Fils d'un tisseur, Adalbert Stifter est né en 1805 à Oberplan (Horní Planá) sur la Moldau, en Bohême méridionale. L'année suivant la mort accidentelle de son père en 1817, il commence ses études à l'école latine de l'abbaye bénédictine de Kremsmünster en Haute-Autriche, où l'enseignement et la formation ont été imprégnés de l'esprit du siècle des Lumières. À l'âge de 20 ans, il a été diagnostiqué avec la variole. Après avoir accompli sa scolarité en 1826, il entreprend des études de droit à l'université de Vienne.
En 1827, il s'éprend de Fanny Greipl, mais les parents de la jeune fille s'opposent au mariage de leur fille avec «un étudiant sans fortune et apparemment sans avenir...»[1]. En 1832, Stifter rencontre Amalia Mohaupt, qu'il épouse en 1837.
Stifter est d'abord partagé entre la peinture et la littérature, mais la publication de sa première nouvelleDer Kondor le rend tout de suite célèbre. Il vit alors de sa plume, tout en donnant des leçons particulières.
C'est en 1841 que paraît Die Mappe meines Urgrossvaters (Les Cartons de mon arrière-grand-père).
Il est nommé Inspecteur des écoles primaires de Haute-Autriche en 1850.
Pierres multicolores (Bunte Steine) paraît en 1852. L'Arrière-saison (Der Nachsommer), considéré comme son chef-d'œuvre, paraît en 1857.
En 1865, Stifter prend sa retraite. Gravement malade, il meurt à Linz en 1868, après s'être tranché la gorge[2].
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Grand admirateur de Goethe, Adalbert Stifter s'imprègne de son style pour forger un néo-classicisme allemand d'une grande pureté, devenant ainsi l'une des figures de proue du Biedermeier.
Selon Michel Foucault, c'est lui qui aurait écrit le plus beau livre de la langue allemande: L'Arrière-saison.
Georges Leroux, qui rapporte ce jugement de Foucault, commente: «C'est un roman d'apprentissage dans lequel on ne trouve aucune menace, aucun risque, aucune trace du mal, uniquement l'accompagnement rempli d'amour du père pour le fils et la dévotion du fils pour le père[4].»
Thomas Bernhard détestait Stifter, il trouvait que c'était «un bavard insupportable», au «style négligé»:
«La prose de Stifter, qui est réputée précise et concise, est en réalité vague, impuissante et irresponsable, et d'une sentimentalité petite-bourgeoise et d'une lourdeur petite-bourgeoise[5].»
Publications originales en allemand
Julius (1827-29, publié en 1950)
Der Kondor (Le condor, 1840)
Das Haidedorf (Le village de la lande, 1840)
Feldblumen (Fleurs des champs, 1840)
Die Mappe meines Urgrossvaters (Les cartons de mon arrière-grand-père, 1841, première version)
Der arme Wohltäter (Le pauvre bienfaiteur, 1847, repris dans Bunte Steine sous le titre Kalkstein)
Die Pechbrenner (Le brûleur de poix, 1848, repris dans Bunte Steine sous le titre Granit)
Studien V (1850) recueil incluant:
Der Hagestolz
Der Waldsteig
Studien VI (1850) recueil incluant:
Zwei Schwestern
Der beschriebene Tännling
Der Pförtner im Herrenhause (Le portier de la maison de maître, 1851, repris dans Bunte Steine sous le titre Turmalin)
Bunte Steine (2 vols., Roches multicolores, 1853)
Préface
Granit (Granite)
Kalkstein (Calcaire)
Turmalin (Tourmaline)
Berkristall (Cristal de roche)
Katzensilber (Mica blanc)
Bergmilch (Lait de roche)
Der Nachsommer (L'été de la Saint-Martin ou L'arrière-saison, 1857)
Die Nachkommenschaften (La descendance, 1863)
Witiko (1865-1867)
Der Waldbrunnen (La fontaine de la forêt, 1866)
Der Kuss von Sentze (Le baiser de Sentze, 1866)
Die Mappe meines Urgrossvaters (Les cartons de mon arrière-grand-père, 1867, dernière version, inachevée, publiée en 1947)
Aus dem bairischen Walde (Dans la forêt de Bavière, 1868)
Traductions françaises
Le Cristal de roche, et autres nouvelles (Le Célibataire, Brigitte, Le Sentier dans la montagne), traduits par Germaine Guillemot-Magitot, Leipzig, B. Tauchnitz, coll.«série orange» no7, 1943 (BNF31408061); réédition de la première nouvelle sous le titre Cristal de roche, Paris, Éditions Sillage, 2016 (ISBN979-10-91896-54-2); réédition de la nouvelle Le Sentier dans la montagne, Paris, Éditions Sillage, 2017 (ISBN979-10-91896-65-8)
