Le bâton cantoral [1] ou bâton de chantre, bâton de préchantre, («baculus cantori», «virga argentea», « baculus aureus vel argenteus » [2], « baculus choralis », « baculus praecentoris », «virga praecantoralis»[3], «baculus cantoralis»), appelé aussi autrefois, « virga regia », « sceptre » [4], est le symbole de l'autorité du chantre et un signe honorifique. Le grand chantre le recevait le jour de sa nomination avec sa chape, la clef de la chantrerie, et le mettait sur ses armes.
«On appelle ainsi le bâton que les chantres prennent, en quelques églises, en signe des fonctions de leurs offices ou dignités. Quelquefois on l'aurait appelé «pastoral» mais en fait ce terme désigne ordinairement la crosse épiscopale et seule l'expression « bâton d'argent » était employée pour l'un ou l'autre. Receptioni videtur, in quibusdam ecclesiis ut cantor utatur in præcipuis festivitatibus baculo argenteo quem baculum pastoralem vocant.» [5].
Le bâton cantoral aurait été à l'origine une simple «houssine» pour corriger les enfants de chœur: mais en fait Jean Grancolas rapporte un passage d'Honorius d'Autun d'après lequel il semble qu'à l'origine tous les chantres portaient un bâton. D'après lui ce bâton a ensuite été réservé au grand-chantre qui le porte aux grandes fêtes[6] (au nombre de vingt à l'origine[7]). Le bâton cantoral offert au chantre d'une cathédrale se transmettait ensuite à ses successeurs.
L'invention du bâton des chantres serait bénédictine et remonterait au XeetXIesiècles. Une enluminure du Scivias (voir article Chantre) de sainte Hildegarde de Bingen représentant un chantre avec son bâton cantoral en forme de tau atteste son existence à cette époque en Allemagne. Il apparait alors également dans les textes.
Dans les abbayes bénédictines vouées à la liturgie, à la psalmodie et au chant grégorien l'usage du fouet et de la verge de correction était fréquente pour les enfants. D'après Bertrand de La Tour, l'origine du bâton cantoral remonte à Saint Romuald fondateur des Camaldules, au Xesiècle[8]. Il ne servait nécessairement pas à indiquer la mesure sinon par la réprimande:
« Saint Romuald faisant démission de son abbaye remit sa verge à l'empereur et à son archevêque de Ravenne; selon Pierre Damien, le saint lui-même avait été plusieurs sous la conduite d'un abbé qui portait sa verge, et lui en donnait un coup sur l'oreille à chaque faute qu'il faisait en disant l'office: Les chantres, sur qui les abbés et ensuite les évêques se sont déchargés du soin du chœur, ont pris de là le bâton cantoral ». Le mot bâton se réfère à la doctrine et le mot verge à la discipline.
