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abbaye située dans le Pas-de-Calais, en France De Wikipédia, l'encyclopédie libre
L'abbaye Notre-Dame de Cercamp est une ancienne abbaye cistercienne fondée au XIIe siècle par Hugues III de Campdavaine, à Frévent dans le hameau de Cercamp.
Diocèse | Diocèse d'Amiens |
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Patronage | Notre-Dame |
Numéro d'ordre (selon Janauschek) | CLXI (161)[1] |
Fondation |
1137[2] ou 10 novembre 1141[3] |
Cistercien depuis | 1141 |
Dissolution | 1791 |
Abbaye-mère | Abbaye de Pontigny |
Lignée de | Abbaye de Pontigny |
Abbayes-filles | Aucune |
Congrégation | Ordre cistercien |
Protection |
Inscrit MH (1946) Classé MH (1947)[4] Classé MH (2015) |
Coordonnées | 50° 16′ 10″ N, 2° 18′ 04″ E[3]. |
---|---|
Pays | France |
Province | Comté d'Artois |
Région | Nord-Pas-de-Calais |
Département | Pas-de-Calais |
Commune | Frévent |
Rattachée à l'ordre cistercien, elle était fille de Pontigny[5]. Elle a été fermée à la Révolution française et ses bâtiments ont été en grande partie ruinés au XIXe siècle.
L'abbaye se trouvait dans la vallée de la Canche qui baignait, au nord, les murs du monastère au moyen d'un canal creusé de main d'hommes. Ce canal amenait l'eau dans les jardins de l'abbaye.
Les différentes formes qui désignaient Cercamp ont été : Carus campus ; Clairsage ; Claircamp ; Cercamp. Cercamp signifierait le « champ du cerf » comme en témoigne l'écusson qui était sculpté sur le principal bâtiment de l'abbaye. Cet écusson a été enclavé, par la suite, dans un mur latéral de l'hôtel Saint-Martin à Frévent[6].
Hugues de Camp d'Avesnes, comte de Saint-Pol, investit en 1131 Saint Riquier où s'étaient réfugiés les seigneurs d'Auxi et de Boubers-sur-Canche, ennemis qu'il avait combattus lors de diverses rencontres. Il utilise le feu grégeois qui détruit la ville, l'abbaye et tue 2 500 personnes. Les survivants se réfugient à Abbeville, dont l'abbé de Saint-Riquier qui porte plainte contre le comte au concile de Reims, mais celui-ci continue de dévaster la région.
Louis le Gros s'apprête à punir le comte Hugues quand ce dernier suit les conseils du pape en fondant un monastère et en construisant l'abbaye de Cercamp.
Malgré ce revirement, il est, si l'on en croit la légende, condamné par le jugement divin à se changer en loup et à parcourir les lieux qu'il avait dévastés sous cette forme, chargé de chaînes. On le voit pendant la nuit, poussant d'affreux hurlements, et on l'appelle désormais la « Bête canteraine »[7].
En 1124, Hugues Corbet ayant participé à la croisade avec son père Renaud Corbet, de retour du Levant est inhumé dans l'abbaye[8]. Plus tard son fils Raoul y est également inhumé.
En 1197, Huges, sire et baron d'Auxi-le-Château est cité avec son épouse et ses enfants dans un titre de l'abbaye de Cercamp[9].
En 1239, Hugues V de Châtillon-Saint-Pol (Ier de Saint-Pol) (fin du XIIe siècle -1248)[10] et par sa seconde épouse Marie d'Avesnes (1200-1241)[11] constituent par une charte une rente annuelle et perpétuelle de treize muids de grain au profit du monastère et stipulèrent comme condition expresse que les moines de Cercamp enverraient chaque année aux frais de leur couvent 10 000 harengs et trois pots de beurre à l'abbaye du Pont-aux-Dames à Couilly. La redevance de trois pot de beurre fut rachetée en 1360, moyennant six muids de vin vermeil que les moines possédaient dans le vignoble de Crécy, et qu'ils cédèrent à l'abbaye du Pont-aux-Dames. La redevance des harengs fut rachetée plus tard moyennant une rente de 140 livres qui fut payée régulièrement jusqu'en 1789[12].
En , une charte de l'abbaye de Cercamp indique le mariage de Mahault et de Mayus de Hauteclocque[13].
Le , Mahaud de Brabant meurt et est enterrée dans l'abbaye de Cercamp. Elle est l'épouse de Robert J., comte d'Artois en 1237, puis avec dispense du pape Alexandre IV elle épouse en secondes noces Guy de Châtillon II, comte de Saint-Pol[14]. Elle est inhumée près de son mari sous un tombeau de cuivre doré et émaillé de pierreries.
Au XIIIe siècle, Gautier Disque meurt de maladie quinze jours après Pâques. Il est inhumé dans l'église d'Iuuy bien qu'il ait ordonné de le transporter à l'abbaye de Cercamp, car les chemins sont périlleux[15].
