Antoine Coysevox

sculpteur français De Wikipédia, l'encyclopédie libre

Antoine Coysevox

Antoine Coysevox ([kwazəvo][1] ou [kwazvo][2]) né à Lyon le , et mort à Paris le , est un sculpteur français.

Faits en bref Naissance, Décès ...
Antoine Coysevox
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Antoine Coysevox, Autoportrait, Paris, musée du Louvre.
Naissance
Décès
(à 80 ans)
Paris
Période d'activité
Nom de naissance
Quoisevaux ou variantes
Nationalité
Français
Activité
Maître
Élève
Mouvements
Mécène
Louis XIV de France
Père
Mère
Ysabeau Morel (d)
Fratrie
Claudine Coysevox (d)
Guillaume Coysevox (d)
Madeleine Coysevox (d)
Parentèle
Œuvres principales
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Biographie

Résumé
Contexte

Le nom de famille Quoyzeveau se trouve écrit d'une quantité de façons aussi différentes que Coëzevau, Coiseveau, etc.. Antoine Coysevox a inauguré la graphie Coysevox et l'a adoptée définitivement à partir de 1679[3].

L'éloge funèbre d'Antoine Coysevox attribue la qualité particulière de son talent à une origine espagnole. Il s'agit d'une équivoque : Antoine Coysevaux est né à Lyon où son père Pierre, maître-menuisier, s'était fixé environ cinq ans avant sa naissance, venant de Dampierre-sur-le-Doubs, en Franche-Comté, possession espagnole jusqu'à 1678[4].

Il vint à Paris à dix-sept ans travailler dans l'atelier de Louis Lerambert (1620-1670), dont il épousa en 1666 la nièce, fille du peintre Noël Quillerier, Marguerite, d'un an plus âgée que lui, et qui mourut un an après leur mariage. Il se remaria en 1680 à Claude Bourdict, lyonnaise comme lui[5] ; il eut de nombreux enfants[6].

En 1667, l’évêque de Strasbourg, François-Egon de Fürstenberg, prince-abbé de Stavelot, le chargea de la décoration du château de Saverne (Zabern), qui l'occupa quatre ans.

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Louis XIV, musée des beaux-arts de Narbonne.
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Médaillon de bronze à l'effigie d'Antoine Coysevox, par Joseph-Hugues Fabisch au musée des beaux-arts de Lyon.

De retour à Paris en 1671, il fut employé à la décoration du château de Versailles et de ses jardins, produisant des copies des marbres antiques tels la Vénus de Médicis, la Vénus accroupie, la Nymphe à la coquille ou Castor et Pollux, soit en marbre, soit en bronze fondu par les frères Keller.

L’Académie royale de peinture et de sculpture l'admit comme professeur adjoint, « en considération du dessein qu'il avait d'établir à Lyon une école académique et d'aller y faire sa demeure »[7] le , avec comme pièces de réception un buste du peintre Charles Le Brun (1619-1690), premier directeur de l'Académie, et un de Colbert (remis en 1679). Restant à Paris, il fut cependant nommé professeur l'année suivante, recteur en 1694, chancelier en 1716, il fut directeur de l'Académie de 1703 à 1705. Guillaume et Nicolas Coustou, fils de sa sœur aînée Claudine[8], furent les élèves de Coysevox, comme François Coudray, Jean-Baptiste Lemoyne et Jean Thierry[a].

Auteur de nombreux portraits sculptés en buste, spécialité nouvellement en vogue au XVIIe siècle[10] pour laquelle il fut très demandé[11], il sculpta aussi des portraits en pied, dont un du roi Louis XIV pour l'hôtel de ville de Paris, aujourd'hui au musée Carnavalet, et des portraits équestres, pour lesquels il étudia particulièrement les chevaux, leur anatomie, leurs mouvements. En 1689, le Parlement de Bretagne lui demanda une statue équestre du monarque, qui fut fondue pendant la Révolution.

Au premier Salon de peinture et sculpture qui se tint au Louvre en 1699, il exposa quatre bustes, dont un en bronze, du roi Louis XIV. Au suivant, en 1704, six autres bustes de grands personnages contemporains.

Il fut le décorateur du navire de guerre le Foudroyant construit à Brest en 1690, qui devint le Soleil royal en 1692 après la destruction du premier vaisseau de ce nom. Une maquette au 1/40 se trouve au musée de la Marine à Paris.