«Il fit aussi un bâton de préchantre, tout brillant d'un revêtement d'argent, dont la tête porte à son extrémité un cristal et un assemblage étincelant de pierres précieuses, notant au-dessous cet hymne: «Chantre, distingue bien les huit modes par leur motif neumatique Afin que dans à laudes tu plaises à Celui qui donne le juste ton. Les rois ont un sceptre, les chantres en ont un aussi: L'un, beaucoup le craignent, pendant que se décide le châtiment de l'insolent; L'autre, les moines l'aiment, qui se tiennent debout prêts à la laude. La verge d'or désigne ce à quoi le roi doit s'attacher selon la justice; Fort de sa longue baguette, le chantre donne le signal: l'assemblée toute entière suit, la jeunesse elle-même donne le ton d'une voix claire… C'est bien ce que fait Helgaud, ton chantre, en disciple diligent, Selon la coutume solennelle et suivant la bonne règle de ses prédécesseurs. Le bâton est en forme de main, incrusté de pierres précieuses et d'or; Sa très longue tige étincelle, resplendissant d'un argent brillant comme neige: Fixé à son extrémité, le cristal brille de toute sa beauté. Que celui qui dénombre les pierres précieuses compte sur ses propres doigts: Il trouvera des améthystes belles par leur propre éclat. Déjà si je dis vrai, le jaspe splendide aussi est dans toute sa verdeur. Selon la coutume il le porte aux fêtes solennelles de l'année. Au nombre de quatre fois cinq, il nous les compte ainsi; Si tu en ajoutes deux, alors ton compte sera établi de façon parfaite. Holà! vieillards aux cheveux de neige, jeunes gens, enfants de Benoît, Que votre pieuse voix s'accorde à vos pensées en de telles fêtes. Helgaud le chantre, fidèle au Christ et à ses saints, A composé cette œuvre, Gontard en a écrit les paroles... Que ceux qui la chantent, le Christ Jésus toujours les bénisse.» [10]
Au Moyen Âge il est cité dans les textes latins, représenté sur les plaques funéraires [11] comme à Noyon (pierre tombale de Jean de Blatines) ou au Mesnil-Saint-Denis (abbaye Notre-Dame de La Roche, pierre tombale du chantre Denis)[12] enfin il apparait aussi sur les sceaux [13] des chantres. Son usage s'est répandu en Angleterre.
Ils furent de plus en plus ouvragés. À Paris,au XIesiècle, le préchantre Thibaud, de la cathédrale Notre-Dame à Sainte-Geneviève, constructeur de la tour Clovis, «décore le bâton du préchantre d'or et d'argent et de pierres précieuses».
Selon Jean Grancolas[14], le bâton cantoral était au début blanc et noir, fait simplement d'ébène et d'ivoire et pas plus grand qu'un bâton ordinaire.
Faits en or, argent, bronze, vermeil, bois précieux (ébène, bois brésil), baleine, ivoire, les bâtons cantoraux furent ensuite composés de plusieurs pièces, ornés d'or, d'ivoire, de pierreries, de cristal (boule), revêtus d'or et de fleurs de lys, d'argent, fourreau de cuir, surmontés de figurines: de saints patrons (enveloppées pour cela d'une «lanterne[15]», ou niche à jour), ou représentations diverses comme poisson, oiseau (aigle, colombe), fleur de lys, pomme de pin, feuille d'acanthe, etc.
Par la forme de leur extrémité supérieure, on peut, selon Adolphe Napoléon Didron, les classer en trois séries:
Les bâtons pommelés, terminés par une grosse pomme ou une petite boule. On l’appelait alors «bourdon» en certaines régions. Pomme d'or ou d'argent, ou de cristal.
Les bâtons historiés,
Les bâtons terminés par un tau, c'est-à-dire de T, ou croix potencée, symbole de la Croix du Christ.
Le grand chantre avait coutume de porter la chape et le bâton cantoral non aux vêpres, ni aux matines mais aux secondes vêpres et grand' messes des fêtes annuelles. Le chantre mettait des gants pour porter le bâton.
L'ancien Testament
L'origine de l'usage du bâton (virga, baculus) cantoral se trouve dans l'Ancien Testament:
Josué, l'ange, et la Jéricho: Le bâton figurait un « sceptre », nom qu'on lui donna aussi, comme le « sceptre pastoral », mais aussi et plutôt, celui de verge (virga): car il représentait selon un auteur [18], l'Ange qui apparut à Josué avant la bataille de Jéricho, la verge à l'extrémité de sa main: car les chantres représentent les anges, qui chantent nuit et jour, la gloire de Dieu, du Dieu des Armées. Le bâton représentait aussi une lance, d'après Honorius d'Autun, symbolisant les armes et le combat de la foi[19]. D'où peut être le terme truncus employé dans l'expression « fête à tronc ».
La Pâque des Israélites: «Vous le mangerez à la hâte, prêts à partir: la ceinture nouée aux reins, les sandales aux pieds et le bâton à la main. Ce sera la Pâque que l'on célébrera en l'honneur de l'Éternel» . C'est le bâton du voyageur, du pèlerin (le bourdon) baculus[20].
