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abbaye située en Indre-et-Loire, en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'abbaye de Fontaine-les-Blanches est une ancienne abbaye de l'ordre cistercien située sur la commune d'Autrèche, dans le département d'Indre-et-Loire. Elle fut vendue comme bien national à la Révolution française et partiellement démolie.
Abbaye de Fontaine-les-Blanches | ||||
Présentation | ||||
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Culte | Catholique | |||
Type | Abbaye | |||
Rattachement | Ordre cistercien | |||
Protection | Inscrit MH (1949)[1] | |||
Géographie | ||||
Pays | France | |||
Région | Centre-Val de Loire | |||
Département | Indre-et-Loire | |||
Ville | Autrèche | |||
Coordonnées | 47° 29′ 52″ nord, 0° 59′ 56″ est | |||
Géolocalisation sur la carte : Indre-et-Loire
Géolocalisation sur la carte : Centre-Val de Loire
Géolocalisation sur la carte : France
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Cet édifice fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [1].
Locus Fontanarum quem indigeri Allodia vocant (1167), Fontanæ seu Allodium (vers 1150), Ecclesia de Fontanis, abbatia quæ vocatur Fontanæ (1162), Fontanæ albæ (1186), Beatæ Mariæ de Fontanis Albis (1200). Le lieu où s'est implantée l'abbaye s'appelait initialement l'Alleu ou les Alleux[2]. Le nom s'est définitivement établi en abbaye de Fontaine-les-Blanches, plus rarement Sainte-Marie de Fontaine-les-Blanches ou Notre-Dame de Fontaine-les-Blanches. Le surnom « les-Blanches » proviendrait de la couleur de l'habit des religieux qui y résidaient[3].
Au début du XIIe siècle, peu avant 1115, deux dévots originaires de Montlouis, Geoffroi l'hermite et Geoffroi Bullon, s’installèrent à Autrèche au lieu-dit Pont-de-Fontaine (anciennement Pont-Rune). Ils furent rejoints par Guillaume de Messines, futur prieur du Saint-Sépulcre puis Patriarche latin de Jérusalem, ainsi que par le Grand Lambert, le Petit Lambert, un chevalier flamand, Ascelin le prêtre, Hervé de Gallardon, Gérard de Locumnia et le frère laïc David. Quelques autres ermites se joignirent au groupe pour édifier une chapelle en bois dédiée à sainte Marie-Madeleine[4].
Vers 1125, plusieurs seigneurs locaux firent don aux religieux des terrains alentour et Renault (ou Renaud) de Château-Renault leur accorda, outre le droit de justice, le droit de chasse et celui de prendre du bois dans la vaste forêt de Blémars[N 1], ainsi que des glands pour la nourriture des porcs. Droits qui furent confirmés en 1127 par une charte d'Hildebert de Lavardin, archevêque de Tours, qui leur conféra le statut d'ermitage, et par le comte Thibaut IV de Blois en 1131.
Une partie des ermites se satisfaisait de ce statut, tandis qu'un autre groupe souhaitait rejoindre un ordre régulier. Des contacts furent pris avec l'abbaye Saint-Florentin de Bonneval, mais c'est finalement vers la puissante abbaye de Savigny en Normandie que se tournèrent les moines.
Geoffroy, abbé de Savigny, se rendit sur place en en compagnie de l'archevêque de Tours Hildebert de Lavardin. En accord avec l'évêque et douze religieux, il décida la transformation de l'ermitage en abbaye qui rejoignit ainsi la congrégation de Savigny qui suivait la règle de saint Benoît. Odon, prêtre de Savigny qui accompagnait Geoffroy, en fut nommé le premier abbé. Au chapitre de 1147, la congrégation optant pour le rattachement à l'Ordre de Cîteaux, les religieux de Fontaines troquèrent leur habit gris de bénédictins contre l'habit blanc des cisterciens[4].
Dès son origine, le monastère détenait les droits de haute, moyenne et basse justice attachés au titre de châtellenie, droits conférés par la charte de Thibaut IV de Blois de 1131 et confirmés en 1186. Pour le temporel, l'abbaye relevait des châteaux d'Amboise et de Château-Renault[5].
