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politicien et officier général français De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Arthur, comte de Dillon, né le à Bray Wick (en) en Irlande et guillotiné le à Paris, est un général, député aux États généraux de 1789. Il est le petit-fils du général Arthur Dillon, le frère du général Théobald Dillon, le père de l'auteure Henriette-Lucy Dillon et de Elizabeth Françoise Dillon.
Député aux États généraux de 1789 |
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Naissance | |
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Décès | |
Nationalité | |
Activités |
Homme politique, militaire |
Père | |
Mère |
Charlotte Lee (d) |
Fratrie | |
Conjoints |
Thérèse-Lucy de Rothe (à partir de ) Marie-Françoise Laure Girardin de Montgérald (d) (à partir de ) |
Enfants |
Henriette Lucy Dillon Louisa Dillon (d) Fanny Dillon |
Membre de | |
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Grades militaires | |
Distinctions | |
Archives conservées par |
Service historique de la Défense (GR 3 YD 1271)[1] |
En 1794, pendant la Terreur, accusé par Vadier et Barère, qui l'attaquent pour sa proximité avec Danton et Camille Desmoulins, il est guillotiné le 13 avril 1794.
Issu d'une famille de jacobites irlandais émigrés en France après la seconde révolution anglaise et la chute de Jacques II d'Angleterre, Arthur Dillon est le fils d'Henry Dillon, officier dans le régiment de Dillon, et le petit-fils d'Arthur Dillon, officier de l'armée française à la fin de l'Ancien Régime.
Arthur Dillon est marié une première fois en 1769 avec sa cousine Thérèse-Lucy de Rothe (1751-7 septembre 1782), dame du palais de Marie-Antoinette. De cette union naît en 1770 une fille, Henriette-Lucy Dillon, qui épouse le comte de La Tour du Pin Gouvernet, fils de Jean-Frédéric de La Tour du Pin Gouvernet, dernier ministre de la guerre de Louis XVI. Elle raconte dans son Journal d'une femme de cinquante ans (édition Mercure de France) toute l'histoire de la Révolution telle qu'elle l'a vécue.
Il entre à 15 ans comme cadet au régiment de Dillon. À dix-sept ans le 21 mai 1766, il reçoit le brevet de colonel propriétaire de ce régiment, à condition de n'en prendre le commandement qu'à 23 ans ; ce qu'il fait, avec un peu d'anticipation le 24 mars 1772.
Il passe en 1777 en Amérique. En 1779, alors qu’il n’est encore que colonel, il débarque sur l’île de la Martinique, commandant l’un des trois régiments irlandais envoyé par Louis XVI sous les ordres de La Motte Piquet. La venue de ces troupes aux Antilles est la conséquence de la participation de la France à la guerre d’indépendance des colonies britanniques d’Amérique. Le comte Dillon est hébergé chez Laure de Girardin de Montgérald (1764-1816), cousine de Marie-Joseph-Rose de Tascher de la Pagerie plus connue sous le nom de Joséphine de Beauharnais, future épouse du général Bonaparte et impératrice.
Signalé par sa bravoure à la conquête de la Grenade, au siège de Savannah, il devient brigadier des armées du roi en 1780. Après avoir contribué à la prise de Tobago, de Saint-Eustache, de Saint-Christophe, dont il est nommé gouverneur le 25 avril 1782, il est décoré chevalier de Saint-Louis, et obtient le brevet de maréchal de camp le 13 juin 1783.
En 1784, la guerre d’indépendance américaine est terminée et l'île de Saint-Christophe devant être rendue aux Anglais, il quitte ses fonctions de Gouverneur. Dillon veuf depuis 1782 est promu général; Il passe par la Martinique, renoue avec Laure de Girardin elle-même veuve depuis 1779. Ils se marient le 7 février 1785 à Paris en l’église Saint Sulpice. De cette deuxième union naît le 24 juillet 1785, Elisabeth Françoise Dillon dite Fanny[2], future épouse du général comte Bertrand, grand maréchal du palais de Napoléon.
Nommé Gouverneur de Tobago (6 Dec 1786 - 14 May 1789)[3], Dillon et sa nouvelle famille retournent à la Martinique. Quelque temps après, Dillon fait un voyage seul à Londres, sa famille étant restée à la Martinique, et reçoit le plus brillant accueil à la cour.
En 1789, en tant que député de la noblesse des colons de la Martinique, il va siéger aux États généraux, où il défend surtout les intérêts des colonies. Bien qu'il ait embrassé le parti révolutionnaire, il vote plusieurs fois dans le sens opposé, parlant quelquefois en faveur des ministres, contrariant très souvent les idées de ses collègues des colonies, et s'élevant aussi contre les gens de couleur.
Devenu lieutenant général le 13 janvier 1792, il reçoit, du général en chef La Fayette, le commandement de l’aile gauche de l’armée du Nord alors en Champagne. Après la journée du 10 août 1792, il fait prêter de nouveau à ses troupes le serment de fidélité à la loi et au roi. Aux commissaires dépêchés pour le destituer, il parvient cependant à s'excuser : le commandement lui est retiré le 18 août, mais il continue néanmoins d'être employé à l'armée du Nord.
