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femme qui s'occupe contre rémunération d'un ou plusieurs jeunes enfants qui ne sont pas les siens De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Une assistante maternelle, aussi appelée nourrice ou nounou, est une personne qui s'occupe contre rémunération d'un ou plusieurs jeunes enfants qui ne sont pas les siens sur une durée limitée dans le temps.
Il ne faut pas confondre « garde d'enfant à domicile » et « Assistante Maternelle agréée ». La première exerce au domicile des parents tandis que la seconde accueille les enfants à son propre domicile. L'assistante maternelle agréée reçoit une formation par le département, un agrément et un contrôle régulier par les services de la Protection maternelle et infantile. Les deux métiers donnent droit aux familles qui les emploient à une allocation par la Caisse d'allocations familiales (France).
Historiquement, les nourrices allaitaient les enfants qui leur étaient confiés, d'où leur nom.
Lorsque la garde est de courte durée et ponctuelle au domicile des parents (quelques heures par jour, notamment en soirée), on emploie l’anglicisme baby-sitter ou gardienne.
Issu du latin, nutrix, nutricis, le mot nourrice désigne la femme ou la mère qui allaite l’enfant.
L'existence des nourrices est attestée depuis l'Antiquité. L’image de la nourrice était déjà très présente avec les mythes grecs et romains. Ainsi, Thémis, une titanide, avait déjà le rôle de nourrice auprès d’Apollon. De plus, les fondateurs de Rome, Remus et Romulus ont été allaités par une louve. Dès l’Antiquité, on assiste aux prémices de cette profession. En effet, à la naissance de l’enfant, la mère était entourée d’une sage-femme et d’assistantes. Celles-ci donnaient les premiers soins à l’enfant. Par la suite, le nourrisson était gardé par une esclave qui était spécialisée aux soins de la petite enfance.
Il était courant de faire appel à une nourrice, si la mère ne pouvait pas, ou ne souhaitait pas allaiter, par exemple en cas de naissances multiples ou de maladie (les morts en couche étant extrêmement fréquentes). Les nourrices étaient soit logées chez leur employeur, soit restaient chez elles, où elles accueillaient l'enfant.
Au Moyen Âge, dans la noblesse, confier l'enfant à une nourrice permettait aussi à la mère d'enfanter de nouveau plus tôt et de s'assurer un héritier. Certaines légendes avançaient aussi que l'allaitement maternel était néfaste pour l'enfant. Par ailleurs, l'allaitement pour les aristocrates renvoyait à une animalité mal acceptée, les besoins affectifs du bébé étaient largement ignorés, la proximité mère-enfant étant juste bonne pour les familles du « bas peuple »[1]. Au Moyen Âge, pour les familles nobles, il existait même des berceresses. Leur rôle était de bercer l’enfant. De plus, c’est au Moyen Âge que la bourgeoisie a commencé à apparaître. Par conséquent, il était plus demandé à la mère d’être une femme que d’assurer son rôle maternant. De ce fait, les nourrissons étaient confiés à des femmes issues de milieux populaires ayant pour rôle d’allaiter. Néanmoins, les conditions de garde sont précaires. Si par chance, le bébé a survécu au voyage, sur place, il est logé avec plusieurs autres enfants et dort dans des sacs suspendus ou encore avec la nourrice qui peut l’écraser dans son sommeil.
Les enfants allaités par la même nourrice étaient appelés frères ou sœurs « de lait » (par opposition aux frères ou sœurs « de sang »).
Si jusqu’au XVIIe siècle, la mise en nourrice constitue une pratique réservée à l’aristocratie et à la bourgeoisie urbaine, au XVIIIe siècle, elle se développe dans les classes populaires urbaines où les femmes placent leurs enfants pour pouvoir travailler à plein-temps : à Paris et à Rouen c’est près d’un enfant d’artisan sur deux qui est placé en nourrice. "De cette massification perçue par les pouvoirs publics comme l’avènement d’un vaste « trafic de nourrissons » découle une mise en administration du marché nourricier"[2]. Les déclarations royales de 1715 et 1727 et la promulgation en 1781 d’un Code des nourrices marquent les débuts d’une organisation hospitalière, sanitaire et policière du commerce nourricier. Il pose les fondements d’une mise sous tutelle étatique et municipale qui culmine dans la loi Roussel relative à la protection de la petite enfance et à l’encadrement systématique des enfants placés en nourrice de 1874[3].
