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bataille lors de la chouannerie de 1815 De Wikipédia, l'encyclopédie libre
La bataille de Muzillac, ou bataille de Pen-Mur, se déroule le , lors de la chouannerie de 1815.
Date | |
---|---|
Lieu | Muzillac |
Issue | Victoire des chouans |
Empire français | Chouans |
• Guillaume-Charles Rousseau | • Louis de Sol de Grisolles • Marc-Antoine de La Boëssière de Lennuic • Joseph Cadoudal • Yves Le Thieis • Louis-Joseph de Margadel • Julien Guillemot • Claude-René Guezno de Penanster • Louis-Jacques de Sécillon • Jean Rohu • Guillaume Gamber• Joseph Le Doüarain de Lémo |
570 hommes[1] 1 canon[1] |
5 000 à 8 000 hommes[1] |
5 à 30 morts[2] 16 blessés[3] 8 à 10 prisonniers[4] |
10 morts[2] 25 blessés[2] |
Batailles
Coordonnées | 47° 34′ 28,2″ nord, 2° 29′ 49,9″ ouest |
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Après être entrée à Redon le 4 juin, l'armée royale des chouans du Morbihan gagne Peillac[4]. Elle se porte ensuite à Rochefort-en-Terre le 6 juin, puis à Questembert le 8 et enfin Muzillac le 9, pour attendre un débarquement d'armes par les Britanniques[4].
Alerté, le général Rousseau, commandant de la garnison de Vannes, sort pendant la nuit du 9 au 10 juin avec une colonne et se porte à la rencontre des chouans[1].
Du côté des impériaux, le général Rousseau est à la tête de 500 fantassins et de 70 gendarmes à cheval, avec un canon de 4 livres[1],[4].
Les chouans, commandés par Louis de Sol de Grisolles, sont quant à eux entre 5 000 et 8 000[1]. Leur armée est constituée de la légion de Bignan, de la légion d'Auray et de la compagnie des écoliers de Vannes[5]. Cette dernière est constituée d'étudiants du collège Saint-Yves de Vannes, commandés par le chevalier de Margadel et encadrés par Bertaud, ancien membre de la Jeune Garde impériale, blessé à la bataille de Leipzig[6].
Le 10 juin[2], les impériaux lancent l'attaque à l'aube, mais la surprise échoue car les chouans de Jean Rohu sont sur leurs gardes[1]. Les combats s'engagent entre le pont de Pénesclus et la chaussée de Pen-Mur[7].
La fusillade dure près de quatre heures, mais la supériorité écrasante du nombre joue en faveur des royalistes et les impériaux finissent par battre en retraite[1].
Deux jours après le combat, le débarquement peut s'opérer sans encombre dans la crique de Foleu[2], à 25 kilomètres en amont de l'embouchure de la Vilaine[5],[1]. Les chouans reçoivent des Britanniques 8 000 fusils et carabines[1],[2], des munitions ainsi qu'un canon et un obusier[1]. Ils regagnent ensuite Rochefort-en-Terre[5].
Le bilan du combat n'est pas connu avec précision. Selon les déclarations, les pertes des impériaux oscillent de 5 à 30 morts et celles des royalistes de 35 à 250 tués ou blessés[8].
Les impériaux déclarent avoir perdu 5 hommes tués et 16 blessés et portent les pertes royalistes à 250 tués ou blessés[3]. Les registres matricules attestent de la mort de deux gendarmes à Muzillac le 10 juin[9]. Pour Roger Grand, les bonapartistes ont peut-être diminué leurs pertes dans leur rapport mais ont certainement exagéré celles des chouans[3]. Concernant ces derniers, il avance que trois morts seulement sont confirmés et que leurs pertes totales sont peut-être proches d'environ 10 tués et 50 blessés[3].
Selon un précis royaliste rédigé par Marc-Antoine de La Boëssière de Lennuic[A 1], les pertes sont de 10 morts et 25 blessés pour les chouans[8],[4], contre 30 hommes tués, 18 chevaux mort et 8 à 10 officiers et soldats faits prisonniers du côté des impériaux[4].
Dans ses mémoires[A 2], Julien Guillemot ne donne pas de bilan global, mais fait mention d'au moins trois tués chez les chouans : le séminariste Nicolas, capitaine de la compagnie des écoliers, le sergent Le Thiec, et M. de Guerry[5].
