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prélat catholique belge De Wikipédia, l'encyclopédie libre
André-Joseph Léonard, né le à Jambes, est un archevêque émérite de l'Église catholique en Belgique
André-Joseph Léonard | ||||||||
André-Joseph Léonard en 2012. | ||||||||
Biographie | ||||||||
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Nom de naissance | André Léonard | |||||||
Naissance | Jambes (Belgique) |
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Ordination sacerdotale | à Namur (cathédrale Saint-Aubain) | |||||||
Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Ordination épiscopale | par le cardinal Godfried Danneels |
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Dernier titre ou fonction | Archevêque émérite de Malines-Bruxelles | |||||||
Archevêque de Malines-Bruxelles Primat de Belgique | ||||||||
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Évêque aux forces armées belges | ||||||||
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Évêque de Namur | ||||||||
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« Maranatha, Viens, Seigneur Jésus ! » (Ap 22,20) | ||||||||
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org | ||||||||
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Il a été professeur de philosophie à l'université de Louvain. Nommé évêque de Namur en 1991, il adopte le nom d’André-Mutien. Choisi le comme archevêque de l'archidiocèse de Malines-Bruxelles[1], il est de ce fait primat de Belgique, et se fait alors appeler André-Joseph, saint Joseph étant le saint protecteur de la Belgique. À la nomination de son successeur le , il reste pour quelques semaines administrateur apostolique de l'archidiocèse, jusqu'au , date à laquelle il prend officiellement sa retraite. Il se retire ensuite dans le sud de la France, où il devient chapelain auxiliaire du sanctuaire de Notre-Dame du Laus.
André Léonard naît le à Jambes. Il est issu d'une famille catholique pratiquante, originaire du Tournaisis. Il est le dernier de quatre fils, tous devenus prêtres. Il n' a jamais connu son père, tué par un bombardement alors qu'il n'avait que 10 jours.
Il fait ses études au collège Notre-Dame de la Paix à Namur. Il entre au séminaire Léon XIII à Louvain, et y obtient une licence en philosophie. Envoyé au collège belge à Rome, il est licencié en théologie de l'Université grégorienne. Il est ordonné prêtre pour le diocèse de Namur le [2].
Il retourne à Louvain et y obtient les grades de docteur en philosophie, avec une thèse sur « la foi chez Hegel »[3], puis le grade de maître-agrégé en philosophie, pour une thèse intitulée « Commentaire littéral de la Logique de Hegel ».
À l'université catholique de Louvain, il est d'abord chargé de cours puis professeur et enfin professeur ordinaire de philosophie à l'institut supérieur de philosophie : remarquable pédagogue, il se spécialise en philosophie morale et en idéalisme allemand.
A Leuven, il était en charge des séminaristes francophones au séminaire universitaire Léon XIII ; à Louvain-la-Neuve où a été transférée l'université catholique de Louvain, tout en continuant sa tâche à l'université, il est nommé président du séminaire Saint-Paul en .
En 1986, il se propose pour succéder à Édouard Massaux comme recteur de l'UCL, mais c'est un laïc, Pierre Macq, qui est choisi [4].
Il poursuit son œuvre de philosophe et de théologien. En 1987, il est nommé membre de la commission théologique internationale, organe consultatif de la Congrégation pour la doctrine de la foi.
André Léonard publie de nombreux ouvrages de théologie ou de philosophie, et poursuit ces publications après son accession au siège épiscopal de Namur. Elles représentent une des facettes de son action pastorale, par laquelle il cherche à exposer la doctrine catholique, en stricte conformité avec le magistère et en gardant apparent le fondement biblique. Ainsi, dans son ouvrage La mort et l'au-delà, paru en 2005, le prélat évoque les questions eschatologiques. Il rappelle que la mort ne fait pas partie du plan originel de Dieu. Il se montre défavorable à la thèse des limbes et rejette « la doctrine saugrenue de quelques théologiens récents selon lesquels […] nous ressusciterions au moment même de notre mort ».
Les journalistes rapportent que le pape Jean-Paul II avait voulu le nommer évêque de Liège à la suite de sa visite en Belgique en 1985, mais que le cardinal Danneels et les évêques de Belgique s'y étaient alors opposés : en , il le nomme quand même au siège de Namur [4] en succession de Robert-Joseph Mathen[5]. Il est sacré évêque et installé en son diocèse le par le cardinal Danneels. Il adjoint alors à son prénom celui de Mutien en référence à saint Mutien Marie de Malonne, canonisé en 1989[6]. En référence aux deux provinces (Namur et Luxembourg) que couvre son diocèse, son blason comporte le pont de Jambes (près de Namur) où il est né et le cor de chasse évoquant les forêts d'Ardenne.