Coysevox reçut en 1705 la commande royale des sculptures du château de Marly, travail qui allait l'occuper pendant plusieurs années. Parmi ses sculptures, la série des Quatre Fontaines et le groupe formé par Flore, Hamadryade et Le Berger flûteur, tous commandés en 1707 et datés de 1709, placés initialement dans le parc de Marly, au fer à cheval, en bas de la rivière, passèrent au jardin des Tuileries à Paris dès 1716, et sont désormais conservés au musée du Louvre. Depuis 2010, des moulages à la poudre de marbre occupent à Marly l'emplacement d'origine. Il en est de même des moulages des chevaux de Marly de son neveu Guillaume Coustou, dont les emplacements sont ceux occupés jusqu'en 1719 par ses deux chefs-d'œuvre : La Renommée et Mercure chevauchant Pégase.

Style

Résumé
Contexte

Contrairement à de nombreux sculpteurs de son époque qui modelaient la terre ou le plâtre, laissant des praticiens[b] tailler le marbre, Coysevox travaille lui-même la pierre, et ne répugne pas à revenir sur une œuvre dans le lieu où le commanditaire l'a fait installer. Ce comportement contrarie l'ambition de l'Académie de détacher les beaux-arts des métiers manuels.

Travaillant dans une période de transition, entre le style classique défendu par Poussin et, à l'époque de la formation et de l'activité de Coysevox, par l'Académie royale de peinture et de sculpture que dirige Le Brun et celui, plus libre et aimable, de la Régence et du règne de Louis XV, Coysevox produit des ouvrages difficiles à caractériser[12], mais aisément identifiables, même sans la signature[13]. Sa carrière ne prit véritablement son essor qu'après la disgrâce de Le Brun en 1683[14].

Coysevox est d'abord apprécié, de son temps, comme portraitiste. Ce genre, classé en second dans la hiérarchie des genres de l'Académie, est relativement peu affecté par l'évolution du style, et la capacité rare de Coysevox de transmettre un caractère avec la physionomie relègue l'analyse au second plan.

Le portrait de Marie-Adélaïde de Savoie, duchesse de Bourgogne, en Diane (1710), au Louvre, participe du classicisme par le thème ; mais le sourire, la volonté de rendre le mouvement, l'imbrication des lignes du chien et de la femme, la composition qui ne privilégie pas la frontalité, ressortent du Baroque tel que le définit Wölfflin[15]. On peut en dire autant de sa Vierge à l'enfant de l'église Saint-Nizier de Lyon (1676).

Œuvre

Résumé
Contexte

Paris

Musée du Louvre

Coysevox partage avec les frères Coustou la Cour Marly au musée du Louvre.

Église Saint-Louis des Invalides

  • Les quatre vertus : La Force, La Justice, La Tempérance, La Prudence, ainsi que Charlemagne, statues en pierre

Musée Carnavalet

Notre-Dame de Paris


Église Saint-Eustache

Institut de France - Paris

Versailles

Châteaux de Versailles et de Trianon

  • Portrait du Grand Dauphin, fils de Louis XIV - représenté en 1679, buste, marbre
  • Allégorie de la Garonne (1686), groupe, bronze, parc du château, le parterre d'eau, bassin nord, margelle est
  • Allégorie de la Dordogne (collaboration avec Jean-Balthazar Keller) groupe, bronze, parc du château, le parterre d'eau, bassin nord, margelle est
  • Le Vase de la Guerre (allégorie à la soumission de l'Espagne et à la défaite des Turcs en Hongrie), marbre, parc du château, terrasse, côté jardins
  • Clio écrivant l'histoire du Roi, salon de la guerre
  • Louis XIV en empereur romain vainqueur, salon de la guerre, 1715
  • Buste de Marie-Adélaïde de Savoie, appartements du dauphin et de la dauphine, première antichambre du dauphin, 1710
  • Castor et Pollux, demi-lune du parterre de Latone

Musée Lambinet

Parc de Sceaux

  • Deux statues de fleuves à la Grande cascade du parc.

À Chantilly

Musée Condé

A Dijon

Au château de Bazoches

Au Château fort de Sedan

Église Saint-Nizier à Lyon

Vierge à l'Enfant, destinée dans un premier temps au coin de son immeuble d'habitation, puis acquise par la confrérie de Notre-Dame-de-Grâce et placée depuis 1771 dans le croisillon sud du transept de l'Église Saint-Nizier[43].

Abbaye de Royaumont

Œuvres disparues

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Monument à Louis XIV, érigé à Rennes en 1726 et détruit en 1793. Gravure de Simon Thomassin, Rennes, musée de Bretagne.

Élèves

Notes et références

Annexes

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