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armée de l'air du Régime de Vichy De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L’Armée de l'air de Vichy ou Armée de l'Air de l'armistice, était la composante aérienne militaire du régime de Vichy à compter du 11 juillet 1940 jusqu'au 28 novembre 1942 (date officielle de la dissolution de l'armée d'armistice).
Armée de l'air de Vichy | |
Cocarde de l'armée de l'air de Vichy. | |
Création | 1940 |
---|---|
Dissolution | 1942 |
Pays | France |
Allégeance | Régime de Vichy |
Type | Force aérienne |
Effectif | 78 500 (Aéronavale comprise) le 8 novembre 1942 |
Fait partie de | Armée de Vichy |
Équipement | - de 1 000 avions |
Guerres | Seconde Guerre mondiale Guerre franco-thaïlandaise |
Batailles | Bataille de Mers el-Kébir Bataille de Dakar Campagne de Syrie Opération Torch |
Commandant | Général Jean Romatet |
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Les aéronefs vichystes disposaient de leurs propres couleurs sur ordre de Hermann Göring (commandant en chef de la Luftwaffe), afin de les différencier des avions allemands. Aux termes des conventions d'armistice, les appareils laissés à l'Armée de l'Air de l'armistice devaient en effet porter des marques distinctives, en particulier des bandes rouges et jaunes sur l'empennage et les capots moteur, ainsi qu'une bande oblique tricolore sous les ailes. Si cette consigne fut suivie en métropole, son application fut moins systématique dans les colonies.
Le nombre d'officiers d'active après la défaite de mai 1940 passe d'environ 4 000 à 2 616 en janvier 1941, auxquels il faut rajouter environ 800 officiers en congé dans l'Armée de Vichy. Ils sont officiellement démobilisés le , mais l'Armée de l'air parvient à conserver 90 % des 1 733 officiers (dont 553 dans des services passés sous juridiction civile[1]).
Selon les clauses de l’armistice de 1940, l’Armée de l’air est désarmée, et son matériel remis aux autorités allemandes. Des négociations permirent au gouvernement vichyste de conserver quelques forces aériennes en métropole, également pour défendre ses colonies, la Syrie et le Liban sous « mandat français ». Le , un jour avant la diffusion du discours du Maréchal Pétain appelant à cesser les hostilités de la bataille de France, le général d'armée aérienne Joseph Vuillemin avait ordonne aux unités aériennes de rejoindre l'Afrique du Nord ; 39 groupes aériens, soit 40 % des groupes de chasse, les deux tiers des unités de bombardement et près de 70 % de celles de reconnaissance quittent la métropole pour l'Afrique du Nord et rejoignent les huit groupes déjà sur place[2].
Les GC I/2, GC II/2, GC I/6 et GC II/6 étant dissous le , l’Armée de l’Air d’Armistice ne conserva en métropole que 6 groupes de chasse monoplace sur Bloch MB.150 à MB.157 car l’autonomie des Bloch ne leur permettant pas de se replier sur l’Afrique du Nord, ces appareils devaient équiper la totalité des unités de chasse conservées en zone libre aux termes des accords franco-allemands. L’Aviation de Vichy conserva donc les GC I/1 (Lyon-Bron), II/1 (Le-Luc-en-Provence), I/8 (Montpellier), II/8 (Marignane), II/9 (Clermont-Ferrand-Aulnat) et III/9 (Salon-de-Provence). Les vols seront limités au strict minimum faute d'essence. Les GC I/1, II/1 et III/9 furent rééquipés avec des Dewoitine D.520[3] au printemps 1942.
L'armée d'armistice déplaça en Afrique du Nord 6 groupes de chasse monoplace sur D.520 et Curtiss H-75. Les G.C I/4, G.C I/5 et G.C II/5 furent basés à Meknès et à Saint-Denis-du-Sig. On y recense 186 Curtiss H-75 environ, alors que 45 autres sont restés en métropole. Le GB II/19 gagna Blida avec ses Douglas DB-7. Le GC I/7 stationné à Rayak au Liban, et l’EC 2/595 (9 avions) basée à Bach Maï, Tonkin, utilisaient des Morane-Saulnier MS.406.
Le groupe G.C III/6 rejoint Constantine le . Les GC II/4, III/2 et III/3 seront dissous à Oran le , le GC III/4 le même jour à Casablanca, le GC I/9 et III/5 le à Bizerte.
Le G.C II/7 s'installe en Algérie. Officiellement, un total de 850 appareils étaient stationnés en Afrique française du Nord au moment de l’Armistice, parmi lesquels plus de 250 chasseurs, plus de 200 bombardiers et environ 200 appareils de reconnaissance bimoteurs[4]. La base d'Oran la Sénia accueillera après l'armistice de nombreux rescapés de la Campagne de France dont Le GC I/3 et deviendra un important dépôt, son aviation fut utilisée du au lors de la destruction de la flotte française à Mers el-Kébir par la Royal Navy. L'attaque fait 1 295 morts du côté français. La plus grande partie de l'escadre marine présente à Mers el-Kébir est hors de combat: le cuirassé Bretagne est détruit, le navire de ligne Dunkerque et le cuirassé Provence gravement endommagés. Le gouvernement d'armistice rompt alors ses relations diplomatiques avec la Grande-Bretagne.