Il entame dès son installation une tournée pastorale systématique de son diocèse, séjournant quinze jours dans chacun des doyennés; il fera de même lors de son transfert dans l'archidiocèse de Malines-Bruxelles. Il prend part aux initiatives pour demander la régularisation des sans-papiers ; il en a notamment accueilli dans son palais épiscopal.
Le , il est nommé archevêque de Malines-Bruxelles en remplacement du cardinal Godfried Danneels qui se retire ayant atteint la limite d'âge[12]. L'installation à la cathédrale Saint-Rombaut de Malines a eu lieu le suivant. Il abandonne alors le prénom de Mutien, choisissant comme primat de Belgique le prénom de Joseph, saint patron de la Belgique[6].
Le jour même, le parti socialiste belge lui adresse en guise de bienvenue une rude mise en garde, lui enjoignant de témoigner « tolérance et respect des droits fondamentaux de chacun » et de « respecte[r] les décisions démocratiques prises par les institutions de notre pays »[13]. La vice-Première ministre Laurette Onkelinx ajoute que, pour elle, le nouveau primat « pourrait bien remettre en cause le compromis belge »[14].
Le en la solennité des saints Pierre et Paul, il reçoit des mains de Benoît XVI, le pallium d'archevêque en même temps que 37 nouveaux archevêques du monde entier qui ont été nommés depuis un an.
Son épiscopat à Malines Bruxelles sera marqué par la vague de scandales d'abus sexuels commis par des membres de l'Eglise catholique[15]. A ce propos, il déchaînera l'indignation publique en désapprouvant les poursuites à l'égard de prêtres âgés[16]. L'émission de la VRT Godvergeten, en 2023, révèle pourtant qu'André Léonard a réagi dans l'affaire Roger Vangheluwe, menaçant de demander à Rome à le limoger si celui-ci ne démissionnait pas de lui-même[17].
André Léonard ayant présenté sa démission le jour de ses 75 ans, le , son successeur, Joseph De Kesel est nommé quelques mois plus tard, le , par le pape François - ce qui est rare, le pape laissant en général l'évêque démissionnaire en place pendant quelques années[18]. André Léonard sera le seul archevêque de Malines-Bruxelles, depuis la création de la Belgique en 1830, à n'avoir pas été fait cardinal; lui-même estimait que la décision de ne pas le faire cardinal, au contraire de tous ses prédécesseurs et de son successeur, était due à sa divergence avec l'orientation du pape François[réf. nécessaire].
André Léonard avait projeté de s'installer, après son éméritat, dans l'ancienne abbaye cistercienne ND du Vivier, à Marche-les-Dames, où la Fraternité des Saints Apôtres, qu'il avait fondée le avec Michel-Marie Zanotti-Sorkine, avait installé son séminaire ; mais le , Joseph de Kesel dissout la Fraternité des Saints Apôtres[19]. André Léonard quitte alors la Belgique et se retire en France[20]. Il devient chapelain auxiliaire du sanctuaire de Notre-Dame du Laus[21].
En lors d'un entretien à l'hebdomadaire belge Télémoustique, il évoque l'anormalité de l'homosexualité provenant « d'un blocage rencontré au cours du développement psychologique normal »[22],[23].
Le , il précise dans un communiqué qu’il ne pensait pas avoir utilisé le terme « anormal » pour qualifier un homosexuel mais le comportement homosexuel. Le lendemain, dans un nouveau communiqué, il souligne qu'il distinguait le comportement et la personne. Confronté aux dénégations d'André Léonard, le journaliste de Télémoustique diffuse la bande-son où l’on entend l’évêque parler d’anormalité. Cet enregistrement « confirme heureusement ma position », indique André Léonard, et « Transcrire cela en disant que j’ai déclaré que les homosexuels étaient anormaux est un grave abus de langage »[24]. Par la suite, Godfried Danneels a estimé qu'en différenciant le comportement homosexuel de la personne, André Léonard ne fait que suivre la doctrine de l'Église[25].
À la suite de la publication de cet article, l'association de défense des homosexuels "Tels Quels" a déposé plainte pour incitation à la discrimination. La Chambre du Conseil a prononcé un non-lieu dans cette affaire, estimant que, si ces propos peuvent apparaître blessants pour la communauté homosexuelle, ils ne sont pas une incitation à la discrimination au sens de la loi belge[26].
