'étude extrêmement précieux pour les biologistes[3]. Après une première colonisation bactérienne en grande partie invisible, les premiers êtres à se développer (au bout d'un an) sur les coulées sont des hydraires (Sertulariidae à stolons), cédant ensuite la place à des algues[4]. Dans les zones propices, des coraux prennent ensuite le relai, d'abord des espèces pionnières comme les Pocillopora, puis des espèces plus massives comme des Faviidae ou Poritidae[2]. La diversité corallienne est particulièrement spectaculaire sur la coulée de 1977, et peut-être un record pour l'île, avec également un taux de couverture corallienne impressionnant, de l'ordre de 75 % (contre à peine 30 % sur la barrière de corail située à l'ouest de l'île)[2].
Plus de 1 200 espèces[5] ont été recensées au total pour l'ensemble du projet, dont 126 seraient nouvelles pour la Réunion et 13 pour la science[4]. En particulier, les perturbations de l'eau ont eu pour effet de faire remonter un certain nombre d'espèces abyssales, et ainsi de permettre leur récolte par les scientifique, par exemple les poissons Caelorinchus flabellispinis et Argyripnus hulleyi[4].
98 espèces de diatomées marines ont été identifiées au cours des missions, appartenant à 38 genres différents, réparties entre les Coscinodiscophycées (six ordres), Fragilariophycées (5 ordres) et Bacillariophycées (6 ordres)[6].
23 espèces d'éponges ont été identifiées, appartenant à 18 genres différents distribués dans 17 familles[3].
20 espèces d'octocoraux et gorgones ont été identifiées, appartenant à 9 genres différents distribués dans 5 familles[3].
69 espèces de crustacés décapodes ont été identifiées, dont 18 sont nouvelles pour la Réunion[7]. Cette faune représente 11% des espèces connues de l'île, mais ne diffère pas sensiblement de la faune réunionnaise habituelle pour ce genre de milieu.
Nouveaux signalements de crustacés décapodes identifiés avec certitude[7] :
45 espèces d'échinodermes ont été identifiées, appartenant à 32 genres différents distribués dans 23 familles[8] :
Seuls les oursins ont semblé plébisciter les sites récents, les autres échinodermes étant plutôt moins abondants sur les coulées les plus jeunes[8].
4 espèces d'ascidies ont été identifiées, appartenant à 4 genres différents distribués dans 2 familles[3].
Les études montrent que les coulées les plus récentes sont aussi celles qui hébergent la faune ichtyologique la plus originale, et surtout le plus grand nombre d'espèces endémiques[9].
L'éruption de 2007 a été suivie d'une récolte des poissons tués ou désorientés par les perturbations volcaniques de l'eau, comprenant notamment des espèces abyssales (vivant pour une bonne partie entre -100 et -1 000 m de profondeur), remontées dans la colonne d'eau et préservées de la prédation par la toxicité de l'eau. Sur 400 spécimens récoltés, 81 espèces différentes ont été identifiées, dans 42 genres distincts. 47 espèces étaient nouvellement observées à la Réunion, et 12 espèces seraient nouvelles pour la Science[10].
Espèces nouvelles pour la science :
Premiers signalements pour la Réunion[10] :
Espèces abondantes parmi les remontées abyssales, par ordre d'abondance[10] :
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