Le repas des chrétiens (agapes) et la proclamation de l'Evangile
Mais, lorsqu'on chantait l'Évangile, dans les cathédrales, le chantre quittait toujours son bâton, parce que l'Évangile de Jésus-Christ, fils de Dieu, et roi de Paix, y est et proclamé et non plus seulement le Dieu des Armées de l'Ancien Testament. Le Nouveau Testament (la Parole du Verbe fait chair) représente le Royaume de Dieu établi dans le monde c'est-à-dire la paix établie grâce au « sceptre » de la croix [21]: on mettait donc « tout sceptre bas », c'est-à-dire le bâton cantoral, et on le déposait à côté de la stalle du chantre, pour faire le silence et ouïr les évangiles.
« Pendant qu'on lit l'évangile, on doit déposer les bâtons, car à la prédication de l'évangile, le peuple quittait les pratiques légales. Conformément aux prescriptions de la loi ceux qui mangeaient l'agneau pascal se dirigeant vers la patrie, avaient en main des bâtons (bâton de voyageur, baculus): selon cette pratique, les chantres tiennent des bâtons à la messe, lorsque le véritable Agneau [22] est béni; cela signifie que ceux qui désirent arriver à la patrie éternelle doivent se défendre contre leurs ennemis par la manducation de l'agneau divin et par des bâtons, c'est-à-dire par les maximes de la Sainte Écriture. » (Honorius d'Autun[23]).
Le sceptre, l'or, enrichi de pierreries, l'argent cédaient aussi devant la Parole de Jésus-Christ, Sagesse éternelle du Père céleste, et Verbe de Dieu, s'exprimant dans les quatre Évangiles et les Ecritures: c'est le Livre de la Sagesse (7,7) «J'ai prié et la prudence m'a été donnée; j'ai supplié, et l'esprit de sagesse est venu en moi. Je l'ai préférée aux sceptres et aux couronnes, et j'ai estimé de nul prix les richesses auprès d'elle.Je ne lui ai pas égalé les pierres les plus précieuses, car tout l'or du monde n'est auprès d'elle qu'un peu de sable, et l'argent, à côté d'elle, doit être estimé comme de la boue.»
Honorius d'Autun indique le symbole des matériaux du bâton épiscopal[24]; le bâton cantoral, en ivoire et ébène, pourrait avoir un symbolisme quasi identique mais ce n'est pas certain car il ne le mentionne pas:
ivoire et bois revêtus de gemmes = ancienne loi remplacée par la nouvelle,
etc.
Le bâton aidait le chantre à marcher, monter les escaliers, et donnait de la solennité à la cérémonie (bon ordre des processions, enfants). Le bâton en tau était aussi mis sous l'aisselle, pour soulager le chantre debout durant les longues cérémonies.
Cet insigne réservé au chantre était porté dans la main droite pour indiquer sa dignité, pour diriger le chant, mais aussi pour faire respecter l'ordre à l'intérieur du chœur, corriger ceux qui chantaient faux, imposer le silence, comme une férule: cet emploi du bâton comme d'une verge destinée à la correction, est attesté par l'anecdote de Saint Romuald et son abbé, relaté par de La Tour, qui affirme que c'est de là que vient l'usage du bâton cantoral. Il était parfois alors remplacé par une simple baguette.