Le , Marie de Bretagne (1268–), fille de Jean II de Bretagne et son époux Guy IV de Châtillon-Saint-Pol, comte de Saint-Pol (1254-1317), sont tous deux inhumés dans l'abbaye[16].
En 1415, l'abbaye est ravagée par l'armée anglaise, pendant la guerre de Cent Ans.
L'énergique abbé Pierre de Bachimont (1512-1550) releva Cercamp. Il était bachelier en théologie et fut confirmé à Paris par le prélat de Citeau, 38 ans d' exercisse. Pierre de Bachimont fit remplacer par des ardoises les tuiles qui coiffaient la croisée c'est-à-dire le transept et la nef, celle-ci fut confiée au couvreur Servais, il dota l'édifice de vitraux colorés, notamment à trois fenêtres hautes percées dans le cœur dessus l' autel. Il fit percer des stèles commandées à Adam Dobelmer, enfin devant le pupitre et autour il fit exécuter une clôture en bois et deux autels respectivement dédiés à la Vierge et à tous les Saints.
Le , par ses lettres patentes, le roi Louis XI (1423-1483) confirme les privilèges de l'abbaye accordées par ses prédécesseurs[17].
En 1517, dans une charte de l'abbaye, il y a un aveu et dénombrement de Charles de Hauteclocque au sire marquis de Blangy[18].
En 1553, du 5 au , séjourna à l'abbaye Charles de La Roche-sur-Yon qui servait avec son frère Louis III de Montpensier dans les guerres contre Charles Quint. Il rejoignit Henri II qui assiégeait Renty[19].
Le [20], les négociations des traités du Cateau-Cambrésis débutent à l'abbaye[21], avant de se poursuivre au château du Cateau-Cambrésis. Les traités sont signés le 2 et et mettent un terme au conflit entre la France d'un côté et l'Espagne et l'Angleterre de l'autre.
En 1617, Louis XIII nomme Eustache Picot, maître de musique de sa chapelle à l'abbaye de Cercamp pour défense des droits du roi pour la mouvance du comté de Saint-Pol[22].
Le , Gaspard III de Coligny campe à l'abbaye, il essaie d'assiéger la ville de Saint-Omer. L'intervention de Thomas de Savoie-Carignan puis de Piccolomini l'oblige à se retirer[23].
Le , à cette date sous une inscription dans une des chapelles de la nef rappelle le transfert des corps de Guy de Chastillon et Anne de Bretagne, Pierre de Luxembourg et la dame des Essaux ainsi que Jacques de Luxembourg[5].
En 1710, les murailles du jardin sont renversées lors de la guerre de Succession d'Espagne.
Le , le sieur Bonnaire, chevalier de Saint-Lazare, reçoit du roi une pension de mille livres sur l'abbaye de Cercamp[24].
Le , l’Assemblée nationale décrète le transfert des biens de l'abbaye au département du Pas-de-Calais[25].
Le , le directoire du département du Pas-de-Calais décrète qu'en exécution de la loi du , l'abbaye de Notre-Dame d'Hénin-Liétard serait supprimée et que les religieux se réuniraient avant le aux bernardins de la maison de Cercamp[26]. Le , trois charrettes emmènent les chartes, livres, manuscrits, titres papiers au district d'Arras où ils sont brûlés publiquement le soir-même en exécution de l'arrêté du directoire.
Le , l'abbaye est vendue avec toutes les dépendances immédiates d'une contenance de 32 arpents.
En 1823, le baron François-Luglien de Fourment établit une filature de laine sur les ruines de l'ancien couvent des moines de Cîteaux[6]. La filature est détruite par un incendie en 1871.
En 1837, l'église abbatiale n'est plus qu'un amas de ruines sous les marteaux des démolisseurs.
Auguste, son fils, membre du conseil supérieur du Commerce et de l’Industrie, maire de Frévent de 1855 à 1891, crée un haras, collectionne les peintures et ne cesse d’embellir son domaine. L'abbaye, usine un temps, devient château.
En 1915, le général Foch y installe son état major. Il y reçoit notamment le roi George V, Alexandre Millerand, ministre de la guerre, les généraux Joffre et French. Dans ces lieux, le président Poincaré lui remet les insignes de grand-croix de la Légion d’honneur.
Légué à l’Assistance publique de la Seine, le domaine est affecté à des établissements liés à la santé ou à l’enseignement.
Depuis 2012, il est ouvert au public et fait l’objet d’une restauration progressive[27].
L'intérieur des bâtiments de la Porterie, des Hôtes et des Étrangers, ainsi que les bâtiments annexes et le parc font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [4], transformée en classement par arrêté du [28].
Le bâtiment des Hôtes, pour ses façades, toitures, cheminées et salles aux boiseries du rez-de-chaussée, ainsi que les façades et toitures du bâtiment de la Porterie, font l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [4].
Notre-Dame de Cercamp est fille de l'abbaye de Pontigny.
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