Au XVIIIe siècle, l'allaitement par nourrice était qualifié d'allaitement mercenaire[4]. Si jusqu'alors, la mise en nourrice constituait une pratique réservée à l’aristocratie et à la bourgeoisie urbaine, elle explose et se développe dans les classes populaires urbaines où les femmes placent leurs enfants pour pouvoir travailler à plein-temps[5]. La mise en nourrice a été une des plus grandes causes de la mortalité infantile. En effet, un bébé sur quatre mourait avant d’avoir atteint sa première année. Le plus grand facteur étant le manque d’hygiène très répandu à cette époque, ainsi que le manque d’attention pour le nourrisson. Celui-ci n’était considéré comme une personne à part entière tant qu’il n’avait pas acquis la faculté de langage. Cependant, c’est à partir de cette époque que les personnes ont pris conscience que l’alimentation du bébé était à revoir.
À l'époque moderne, les mères qui ne pouvaient pas allaiter leurs bébés les confiaient à une nourrice à domicile pour les familles les plus aisées ou les envoyaient chez des nourrices à la campagne pour les classes sociales moins favorisées. Moins fréquemment elles donnaient aux nourrissons des laits artificiels préparés par elles-mêmes, le plus souvent à base de lait de vache non stérile, ce qui provoquait la mort de nombreux bébés, mortalité également fréquente chez les bébés allaités par les nourrices de campagne qui louaient souvent leurs services à plusieurs familles pour gagner plus d'argent.
La pratique de la mise en nourrice ne connaît un réel déclin qu’au début du XXe siècle[6]. Pendant tout le XIXe siècle, elle reste florissante dans les régions pauvres, peu industrialisées et éloignées des transformations induites par les révolutions industrielles. À cette époque, elle concerne environ 10 % des nourrissons à l’échelle nationale, bien que cette proportion varie fortement selon les localités et la taille des villes, les grands centres urbains confiant entre un tiers et deux tiers de leurs nourrissons à des nourrices. La Première Guerre mondiale marque un tournant décisif, notamment en raison de la pénurie de nourrices qu’elle entraîne. L’entre-deux-guerres vogofit apparaître des changements majeurs : la crise de l’emploi féminin, le développement du lait maternisé[7], la généralisation de nouveaux modes de garde comme les crèches et la garde de jour, ainsi que l’évolution du rôle des nourrices, désormais plus centrée sur la garde et les soins, en vertu de l’ordonnance de 1945. Ces transformations sonnent le glas de cette pratique séculaire, qui disparaît progressivement après la Seconde Guerre mondiale.
Aux États-Unis, il n’y a pas forcément d’équivalent au métier de nourrice. Afin de faire garder ses enfants, les parents doivent faire appel à des baby-sitters ou bien placer leurs enfants en « Daycare ». Ces sont des sortes de crèches privées où travaillent des jeunes filles au pair et des baby-sitters.
Au Québec, on parle de « gardienne d'enfants »[8] ou, plus officiellement, de « garde en milieu familial » (Service de garde en milieu familial)[9]). Ce service est un service où les enfants sont supervisés par un ou des adultes toute la journée. Ceci peut prendre place dans le foyer de la personne (garderie en milieu familial) ou dans un centre de la petite enfance (CPE), qui est un établissement ou plusieurs groupes de jeunes passent leurs journées. Ces services sont disponibles et utilisés par les enfants trop jeunes pour aller à l'école. Les employés de ces centres et garderies sont appelés éducateurs/trices.