«Dans un de ses voyages, Charles s'étant rendu à une certaine grande basilique, un clerc, de ceux qui vont de pays en pays, ne connaissant pas les règles établies par ce prince, vint se ranger parmi les choristes. N'ayant rien appris de ce que ceux-ci récitaient, pendant que tous chantaient, il restait muet et l'esprit perdu. Le paraphoniste vint à lui, et, levant son bâton, le menaça de lui en donner sur la tête s'il ne chantait. Le malheureux, ne sachant que faire, ni de quel côté se tourner, mais n'osant pas sortir, se mit à remuer la tête circulairement, et à ouvrir les mâchoires fort grandes pour imiter autant que possible les manières des chantres…»
Le bâton cantoral aidait les fidèles à méditer le texte de la messe et des prières:
Les chantres, nommés Laudatores ad Deum excitantes, incitaient les fidèles «à louer Dieu, et par poses de leur bâton cantoral, périodes de symphonies, sont guidées les poses du sens par la médiation du texte, pour mesurer la méditation d' iceluy.» Il jouait certainement à l'origine, un rôle analogue à celui de la baguette ou la main du chef de chœur, servant à battre la mesure (par les coups de bâton) et indiquer le rythme [26].
On y accrochait souvent un mouchoir pour s'essuyer et se moucher, comme aux crosses d'évêques. Le roi Robert le Pieux y accrochait sa bourse pour faire des aumônes.
On appelait «fêtes de bâton» les grandes fêtes[27] et François Rabelais, qui écrivait au XVIesiècle, les appelle par ce motif «fêtes à bâton», «fêtes à double bâton», « fête à chantre ». Ces fêtes, où le chantre portait le bâton (truncus syn. de baculus), étaient appelées aussi « festes à tronc ». À Poitiers, le chantre déposait son bâton à l'autel de Notre-Dame du Tronc.
«Il y a des églises en France où l'usage est que le chantre porte, ou qu'il ait devant lui le bâton pastoral aux grandes fêtes, et d'autres églises où il n'est point d'usage que le chantre ait cette marque de distinction. C'est donc l'usage qui fait à cet égard la loi et qui règle quand le chapitre est ou n'est pas obligé de fournir ce bâton à l'officier qui doit le porter.»
Le haut du bâton cantoral de la Sainte-Chapelle de Paris, représentait le buste en sardonyx de Constantin: Le buste d'agate grise de l'empereur Constantin (IVesiècle) repose sur une monture fabriquée par Hennequin du Vivier (1368). (Illustration) [29].
Cathédrale de Lincoln: «Un bâton de chantre couvert de vermeil, avec une image de Notre-Dame gravée sur argent, à l'une des extrémités, et une image de saint Hugues, à l'autre extrémité. Ce bâton présente à la partie supérieure une tête à six pans, avec de petits contreforts ornés de feuillages fort élégants, et douze figures émaillées, le tout en argent[30]».
Chapelle Saint-Georges, à Windsor. — Item, «un bâton du grand chantre pour le chœur, ayant cinq anneaux ou nœuds dans la hauteur, et une traverse en ivoire, enchâssée dans l'argent, avec une pomme en cristal, au sommet».
Cathédrale de Beauvais: deux bâtons au XVesiècle: Un bâton «couvert d'argent, avec une petite ceinture d'argent doré, environnant le dit bâton du haut en bas, avec un pommeau d'argent doré sur lequel est une couppelle d'argent doré, en laquelle est une grosse pierre précieuse et sert au chantre, et est en un fourreau de cuir de mouton vermeil». «Item, un autre bâton d'argent environné d'une autre étroite ceinture d'argent, au bout du haut, un pommeau d'argent doré tout rond, sans autre chose dessus, et sert pour le sous-chantre, et il y a un étui de cuir où on le ferme à la serrure.»
Le nécrologe(de) de Chartres, au 4. des ides de mai nous apprend que le chantre Nicolas Thiersault laissa au Chapitre, en 1559, pour l'usage de ses successeurs dans les occasions solennelles, un magnifique bâton cantoral d'argent doré, pesant 6 livres et 5 onces.
À Saulieu, le bâton cantoral était surmonté de la tête de saint Andoche, patron de la collégiale, et le titulaire, qui recevait ce bâton en signe d'installation, payait un droit de 100 francs au chapitre. Dans l'église cathédrale d'Auxerre, le bâton était surmonté d'un oiseau, et le chantre le portait avec des gants et l'anneau au doigt. Cependant, un chantre de ce dernier chapitre, mort en 1353, est représenté avec un bâton terminé en T, destiné à être mis sous l'aisselle, pour soulager celui qui le portait dans les longs offices célébrés debout[31].
