ordre de coraux De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Les scléractiniaires (Scleractinia), anciennement appelés « madréporaires », constituent le principal ordre des coraux durs, animaux de la classe des Anthozoa.
On compte plus de 800 espèces répertoriées.
Les scléractiniaires ou coraux durs (ordre des Scleractinia) sont des cnidaires anthozoaires exclusivement marins, souvent sphériques ou en forme de buisson de cornes, ou plus complexes. L'animal est composé de polypes dont l'aspect est similaire à celui de minuscules anémones de mer, mais sont pourvus d'un exosquelette dur — le « coenostéum » — fait de carbonate de calcium sous forme d'aragonite. Ce squelette recouvert de peau constitue généralement la majeure partie de la biomasse de l'animal, et chez la plupart des espèces les polypes sont rétractés et donc invisibles pendant la journée, donnant au corail l'aspect de pierres plus ou moins sculptées et colorées. Certaines espèces forment des colonies, atteignant parfois des tailles impressionnantes (jusqu'à plusieurs dizaines de mètres), tandis que d'autres constituent des polypes solitaires, souvent plus gros.
Les coraux de ce groupe sont apparus pendant le Trias moyen (Ladinien) et ont remplacé les ordres Rugosa et Tabulata, lesquels disparurent vers la fin du Permien.
On distingue les coraux "vrais" scléractiniaires (ou madréporaires) au fait que leurs polypes ont 6 bras (ou tentacules) (ou un multiple de 6), contrairement aux coraux alcyonaires qui en ont 8 (ou un multiple de 8)[2].
Les coraux durs peuvent adopter une grande variété de formes, qui sont autant d'adaptations à des conditions particulières (disponibilité en nourriture, prédateurs, courant, profondeur, ensoleillement, concurrence...), formes qui ne sont que rarement constantes au sein d'un même groupe génétique. Parmi les formes les plus classiques, on compte[4] :
Vue l'incroyable diversité des espèces de coraux, ces formes sont parfois utilisées par les biologistes marins pour l'étude fonctionnelle des récifs, là où un inventaire taxinomique complet et précis serait une tâche trop fastidieuse[4].
Les coraux photosynthétiques bâtisseurs de récifs sont essentiellement répartis entre les tropiques, dans les eaux chaudes et pas trop riches en nutriments, donc principalement sur les côtes est (Caraïbes plutôt que Californie, Grande Barrière australienne plutôt que la côte ouest, côte est-africaine, etc.). Suivant la turbidité de l'eau, on les trouve de la surface à une trentaine ou plus d'une soixantaine de mètres de profondeur, les différentes espèces étant adaptées à des conditions de lumière et de paramètres écologiques différents.
En France, on trouve l'espèce Cladocora caespitosa, qui est le seul corail photosynthétique bâtisseur de récifs en Méditerranée. Il demeure cependant incapable de constituer des structures similaires aux récifs tropicaux. Il s'y trouve également plusieurs espèces de coraux solitaires et de coraux d'eau froide (en grande profondeur).
De nombreux anthozoaires vivent en symbiose avec des végétaux unicellulaires : les zooxanthelles dans les mers chaudes, ou d'autres espèces de phytoplancton dans les mers froides. Un large éventail de bactéries fixatrices d'azote[5], y compris des décomposeurs de chitine vivent dans le mucus produit par les polypes[6] et forment une part importante de la nutrition des polypes[7]. Le type d'association entre l'hôte et sa flore varie selon l'espèce. Différentes populations bactériennes sont associées aux muqueuses, au squelette et aux tissus des anthozoaires[8].
Les scléractiniaires se divisent en deux groupes :
Ces deux groupes ne sont pas monophylétiques, et constituent des adaptations aux conditions de vie, adaptations apparues à différents moments de l'Histoire dans des groupes divers ; cependant, l'ancêtre commun était probablement un corail à zooxanthelles. Des études récentes ont mis en évidence, outre la grande diversité des zooxanthelles (y compris au sein d'une même espèce et d'une même population de coraux), l'existence d'autres types de symbiontes au rôle encore mal compris, des sporozoaires (embranchement des Apicomplexa) appelés corallicolides[9].
Les coraux se reproduisent de deux manières. D'une part la colonie croît par division des polypes, qui sont donc tous des clones. Ensuite, pendant la saison de la reproduction, ceux-ci émettent des gamètes sexués, œufs et sperme : sur une zone parfois très étendue, tous les individus d'une même espèce relâchent leur semence en pleine eau au même moment, grâce à un signal phéromonal diffusé dans l'eau (cela survient généralement à la pleine lune, de nuit). Les œufs se développent en planula, qui après une vie planctonique plus ou moins courte se fixent pour donner le germe d'une nouvelle colonie. Certaines espèces comme les Pocillopora peuvent cependant avoir accès à d'autres types de reproduction.
De nombreux poissons se nourrissent des polypes du corail, notamment les poissons-papillons, dont la bouche allongée est adaptée à l'arrachage précis des polypes. Les poissons-perroquets adaptent une autre stratégie : leurs dents ont fusionné pour former un bec puissant, qui leur permet de croquer directement la croûte calcaire, et de se nourrir suivant les espèces des polypes ou du feutrage algal qui peut recouvrir le corail[10].
D'autres animaux peuvent se nourrir de corail, notamment certains échinodermes : les étoiles de mer des genres Culcita et surtout Acanthaster sont capables de projeter leur estomac sur une colonie de corail pour la digérer de manière externe, et leur potentiel de destruction peut être spectaculaire[11].
Certains mollusques gastéropodes sont aussi corallivores, comme ceux du genre Drupella : ils peuvent former des groupes nombreux capables de tuer assez rapidement des colonies d'acropores en cas de prolifération. Cependant, ils n'ont encore jamais été impliqués dans des mortalités à grande échelle comme l'acanthaster.
Les coraux sont aussi la proie de maladies et de parasites, et certains organismes comme les algues ou les éponges peuvent se développer sur leur squelette, en tuant les polypes. Mais les coraux eux-mêmes se livrent une guerre féroce pour l'espace et la lumière, et peuvent émettre un mucus toxique pour tuer les coraux autour, ou avoir recours à des agressions physiques à l'aide de leurs polypes.
Cependant, la principale menace qui pèse actuellement sur les coraux bâtisseurs de récifs reste l'Homme et son influence sur l'environnement. La surpêche, la pollution, l’agriculture et l’aménagement du territoire au cours des deux derniers siècles ont favorisé, de façon directe ou non, les changements dans les écosystèmes coralliens, ce qui a accéléré la perte d’espèces les composant[12], et peut-être favorisé l'invasion de certains prédateurs comme la destructrice étoile de mer dévoreuse de corail. Localement les coraux peuvent aussi être menacés par leur exploitation directe. On a remarqué qu’au cours des 30 dernières années, les maladies et le blanchissement des coraux ont gravement augmenté en fréquence et en ampleur et cela malgré les divers essais pour les protéger[12]. On estime que déjà 30 % de ceux-ci sont en grave déclins et que d’ici 2030, plus de 60 % seront perdus[12].
Dans certaines régions, des associations ont mis en place des programmes de transplantation artificielle de corail dans les zones endommagées. Malgré quelques succès locaux, l'ampleur de ces entreprises demeure très éloignée de l'étendue de la mortalité[13].
Selon World Register of Marine Species (18 novembre 2014)[14] :
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Selon ITIS (31 janvier 2014)[15] :
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Selon Fossilworks ()[16] :
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