Le , le gouvernement d'armistice autorisa, en réponse, un raid de bombardement de Gibraltar mais peu de dégâts furent alors signalés.
Le La Force M anglo-française aux ordres de l'amiral Cunningham arrive au large de Dakar. Elle comprend entre autres trois avisos FNFL français, trois croiseurs lourds, deux cuirassés et le porte-avion HMS Ark Royal, transportant 3.600 Français libres et 4.300 Britanniques. Le général de Gaulle tente en vain de convaincre le gouverneur Boisson de laisser débarquer ses hommes et de rallier la France Libre.
Lors de la bataille de Dakar du 23 au , l’aéronavale est présente sur son hydrobase de Bel-Air : 3 hydravions Latécoère 302 de l’escadrille d'exploration E4 (Capitaine de corvette Durand Couppel de Saint-Front); 3 hydravions Loire 130 de l’escadrille de surveillance 8S3.
L’armée de l’air, basée à Ouakam et à Thiès, dispose quant à elle de : 12 chasseurs Curtiss H-75 et 5 chasseurs Dewoitine D.520 du GC I/5 (2 escadrilles) (commandant Fanneau de la Horie). 3 bombardiers Glenn Martin 167F basés à Thiès.
Dans la nuit du 23 au , un ultimatum britannique est adressé aux autorités françaises de Dakar, leur enjoignant de livrer la place au général De Gaulle. Les Britanniques entament alors une opération militaire, mais cette fois, celle-ci échoue du fait de l'aviation française, basée sur le terrain d'aviation de Ouakam, et aussi de celle inopinée, des deux croiseurs et trois contre-torpilleurs de la Force Y[5],[6].
Le , l'agence de presse italienne STEFANI déclara : « En représailles au bombardement de Dakar, hier matin, cent vingt avions français basés au Maroc ont attaqué Gibraltar ». Le même jour, l'United Press Agency rapporta: « Le gouvernement français a publié un démenti officiel des rapports, selon lesquels les avions français auraient attaqué Gibraltar. Jusqu'à présent, aucune mesure de représailles n’a été prise ». Mais la dépêche d'AP se terminait sur une note sinistre avec : « Les représailles françaises sont imminentes »[7].
À nouveau, le même jour, le gouvernement français de Vichy donna des ordres pour le bombardement de la base navale et de la ville de Gibraltar. En conséquence, six escadrons de bombardiers de l'armée de l'air française de Vichy et quatre flottilles de la marine de Vichy furent mis en œuvre dans l'opération. Les 64 bombardiers opérèrent depuis les bases d’Oran, de Tafraoui (en Algérie), de Meknès, de Mediouna, et de Port Lyautey (au Maroc). L’action française fut approuvée à la fois par la commission allemande d'armistice et la commission italienne d'armistice[8].
Aucun avion britannique ne fut rencontré et les plus gros dommages se situèrent dans la zone sud de la forteresse. Le brise-lames sud et un grand navire dans le port furent gravement endommagés. Dans la partie nord de Gibraltar, les incendies éclatèrent[8].
Le , les Français revinrent avec une plus grande force de quatre-vingt-trois bombardiers pour causer des dommages supplémentaires aux installations de la base et du port militaire. Encore une fois, les avions de la Royal Air Force britannique ne firent aucune apparition. Toutefois, les équipages français rapportèrent avoir essuyé des tirs anti-aériens. Un bombardier LéO 451 fut perdu et 13 autres aéronefs furent légèrement endommagés pendant les deux jours de bombardements[8]. Le chalutier armé britannique HMT Stella Sirius fut coulé par des bombes[9].
L'attaque du se révélera être le dernier assaut aérien lancé contre Gibraltar par les forces de Vichy.
La force aérienne française en Indochine est engagée en octobre 1940 contre l'armée thaïlandaise durant la guerre franco-thaïlandaise. Elle se compose d'une centaine d'avions, dont environ soixante pouvant être envoyés en première ligne : 30 Potez 25, quatre Farman 221, six Potez 542, neuf Morane-Saulnier M.S.406 et huit Loire 130. Environ 30 % des avions français avaient été rendus inutilisables vers la fin de la guerre (mai 1941), une partie en raison de dommages mineurs, non réparés par la suite, occasionnés lors des raids aériens. L'armée de l'air de Vichy admit la perte d'un Farman F221 et deux Morane-Saulnier MS.406 détruits au sol.