À Reims, une petite Vierge, debout et tenant Jésus, couronnait le bâton des grands chantres, et ce petit groupe en argent était enveloppé d'une sorte de « lanterne » ou de niche.
Basilique Saint-Denis: Le «bâton de Charlemagne »: il servait au seizième siècle aux chantres. On conservait dans le trésor de l'église abbatiale de Saint-Denis le sceptre d'or de Charlemagne ou « bâton de Charlemagne »: haut de deux mètres, il portait à son sommet une statue de Charlemagne avec des inscriptions gravées; une autre inscription gravée en argent sur la hampe permit d'identifier le bâton comme celui du grand chantre de l'église de Saint-Denis: « D'argentfist faire ce baston l'an MCCC quatre vins quatorze ne plus ne moins /Ceux qui le tiennent en leurs mains /Veuillent prier après la vie /Que ame soit es cieux ravie /Qu' il fust gardé /Et en grans testes regardé / Car pour loyaulté maintenir /Le doit chantre en la main tenir[32]. »
Un autre «bâton de Charlemagne» en or et ivoire servait à Metz au cérémonial de la cathédrale.
On trouve souvent la description de ces bâtons dans l'inventaire des trésors des cathédrales.
Abbé Barraud et Martin, «Crosses pastorales» et «Bâton pastoral» dans «Mélanges d'Archéologie vol.IV, pages 145-256.
Augustin Laforêt, Le bâton: Étude historique et littéraire, 1876
Adolphe Napoléon Didron , Manuel des œuvres de bronze et d'orfèvrerie du Moyen Âge avec gravures nombreuses par MM. L. Gaucherel et E. Mouard, pages 116-119.
Chanoine Périer, Le bâton Cantoral de la Cathédrale de Rouen et la Bulle de Nicolas, édité par L. Mégard, 22 p., Rouen:1903.
A. Carvin, Verges de bedeaux. Bâtons cantoraux, p. 76-92. Notes de liturgie et d'art religieux, Bulletin de la Société des antiquaires de Picardie, 1941.
G. Grand, «La querelle des Bâtons Cantoraux», dans Le Pays Jurassien, 1951.
Abbé André Foure, Bulle du pape Nicolas V concédant l'usage perpétuel du bâton cantoral au chantre du chapitre métropolitain de l'église de Rouen. (1447). Bulletin de la Société de l'Histoire de la Normandie, t. 16 1965, pp.205–210
« Ce que fait, le Chantre donc indice à ceux de dedans par le heurtement de son sceptre ou baston Cantoral: lors on ouvre les portes». (Parthénie, ou Histoire de la très-auguste et très-dévote église de Chartres, dédiée par les vieux druides en l'honneur de la Vierge qui enfanteroit, avec ce qui s'est passé de plus mémorable au faict de la seigneurie… de la dicte église, ville et pays chartrain, par Me Sébastian Roulliard). L'empereur Baudouin il donna à saint Louis le grand Camée de la Sainte-Chapelle et l'ancien sceptre romain qu'on transforma en bâton cantoral.
Ces vingt fêtes étaient: Noël, la circoncision, l'épiphanie, la résurrection du Christ, l'ascension; pentecôte, corps du Christ (Fête Dieu) , la conception, la purification, annonciation, visitation, assomption, nativité et la présentation de la bienheureuse Vierge Marie; la fête de la Sainte Trinité, du saint Lait, des reliques de saints, de la dédicace de l'Église, toussaint ( J.A. schmidt, De cantoribus ecclesiae p.32)
Ce Poème sur la baguette de préchantre d'Helgaldus comportait vingt quatre vers, sans doute gravés sur le bâton. Arlima: Helgaud de Fleury. Il se trouve mentionné en latin dans cet ouvrage: Quellenbuch zur Kunstgeschichte des abendländlichen Mittelalters de Julius Ritter von Schlosser:, page 183 ): ce bâton était incrusté de gemmes précieuses, d'or, d'argent, et de cristal:fecit et precentorialem virgam argenteo scemate nitentem, cujus verticis summitas fert christallum et lucida gemmarum contubernia…).
