personnage de La Jérusalem délivrée du poète italien Le Tasse De Wikipédia, l'encyclopédie libre
Armide (en italien Armida) est un personnage de La Jérusalem délivrée du poète italien Le Tasse, qui fait le récit épique de la croisade dirigée par Godefroy de Bouillon (1096 1099)[1]. C'est une magicienne musulmane, nièce d'Hidraot (Idraote). Son aventure la plus célèbre est celle qui la lie au croisé Renaud (Rinaldo): bien qu'il soit son ennemi, elle tombe amoureuse de lui. Elle tente alors en vain de le retenir par des enchantements.
Haendel composa une cantate Armida abbandonata (HWV 105) et, sur le même sujet, une de ses plus grandes réussites dans le genre lyrique: l'opéra Rinaldo (1711)[2].
Vivaldi a composé Armida al campo d'Egitto sur un livret de Palazzi (1718). L'opéra porte sur un épisode peu connu de l'histoire d'Armide, postérieur à sa relation avec Renaud.
Brahms, qui évoque Armide dans son Rinaldo pour ténor, chœur d'hommes et orchestre, op.50, d'après un poème de Goethe[2].
Au XIesiècle dans les jardins enchantés des îles Fortunées (îles des Bienheureux), Renaud, roi de France, est retenu loin de l'armée des croisés, par les enchantements d’Armide, laquelle, sous la garde d’Oriane, se prépare à devenir fée. Par un subterfuge, Armide manipule les sentiments de Renaud lui renvoyant, à chaque regard une image idéale grâce à un jeu de miroir lui assurant l’efficacité de ses appas[3]. Lascif, le héros se féminise. Armide en retour touchée par la beauté de Renaud devient une séductrice séduite. Tiraillée entre la volonté de préserver son amour et la nécessité de combattre l'ennemi Armide hésite. Deux chevaliers, Ubolde et le Danois, arrivent à lever le sortilège. Renaud prend alors conscience de sa condition de prisonnier, alangui et efféminé. Malgré les suppliques et les promesses d'Armide pour garder son amour à ses côtés, Renaud part avec les croisés qui l'ont délivré et abandonne celle qui l'avait envouté[4]. Le personnage d’Armide connaît en France de nouveaux succès artistique et littéraire avec l'opéra de Jean-Baptiste Lully joué pour la première fois le 15 février 1686[3].
Dans la Marine française, l'Armide était une frégate et l'Armide, une corvette cuirassée. Enfin, Armide, goélette bermudienne lançée en 1938 chez Grassi.
L’Armida de Haydn a été enregistrée par Nikolaus Harnoncourt avec Cecilia Bartoli et Christoph Prégardien.
Le Renaud de Sacchini a été enregistré par Christophe Rousset avec Maria Kalinine, Julien Dran et Jean-Sébastien Bou.
L’Armida de Rossini a été reprise par Maria Callas en 1952. Il en existe un enregistrement récemment réédité chez Membran Music (distribué en France par Harmonia Mundi). Une version enregistrée à Trévise en 1992 est disponible avec Cecilia Gasdia et Chris Merritt sous la direction de Claudio Scimone. La mémorable version de 1988 avec June Anderson au Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence n'est malheureusement pas disponible officiellement. L'air D'amore al dolce impero a été enregistré par Montserrat Caballé en 1968 sur un album d'airs intitulé Rarities.
Le Rinaldo de Haendel a été plusieurs fois enregistré. Notons les enregistrements de Christopher Hogwood avec Cecilia Bartoli et David Daniels, et surtout de René Jacobs avec Inga Kalna et Vivica Genaux.