Comme toutes les communautés religieuses, l'abbaye fut l'objet de la déchristianisation pendant la Révolution française. Les religieux en furent chassés, les bâtiments et possessions, décrétés biens nationaux en . Elle fut acquise, le , par Guillaume Dubaut (ou du Bault), ancien conseiller du roi et receveur des tailles en l'élection de Tours, au prix de 19 200 livres et partiellement démolie[6]. Elle passe par héritage à Charles Gabeau. De nombreux éléments furent dispersés aux alentours. On connait la destination de 23 des stalles, réalisées vers 1480, qui ornaient l'abbatiale : 16 sont dans l'église Saint-Prix de Noizay[7], six dans l'église Saint-Adrien de Pocé-sur-Cisse[8] et une autre, ainsi que deux statues de saints, sont conservées dans l'église Saint-Saturnin de Limeray[9]. Une petite cloche de l'abbaye fut installée dans l'église Notre-Dame de Dame-Marie-les-Bois en remplacement d'une cloche fondue pendant la Révolution[N 2].
Seuls subsistent à ce jour, dans une propriété privée, la porte nord datant du XVIe siècle, le logis abbatial datant du XVIIe siècle, incluant une salle du XIIIe siècle et un pavillon du XIIIe siècle construit sur des cachots superposés. L'aile ouest du cloître affectée aux celliers et les vestiges des murs son aile est, ainsi qu'un bâtiment de service du XVIIIe siècle.
Outre plusieurs abbés, des personnalités furent inhumées dans l'abbatiale, dont :
Tous les monuments funéraires furent détruits à la Révolution française.
Fontaine-les-Blanches est fille de l'abbaye de Savigny. L'abbaye possédait de nombreuses propriétés. Dès 1162, une bulle du pape Alexandre III recense de nombreux biens aux alentours[11]. Une déclaration en date du énumère les propriétés détenues à l'époque : « Et premierement le monastère de Fontaine-les-Blanches cloz et environné de murailles, contenant, tant en l'esglize, cloistres, eddifices, courts et jardins, dix arpents ou environ. »
L'abbatiale, dédiée à Notre-Dame, comportait trois chapelles : la première dédiée à saint Hubert, la seconde à sainte Madeleine et la troisième, consacrée à saint Michel archange était également appelée « chapelle des infirmes »[5]. Il faut croire que la décoration était discrète si l'on en juge par l'avis de moines en visite au début du XVIIe siècle : « L'abbaye de Fontaine-les-Blanches ne paroît pas avoir jamais été fort considérable. L'église néanmoins est assez jolie, le chœur propre & l'autel d'un très bon goût. Dans une chapelle à côté du grand autel on voit le tombeau d'un évêque… »[12]
Outre deux cents arpents de bois et un étang proches de l'abbaye, figurent en 1547 dix métairies et deux moulins représentant plus de 1 100 arpents de terres. S'y ajoutent les propriétés acquises aux XVIIe et XVIIIe siècles, soit dix-huit métairies supplémentaires et deux moulins, l'un à Limeray et l'autre à Montreuil-en-Touraine[5]. À la veille de la Révolution, l'abbaye possédait 465 ha aux alentours d'Amboise. Elle était probablement le plus gros propriétaire foncier de la région après les domaines d'Amboise et de Chanteloup[13].
Aux revenus provenant de ces propriétés, s'ajoutaient divers dons et rentes de personnalités souhaitant obtenir la reconnaissance du Ciel et les prières des religieux. Dans une charte datée de , Isabelle de Blois, comtesse de Chartres et de Romorantin, veuve de Sulpice III d'Amboise : « […] rappelle qu'elle a donné au monastère de Sainte-Marie-des-Fontaines [sic], un millier de harengs et deux lagènes d'huile, à prendre sur le produit des fêtages des maisons de Romorantin, et, dans la crainte que cette redevance ne soit pas payée exactement, la convertit en 30 sous chartrains sur la Perrée[N 3] de Chartres, payables chaque année le jour de l'octave de Pâques » [14].
De sa création en 1134 à sa fermeture en 1790, 48 abbés se sont succédé à la tête de l'abbaye, selon la liste établie en 1880 par Carré de Busserolle[15]. La liste est toutefois incertaine pour la période allant de 1216 à 1347. À partir de 1534, les abbés relèvent du régime de la commende, c'est-à-dire qu'ils perçoivent les revenus de l'abbaye sans y exercer directement l'autorité.