Le , alors qu'il donne une conférence à l'Université libre de Bruxelles, André Léonard est agressé par quatre membres des Femen qui l'aspergent d'eau en criant des slogans tels que « Stop Homophobia » et « Léonard y’en a marre ». L'évêque reste impassible durant l'attaque et garde une attitude de prière[27]. Le il s'est de nouveau fait entarter lors d'une rencontre européenne avec Christine Boutin et de jeunes actifs catholiques[28].
Dans un ouvrage d'entretiens avec Louis Mathoux paru en 2006[29], interrogé sur la possibilité de voir dans le sida une forme de punition divine, André Léonard répond :
« Pour ma part, je ne raisonnerais pas du tout en ces termes. Tout au plus je verrais cette épidémie une sorte de justice immanente, pas du tout une punition, un peu comme, sur le plan écologique, quand on malmène l'environnement, il finit par nous malmener à son tour. Et quand on malmène l'amour humain, peut-être finit-il par se venger, sans qu'il faille y faire intervenir une cause transcendante[30]. »
À la suite des prises de position heurtant entre autres les victimes des prêtres abuseurs, les malades du sida, les femmes et les homosexuels, plusieurs organisations catholiques belges se sont distanciées de André Léonard et son porte-parole, Jürgen Mettepenningen, a démissionné le en raison d'une lettre de mise au point publiée peu avant par le primat de Belgique[31]. Il a comparé André Léonard avec un conducteur fantôme, qui roule à contre-sens mais croit que tous les autres ont tort[32].
En 2010, une pétition demandant à Léonard de quitter son poste de Grand Chancelier de l’Université catholique de Louvain a été signée par 305 académiques et assimilés, membres des personnels scientifiques et administratifs (soit 5,6 % des 1 372 académiques, 2 044 scientifiques et 2 001 administratifs) en vue d’une plus grande autonomie du conseil rectoral par rapport à la hiérarchie catholique. Ce pourcentage très faible a été considérée comme un « flop » par « les supporters d'André Léonard ». La démarche ne visait par ailleurs « nullement à s’opposer aux visions parfois très personnelles de l’archevêque de Malines-Bruxelles »[33].
André Léonard s'exprime également régulièrement sur les questions économiques et sociales. Ainsi lors de la fête de Noël 2011, il indique sympathiser « volontiers avec les "Indignés" qui, en plusieurs endroits du monde, protestent contre les méfaits du néolibéralisme qui déferle actuellement sur la planète, engendrant chômage, exclusion, pauvreté matérielle et spirituelle, parce que l'économie de profit est idolâtrée au détriment des plus vulnérables ». Attribuant la responsabilité de la crise financière à « la recherche effrénée du rendement immédiat », il souligne que ce sont les plus faibles qui lui payent le plus lourd tribut. Il plaide pour une « économie de communion » inspirée des modèles occidentaux de protection sociale et l'apparition d'une autorité politique mondiale[34].
En , André Léonard est condamné à 10 000 € d'indemnisation « pour avoir fait preuve de passivité » dans une affaire de pédophilie concernant Joël Devillet, ancien enfant de chœur d'Aubange agressé sexuellement par l'abbé Hubermont entre 1987 et 1991[35],[36].
Pour André Léonard, traduire systématiquement tous les prêtres coupables de faits de pédophilie en justice s'assimile à un acte de vengeance. Selon lui, même les victimes ne le souhaiteraient pas [sic], un jugement des prêtres pédophiles n'est pas nécessairement la réponse évidente et adéquate[37].
L'évêque de Namur a été condamné le par le tribunal civil de Namur à payer au docteur Philippe Caspar la somme de 121 868 euros. Le médecin avait rédigé en 2004 divers rapports sur des questions de bioéthique, sollicités par André Léonard, sans toutefois jamais avoir été rémunéré[38].
(liste non exhaustive)
Parmi de nombres volumes d'entretiens ou de biographies, on mentionnera le volume de mélanges qui lui a été offert, et où on trouve de nombreux éléments biographiques et bibliographiques: "Montrer aux hommes le chemin qui mène au Christ". Mélanges offerts à André Léonard à l’occasion de son 80e anniversaire. Études réunies par Éric Iborra et Isabelle Isebaert. Paris, Artège Lethielleux, 2020. 670 pages. (ISBN 978-2-249-91046-3)
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