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journaliste et écrivaine franco-marocaine De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Leïla Slimani, née le à Rabat au Maroc, est une journaliste et écrivaine franco-marocaine. Elle a notamment reçu le prix Goncourt pour son deuxième roman, Chanson douce.
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Prix Goncourt () Liste détaillée Prix Goncourt () Grand prix des lectrices de Elle () Officier des Arts et des Lettres () Out d'or () Grand prix de l'héroïne Madame Figaro du roman () Premi Llibreter de narrativa (d) () Chevalier de l'ordre national du Mérite () |
Leïla Slimani naît le à Rabat[1], dans une famille d'expression française[1]. Son père, Othman Slimani (–), est un banquier et un haut fonctionnaire marocain, secrétaire d'État chargé des Affaires économiques de à [2]. Sa mère, Béatrice-Najat Dhobb Slimani[3] (–)[4], est médecin ORL et a été la première femme médecin à intégrer une spécialité médicale au Maroc[5]. Ses grands-parents maternels se sont rencontrés en pendant la Seconde Guerre mondiale, quand Lakhdar Dhobb, un spahi algérien[1],[3],[6],[7] ou marocain[8], participe à la Libération de Blotzheim, le village d'Anne Ruetsch (–), issue de la bourgeoisie alsacienne[9]. Après la guerre, elle s'installe avec lui au Maroc. Anne sera l'une des rares non-Marocaines décorée de l'ordre du Ouissam alaouite, une des plus hautes distinctions accordées par le roi du Maroc[10],[9]. Leïla Slimani a deux sœurs[10].
Après son baccalauréat, obtenu au lycée français Descartes à Rabat en , elle vient à Paris pour ses études en classes préparatoires littéraires au lycée Fénelon[11]. Elle sort ensuite diplômée de l'Institut d'études politiques de Paris en [12],[13].
Elle s'essaie au métier de comédienne (en participant au Cours Florent) puis décide de compléter ses études à l'ESCP Europe pour se former aux médias. À cette occasion, elle rencontre Christophe Barbier, alors parrain de sa promotion, qui lui propose une formation à L'Express[1]. Finalement, elle est engagée au magazine Jeune Afrique en [14] et y traite des sujets touchant à l'Afrique du Nord[15]. Elle démissionne de la rédaction de Jeune Afrique en pour se consacrer à l'écriture littéraire tout en restant pigiste pour le journal[16].
En , elle s’inscrit à l'atelier de l'écrivain et éditeur Jean-Marie Laclavetine. Elle déclare par la suite : « Sans Jean-Marie, Dans le jardin de l'ogre n'existerait pas[10]. »
En , elle publie son premier roman, Dans le jardin de l'ogre. Le sujet (l'addiction sexuelle féminine) et l'écriture sont remarqués par la critique[1],[17],[15],[18] et l'ouvrage est sélectionné dans les cinq finalistes pour le prix de Flore [19].
Son deuxième roman, Chanson douce, obtient le prix Goncourt en [20],[21].
Le , elle devient la représentante personnelle du président de la République Emmanuel Macron pour la francophonie, afin de siéger au Conseil permanent de l'Organisation internationale de la francophonie[22],[23].
Elle est la présidente du prix du Livre Inter en et est membre de l'édition du jury du Festival du cinéma américain de Deauville[24].
En , elle publie son nouveau roman Le Pays des autres, premier tome d'une trilogie[25]. En paraît Le Parfum des fleurs la nuit, un récit autobiographique et de réflexion sur le métier d'écrivain[26]. En , elle publie Regardez nous danser, second tome de sa trilogie, situé dans les années .
En , elle est la première écrivaine non francophone à présider le prix international Booker. La même année, elle reçoit à Berlin le prix franco-allemand des médias.
En , elle est choisie par Thomas Jolly pour co-écrire la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques de Paris.
Dans une interview à Telquel, elle se confie sur ses deux nationalités :
« Je suis née avec la nationalité française et je me suis toujours sentie 100 % française et 100 % marocaine, donc je n’ai jamais eu de problème par rapport à ça. Le regard de l’autre, je m’en fiche complètement. Je ne me laisse pas enfermer dans des identités. Ce serait un peu malvenu de ma part de me plaindre alors que c’est beaucoup plus une souffrance pour des gens qui sont nés en France, qui ont des noms maghrébins, et qui sont constamment ramenés à leur identité maghrébine. Pour moi, c’est différent. J’ai une “vraie” double nationalité, une vraie double appartenance. Donc, que les gens me ramènent à mon identité marocaine, eh bien tant mieux, je suis marocaine[3]. »
Leïla Slimani est mariée depuis à un banquier[14], Antoine d’Engremont[27], avec lequel elle a deux enfants (un garçon né en et une fille en )[16],[10].