Le , le groupe GC III/6 (26 Dewoitine et 6 avions de transport) fait route vers la Syrie et menacée d’invasion par les 34 400 combattants du général anglais Wilson (surtout des Australiens, appuyés de 5 000 Français libres). Les Britanniques lancent l’offensive le . Le G.C. III/6 opère d'abord à partir de Rayak (Liban) puis, du au , à partir d'Alep-Nerab (Syrie).
Entre juin et juillet 1941, afin de contrôler l’accès aux réserves de pétrole du Moyen-Orient, les Britanniques - aux côtés des Forces Françaises Libres de Gaulle - attaqueront les troupes de Vichy en Syrie demeurées fidèles à ce qui leur semblaient le seul gouvernement national légitime. Ces évènements conduiront des Français à tirer sur des Français dans une lutte fratricide Les pertes furent lourdes, 4500 morts de part et d’autre.
les Dewoitine du G.C II et de l'Aéronavale (Escadrille 1.A.C) participèrent également à la campagne de Syrie.
Les combats cessent le à 0 h 1. Le G.C. III/6 gagne Athènes pour y renouveler le matériel. L'armistice de Saint-Jean-d'Acre est signé entre le général Henry Maitland Wilson représentant les Alliés et le général Joseph de Verdilhac représentant Vichy le 14 juillet 1941, à Saint-Jean-d'Acre en Palestine mandataire[10]. Les vichystes enregistrent des pertes de plus de 3 300 soldats, parmi eux 56 étaient membres de l'aviation (7 officiers et 13 officiers disparus, ainsi que 23 sous-officiers et 13 disparus)[11]. Le , le groupe G.C III/6 rejoint Alger. Il compte au terme de cette éprouvante campagne cinq pilotes tués, trois faits prisonniers, 23 victoires, dont 19 homologuées.
L'invasion britannique de la colonie française de Madagascar, alors sous l'autorité du gouvernement de Vichy fut décidée sans avertir la France libre du général de Gaulle. Craignant que l’Inde ne se retrouve isolée, les forces britanniques mènent, le , l’opération Ironclad, appelée également bataille de Madagascar ou bataille de Diego-Suarez.
L'aviation vichyste présente est détruite, en majorité sur le terrain d'aviation, soit :
Le , le gouverneur général Armand Annet capitula près d'Ihosy, dans le sud de l'île[12]. Sur les 1 200 Français faits prisonniers, 900 se rallient à la France libre.
Le 6 novembre 1942, un Bloch MB.175 du Groupe de Reconnaissance GR II/52 de l'Armée de l'Air de Vichy, basé à Oran, découvre la force "H" à l'ouest de Gibraltar et se fait abattre par deux Martlet 2 du porte-avions HMS Formidable.
C'était le prélude au débarquement anglo-américain au Maghreb (« opération Torch »).
Les unités de chasse françaises alignaient environ 75 Dewoitine D520 en Algérie, 46 Curtiss H-75 et 43 D520 au Maroc.
Le 8 novembre 1942, les 27 Dewoitine D520 de la Flottille 1.F de l'Aéronavale de Port-Lyautey combattirent l'United States Navy. Les Curtiss H.75 Hawk de l'armée de l'air française s'opposèrent aux F4F Wildcat du porte-avions USS Ranger de l'US Navy, remportant 7 victoires au prix de 15 pertes[13].
À Oran, les Sea Hurricane des porte-avions HMS Biter et HMS Dasher de la force O abattent plusieurs Dewoitine D.520 français. Plusieurs Fairey Albacore anglais et 12 C-47 américains sont abattus mais n’empêche pas la destruction de l'aviation au sol. Le G.C. III/3, basé à Tafraoui, abattit 9 avions de l'US Navy pour la perte de 7 des siens[14]
La base aérienne de Maison-Blanche, la plus importante d'Algérie, fut occupée sans résistance, à 7 h 30, par le 39e d'infanterie des États-Unis[15]. Sur cette base les Dewoitine D.520 des G.C II/3 et III/6, ainsi que les Potez 63.11 de l'Escadron 4 BR étaient prêts à décoller depuis quelque temps déjà, mais en avaient été empêchés par un épais brouillard. Joint à la neutralisation de l'aérodrome de Blida couvert par le Squadron 882 avec ses Martlet du porte-avions HMS Victorious, l'attaque priva les forces vichystes de toute possibilité d'intervention aérienne contre les Alliés[16].
Le cessez-le-feu fut déclaré en fin de journée en Algérie et au Maroc. En décembre 1942 l’Afrique-Occidentale française a rallié la France Libre.
138 officiers de l'ancienne Armée de l'Air de Vichy sont arrêtés par les Allemands entre janvier 1943 et septembre 1944 pour faits de Résistance. Certains sont déportés et d'autres ont été fusillés en France ou en Allemagne[17].
Le 8 novembre 1942, au déclenchement de l'opération Torch, ses moyens sont les suivants[18] :
En Métropole, les 2/3 des moyens suivant sont disposées entre la Vallée du Rhône et la Provence :
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