Pierre tombale de Jean Moreau, chantre de Notre-Dame, mort en 1558: Gaignières, 4332. - Inventaire des dessins exécutés pour Roger de Gaignières et conservés aux départements des estampes et des manuscrits , Bibliothèque nationale de France, Bouchot Henri, Paris, 1891, t. 2. cf. également les pierres tombales de Guillaume Capelle, Michel de Collonges, Jean de Cornouailles, Guillaume de Chesey (chantre de Mortain, mort en 1309, représenté debout avec son bâton d'après une pierre tombale de l'abbaye du Jard) chanoines et chantres représentés avec leur bâton cantoral mais non les sous-chantres.
Abbé Lebeuf. «Magister Dionisius cantor hujus ecclesiœ»: on voyait un bâton. Il semble que cette pierre tombale ait disparu. Il aurait pu s'agir de l'abbé de l'Abbaye, et non d'un chantre, donc d'un bâton épiscopal. Voir Wikisource, « Bâton cantoral ».
«Lanterne» en termes d'orfèvrerie, est la partie d'une crosse d'évêque ou d'un blason de chantre, grosse et à jour, qui représente une sorte de lanterne. «Les vases et bâtons d'argent doivent être contremarqués aux vases, fonds de lanterne, dômes, douilles, croisillons, suivant les statuts des orfèvres» .(Dictionnaire de Furetière)
« Cantor, qui cantum inchoat, est tubicen qui signum ad pugnam dat. Cantores capita pileotis tegunt, baculos vel tabulas manibus gerunt; quia præliantes caput galeis tegunt, armis bellicis se protegunt.» Honorius d'Autun, La Perle de l'Âme, Livre 1, chap. 74.
Jésus-Christ consubstantiellement présent dans l'Eucharistie, symbole de l'Agneau pascal Immolé, reçu durant les agapes pour donner la vie éternelle aux chrétiens.
Truncus est rapproché dans le Dictionnaire de Trévoux du mot grec δρούγγος ou δρόγγος lequel aurait donné tronc (truncus) et qui signifiait officier byzantin, chef de troupe (du mot rarissime drunge ou dronge, corps d'armée en latin, attesté trois fois), celui qui tient en main le bâton d'ivoire, signe du commandement, d'où affirme Trévoux, le sens de « bâton honorifique » en grec moderne. Mais cette étymologie est très incertaine et le sens de « sceptre byzantin » ou bâton honorifique des grecs pour δρόγγος comme l'affirme Trévoux, est plutôt difficile à trouver. Cette hypothèse, séduisante parce qu'elle correspond à la comparaison d'Honorius d'Autun, du corps des chantres avec un corps de troupe, n'est confirmée par aucun dictionnaire.
Charles Cahier et Arthur Martin, Melanges d'archeologie, d'histoire et de litterature, rediges et recueillis par les auteurs de la monographie de la cathedrale de Bourges (--- et Arthur Martin). (etc.)- Paris, Poussielque-Rusand 1847-1877, Poussielque-Rusand, (lire en ligne)
Il semble que ce texte soit inexact: On trouvera dans l'ouvrage suivant le récit pittoresque de la découverte de la véritable origine du bâton cantoral, dit de Charlemagne, ainsi que l'exacte transcription des vers que Napoléon fit effacer, ayant pris le bâton de chantre pour le sceptre de Charlemagne: Histoire du drapeau, des couleurs et des insignes de la Monarchie , (Vol.2) de Jean Rey, pages 217-229