Au lendemain des attentats du en France, elle rédige une tribune dans Le 1 intitulée « Intégristes, je vous hais »[10].
Au second tour de l'élection présidentielle de , elle apporte son soutien à Emmanuel Macron pour contrer « le déclinisme et la haine » qu'incarne à ses yeux Marine Le Pen, mais aussi « par adhésion », car « la jeunesse, la modernité d'Emmanuel Macron – également fervent défenseur de l'égalité des hommes et des femmes – donneront un nouvel élan à la France, qui est actuellement enlisée dans une forme de grand pessimisme »[29]. Elle refuse ensuite la proposition d'Emmanuel Macron de devenir ministre de la Culture, mais accepte le poste de représentante personnelle d'Emmanuel Macron pour la francophonie[2]. Malgré cette fonction, elle publie en un pamphlet en réaction à un échange, à Verdun, entre Emmanuel Macron et un ancien combattant, au sujet des sans-papiers, dénonçant le mépris à l'encontre de ces derniers[2]. En , elle s'oppose publiquement à l'expulsion de Samira, une fillette ivoirienne de 10 ans finalement autorisée à rester en France[2].
En , Leïla Slimani reçoit l'Out d'or du « coup de gueule » de l'Association des journalistes LGBT (AJL), pour avoir critiqué la pénalisation de l'homosexualité au Maroc, en sur le plateau de C à vous sur France 5[30].
En , peu après la naissance du mouvement #MeToo, elle publie dans Libération un texte dans lequel elle réclame « le droit de ne pas être importunée »[31], en réponse à une tribune portée notamment par Catherine Deneuve et Catherine Millet[2].
Dans le livre Femmes puissantes de Léa Salamé paru en , Leïla Slimani précise une de ses prises de parole citée par Léa Salamé indiquant « Je suis contre le voile, qui est un signe de soumission féminine, mais je ne suis pas contre les femmes voilées ». En effet, Leïla Slimani indique que jamais elle ne se battrait contre les femmes voilées, « parce que ma bataille est menée pour la liberté des femmes et le libre choix. Si une femme a envie de se voiler, jamais je n'irai m'immiscer dans ce choix-là. Mais je me battrai toujours contre ceux et celles qui veulent l'imposer. »[32]
Dans le récit autobiographique Le Parfum des fleurs la nuit (), l'auteure évoque les écrivains et la création littéraire[33],[34].
Citée par le journaliste marocain Omar Brouksy[35], auteur du livre enquête La République de Sa Majesté sur l'ingérence marocaine en France[36], Leila Slimani est considérée par l'enquête de ce dernier[35] comme faisant partie du lobby de la monarchie marocaine en France.
La sortie en de son essai Sexe et Mensonges : La Vie sexuelle au Maroc, encensé par l'écrivain Kamel Daoud[37] et remarqué par la critique[38], déclenche une polémique avec les Indigènes de la République après que Houria Bouteldja, porte-parole de l'association, a qualifié la romancière de « native informant »[39] — anglicisme signifiant littéralement informateur autochtone — « notion que les études post-coloniales ont forgée pour désigner les personnes de couleur qui, surcompensant un complexe d'infériorité à l'égard des Blancs, imitent ces derniers pour leur plaire et être reconnues par eux », avance Fatiha Boudjahlat[39]. Sur les réseaux sociaux, elle est régulièrement insultée par des racistes et par des islamistes[10].
En , en réaction à l'arrestation de la journaliste Hajar Raissouni, accusée d'avortement clandestin et de relations sexuelles hors mariage, elle écrit avec la réalisatrice Sonia Terrab une tribune qui paraît notamment à la une du Monde. Elle y dénonce les lois pénalisant la sexualité au Maroc ainsi que celle interdisant l'avortement. L'initiative est un succès et conduit à la création du collectif Hors-la-loi du Maroc qui va prendre position sur ces questions dans les médias. Le , elle représente le collectif 490 des Hors-la-loi du Maroc elle reçoit à ce titre avec Sonia Terrab le prix Simone de Beauvoir pour son combat en faveur du droit des femmes[40].
Marraine de l'association Lire pour en sortir, elle milite pour l'accès à la lecture en détention.
En , lors du premier confinement en France pour lutter contre la pandémie de Covid-19, Le Monde lui ouvre ses colonnes pour un « journal du confinement »[41]. Plusieurs critiques jugent, sur les réseaux sociaux et dans la presse, la chronique indécente[42].
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