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fille du général Arthur Dillon De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Elizabeth Françoise Dillon, dite Fanny Dillon puis Fanny Bertrand, née le à Gognies-Chaussée et morte le à Saint-Maur, est une aristocrate française, épouse du Général Comte Henri Gatien Bertrand, Grand maréchal du palais sous Napoléon Ier. Avec son mari, elle accompagna l'Empereur durant son exil à Sainte-Hélène.
Elizabeth Françoise Dillon | |
Fanny Bertrand (Miniature de Hallier) | |
Titre | Comtesse Bertrand (1785-1836) |
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Biographie | |
Dynastie | Famille Dillon |
Nom de naissance | Elizabeth Françoise Dillon |
Surnom | Fanny |
Naissance | Gognies-Chaussée (Hauts-de-France) |
Décès | (à 50 ans) Saint-Maur Indre |
Père | Arthur, comte de Dillon |
Mère | Laure de Girardin de Montgérald |
Conjoint | Henri-Gatien Bertrand |
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Issue d'une famille noble, franco-irlandaise, catholique, elle vit le jour au château de Gontreuil[1] à la frontière franco-belge et fut baptisée le à Quévy-le-Grand[note 1]. Elle est la fille de Messire Arthur, comte de Dillon et de Dame Laure de Girardin de Montgérald (1764-1816)[note 2],[2], créole de la Martinique. Fanny est la demi-sœur de Henriette Lucy Dillon née d'un précédent mariage de son père Arthur Dillon avec Thérèse-Lucy de Rothe. Elle est aussi petite cousine de l'impératrice Joséphine. Pour l'année 1784, Henriette Lucy Dillon, devenue Lucy de La Tour du Pin, écrit dans ses mémoires au sujet de son père: « Il s'était vivement attaché à Mme la comtesse de La Touche, veuve à trente ans.. Elle était très agréable et fort riche. Sa mère Mme de Girardin, avait pour sœur Mme de La Pagerie. Celle-ci venait de marier sa fille au vicomte de Beauharnais[3] ».
Peu après sa naissance, lorsqu'il fut nommé Gouverneur de Tobago ( - )[4], Dillon installa sa nouvelle famille à la Martinique. En 1789, désigné député de la Martinique il retourna seul à la métropole pour siéger aux États généraux[5], laissant Fanny et sa famille sur l'île. En 1795, apprenant l'exécution fatale du chef de famille, Fanny, sa mère et les deux enfants d'un premier lit émigrèrent en Angleterre. Sa tante, Lady Frances Jerningham [note 3] prit en charge son éducation [6]. Ils ne rentrèrent en France qu'au début du Consulat, en 1802[7].
L'Impératrice se prit d'affection pour Fanny, sa lointaine cousine, qui résidait alors à Beauregard et faisait partie de son entourage immédiat[8]. Comme toute jeune fille de bonne famille à cette époque là, Fanny ne rêvait que d'un beau mariage, qui sait avec une famille régnante comme mesdemoiselles Stéphanie de Beauharnais et Stéphanie de Tascher de la Pagerie. Ce que Joséphine puis Napoléon lui promirent[8]. Plusieurs prétendants furent envisagés : Alphonse Pignatelli de Gonzague, comte de Fuentes et d'Egmont[note 4],[9], le prince Aldobrandini, le Duc de Medina-Sidonia et beaucoup d'autres[10].
En 1808, au grand désespoir de Fanny, l'attention de Napoléon se porta sur Henri Gatien Bertrand qu'il voulait faire comte d'Empire. La comtesse de Boigne, parente par Éléonore Dillon (1753-1831), relate dans ses mémoires que Fanny tint tête à l'Empereur : « Quoi, Sire, Bertrand ! Bertrand ! singe du Pape en son vivant ![note 5] ». Napoléon lui réplica sèchement « Assez, Fanny[10] ».
Elle finit par céder aux exigences impériales et l'Empereur, devant se rendre à Erfurt fin septembre, pressa les choses[11]. Le mariage civil se réalisa à Paris le et le mariage religieux à Saint-Leu le lendemain 17, chez la reine Hortense[12],[note 6]. Ce sera une union exemplaire que les épreuves ne réussiront pas à ébranler[13].
D'une fidélité presque aveugle à l'Empereur, Bertrand le suivra lors de son exil à l'île d'Elbe et plus tard à Sainte-Hélène, sans même avoir consulté Fanny[13]. Elle arrive à Porto-Ferrajo le [note 7] et le 27 elle mettra au monde leur 4° enfant qui décèdera 3 mois plus tard[13].
Si le Général Bertrand retourna sans encombres avec Napoléon de l'île d'Elbe, Fanny, elle, contre l'avis de tous, mais anxieuse de retourner en France[14] débarqua aux alentours d'Antibes à bord d'une felouque, le . Elle fut immédiatement appréhendée avec quelques compagnes et conduite à Toulon. Par ordre du Préfet du Var, elle fut transférée à la prison du palais de justice de Marseille puis au Lazaret et finalement au Château d'If. André Masséna, commandant alors la 8° Division militaire, n'eut de cesse de tenter de la faire sortir, ce qui se produira le sur une goélette qu'il avait envoyée[15]. Dans ses Mémoires, Marchand prétend que Masséna ne libéra Fanny que quand « L'Empereur fut rentré dans Paris et que des ordres furent expédiés[16] ».
Au moment de l'exil définitif de Napoléon à Sainte-Hélène, la reine Hortense se surprit de l'empressement de Fanny à rejoindre son mari[17]. Elle essaya de convaincre l'Empereur à ne pas emmener son époux en exil, et tenta même, par désespoir, de se jeter par dessus bord[18]. De santé fragile, suite à ses grossesses elle fut cependant un appui précieux, constant et fidèle à Bertrand; ce fut elle qui traduisit en anglais les Lettres du Cap[13],[19].
Le elle donne naissance à Arthur, cinquième enfant du couple. Dans ses cahiers, Bertrand écrit: « A 1 heure, les douleurs sont vives. A 2 heures et demie Mme Bertrand accouche d'un garçon. Elle éprouve une perte qui la met en danger[20] ». Lorsque Napoléon lui rendra visite le , elle déclarera: « Sire, j'ai l'honneur de vous présenter le premier français qui soit entré à Longwood sans la permission du gouverneur[21],[note 8] ».
Les rapports de Fanny avec l'Empereur furent très souvent houleux. Venue lui présenter ses vœux le , elle s'entendra dire: « Mme Bertrand ne sera pas heureuse. Elle a besoin de consolations; elle n'en aura pas; Elle a besoin d'argent. Son mari sera heureux avec le gouvernement de sa fortune. Elle ne le sera pas ». Elle répliquera plus tard:« ..qu'elle était venue offrir une rose à l'Empereur et qu'en chemin il lui avait donné un fagot d'épines[22] ». Elle quittera l'île avec Bertrand le .
Elle décèdera le au château de Laleuf[23] à Saint-Maur (Indre)[13]. Elle repose au cimetière du Père Lachaise (division 13)[24], à Paris.
Gracieuse et fine plutôt que jolie, elle possédait un charme fait de langueur créole et d'indolence anglaise, auquel le prisonnier de Longwood ne sut pas rester insensible, surtout après le départ de "la Montholon" comme l'appelle Gourgaud[25].
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