Secteur réglementé dans cette province canadienne par le Ministère de la Famille, ce dernier a établi des bureaux coordonnateurs de la garde en milieu familial qui sont responsables de coordonner, contrôler et soutenir les services de garde éducatifs offerts par les responsables d’un service de garde (RSG) en milieu familial[10].
Au Canada, les nourrices peuvent en recevoir 6 enfants au maximum. Cependant, cette profession n’est pas aussi réglementée qu’en France.
En Belgique, on les appelle les accueillantes.
Elles dépendent de l’ONE (Office de la naissance et de l'enfance). Cet organisme donne l’autorisation d’exercer le métier. Concernant le statut social d’assistant maternelle en Belgique, celui-ci est assez proche des travailleurs salariés.
En France, les nourrices ont un statut particulier qui s'appelle assistante maternelle et qui nécessite un agrément et une formation professionnelle obligatoire. Une assistante maternelle accueille chez elle ou en regroupement (maison d'assistantes maternelles) de manière non permanente (11 h par jour maximum sauf dérogation), et moyennant rémunération, de un à quatre enfants maximum (quelle que soit la situation professionnelle des parents). C'est en France le mode de garde le plus employé, par choix ou par nécessité mais ce n'est que récemment que cette profession a été organisée dans un cadre statutaire précis. L'association la plus ancienne s'appelle l'UFNAFAAM. Elle a été créée en 1983, par fusion de plusieurs associations.
En France, les assistantes maternelles sont contrôlées par la Protection maternelle et infantile. L'assistante maternelle est l'un des cinq modes de garde d'enfant subventionné par l'État (voir PAJE). Le Centre National Pajemploi est l'organisme public de référence en matière de relation entre les assistantes maternelles et les parents employeurs. C'est lui qui verse par exemple le complément de libre choix du mode de garde aux parents-employeurs. Des dispositifs existent pour aider les parents à payer le salaire de leur assistante maternelle, notamment ceux de la Caf, qui peut prendre en charge une partie de la rémunération. En France, les assistantes maternelles sont rémunérées sous forme de salaire horaire par enfant. En 2019, celui-ci est de 3,52 € net par heure par enfant en moyenne, bien que de fortes variations existent selon les régions[11]. La France est le pays le moins cher d'Europe pour les assistantes maternelles, grâce à un système d'aides efficace : 119 € par mois pour une famille au revenu médian[12].
Il est maintenant défini par la loi du [13] relative aux assistants maternels et aux assistants familiaux. Auparavant, il était régi par les lois 77-505 du puis 92-642 du .
Concernant les assistantes maternelles directement employées par les parents, une convention collective nationale[14] a été signée le , un an avant la parution de la dernière loi. Une nouvelle convention collective est en place depuis le 1er janvier 2022[15].
Les articles L.421-1 et suivants du code de l'action sociale et de la famille[16] définissent la profession d'« assistant maternel » comme « la personne qui, moyennant rémunération, accueille habituellement et de façon non permanente des mineurs à son domicile ». Cette personne relève de l'emploi à domicile, même si elle travaille chez elle et non pas chez la famille qui l'emploie. L'agrément du président du conseil départemental est désormais obligatoire ; ce n'est pas le cas pour une garde d'enfant au domicile des parents.
L'intitulé de la loi de 2005 ne rend pas compte d'une réalité : cette profession est essentiellement féminine, c'est celle des « nounous », anciennement « nourrices » ou « gardiennes » (c'est toujours leur nom en Belgique). Elle distingue maintenant nettement 2 professions :
Depuis 2008, les assistants maternels peuvent recevoir à leur domicile un maximum de quatre enfants de manière simultanée.
En 2010, une loi autorise le regroupement de plusieurs assistants maternelles (au maximum quatre) dans un même local et hors du domicile. Ces regroupements se nomment des maisons d’assistants maternelles (MAM).
La profession d'assistante maternelle s'articule avec les autres pratiques d'Accueil du Jeune Enfant - PAJE.
En Suisse la profession est nommée populairement maman de jour mais plus professionnellement "accueil familial de jour"[17].
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