Il passe alors sous les ordres de Dumouriez, auquel il commandait jusque-là. Dirigeant l’avant-garde de l'armée du Centre, il contribue puissamment à la défaite des Prussiens en Champagne : il se distingue à Biermes, où il arrête la marche de l'ennemi, à Entrecœur, à la défense du camp de Louis Bertrand de Sivray, à la reddition de Verdun. Mais, pendant la retraite des Prussiens, ayant écrit au prince de Hesse-Cassel pour l'engager à regagner l'Allemagne, il est dénoncé par Laflotte.
Le surlendemain de l'exécution de Louis XVI, la perspective d'une guerre avec l'Angleterre est sur toutes les lèvres. Il semble à tous qu'elle est inévitable, la seule question étant de savoir qui en prendrait l'initiative. À la Convention, le parti de la guerre est celui des Brissotins, du ministre des Affaires étrangères Lebrun-Tondu et de Dumouriez lui-même, également par Bertrand Barère de Vieuzac. En Angleterre, le gouvernement William Pitt arme car il n'ignore pas que c'est une question de semaines. C'est dans cette situation que le général Arthur Dillon propose le 23 janvier 1793 à la Convention un plan de descente et d'occupation de l'Irlande, talon d'Achille de l'Angleterre, qui malgré les massacres d'indépendantistes, n'a encore pas réussi à se concilier les catholiques et à pacifier le pays. La perspective d'un soutien des Français aux indépendantistes est, depuis des années, l'obsession du ministère britannique qui, dès le début de la Révolution, a dépêché à Paris un certain nombre d'agents d'influence et de renseignements, comme Nicolas Madget, pour neutraliser les velléités françaises en direction de l'Irlande. Outre la surveillance des Irish defenders réfugiés en Europe, et leur capture dans le meilleur des cas, les agents anglais cherchent à contrôler le comité diplomatique de la Constituante sous Mirabeau — travail de Auguste Miles et de Hugh Elliott — puis ils infiltrent progressivement le département des Affaires étrangères dès 1792. Sous le ministre de la Convention Lebrun-Tondu, les choses semblent si faciles que cela a nourri les accusations de trahison retenues plus tard contre lui au Tribunal révolutionnaire. En réalité, la situation échappe à Lebrun-Tondu puisque, sous Barère, rapporteur et membre inamovible du Comité de salut public[4], le renseignement français est gangrené par le contre-espionnage britannique.
Lorsqu'Arthur Dillon propose son plan d'invasion de l'Irlande, Charles-Marien Somers est l'espion principal de William Pitt à Paris. Ce brillant successeur de Georges Munro - qui a été identifié et est retourné à Londres - prévient son gouvernement du projet dès le 28 janvier 1793[5]. Dès lors, les anglais vont tenter d'éliminer Dillon. Bertrand Barère de Vieuzac, "l'imposteur du Comité de salut public", pour reprendre l'expression de Pierre Vergniaud, profite de la publication de la Lettre anglaise, où figure le nom de Dillon pour l'accuser de connivence avec l'Angleterre. Incarcéré aux Magdelonnettes, Arthur Dillon proteste de son innocence, expliquant qu'il est victime d'une homonymie : il s'agit en fait d'un abbé Dillon, supérieur du collège irlandais de Douai, un véritable espion celui-là[6]. D'après une lettre de l'ancienne collection La Bédoyère, Arthur Dillon demande à être conduit au Comité de salut public, s'engageant à démontrer « en présence d'experts », que la fameuse Lettre anglaise et les notes du portefeuille qui l'accompagne, imprimées chez Baudouin, où se trouve son nom, sont « fausses, archi fausses et controuvées »[7]. Volant à son secours et convaincu de son innocence, Camille Desmoulins invite même la Convention à renvoyer le général Dillon devant un tribunal pour qu'il puisse se justifier avec éclat.
Il lui est seulement permis de demeurer à résidence chez lui rue Jacob. Mais sentant qu'il risque de lui échapper, Barère, qui a pris le contrôle des opérations au Comité de salut public, ordonne son arrestation et son envoi immédiat à la prison du Luxembourg. Il y obtient une accusation contre lui d'un autre prisonnier, Alexandre de Laflotte, lui-même en situation très précaire et qui doit témoigner à charge au Tribunal révolutionnaire.
Profitant de l'affaire Danton, n'ignorant pas les liens existant entre Arthur Dillon et le couple Desmoulins, il est d'abord dénoncé par Marc-Guillaume-Alexis Vadier, qui l'accuse de vouloir organiser des conspirations dans les prisons pour libérer Danton[8]. Puis, Bertrand Barère le fait agréger à l'affaire Lucile Desmoulins, épouse de Camille Desmoulins, accusée d'avoir voulu fomenter une révolte en faveur de son mari jugé avec Danton. Convaincus d'avoir voulu soulever la prison du Luxembourg, Lucile Desmoulins et Arthur Dillon sont condamnés à la peine capitale sans même que cela donne lieu à débat, le 13 avril 1794, et guillotinés le soir même vers dix-neuf heures. Les condamnés meurent tous avec infiniment de courage et de dignité, à commencer par les deux femmes qui sont exécutées les premières après s'être embrassées selon un témoignage visuel rapporté dans un article paru dans la presse étrangère[9].
Son nom figure au côté nord de l'Arc de triomphe.
Théobald Dillon (1745-1792), général de brigade de l'armée française, parfois cité comme le frère d'Arthur Dillon, est plutôt un proche parent. Il est le parrain d'Elizabeth Françoise Dillon.
On a de lui :
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