Rang | Début | Fin | Nom | Commentaire |
---|---|---|---|---|
01 | 1134 | 1145 | Odon | Religieux de l'abbaye de Savigny |
02 | 1145 | 1148 | Gilbert | |
03 | 1148 | 1170 | Thibault | Religieux de l'abbaye de Clairvaux |
04 | 1170 | 1173 | Herbert | Prieur de l'abbaye de Clermont |
05 | 1173 | 1175 | Robert | |
06 | 1175 | 1188 | Robert | |
07 | 1188 | 1211 | Peregrin | Rédacteur en 1200 d'une histoire de l'abbaye |
08 | 1211 | 1216 | Aelerme | |
09 | 1216 | ? | Nicolas | |
10 | ? | 1227 | Luc | Cité dans une charte de 1221, mort en 1227 |
11 | 1227 | ? | P... | Désigné par cette seule initiale en 1228 |
12 | ? | ? | Simon | |
13 | ? | 1253 | Guillaume | Cité dans une charte de 1250 |
14 | 1254 | 1262 | Thierry | |
15 | 1263 | ? | Robert | |
16 | ? | 1280 | N... | |
17 | ? | 1287 | Michel | |
18 | 1287 | 1308 | Guillaume | |
19 | 1308 | 1338 | Thomas | Cité dans des chartes en 1313, 1337 et 1338 |
20 | 1339 | 1346 | Guillaume Biard | Cité dans des chartes en 1339 et 1345 |
21 | 1347 | 1354 | Richard | Dit Hellie |
22 | 1355 | 1360 | Thomas de Cortmolan | Mort le |
23 | 1361 | 1371 | Jean du Pont | |
24 | 1371 | 1383 | Guillaume le Lait | |
25 | 1383 | 1421 | Jean Coquau | Originaire d'Amboise, Quocuau en 1400 |
26 | 1422 | 1427 | Jean Thorodes | |
27 | 1427 | 1455 | Jean Chaillou | |
28 | 1455 | 1478 | Mathurin ou Mathieu Fremin | |
29 | 1478 | 1504 | Thomas Leveau | |
30 | 1504 | 1517 | Jean Cloques | |
31 | 1517 | 1534 | Jacques Poelon | |
32 | 1534 | 1549 | Nicolas Chauvin | Protonotaire apostolique |
33 | 1550 | ? | Charles Tiercelin de Brosses | Fils d'Adrien Tiercelin de Brosses, Chambellan de Louis XI |
34 | ? | 1590 | Antoine Tiercelin de Brosses | |
35 | 1590 | 1590 | Antoine de Roquelaure | Homme de guerre, fut également abbé de l'abbaye de Saint-Évroult |
36 | 1590 | 1591 | N. d'Avrilly | |
37 | 1591 | 1606 | Jean-Antoine de Bruyères | Prévôt de l'église de Toulouse |
38 | 1606 | 1612 | Claude Belot | Conseiller et aumônier du roi Louis XIII |
39 | 1612 | 1620 | Claude Hatel-Belot | Aumônier du roi Louis XIII et chanoine de la Cathédrale Notre-Dame de Paris |
40 | 1620 | 1626 | Jean Collon | Conseiller clerc au Parlement de Paris |
41 | 1626 | 1632 | Guillaume de Croisilles | Conseiller et aumônier du roi Louis XIII |
42 | 1632 | 1647 | Nicolas de Croisilles | Conseiller et aumônier du roi Louis XIII |
43 | 1647 | 1712 | Balthazard Rousselet de Châteaurenault | Fils de François Louis Rousselet de Châteaurenault |
44 | 1712 | 1752 | Jean Taschereau de Baudry | Frère de Gabriel[16], Trésorier et doyen de l'église royale de Saint-Martin de Tours |
45 | 1752 | 1765 | Louis-Antoine-François de Durfort | |
46 | 1765 | 1770 | Jean Collet | |
47 | 1770 | 1772 | René-Louis-François-Marie de Caulaincourt | |
48 | 1772 | 1790 | Jean-Marie Du Chastel | Dernier abbé, destitué par la Révolution française |
Les armes de l'abbaye de Fontaine-les-Blanches se blasonnaient ainsi : « D'azur à une fontaine d'argent ; au chef d'or chargé de trois croisettes de gueules »[17],[N 4]. |
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