« Ce mouvement et sa coïncidence avec celui de la station anglaise n'en laissaient pas le motif équivoque. Le général Rousseau, de concert avec le préfet, M. Julien, avait organisé à grands frais des moyens d'espionnage qui ne laissaient plus, comme lors de l'attaque de Ploërmel, ignorer les mouvements de l'armée. Il sortit de Vannes dans la nuit du 9 au 10, à la tête de toute son infanterie, soutenue par une pièce de 4 et soixante-dix gendarmes à cheval ; il arriva sur les postes avancés de Muzillac, suivant à une demilieue les cavaliers sortis de ce bourg à la pointe du jour pour éclairer la route, et les attaqua avant qu'on eût eu connaissance de sa marche, la seule dans toute la campagne dont les royalistes n'ont pas été instruits à temps. La position avait été reconnue la veille par les maréchaux de camp de Sol de Grisolle, général en chef, et de la Boëssière, major général, et les postes en cas d'alerte assignés à chaque corps. Chacun se trouva à sa place lors de l'attaque : elle fut brusque de la part du général Rousseau et encore mieux reçue de celle de M. Joseph Cadoudal, qu'il trouva à la tête de la brave légion d'Auray, au débouché du pont. Après une vive fusillade de part et d'autre, le général Rousseau se replia dans le faubourg de Penesclus, et après avoir garni de tirailleurs tous les jardins de la rive droite du marais, couvert par leur feu, il fit plusieurs essais pour y trouver un gué : ses tentatives à cet égard ayant été infructueuses, il porta sa pièce de canon à mi-côte du coteau pour balayer par sa mitraille la `crête du coteau opposé. Sous sa protection et celle de la mousqueterie de ses tirailleurs, il fit passer sur le pont du moulin une colonne qui gravit la hauteur opposée : la fusillade y fut vive ; mais le chevalier de Margadel s'y étant porté avec son bataillon, à la tête duquel marchait la valeureuse compagnie des Écoliers de Vannes, il culbuta cette colonne avec l'intrépidité qui lui est propre. Le général de Sol avait envoyé l'ordre à MM. le chevalier de Sécillon et Gambert, cantonnés à Berric et Noyal, de manœuvrer avec leurs troupes sur les derrières du général Rousseau et de l'attaquer : ce mouvement fut exécuté avec autant de précision que de bravoure. Le général Rousseau ordonna la retraite aussitôt qu'il en eut connaissance; elle lui devint difficile sous le feu du bataillon Gambert. Cette excellente troupe, composée uniquement de paysans, l'attendit de pied ferme et soutint la charge de sa cavalerie sur la grande route, qui fut dans un instant jonchée d'hommes et de chevaux. Il eût été facile de lui faire éprouver beaucoup de pertes dans cette retraite ; mais une poursuite plus suivie eût détourné du principal but, celui du débarquement, que cette victoire rendait sûre désormais, et qui devenait d'autant plus nécessaire, que le reste des munitions de l'armée royale était entièrement épuisé. Cette affaire donna lieu à un fait qui caractérise le dévouement du pays. Comme le feu des royalistes, pendant cette action qui dura quatre heures, s'éteignait successivement, faute de cartouches, sur tous les points où il avait été le plus vif, les femmes de la ville se mirent à fondre en balles leurs cuillers et plats d'étain et à faire des cartouches dont elles alimentèrent constamment les points les plus menacés. Les royalistes y perdirent M. de Guerry, officier de l'état-major, dernier héritier de son nom et d'une superbe fortune; M. Nicolas, capitaine de la compagnie des Écoliers et digne de figurer å leur tête ; dix autres morts et vingt-cinq blessés. Les ennemis ne sont jamais convenus de la perte qu'ils ont faite en blessés, dont ils ramenèrent un grand nombre ; ils laissèrent sur le champ de bataille dix-huit chevaux morts et une trentaine d'hommes, et huit ou dix officiers ou soldats prisonniers[4]. »
— Marc-Antoine de La Boëssière de Lennuic, Précis de la campagne faite en 1815 par l'armée royale de Bretagne sous les ordres de M. le général comte de Sol de Grisolles.
« Le général Rousseau, qui commandait à Vannes, instruit qu'un débarquement devait avoir lieu, se porta, le 9, sur Musillac, avec toutes ses forces. Mais il trouva les Chouans à leur postes, et, après un combat assez sérieux, dans lequel la légion de Bignan, celle d'Auray et les écoliers de Vannes, commandés par le brave M. de Margadel, se distinguèrent, il retourna à Vannes, harcelé en route par le bataillon d'Elven.
Dans cette affaire l'abbé Nicolas, de Pluméliau, séminariste, capitaine de la compagnie des écoliers, et Le Thiec, sergent, furent tués, ainsi que M. de Guerry.
Le 11 juin, l'armée Royale reçut 3 000 fusils, deux pièces d'artillerie avec des munitions, et vint coucher à Rochefort-en-Terre[5]. »
— Mémoires de Julien Guillemot
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