Les Grands Bois, et autres récits (Abdias, Le Chemin forestier), traduits par Henri Thomas, Paris, Gallimard, coll.«Du monde entier», 1979; réédition, Paris, Gallimard, coll.«L'Imaginaire» no649, 2013 (ISBN978-2-07-014328-3)
Contient Le Chemin forestier une traduction inédite de la nouvelle déjà traduite sous le titre Le Sentier dans la montagne (Der Waldsteig)
Nouvelle traduction du court roman déjà traduit en français sous le titre Le Célibataire (Der Hagestolz)
Le Château des fous, traduit par Alain Coulon, Paris, Aubier, coll.«bilingue», 1979 (ISBN2-7007-0124-0)
Cristal de roche, traduit par Bernard Kreiss, Nîmes, Éditions Jacqueline Chambon, coll.«allemande - Pierres multicolores» no1, 1988 (ISBN2-87711-006-0)
Nouvelle traduction de la nouvelle précédemment parue sous le titre Le Cristal de roche (Berkristall)
Les Cartons de mon arrière-grand-père, traduit par Élisabeth de Franceschi, Nîmes, Éditions Jacqueline Chambon, 1989 (ISBN2-87711-022-2); réédition, Cambourakis, 2019 (ISBN978-2-36624-433-5)
Brigitta, traduit par Marie-Hélène Clément et Silke Hass, Paris, Éditions Fourbis, 1990 (ISBN2-907374-20-6); réédition, Paris, Seuil, coll.«Points. Roman» no532, 1992 (ISBN2-02-012978-7); réédition, Tours, Farrago, coll.«SH», 2000 (ISBN2-84490-026-7); réédition dans une traduction revue et corrigée, Paris, Cambourakis, coll.«Literatur», 2015 (ISBN978-2-36624-158-7)
Nouvelle traduction de la nouvelle déjà traduite en français sous le titre Brigitte (Brigitta)
Tourmaline, suivi de Calcaire et de Lait de roche, traduits par Bernard Kreiss, Nîmes, Éditions Jacqueline Chambon, coll.«Métro - Pierres multicolores» no2, 1990 (ISBN2-87711-048-6); réédition, Paris, Cambourakis, coll.«Cambourakis poche», 2021 (ISBN978-2-36624-595-0)
Le Condor, traduit par Jean-Claude Schneider, Rezé, Éditions Séquences, 1994 (ISBN2-907156-33-0); réédition, Nîmes, Éditions Jacqueline Chambon, 1996 (ISBN2-87711-149-0)
Le Village de la lande, traduit par Bernard Kreiss, Nîmes, Éditions Jacqueline Chambon, coll.«Métro», 1994 (ISBN2-87711-106-7)
L'Arrière-saison, traduit par Martine Keyser, Paris, Gallimard, coll.«Hors série Littérature», (ISBN2-07-075082-5)
Les Deux Sœurs, traduit par Claude Maillard, Belval, Éditions Circé, 2004 (ISBN2-84242-174-4); réédition, Belval, Éditions Circé, coll.«Circé poche» no31, 2006 (ISBN2-84242-214-7)
Fleurs des champs, traduit par Sibylle Muller, Belval, Éditions Circé, 2008 (ISBN978-2-84242-230-1)
Dans la forêt de Bavière, traduit par Yves Wattenberg, Saint-Maurice, Éditions Premières pierres, 2010 (ISBN978-2-913534-09-4)
Le Cachet, traduit par Sibylle Muller, Belval, Éditions Circé, 2012 (ISBN978-2-84242-322-3)
Le Sentier forestier et autres nouvelles, traduit par Nicolas Moutin, avec la collaboration de Fabienne Jourdan, Paris, Les Belles lettres, coll.«Bibliothèque allemande» no10, 2014 (ISBN978-2-251-83010-0)
Contient la nouvelle Le Sentier forestier déjà traduites en français sous les titres Le Sentier dans la montagne et Le Chemin forestier, d'une traduction inédite de la nouvelle Le Cachet déjà traduite sous ce titre en 2012, ainsi que la nouvelle Le Sapin aux inscriptions)
Le Vieux Garçon, traduit par Marion Roman, Paris, Éditions Sillage, 2014 (ISBN979-10-91896-21-4)
Nouvelle traduction du court roman déjà traduit en français sous les titres Le Célibataire et L'Homme sans postérité (Der Hagestolz)
Le Château des fous, traduit par Frédérique Laurent, Belval, Circé, 2017 (ISBN978-2-84242-434-3)
Nouvelle traduction du court roman déjà traduit en français sous ce même titre en 1979
Georges Leroux rapporte ce jugement de Michel Foucault dans Entretiens, propos rapportés par Christian Nadeau, in Georges Leroux, Entretiens, Boréal, Montréal, 2017, p. 349.
Thomas Bernhard, Maîtres anciens, Paris, Gallimard, coll.«Folio», 1985, p.62.
Bibliographie (en français)
Joseph Roth / Adalbert Stifter, Europe, no1087-1088, novembre-décembre 2019.
Patrick Kéchichian, « Les sombres paysages d'Adalbert Stifter. Au cœur du XIXe siècle autrichien, un auteur à la séduction étrange », article publié le 15 mai 2008, dans le journal Le Monde, [lire en ligne]
Jean-Louis Bandet, Adalbert Stifter. Introduction à la lecture de ses nouvelles, Paris, Klincksieck / Publications de l'Université de Haute-Bretagne, 1974 (ISBN978-2252016411)